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Loin de moi l'idée de donner mon opinion sur l'oeuvre de JCO, car ce n'est que le quatrième livre de cette autrice prolifique (on parle quand même d'une centaine de livres), que je lis.
Je ne suis donc pas oateslogue, mais après la lecture de « Viol, une histoire d'amour. » faisant suite à ma déception, toute relative, de celle ressentie suite à la lecture du long roman Mudwoman, et cette fois, avoir été absolument saisi par la puissance narratrice, la maîtrise de l'écriture, de ce court récit, je serais tenté de dire que les oeuvres resserrées de JCO (j'avais déjà admiré Délicieuses pourritures) sont ce qu'elle réussit de mieux. Mais ce serait comme dire d'avoir visité l'Italie en n'ayant vu que Rome.

« Viol., une histoire d'amour » c'est l'histoire terrible, abominable, d'un des cancers qui rongent notre planète, celle d'un viol collectif d'une jeune femme et mère, accompli par un groupe de bêtes humaines droguées.
Mais c'est aussi celle de l'amour compassionel qu'aura pour la victime un policier pourtant taiseux et froid, genre flic de film de Clint Eastwood; ainsi que celle de l'amour platonique de la fille de la victime pour le policier.

Nous sommes dans un petit village de « l'Amérique profonde » avec sa population un peu fruste.
Toni Maguirre, est une veuve de 35 ans qui élève seule sa fille Bethe, une adolescente de 13 ans. C'est une jolie femme qui, depuis son veuvage a eu plusieurs liaisons, la dernière en date avec Casey, un homme marié en instance de divorce.
Nous sommes le 4 juillet, jour de fête nationale. Après une soirée passée dans une brasserie, Toni préfère rentrer chez elle à pied, avec sa fille, plutôt que d'être raccompagnée en voiture par Casey. Prenant un raccourci par le parc des sports, elle y rencontre plusieurs jeunes du village qu'elle connaît bien.
Ceux-ci,drogués et agressifs, vont l'emmener dans un hangar, la violer, la battre, la torturer, la laissant pour morte. Bethe, ayant réussi à se cacher dans un recoin du hangar, part sur la route chercher de l'aide.
Elle rencontre un véhicule de police, ayant à son bord deux policiers dont John Dormoor, nouvellement arrivé dans le comté. Les policiers retrouvent Toni dans le coma. Celle-ci,après un séjour en réanimation, mettra de longs mois à récupérer, mais avec de multiples et terribles séquelles.
Le témoignage de Bethe et les analyses ADN permettent d'identifier les coupables, du moins une grande partie. Mais ceux-ci nient en bloc et le père d'un des suspects et chef de cette bande fait appel à un avocat retors et malhonnête, qui va d'abord dresser le portrait d'une Toni femme facile, de rapports librement consentis, puis évoquer la culpabilité d'étrangers au village. Libérés sous caution, les violeurs menacent Bethe et sa mère.
L'appel de Bethe à John Dormoor va changer le cours des choses, je vous laisse découvrir comment.

