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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur une île, une jeune romancière assiste impuissante à la disparition d'objets. La nature de ces disparitions est étrange et imprévisible. Ils s'en vont quelque part dans un lieu d'oubli, ne laissant derrière eux qu'une cavité. Les habitants en éprouvent d'abord un tremblement d'émotion, puis, ils s'adaptent, ils oublient jusqu'au souvenir de cet objet, jusqu'au mot qui le désigne. Ainsi, nul ne se révolte, car le besoin de l'objet s'est effacé.

Pourtant certains d'entre eux n'oublient pas, ils ne subissent pas les effets de cette tyrannie. Ils sont alors traqués par la police secrète. La romancière ne fait pas partie de ceux qui gardent leur mémoire intacte ; celle des odeurs, des sensations, de la beauté et de la magie de ces objets disparus.

Mais alors, comment va-t-elle pouvoir continuer la narration de son roman si sa mémoire se rétrécit, si les mots s'échappent un à un ? L'histoire de son roman est magnifiquement imbriquée dans celle qu'on est en train de lire. On comprend alors ce qu'il adviendra des deux histoires, la fin est inéluctable.

C'est un univers de calme oppressant, dans ce lieu où les hommes deviennent marionnettes, où la vie se meurt à petit feu, dans l'indifférence la plus totale. Quand il n'y a plus d'oiseaux, plus de roses, plus de calendriers, plus de printemps, plus de livres. Quand les hommes n'ont plus de mots pour traduire leurs émotions, qu'elles restent au fond du marais, sans jamais voir la lumière, avec à peine un frémissement. Peut –on encore dire que ces hommes sont encore vivants ? Sont-ils encore des hommes ?

Un roman angoissant qui décortique nos peurs les plus intenses. La disparition, l'oubli, l'impuissance, la mort. Où vont nos souvenirs, nos mots, nos émotions, lorsque nous mourons ? Qui pourra les recueillir ?

Une métaphore des régimes totalitaires, de celle qui écrase l'homme en essayant d'effacer ses mots, sa mémoire. En brûlant les livres et finissant par brûler les hommes.

Une écriture qui économise les mots car ils sont si précieux, qui garde les meilleurs, les plus imagés, pour traduire cette ambiance effrayante de l'effacement, de l'oubli.
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Cristallisation secrète est un des tout meilleurs romans de Yoko Ogawa. Sa lecture est réellement captivante pour le lecteur, qui est comme d'habitude bousculé et aspiré dans l'imaginaire si singulier et si captivant de la romancière nippone.

Ce qui frappe dans ce livre, dès les premiers paragraphes, c'est tout d'abord le style de Yoko Ogawa. Simple, fait de petite phrases, il est léger, agrémenté de belles expressions poétiques mais sans fioritures inutiles, si bien qu'aucun passage, même les descriptions de petits gestes, ne semble superflu. L'écriture d'Ogawa constitue un tout et le déroulement des mots enferme petit à petit sans qu'il s'en rende compte le lecteur, pris dans une atmosphère qui se fait tantôt mélancolique, poétique et oppressante. En outre l'auteur réalise avec grâce un procédé de style délicat : le lecteur profite d'une mise en abîme, il peut suivre le déroulement du roman que la narratrice rédige.

L'action se déroule sur une île fictive où les habitants subissent des disparitions : une chose, et ce peut être n'importe quoi, ne signifie brusquement un matin plus rien aux habitants de l'île ; la chose est là, mais elle n'est plus reliée aux souvenirs des habitants qui ne savent plus ce qu'elle est. Ainsi disparaissent le parfum, les oiseaux, les roses, les calendriers...
Une police assez mystérieuse est chargée de faire respecter ces dispritions : elle détruit les choses disparues et traque les personnes qui à la différence de la majorité de la population se souviennent des choses et ne subissent pas les effets des disparitions. le personnage principal et narrateur est une jeune romancière, femme un peu solitaire qui ressent avec sensibilité les disparitions et le fait que des personnes, dont sa mère soient enlèvées par la police secrète. Elle décide d'aménager une pièce secrète chez elle pour son éditeur qui est en danger du fait de sa capacité à ne pas être affecté par les disparitions.

