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Préparez-vous à ne pas lire ce roman d'une traite !

J'ai dû faire pas mal de pauses avant de pouvoir le finir. J'avoue que me rendre au boulot en lisant une scène horrible de viol n'est pas forcément le type de détente que je préfère à ce moment-là. Mais c'est un roman dont la lecture est capitale tellement elle s'introduit dans vos pensées, vous fait ressentir une myriade d'émotions et vous hérisse les poils de par sa cruauté.

C'est le genre de roman qui me rend tendue et énervée pendant toute ma lecture (heureusement qu'il n'y a qu'une centaine de pages) car l'humanité me dégoûte, les hommes et les femmes de cette histoire m'horrifient et me donnent sincèrement envie de vomir. Parce qu'aucun être humain ne devrait avoir à vivre cela, la bêtise, la cruauté de l'Autre.

Le fait de lire cette affaire de viol à travers différents types de narration, à travers le regard de personnes différentes permet d'avoir une connaissance beaucoup plus profonde de ce qu'est un viol. L'acte physique, l'acte émotionnel, la violence, le mépris des autres, la honte, le rejet de la faute sur la victime. Cette phrase qui tourne en boucle : "Elle l'avait bien cherché !"

Puis un autre pan de l'affaire se dévoile, celui de la justice. Enfin d'une certaine forme de justice, celle qu'un tribunal ayant échoué à protéger et défendre les victimes ne peut accorder, la loi du talion : "oeil pour oeil, dent pour dent".

Enfin, pourquoi ce titre ? Pourquoi l'amour et le viol sont-ils ensemble ? Tout simplement pour l'amour que porte cette femme à sa fille, cette femme dont l'unique pensée pendant son agression était de protéger sa fille. L'amour aussi de la mère de la victime envers sa fille qu'elle retrouve détruite. Puis aussi un autre type d'amour, un amour justicier !
Lien : https://labullederealita.wor..
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Je continue dans ma découverte de cette auteur déconcertante: ces récits sont très durs, cruels, et pourtant j'y reviens. J'avoue avoir été ici un peu déçu, par la brièveté du livre (mais c'est aussi ce qui m'a fait le lire, paradoxe ...). Peu de place pour creuser les sentiments, pour porter les idées. C'est donc un récit presque clinique du viol d'une femme en présence de sa fille de 12 ans, Bethie, de l'enquête et du premier passage au tribunal, puis de la suite donnée à cette terrible histoire. On suit plus particulièrement la jeune fille, qui entend le viol sans le voir, puis tombe amoureuse sans l'avouer du policier qui l'a en premier découverte. le récit se terminant sur Bethie vieillie, mariée. Un livre glaçant comme sait les écrire si bien Oates. On est à Niagara Falls, lieu du tout premier livre lu de ma part "Les chutes", que j'avais adoré. Ici, je suis resté spectateur, sans réussir à rentrer dans ce récit terrible.
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Viol/Rape 2003
Une histoire d'amour/ A love story
Joyce Carol Oates
roman
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban
Editions Philippe Rey, 2006, 177p