C'est tranchant, saisissant, et formidablement raconté. JC Oates a cet art de ne pas tout dévoiler, de nous laisser deviner ce qu'il y a derrière la narration.
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Roman intense, Viol, une histoire d'amour, nous entraîne dans l'enfer des victimes de viol. Ici nous suivons Tina, 38 ans et sa fille Bethie, 12 ans. le soir du 4 juillet, fête nationale américaine, elles rentrent d'une fête en traversant un parc. Malheureusement, un groupe de jeunes hommes alcoolisés et sous drogues sont présents et les traquent. Ils la violent, la tabassent et la laissent pour morte dans un hangar à bateau, sa fille est témoin. le seul et unique témoin. Comment une jeune fille de 12 ans est-elle en capacité de témoigner devant la justice ?
Grand roman de Joyce Carol Oates, Viol, traite à travers cet exemple glaçant, la mauvaise justice américaine, celle qui ne laisse aucune place aux victimes féminines. L'avocat de la défense, une sorte d'avocat de Stars qui récupère des honoraires mirobolantes, n'hésiteras pas à salir la victime pour innocenter ses clients. Et c'est là que la ville doute des intentions de Tina. Peut-être l'a-t-elle cherché et c'est tant mieux pour elle. le policier chargé de l'enquête fera tout ce qui est en son possible pour rétablir la vérité sur cette femme et faire payer ses agresseurs.
J'ai adoré ce roman qui m'a totalement retournée. Joyce Carol Oates manie les mots avec art, confrontant vérité et argent, rumeurs et faits. C'est glaçant, car trop réel. À lire, vous vous en souviendrez encore pendant longtemps.
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Viol, juste quatre petites lettres pour un mot qui claque, qui signe la fin d'un monde, la fin de l'enfance, l'avant et l'après. « Après durerait des années. Tu vis encore ces années. Après durerait le reste de la vie de ta mère. »
Audience, justice, tribunal, accusation, des mots lourds, pesants, savants qui sonnent comme une agression de plus.
Elle l'a cherché, elle leur a fait des avances, elle avait bu et puis, telle mère telle fille.
Une écriture sèche, sans ostentation, qui va droit au but.
« Hé là Sexy, où tu vas ? »
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Je continue dans ma découverte de cette auteur déconcertante: ces récits sont très durs, cruels, et pourtant j'y reviens. J'avoue avoir été ici un peu déçu, par la brièveté du livre (mais c'est aussi ce qui m'a fait le lire, paradoxe ...). Peu de place pour creuser les sentiments, pour porter les idées. C'est donc un récit presque clinique du viol d'une femme en présence de sa fille de 12 ans, Bethie, de l'enquête et du premier passage au tribunal, puis de la suite donnée à cette terrible histoire. On suit plus particulièrement la jeune fille, qui entend le viol sans le voir, puis tombe amoureuse sans l'avouer du policier qui l'a en premier découverte. le récit se terminant sur Bethie vieillie, mariée. Un livre glaçant comme sait les écrire si bien Oates. On est à Niagara Falls, lieu du tout premier livre lu de ma part "Les chutes", que j'avais adoré. Ici, je suis resté spectateur, sans réussir à rentrer dans ce récit terrible.
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192 pages ... c'est suffisant pour marquer une mémoire à jamais!
C'est un énorme choc que j'ai eu lorsque j'ai découvert le destin de Tina/Martine Maguire, 35 ans et sa fille Bethel 12 ans. En cette douce soirée du 4 juillet, après avoir célébré la fête nationale avec des amis, les deux femmes rentrent chez elles, à pied, en suivant un agréable sentier
au bord de l'eau… Comment imaginer l'horreur qui va suivre, lorsqu'un groupe de jeunes les coince dans un hangar à bateaux. Ils vont ensuite battre Tina, la violer et la laisser pour morte, sa fille recroquevillée dans un recoin entendant toute la scène.

Et ce n'est que le début du drame, qui sera revécu encore et encore, au travers des mauvaises langues de la ville, des voisins hostiles, des camarades de classe, anciens amis mais encore pire, lors du témoignage des deux femmes au procès.