Ce roman est intéressant car l'auteur réussit à inventer dans un univers fictif une métaphore des régimes totalitaires pour mieux en faire la critique. En effet, l'omniprésence de cette police qui arrête de manière totalement arbitraire des citoyens et s'attache à faire respecter des règles qui semblent avoir été inculquées par un bourrage de crâne intensif à l'endroit de la population par une terreur intense à l'encontre de la population et des actions d'intimidations et de violence toujours plus intenses, n'est pas sans rappeler les pires travers des régimes nazis, soviétiques...
Yoko Ogawa livre ici une dénonciation édifiante de ces régimes qui maintiennent au mépris des libertés individuelles un ordre fondé sur une idéologie prétendument vécue par tous. En effet, l'action de la police secrète dans le seul but de préserver l'intégrité du processus de disparition n'est jamais expliquée dans ce livre, le fait que les disparitions adviennent devant être considère comme une vérité immuable qui ne peut être discutée et que la police défend au mépris de la liberté des individus de l'île semble en faire une sorte de dogme malsain d'Etat. Les disparition apparaissent donc comme une idéologie totalitaire défendue par un ordre politique répressif. de plus, Yoko Ogawa poursuit sa métaphore encore plus loin en nous montrant le caractère pernicieux de ces régimes, qui en plus de défendre leur idéologie, veulent à tout prix l'imposer dans l'esprit des populations qu'ils oppressent. Ainsi dans le livre personne ne se rebelle contre la police secrète et la narratrice est presque exclusivement la seule à questionner l'origine et les conséquences des disparitions, toutefois elle même fait montre de son impuissance à combattre ce processus qui semble inexorable et qui peu à peu glace son coeur, de mois en moins réceptif aux souvenirs.

De plus ce livre est l'occasion pour Ogawa de revenir à l'exploration de l'un des thèmes qui lui est cher et qui constitue de mon avis son thème le plus captivant : celui du souvenir, de leur difficile conservation et du fait que l'homme n'est constitué que de ses souvenirs.
En effet ces disparitions des choses provoquent des " cavités " dans le coeur des habitants de l'île. Ces cavités, mot poétique s'il en est, sont tous les souvenirs qui meurent avec chaque disparition. Ogawa nous fait prendre conscience d'une chose : la mémoire n'est constituée que d'éléments épars, liés à la perception de choses insignifiantes, mais qui rassemblés comme autant de petit coups de pinceaux sur un tableau, forment par leur combinaison une scène cohérente. Ogawa nous invite donc à préserver ces souvenirs par tous les moyens possibles, le symbole en est ces statues qui abritent des objets disparus. L'auteur nous invite à préserver notre mémoire, bien le plus précieux, car sans elle notre perception du monde et le goût des choses s'en trouvent modifiés de manière préjudiciable.

Au final, Yoko Ogawa offre au lecteur un roman qui est un travail d'orfèvre, de par le style de l'auteur ici au sommet de son art, une dimension politique extrêmement subtile et éclairée et enfin un univers personnel de l'écrivain qui sait nous intéresser par des thèmes aussi délicats que profonds. Pour les adeptes, un cru à ne pas rater, pour les néophytes je conseillerais de commencer par un roman plus court et plus abordable de l'auteur ( les abeilles...).
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Imaginez un monde sans parfum. Un monde sans oiseau. Un monde sans rose. Imaginez une île de l'archipel japonais où les objets disparaissent les uns après les autres, sans aucune explication. Ajoutez-y une police secrète qui traque ceux qui gardent le souvenir des choses disparues. Ajoutez-y encore le temps irrémédiablement bloqué sur l'hiver. Effrayant, non ?