Ce roman m'a finalement déçue, à cause de sa brièveté. Il est construit en trois parties ; la première est consacrée au viol, qu'on devine mais qu'on ne voit pas. On est comme la petite fille de 12 ans, sans fesses, sans hanches, elle, qui entend les cris cachée dans un recoin du hangar où la violence s'exerce collectivement contre sa mère. Cette nuit du viol marque la fin de son enfance. Ce qui domine dans cette partie, c'est moins le viol proprement dit que les rumeurs lancées déjà selon lesquelles la femme violée l'a bien cherché, du reste ne veut-elle pas être libre et affirmer cette liberté ? le lecteur constate quels petits faits auraient évité la destruction de deux êtres et de ceux qui leur sont proches.
Beaucoup de phrases nominales dans cette partie, l'écriture est nerveuse, il y a comme une urgence dans l'expression, un long cri dans lequel on entend la violence, la souffrance, l'indignation contre le crime, et le fait que les choses ne changent pas. Car le viol n'est pas l'incident d'un soir mais « la définition même de ce qu'avait été la vie de ta mère et de toi, sa fille. de plus, quand une femme est attaquée comme ta mère l'a été, toutes les femmes sont attaquées. On remarquera l'adresse à la fille, qui est en fin de compte le personnage principal. le lecteur n'aura pas le point de vue de la victime.
Cette partie introduit un troisième personnage, un jeune flic taiseux, amoureux des armes et qui a perdu son âme, ce qui l' attristé puis il n'y a plus songé, et qui a beaucoup d'amitié tue pour la mère. La fillette sera aussi amoureuse de cet homme qui propose de les aider sans condition. Voilà le sous-titre de l'oeuvre, Une histoire d'amour, expliqué.
Les rumeurs annoncent comment se déroulera le procès.
La deuxième partie est celle de ce procès, et le jeune flic, qui y assiste contre les principes de la profession, a le pressentiment que les choses se passeront mal pour la victime, le président fait rire la foule, il y a une nette complicité entre celui-ci et l'avocat de la défense des coupables, le président reprend un flic sur sa grammaire. Alors que la victime a failli mourir et que son corps, ses yeux, son esprit sont dévastés, le président ose dire qu'il n'y a pas eu viol, et s'il y a eu agression, ce sont d'autres gens qui l'ont commise. La procureure, dans ce procès le plus médiatisé depuis des années, veut montrer à ses collègues masculins sceptiques de quoi elle est capable. le roman est délibérément féministe. S'il en est ainsi, à « se faire justice soi-même, qu' y a-t-il de mal, bordel ? »
La troisième partie est très brève, qui montre l'ex-fillette mariée, quand son coeur a été donné à un autre.
le roman se passe à Niagara Falls, le même lieu que celui du magnifique roman, Les Chutes. Il a le mérite de parler du viol. Il est très bien écrit : L'eau était couverte d'une mousse fine qui se ridait et frissonnait comme la peau d'un animal nerveux ; un ciel comme un pansement sale. La couverture du livre est bien choisie, avec un dessin d'Egon Schiele, un corps crispé, des doigts contractés. Mais il est décidément trop court.









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Je vais commencer par remercier Gwen21, qui organise le Challenge Solidaire 2020-2021, car je ne me serai jamais lancée dans un livre de cette auteure sans ce challenge.

Très court roman dont le titre annonce la couleur. Titre assez culotté, frappant, qui fait en attendre beaucoup. Mais Joyce Carol Oates a le talent pour nous dérouler une histoire à la hauteur de son titre.

4 juillet 1996. Jour de fête nationale américaine, fête qui bat son plein à Niagara Falls, sous les feux d'artifice et la musique dans les rues. Tina Maguire, veuve depuis peu, et sa fille Bethel Maguire, douze ans, quittent la fête du petit ami de Tina peu après minuit. Tina décide de couper à travers le parc au lieu de le contourner comme habituellement. Et là, tout se met en place pour la suite du roman: Tina se fait violer et passer à tabac par une bande de jeunes drogués, ivres, devant sa fille de douze ans, elle aussi agressée, qui arrive à se faufiler pour échapper aux agresseur et se cacher dans un recoin du hangar à bateaux. Assistant donc à distance à ce viol collectif. Voilà pour la première partie du titre. Pour l'histoire d'amour évoquée dans la seconde partie du titre, je vous laisse découvrir ce qu'il en est.

Puis, un narrateur nous décrit le procès, l'enquête judiciaire, les témoignages de chacun des protagonistes; comment la Défense a l'intention de discréditer le témoignage des victimes en sous-entendant qu'elles l'ont bien cherché. Car c'est bien connu, lorsqu'une femme se fait violer ou agresser ou tabasser, c'est qu'elle l'a bien cherché, qu'elle a provoqué ses agresseur, par sa tenue ou on comportement! (Je précise avant de me faire luncher en place publique les propos de la phrase précédente sont évidemment ironiques!).
Ce narrateur extérieur et omniscient apporte une atmosphère pesante, angoissante. On entre dans la tête, dans les sentiments et les émotions de chacun des personnages. Les chapitres et les phrases sont courts, donnant un rythme haletant au récit. On est emporté dans l'histoire.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur. C'est simple, efficace. C'est un roman court, qui se lit très bien et très rapidement. Et quel roman! Ô combien féministe, ö combien d'actualité malheureusement. Joyce Carol Oates démonte tous ces préjugés sur les victimes de viol / violences (femmes comme hommes).

Une belle découverte! J'irai lire d'autres livres de cette auteure!