J'admire encore une fois le talent de l'autrice qui réussit à donner la parole aux victimes, pouvant ainsi exprimer et transmettre leur douleur, ainsi que la peur et le mal être omniprésents depuis cette soirée.
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J'ai découvert Joyce Carol Oates il y a quelques mois, en lisant Délicieuses pourritures, et m'étais promis de revenir vers elle très vite.
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Et puis le temps a passé et l'envie de la lire m'est revenue hier.
Un peu par hasard, je me suis emparée de Viol, une histoire d'amour.
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Pour être tout à fait franche, je ne suis pas d'humeur "pavé" alors 200 pages me convenaient parfaitement.
Mais quelles 200 pages ! L'auteure ne s'embarrasse pas de superflu, ses mots vont droit au coeur, ça pique profond là où ça fait mal.
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C'est le 4 juillet à Niagara Falls. Feu d'artifice, match de baseball, musique, fête dans la rue chez les particuliers et dans les bars.
Tina Maguire et sa fille de 12 ans ont célébré le "jour de l'indépendance" chez Casey, le copain de Tina.
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Celle-ci a un peu bu, beaucoup dansé, puis a réveillé sa fille Bethie qui s'était endormie sur un canapé. Minuit, il était temps de rentrer à la maison.
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Il fait doux, il faut moins d'un quart d'heure pour faire le trajet à pied, Tina décide de passer par le parc de Rocky Point en longeant le lac.
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Là se trouve un hangar à bateaux crasseux, qui sert de débarras, endroit où Tina sera laissée pour morte par une bande de jeunes ivrognes camés que la mère et la fille ont eu le malheur de croiser.
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Combien d'hommes ? au moins cinq, probablement davantage. Et la gamine est là, blessée, cachée, terrifiée... mais courageuse.
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La plume de l'autrice décortique les événements sans concession.
C'est cru, c'est violent, mais ce sont les faits, sans fioritures.
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Beaucoup de sous-entendus, aucune complaisance, Joyce Carol Oates n'est pas faite de ce bois. Elle ne s'étend pas, en dit un peu, pas trop. On devine aisément le reste, on lit entre les lignes..
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Après le récit du viol, nous continuons la plongée dans l'horreur avec la réaction et le regard des gens, puis le procès.
L'autrice ne fait de cadeau ni à la société ni à la justice et ça sonne terriblement vrai.
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Le procédé narratif fait mouche. Emploi de la 3e personne du singulier pour les personnages "secondaires" et de la 2e personne du singulier pour la gamine.
L'emploi du "tu" est remarquable et ajoute encore de l'émotion.
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"Tu étais Bethel Maguire que tout le monde appelait Bethie. Ton enfance a pris fin lorsque tu avais douze ans."
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Nul besoin de préciser que ce roman m'a scotchée (oui, j'aime bien ce mot) et que je le recommande vivement.
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Je découvre cette auteure et suis stupéfait de son style. C'est un roman coup de poing. Très bien écrit, ce livre est très impliquant puisque le narrateur s'adresse directement à la fille de la victime du viol, à la 2ème personne du singulier. La descente aux enfers, et puis, comme dans les oeuvres américaines, la lutte entre le bien et le mal. La fin est sans surprise mais le texte est vraiment bien écrit et le sujet bien traité.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ouff, le puissant petit uppercut que voilà… Joyce Carol Oates aime la boxe et ça se voit, à nos dépends pauvre lecteur !
Je dois être un peu maso car j'ai absolument tout aimé de cette claque bien sentie et je tend volontiers l'autre joue.

Le 5 juillet 1996, quelques heures à peine après les festivités du 4 juillet, dans le hangar à bateaux du parc de Rocky Point, la police découvre le corps agonisant de Tina Maguire.
Attirée dans un guet-apens alors qu'elle rentrait chez elle à pieds avec sa fille de douze ans, par une bande de jeunes hommes ivres et visiblement drogués, elle est insultée, battue, violée et laissée pour morte sur le sol froid et sale du hangar. A l'autre bout du bâtiment, terrée sous une pile de canoës où elle réussit à se cacher, sa fille Bethie a tout entendu.
Mais la parole d'une fille de douze ans aura t'elle un poids suffisant face à la plaidoirie de Kirkpatrick, l'avocat star dépêché par les familles des violeurs ?
Quand elle entend les premières rumeurs, chuchotées dans le dos de sa mère, cette «sale pute qui l'a bien cherché », elle comprend que non.
Voici la vérité terrible des procès pour viol : c'est à la victime (encore faut-il qu'elle soit «en état » de le faire…) de produire les preuves de son non consentement, de prouver qu'elle est bien une victime. le monde à l'envers pensez-vous ? Pourtant, le cas Tina Maguire est décrit avec une lucidité édifiante : face à un juge visiblement plus préoccupé par les retombées politiques de l'affaire, face aux rumeurs et aux insultes des amis bien plus nombreux dans le camp adverse, face au mépris d'une justice qui ne protège pas, face à l'humiliation d'une exposition médiatique forcée, les deux femmes ne peuvent rien.
Cette triste réalité que JCO dénonce ici avec brio n'est malheureusement pas l'apanage d'une certaine Amérique.
C'est, au contraire, l'universalité de son propos qui frappe le lecteur. J'ai eu en tête tout au long du livre l'histoire de la «Manada », ce fait divers sordide arrivé pendant les fêtes de la Saint Fermin à Pampelune en Espagne. Ceux qu'on a surnommés «La meute », avaient violé en réunion une jeune femme, mais c'est son procès à elle qui a parut se tenir à l'époque, avant de soulever les foules jusqu'à faire changer la loi, en faveur des victimes. (Grâce notamment à la très forte mobilisation sur les réseaux sociaux avec le hashtag #yositecreo)
Malheureusement ici pas de soulèvement populaire pour la pauvre Tina qui peinera à se remettre de ses blessures, physiques et morales. Une vie gâchée, condamnée à la peur. A moins que la violence, omniprésente, ne change de camps…