Et pourtant, le roman d'Yoko Ogawa nous emmène tout en légèreté vers cette île imaginaire, en mêlant poésie et fantaisie dans une heureuse alchimie dont elle a le secret. Notamment en intégrant dans l'histoire principale le roman de la narratrice, écrivain, qui est l'exact opposé de sa propre histoire, comme la version en négatif de celle-ci, comme son écho déformé.

On y retrouve les thèmes, les obsessions d'Ogawa : le grand-père nous fait penser au vieux professeur de math de « la formule préférée du professeur », le tiroir où la mère de la narratrice garde ses souvenirs aux boites d'allumettes de « la marche de Mina », la cachette de l'éditeur à « la petite pièce hexagonale », …

Un tout grand Ogawa comme je les aime. Peut-être son meilleur roman.
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“ Je l'ai observé pendant un moment en silence. Était-ce une illusion de penser que son corps avait rétrécit petit à petit depuis qu'il s'était caché ici ?

Je vous présente encore une pépite signée Yôko Ogawa
L'histoire se déroule sur une île mystérieuse car il s'y passe des phénomènes très étranges.
L'effacement est le mot d'ordre. Même le souvenir du chant d'un oiseau et l'émotion ressentie en l'écoutant disparaissent.
Je me suis dit que ce serait bien si tous les humains de la planète se levaient un matin en oubliant qu'ils doivent aller travailler… Cela ferait une bonne idée de roman.
Les thèmes principaux de ce récit hors du commun, d'une incroyable profondeur et poésie sont la mémoire, l'oubli, le souvenir, la nostalgie, l'abandon, le secret, le régime totalitarisme.
Je vous le recommande fortement !
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“La disparition des oiseaux, comme dans les autres cas, s'est produite soudainement, un matin.
Lorsque j'ai ouvert les yeux sur mon lit, il y avait quelque chose de rugueux dans l'atmosphère. C'était le signe d'une disparition.”

Je qualifierais ce roman de … fiction poétique et dystopique. L'histoire se déroule sur une petite île où des choses, des êtres vivants, des souvenirs disparaissent, tout à coup, sans raison. On ne les revoit jamais, même leur existence s'efface de la mémoire. Les habitants de l'île acceptent ce phénomène, sans révolte. Ils consentent passivement à cette perte de liberté, cette perte d'humanité. Mais il existe quelques citoyens qui, eux, ne sont pas sujet à cette perte de mémoire … Ils sont différents et donc recherchés sans merci par la police secrète, les «traqueurs de souvenirs».

Un univers à la Kafka, décrit d'une façon tellement belle, douce, tellement poétique, malgré un ressenti d'oppression. Une histoire fascinante, un roman fantastique qu'il ne faut pas oublier ….
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Combien de choses, de civilisations, de sons, de sensations, d'êtres, avons-nous oubliés. Perdus quelque part où plus personne ne peut se souvenir de ce qui a été dit, fait, pensé. Pas vu, pas pris. de lois pour sombrer dans l'oubli.

Au départ, il y a les oiseaux, puis une rivière, des calendriers, des romans et puis des mots... Inexorablement tout s'évapore, tout disparaît et s'en va en fumée. Un petit peu de ce coté-ci et puis de ce coté-là. Et personne ne dit rien. Gare à ceux qui oseront lever la voix. La police des souvenirs veille au grain et traque sans relâche à coup de rafles aussi brutales que dangereuses. Ceux qui se souviennent sont éliminés et déplacés. Alors, on se tait et on s'adapte bien malgré soit aux cavités. le bruit des lourdes bottes laisse à nouveau la place au bruit des silencieuses pantoufles.

Une implacable métaphore des régimes totalitaires et ce que nous sommes capables d'endurer, quitte à nous voiler la face, pour survire au pire, à innommable et à garder un semblant de paix. Continuer de se voiler la face. Affaiblir le peuple pour mieux le contrôler et rogner sur nos libertés individuelles. Toute la narration est faite de manière oppressive sous une étoffe d'onirisme et de rêverie.

