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3,48

sur 192 notes
C'est par ce livre que je suis entrée dans l'oeuvre de Yoko Ogawa (dévorée depuis)...Donc j'aurais toujours un petit quelque chose pour lui. L'auteure dévoile un imaginaire foisonnant dans ce livre où tout semble maîtrisé, et poétique, et en même temps d'une grande violence. Ce livre m'a fait penser à Canine, de Yorgos Lanthimos, qui est un film que j'adore.
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Derrière quatre hauts murs de briques, une mystérieuse fratrie évolue à l'abri des regards extérieurs. Enfermés par leur mère depuis leur plus tendre enfance, Opale, Ambre et Agate ne connaissent rien - ou presque - du monde environnant. Ce qu'ils en savent, ils l'ont appris dans la collection d'encyclopédies illustrées héritée de leur père. Au fil des récits et des jeux, ils ont inventé leur propre monde, enchanté et inquiétant. Parfois, la vie surgit au creux des pages, celle de la benjamine disparue, dont la silhouette s'agite au fond du regard d'Ambre. Pendant des heures, Ambre s'efforce de la dessiner et de la mettre en mouvement. Par amour pour sa mère, pour se souvenir, pour figer l'éternité. Dans cet espace clos, c'est ainsi que le temps passe, entre illusion et trouble, douceur et effroi.

Tissé de poésie sourde et de non-dits, Instantanés d'ambre s'anime pour qui sait tendre l'oreille. Tout en suggestion et retenue, Yoko Ogawa excelle à dire les zones de violence et d'inconfort - celles d'une enfance tragiquement perdue, pourtant miraculeusement ressurgie grâce au pouvoir des images et des mots.
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Les avis que j'ai pu lire sur ce livre m'ont paru assez négatifs... mais à moi, il m'a plu! Beaucoup!

Voici un livre à la fois étouffant et poétique, un livre au goût d'enfance,de peur et d'imagination. Trois enfant qui ont dû oublier leur nom. Trois enfants qui ont dû oublier le monde extérieur. Enfermés dans une villa entourée d'un jardin cerné de hauts murs, trois enfants grandissent loin des regards et du monde. Livre à mi-chemin entre le huis-clos et le conte de fées, Instantanés d'Ambre possède quelques chose de vraiment particulier, une sorte de folie mêlant habilement l'angoisse et les rêveries enfantines. Coupés du monde, les enfants s'évadent par leur simple imagination. On se retrouve pris entre l'imaginaire, si puissant des enfants et l'atmosphère lugubre de l'enfermement.

Malgré l'angoisse et la folie qui émanent de ce livre, il s'en dégage un fort parfum de poésie et de féerie. On oscille sans cesse entre le réel et le conte, et ce d'une manière particulièrement habile.

J'ai aimé les descriptions, le rapport aux éléments, l'atmosphère étrange de ce livre. Il y a à la fois une grande douceur et une grande douleur dans la manière dont Ambre conserve ses souvenirs et fait revivre, à travers son regard si spécial, ceux qui lui sont chers. J'ai aimé ce côté troublant qui, à chaque page, donne au lecteur l'envie de s'interroger tout en se laissant emporter lui aussi par son imagination d'enfant. Ce livre m'a fait l'effet d'un funambule au pas sans cesse hésitant entre rêve et réalité.

Le rythme est lent mais cela va tout à fait avec l'histoire, avec la manière dont se déroule les journées des enfants. Un livre étrange, parfois inquiétant et très beau...