Challenge SOLIDAIRE 2020-2021
Reading Challenge perso 2021
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C'est ciselé, juste, puissant, émouvant, renversant, déroutant, pudique,
Viol, une histoire d'amour... Joyces Carol Oates nous offre encore un ouvrage qui marque les esprits.
La nuit, un parc, une mère et sa fille de 12 ans, des jeunes, elles les connaissent, il sont drogués, le drame commence. Tina est violée et sauvagement battue.
Elle sera mutilée, ils seront retrouvés, ils nieront les faits, elle refusera le procès.... Elle aura perdu sa dignité mais aussi aura semée le doute dans l'esprit de sa ville. Après tout avant ce drame, elle aimait plaire, était avenante, alors pourquoi aurait elle été violée ? Pourquoi n'assumerait-elle pas tout simplement une soirée de frivolité ?
Au delà de cette histoire qui peut sembler somme toute assez banale, c'est surtout le choix de narration de l'auteur qui le rend mémorable. Une fois de plus Joyces Carol Oates va nous livrer les pensées de tous les protagonistes : la fille de Tina, les violeurs, la procureure, l'ancien conjoint de Tina ou encore le policier. C'est un style et une admirable capacité que j'avais déjà observés dans Daddy Love. Et c'est en écrivant cette critique que j'y songe, cet exercice ne concerne pas Tina. D'ailleurs, comment pourrait-on ressentir véritablement le sentiment de la victime d'un viol collectif. Elle nous semble inactive dans ce court roman. Elle subit, le temps est suspendu. Comme toute victime de traumatisme elle cherche le sommeil dans les paradis artificiel. Elle ne pourrait pas nous livrer ses réflexions, elle est sous camisole chimique...
En posant cet ouvrage je salue encore toute la pudeur de Joyce Carol Oates.
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Le 4 juillet, jour du feu d'artifice à Niagara Falls.
C'est jour de fête, en plein été tout le monde se retrouve chez les uns et les autres pour faire la fête avant et après le feu d'artifice.
En rentrant chez elles, à quelques rues, Tina et sa fille Bethie de douze ans, ont décidé de passer par le parc pour gagner quelques mètres et puis voir le reflet de la lune sur le lac.
Mais cela va s'avérer être un très mauvaise idée.
Elles croisent des jeunes soûls et drogués qui veulent jouer et ne trouvent rien de mieux que de bloquer le passage de ses dames.
Ils vont les forcer à aller dans un hangar, où sont stocker les bateaux, où les clochards de la ville se réfugient parfois pour dormir, c'est sale, ça pue l'eau tournée et l'urine. Ils vont les violenter et Tina subit un viol collectif puis sera laisser pour morte, dans sa marre de sang sur le sol à l'entrée du hangar.
Très vite, la ville la condamne : ne serait-elle pas trop jolie pour être honnête ?
« Cette femme. C'était couru. Elle le cherchait, cette garce. »