Qu'arrivera t'-il, le jour où à notre tour, notre peur et notre soumission, nous ferons perdre ce que nous avons de plus cher ? J'ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien. Et pourtant... les touches de ma machine à écrire commencent, elles aussi, à disparaître. Les mots sont des armes. Yôko Ogawa les maîtrise à la perfection.

Quant à moi, j'ai déjà disparu.
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A travers ce roman flirtant en permanence avec le fantastique, la science-fiction et la poésie, Yoko Ogawa livre une formidable métaphore sur les régimes totalitaires.

L'histoire, racontée par une narratrice dont le lecteur ne connaîtra jamais le nom, se situe sur une île frappée par un étrange phénomène : depuis toujours des choses y disparaissent, physiquement mais également dans l'esprit de ses habitants. Ainsi, un matin ce sont les oiseaux qui disparaissent, puis un autre jour les roses, un autre les livres et ainsi de suite jusqu'au jour où ce sont des parties du corps qui disparaissent à leur tour. En même temps que ces choses disparaissent, elles le sont également de la mémoire collective et plus personne ne se souvient du chant des oiseaux, de l'odeur des fleurs, de l'utilité d'un livre ni même sa façon de l'écrire, comble absolu pour la narratrice dont le métier était écrivain.
Pour les récalcitrants qui ne veulent pas supprimer les choses disparues, il y a une police secrète en charge de surveiller la bonne mise en oeuvre des disparitions.
Et pour ceux incapables d'oublier, qui conservent leur mémoire et leurs souvenirs, ils disparaissent à leur tour, traqués par la police secrète et sont emmenés pour une destination inconnue.

La narratrice a vu sa mère, sculptrice, disparaître, emmenée par les chasseurs de mémoire qui ne rapporteront que sa dépouille.
Puis son père va mourir et elle se retrouvera seule avec le grand-père, l'un de ses voisins, et son éditeur qu'elle cachera chez elle aidée par le grand-père.
Très vite, l'histoire se centralise autour de ces trois personnages, reléguant les autres à des passagers traversant le récit à un moment donné.
Une relation particulière va se nouer entre la narratrice et son éditeur, elle ira même jusqu'à lui déclarer : "Mais c'est très difficile d'écrire des histoires dans cette île. On dirait qu'à chaque disparition qui se produit, les mots s'éloignent de plus en plus. Peut-être que si je réussis à continuer à écrire, c'est parce que votre coeur dont rien ne s'efface est toujours à mes côtés."
Sans dire quoi que ce soit sur l'héroïne, l'auteur a su créer une empathie avec le lecteur, et c'est un véritable tour de force.
Ces trois personnages sont très différents les uns des autres et pourtant deviendront vite indissociables les uns des autres, créant une symbiose entre eux.
Et lorsque le grand-père ne sera plus là, la narratrice ne pourra que se confier à son éditeur, notamment lorsque les membres commencent à disparaître et que malgré ses efforts elle n'arrive pas à se souvenir des choses effacées : "Mon coeur endormi ? S'il était seulement endormi, ce serait bien, mais il s'est effacé et il a disparu."

Ce récit se lit facilement grâce à la finesse de l'écriture de l'auteur, et c'est tout en subtilité qu'elle amène le lecteur vers l'angoisse, la peur, une métaphore des régimes totalitaires où des personnes disparaissent du jour au lendemain vers une destination inconnue.
Yoko Ogawa réveille les peurs et les souvenirs d'un passé pas si lointain que cela où le pire finit par être accepté puisque parmi ceux qui subissent des pertes personne ou presque ne se révolte et tous ou presque les acceptent; et où des rafles sont organisées par la police secrète pour traquer et fair disparaître ceux qui se souviennent.