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Si vous vous sentez contemplatifs, c'est un livre pour vous. Ce livre explore l'imagination de trois enfants. Leur mère les oblige à rester à la maison, le jardin, sans jamais aller à l'extérieur des murs de briques qui entourent la maison ....Ils apprennent avec les encyclopédies jeunesses que leur père a laissé, ils font récréation à leur façon en attendant leur mère partie travailler à la station thermale .... Un livre magnifique et fort et aussi un roman sur la maltraitance, la peur, ....... Vraiment une écriture délicieuse.
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Yôko Ogawa maîtrise l'art de construire un univers infernal et original, à partir de faits pouvant être tout à fait réels. Une petite fille meurt brutalement, la mère décide de vivre avec ses trois aînés dans une grande maison un peu abandonnée, entourée d'un parc, avec fontaine et cours d'eau, le tout entouré d'un haut mur de briques. L'endroit appartient au père des enfants.
Seule la mère sort de l'enceinte – protectrice?- pour aller travailler. Dès le premier soir, elle impose à ses enfants de se trouver un nouveau nom désigné au hasard, dans une encyclopédie. Elle leur fabrique des accessoires à porter tous les jours : des ailes pour le dos de la plus grande, une crinière et une petite queue ronde pour les garçons. Elle leur demande de parler très doucement.
Passé la surprise – tout est surprise – il est clair que la folie de la mère est avérée, les enfants n'en ont pas conscience ou ils ne le montrent pas, ils n'ont pas d'autres repères. Ils ne réclament rien, ils ont peur. Ils appliquent toutes les règles imposées, surtout cette interdiction de sortir de la propriété, ils ont peur. Ils doivent se conformer au rythme décidé, comme chanter tous les soirs, ils ont peur.
Les enfants grandissent dans cet univers étroit, mais sans limites pour leur imagination, refuge de liberté. le père n'apparaît jamais.
Des alternances avec d'autres moments et d'autres personnages apportent un peu de respiration et d'espoir à cette ambiance confinée. Puis tout se mélange, l'imaginaire et le réel, comme une sorte de délire intérieur.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Nul n'entre en ce roman s'il n'a gardé en son coeur les nostalgies de l'enfance,ses drames et ses enchantements. Dans un étrange jardin ceint d'arbres et de hauts murs de briques,en marge du monde ,vivent trois enfants et le fantôme de leur cadette disparue . Leur mère les y maintient à l'abri des périls de l'extérieur et ils y ont construit le leur , un univers de conte , paré de féeries et hanté de terreurs. Mais le monde réel finira par entrer dans le jardin magique. Un étrange roman ,envoûtant et empreint de la douceur cruelle des souvenirs enfuis.
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Que dire de cet ouvrage ? Est ce la démonstration d'une aliénation, la chronique d'une séquestration, l'apologie de l'adaptation des enfants à toute situation ? J'avoue ne pas en avoir saisi le propos. Beaucoup d'ennui dans cette lecture. La vie de ces enfants et leur non-soif d'aventures et de curiosité a fini par m'agacer énormément.
Oui il y a plein de moments poétiques, plein d'amour entre la soeur et les deux frères. Mais certaines de leurs activités deviennent quasiment obsessionnelles comme celles autour des encyclopédies.
J'attendais la fin avec curiosité mais pas de rebondissements, ces enfants qu'on a observés pendant toutes ces pages, que deviennent ils ? Comme si pour l'auteure également, rien n'était racontable en dehors du mur de briques.
La narration alterne entre le récit d'une personne dans une pension de personnes agées qui passe du temps aux côtés d'Ambre, un des enfants devenu vieux, et le récit de la vie dans la maison et le jardin entourés du mur de briques.
Ce n'est certainement pas un "mauvais" livre, car le propos est original, c'est bien écrit (bravo à la traduction) et cohérent. Mais je n'adhère pas du tout à ce genre d'histoires.
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J'avoue avoir eu du mal à me passionner complètement pour ce trio d'enfants reclus par une mère plutôt perturbée... malgré le contrepoint apporté par le personnage - adulte - de M. Ambre, partie que j'aurais aimé voir plus développer.
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Ambre, j'ai vu :
- ta silhouette se dessiner sur le banc
- ton dos penché sur ton bureau
- ton oeil
- ta lumière
- tes instantanés dans ce mouvement lent et magnifique que seuls tes doigts peuvent créer

Merci
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Raconter l'histoire serait criminel. L'univers créé ici, mélange de magie et de naïveté enfantine nous fait oublier le lieu où nous sommes et la cruauté mentale dont il est le siège. La souffrance initiale de la mère donne à voir des capacités d'invention et d'abstraction propre aux enfants, dont l'amour maternel est le socle. Elle légitime l'impossible par une succession d'inventions loufoques, justifiant l'enfermement. Celui-ci amplifie les talents cachés de ses enfants, valorisant l'imaginaire au delà du raisonnable, lui donnant vie par une alchimie étrange, mélange de résilience et d'ingénuité. L'allégorie devient réelle, la métaphore prend sa source dans le livre, dans l'Encyclopédie, source de connaissance, chaque objet du quotidien devient le symbole recherché de mystères non encore élucidés, chaque pièce de la maison le théâtre d'une vie imparfaite. Les frontières de leur domaine sont autant d'interdits, tentation permanente de transgresser l'autorité maternelle.
La richesse de ce monde clos désarçonne le lecteur cartésien que je peux être. Yoko Ogawa joue allègrement avec les codes et s'autorise quelques entorses, vite oubliées, avec la "crédibilité" d'une telle histoire. le principe de réalité retrouve ses droits, quelques pages seulement, nécessaire respiration après cette plongée en apnée.
C'est un bon cru.
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