J'ai aimé ce livre qui au début m'a paru très dur et plein de violence.
On rentre tout de suite dans le vif du sujet, ce qui est bizarre, il n'y a pas de mise en place des personnages, mais on y vient après.
L'histoire est très réaliste, traitée avec justesse et cohérence.
La narration est remarquable.
Le côté laissé pour compte pour Tina par la société parce qu'elle est veuve et a été ces derniers temps avec plusieurs hommes, alors forcément elle le cherchait, elle allumait les mecs, donc c'est bien fait, elle le mérite, c'est sa punition, est très bien mis en avant et raconter.
Elle passe de la victime à celle qui cherchait les ennuis.
Le message est clair, Joyce Carol Oates défend l'aspect de la femme dans ce livre et veut faire comprendre que même si cette femme pour certains était un peu coureuse, elle ne méritait pas ce qu'on lui a fait.
Personne ne mérite ça !!!
Certains passages sont durs mais c'est une bonne chose, ça ouvre les yeux, l ‘histoire est prenante, on a envie de hurler que ce n'est pas de sa faute à Tina !!!
C'est vrai que pour les personnes sensibles c'est peut-être un peu dur, et encore à voir, je ne le conseillerais pas aux ados mais plutôt aux pré-adultes.
En même temps, le titre en dit long, c'est sans équivoque.
Le lecteur sait à quoi s'attendre.
Lien : http://leslecturesdemademois..
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Viol, une histoire d'amour, est le second livre que je lis de Joyce Carol Oates. Mis à part le fait que les deux histoires se déroulent à Niagara Falls et qu'elles parlent toutes deux de femmes malmenées par la vie, elles n'ont pas grand chose en commun. Les chutes était un roman épais, dense, fouillé et détaillé. Viol, au contraire, est succint. Il va à l'essentiel, et dit tout ce qui doit être dit en peu de mots. le rythme est rapide, en grande partie en raison des chapitres qui sont pour la plupart très courts.
En dépit de toutes ces différences d'avec Les chutes qui m'avait totalement éblouie, j'ai aussi adoré Viol. Bien sûr, ce n'est pas un sujet réjouissant, mais il est si bien mené !
Une seule chose m'a un peu irritée, c'est la narration au «tu». Quelqu'un s'adresse à la fille de Tina, lui rappelant ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a pensé, mais sans qu'on sache vraiment de qui il s'agit. En fait, la « personne » en question ne peut être autre qu'un narrateur omniscient, puisqu'il est au courant de tout ce que pense la jeune fille. C'est pourquoi la narration m'a un peu déconcertée.
Mais mis à part ce détail, j'ai dévoré ce roman de Joyce Carol Oates. Ce deuxième titre que je lis de l'auteure américaine n'est certainement pas le dernier !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Violée et laissée pour morte sous les yeux de sa fille de 12 ans, Tina Maguire devra affronter de nouveau le regard de ses bourreaux défendus par un avocat pourri jusqu'à la moelle mais aussi une ville qui la montre du doigt, sans compassion pour ce qu'elle a vécu. Même chose pour sa fille Bethel. Il n'y a plus de justice, tout est corrompu et la victime aura bientôt mérité ce qui lui est arrivé par son attitude si on écoute les gens !
Pourtant il y aura bien un justicier de l'ombre mais ce sera oeil pour oeil, dent pour dent ! Il n'attends rien en retour, c'est le jugement qui ne peux être rendu à Tina.
L'histoire est vue sous différents angles et la façon d'écrire de ce roman est toute particulière. Joyce Carol Oates choisit cette fois encore une sujet délicat et dur.
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Comme d'habitude, J.C.Oates s'empare de son sujet avec âpreté. En rentrant d'une fête lors du 4 juillet, Tina et Bethie, sa fille de douze ans, se font agresser par un groupe d'hommes, en traversant un parc. La gamine parvient à se cacher, mais assiste impuissante, au viol et au tabassage de sa mère qui sera laissée pour morte. Dorthmoor, premier policier arrivé sur les lieux, ne peut proposer qu'une aide dérisoire mais s'attache directement à leur détresse.
La victime, femme trop belle et indépendante, devient vite la proie des commérages, et est même jugée responsable de ses malheurs. La petite ville puritaine voit là l'occasion de la condamner pour sa liberté. Les accusés ayant recours à un avocat prêt à tout, n'hésitent pas à la provoquer, afin de lui faire abandonner le procès.
Bethie, voyant sa mère au bord du gouffre, ne peut plus que se tourner vers Dorthmoor... qui appliquera une autre justice.
Dans ce court roman, JC Oates nous dresse un constat implacable des mécanismes de la justice, qui est avant tout une partie d'échecs politique plutôt que la défenderesse des innocents. Elle dénonce ses manquements, parvient à mettre en exergue que ce qui devrait être condamné est hypocritement couvert, et y oppose une solution immorale à laquelle on ne peut qu'adhérer. La noirceur de sa plume met une fois de plus en avant les manquements de l'Amérique, sait sans aucun voyeurisme, nommer en peu de mots l'innommable, et semer petit à petit des lumières d'espoir dans son constat désenchanté.
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En parcourant un dossier consacré aux littératures féministes, je me suis rendue compte, que je n'avais pas encore lu un seul Joyce Carol Oates et que j'étais probablement passée à côté d'une grande autrice. Une lacune à combler au plus vite ! Mon choix s'est porté sur "Viol, une histoire d'amour", la contradiction dans le titre a retenu mon attention. Je suis tombée sur un roman impressionnant. Une jeune veuve qui un soir de fête nationale rentre chez elle en coupant par un parc, est victime, sous les yeux de sa fille de 12 ans, d'un viol collectif commis par des hommes de son voisinage. Joyce Carol Oates dit l'indicible, la peur de la fille, le traumatisme de la mère, le retournement de situation lors du procès incapable de rendre justice, et rend tangible les actes justiciers d'un policier, présent comme un ange gardien, sensible au drame vécu par la jeune femme. La capacité de JC Oates de se glisser dans la tête et la peau des personnages, sans trop en dire, sans voyeurisme, tout en faisant ressentir les violences subies, donne envie d'aller explorer d'autres de ses romans.
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