Il s'agissait d'une première lecture de cette auteur, j'en suis bouleversée et conquise, "Cristallisation secrète" étant un roman superbe qu'il ne faut ignorer sous aucun prétexte.
L'exercice aurait pu être délicat mais Yoko Ogawa le réussit avec aisance, livrant ainsi un roman captivant et envoûtant, au titre mystérieux, qui secoue le lecteur au plus profond de son être et de son âme.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Imaginez... Une île sur laquelle les disparitions sont légion. Ses habitants se sont habitué•e•s à ce frémissement dans l'air qui les annonce régulièrement. Habitué•e•s à détruire les objets qu'ils sont déjà en train d'oublier. Habitué•e•s aux contrôles de la police de la mémoire et des traqueurs des souvenirs, ces derniers chassant les personnes qui ont conservé la mémoire pour les emmener on ne sait où.

Ce fût le cas pour la mère de la narratrice, qui n'est jamais nommée, tout comme les autres personnages, R., son éditeur ou le grand-père, qui veille sur elle depuis son enfance. Cela ne m'a pas empêchée de m'attacher à elleux et de me retrouver immergée dans leur quotidien fait de disparitions, réminiscences, oublis, retrouvailles, avec des moments de calme bienvenus dans la société sous surveillance qui est la leur.

Ce livre a beau avoir près de 30 ans, il est étonnement moderne. Ce n'est pas un livre de science-fiction pure, ne vous attendez pas à un univers développé, mais plutôt une réflexion philosophique et intemporelle sur la mémoire, le pouvoir de nos souvenirs et sur ce que cela signifie de disparaître.
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Une douce absurdité, un terrible univers. Fascinant, beau, déchirant, poétique. Les adjectifs ne manquent pas.
Au niveau de la structure, une (agréable) surprise : Il se trouve que la narratrice est romancière. Yoko Ogawa a eu l'heureuse idée d'introduire un roman dans le roman, celui de la narratrice. Et cette seconde histoire est tout aussi terrible que la première (plus courte aussi)
L'écriture est apaisante, douce, ce qui déteint vu le terrible univers qui y est dépeint. Cela m'a permis, dès la première page de rentrer dans le roman. C'est très agréable.
Un coup de coeur comme celui-ci n'arrive pas tous les jours. Ce roman est exceptionnel. Je le conseille vivement.

Critique complète sur mon blog.
Lien : http://blogameni.wordpress.c..
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Sur l'île où vit la narratrice, jeune écrivain, d'étranges disparitions ont lieu depuis son enfance. Les timbres disparaissent, ou les grelots, ou les parfums, et passé le moment où chacun s'acquitte de la tâche de s'en débarrasser, plus aucun souvenir ne subsiste de ces objets, ni de leur utilité, ni de leur apparence. Habituée comme la plupart des habitants à ce phénomène, la jeune femme remarque pourtant que sa mère semble réagir un peu différemment des autres. Malheureusement sa mère meurt et elle se retrouve un peu plus solitaire dans ce monde étrange, où des rafles emmènent voisins ou amis. Parvenue à l'âge adulte, elle se lie d'amitié avec R, son éditeur.
La nostalgie des choses oubliées ou disparues, c'est un thème qui convient tellement bien à Yoko Ogawa, qu'elle manie tellement bien, à sa manière discrète et précise, que j'en ai été subjuguée. Cette critique poétique et saisissante d'un régime totalitaire, avec ses décrets arbitraires, ses emprisonnements, ses disparitions, est particulièrement prenante. le lecteur espère que les habitants vont protester, réagir au lieu de laisser faire passivement. Les oiseaux disparaissent à leur tour, puis certains métiers, les romans disparaissent, perspective angoissante s'il en est, et d'autres privations sont même plus étranges encore. La narratrice étant écrivain nous offre un roman dans le roman, sur le thème de la disparition, bien sûr, c'est ce qu'elle connaît. le danger que court son ami R, l'éditeur, la fait passer dans le camp discret des rebelles…
Tout dans ce livre m'a enchantée et je ne peux que souhaiter que vous puissiez le découvrir un jour aussi.
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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