Une lecture en apnée, courte mais percutante, qui m'a passionné.
Ne vous fiez pas à sa taille, c'est du grand Joyce carol Oates.
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Un livre percutant, à ne pas mettre entre toutes les mains. L'auteure montre comme les victimes sont doublement condamnées quand, après avoir subi des sévices atroces, elles sont jugées coupables par l'opinion publique et la justice qui ne condamne pas assez lourdement les criminels. J'aurais aimé que cette lecture soit plus longue pour en apprendre davantage sur Tina et sa fille et leur vie d'après.
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Viol/Rape 2003
Une histoire d'amour/ A love story
Joyce Carol Oates
roman
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban
Editions Philippe Rey, 2006, 177p



Ce roman m'a finalement déçue, à cause de sa brièveté. Il est construit en trois parties ; la première est consacrée au viol, qu'on devine mais qu'on ne voit pas. On est comme la petite fille de 12 ans, sans fesses, sans hanches, elle, qui entend les cris cachée dans un recoin du hangar où la violence s'exerce collectivement contre sa mère. Cette nuit du viol marque la fin de son enfance. Ce qui domine dans cette partie, c'est moins le viol proprement dit que les rumeurs lancées déjà selon lesquelles la femme violée l'a bien cherché, du reste ne veut-elle pas être libre et affirmer cette liberté ? le lecteur constate quels petits faits auraient évité la destruction de deux êtres et de ceux qui leur sont proches.
Beaucoup de phrases nominales dans cette partie, l'écriture est nerveuse, il y a comme une urgence dans l'expression, un long cri dans lequel on entend la violence, la souffrance, l'indignation contre le crime, et le fait que les choses ne changent pas. Car le viol n'est pas l'incident d'un soir mais « la définition même de ce qu'avait été la vie de ta mère et de toi, sa fille. de plus, quand une femme est attaquée comme ta mère l'a été, toutes les femmes sont attaquées. On remarquera l'adresse à la fille, qui est en fin de compte le personnage principal. le lecteur n'aura pas le point de vue de la victime.
Cette partie introduit un troisième personnage, un jeune flic taiseux, amoureux des armes et qui a perdu son âme, ce qui l' attristé puis il n'y a plus songé, et qui a beaucoup d'amitié tue pour la mère. La fillette sera aussi amoureuse de cet homme qui propose de les aider sans condition. Voilà le sous-titre de l'oeuvre, Une histoire d'amour, expliqué.
Les rumeurs annoncent comment se déroulera le procès.
La deuxième partie est celle de ce procès, et le jeune flic, qui y assiste contre les principes de la profession, a le pressentiment que les choses se passeront mal pour la victime, le président fait rire la foule, il y a une nette complicité entre celui-ci et l'avocat de la défense des coupables, le président reprend un flic sur sa grammaire. Alors que la victime a failli mourir et que son corps, ses yeux, son esprit sont dévastés, le président ose dire qu'il n'y a pas eu viol, et s'il y a eu agression, ce sont d'autres gens qui l'ont commise. La procureure, dans ce procès le plus médiatisé depuis des années, veut montrer à ses collègues masculins sceptiques de quoi elle est capable. le roman est délibérément féministe. S'il en est ainsi, à « se faire justice soi-même, qu' y a-t-il de mal, bordel ? »
La troisième partie est très brève, qui montre l'ex-fillette mariée, quand son coeur a été donné à un autre.
le roman se passe à Niagara Falls, le même lieu que celui du magnifique roman, Les Chutes. Il a le mérite de parler du viol. Il est très bien écrit : L'eau était couverte d'une mousse fine qui se ridait et frissonnait comme la peau d'un animal nerveux ; un ciel comme un pansement sale. La couverture du livre est bien choisie, avec un dessin d'Egon Schiele, un corps crispé, des doigts contractés. Mais il est décidément trop court.









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