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sur 987 notes
Yoko Ogawa a un don, celui de me transporter dans des univers incroyables, ici, celui des mathématiques. A travers une plume magnifique, elle m'a fait voyager, m'a émue par l'histoire de ce vieux professeur de mathématiques, de son aide ménagère et de cet enfant, Root. Un roman magnifique.
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Rencontre improbable entre une jeune assistante de vie et son fils avec un vieux professeur de mathématique dont la capacité de mémoire n'excède pas 80 minutes, c'est le prétexte pour assister à des scènes surréalistes mais à force de patience la jeune assistante apprivoise le vieux monsieur qui lui redonnera confiance en elle grâce aux mathématiques, puis c'est l'enfant Root qui va à son tour réussir cette connexion au travers du baseball, avec un certain décalage…
C'est encore avec poésie et tendresse pour ses personnages que Yôko Ogawa nous relate ces improbables complicités entre des êtres qui n'ont rien de commun à priori et qui pourtant vont se soutenir et s'épanouir mutuellement.
Un beau roman pour débuter avec cette grande écrivaine.
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très belle histoire d'un vieux professeur touchant et d'une aide ménagère courageuse, pleine d'humour et d'amour.
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"De la même façon que personne n'est capable d'expliquer pourquoi les étoiles sont belles, c'est difficile d'exprimer la beauté des mathématiques"

C'est pourtant à cette beauté qu'aura accès l'aide-ménagère, narratrice du roman (et son lecteur), en travaillant chez un ancien chercheur. le vieil homme, suite à un accident, ne dispose plus que d'une mémoire de 80 minutes. Tous les matins, l'aide-ménagère lui semble une nouvelle personne, et il l'accueille en lui demandant sa pointure ou sa date de naissance : "les nombres étaient la main droite qu'il tendait vers l'autre pour une poignée de main, en même temps qu'ils lui servaient de manteau pour se protéger".

La jeune femme commence par ajouter un nouveau post-it à tous ceux qui parsèment le costume du professeur, sur lequel elle dessine son visage. Avec constance, douceur et humilité, elle parvient à créer une relation profonde avec le vieil homme, qui lui dévoile la beauté des nombres premiers, la touchante réciprocité des nombres amis, la troublante complétude des nombres parfaits, la logique symétrique et rassurante des nombres triangulaires et la formule d'Euler, la préférée du professeur, qui l'accompagnera sa vie durant (eπi+1 = 0).
Les mathématiques permettent au professeur de donner de la cohérence à la vie, aux circonstances. Il aime les nombres avec ferveur, mais ceux qu'il aime le plus au monde sont les nombres premiers : "d'après mes suppositions, il me semblait que le charme des nombres premiers résidait peut-être dans le fait que l'on ne pouvait pas expliquer dans quel ordre ils apparaissaient. Tout en remplissant la condition qui était de ne pas avoir de diviseurs autre que 1 et eux-mêmes, ils étaient disséminés au milieu des autres chacun selon son bon plaisir. Même s'ils étaient de plus en plus difficiles à trouver à mesure qu'ils étaient plus grands, il était impossible d'avoir la prescience de leur apparition grâce à une règle donnée, et cette fantaisie voluptueuse retenait prisonnier le professeur qui poursuivait la beauté parfaite".

Quand le professeur invite le petit garçon de l'aide ménagère à partager leurs soirées, une cellule familiale étrange et teintée de mélancolie se crée, un quotidien dans lequel il faut composer avec respect et ingéniosité avec la mémoire de chacun. C'est là qu'émerge le lien entre notre monde et celui des mathématiques : une manière de regarder la vie, une capacité d'émerveillement.

"J'ai observé alternativement mes mains et les plats que j'avais préparés. le porc sauté décoré avec le citron, la salade de légumes, l'omelette jaune et souple. Je les ai regardés l'un après l'autre. Ce n'étaient que des plats simples, mais ils avaient l'air délicieux. Des plats apportant du bonheur pour cette fin de journée. J'ai à nouveau baissé le regard vers mes paumes. Je me sentais bêtement satisfaite, comme si je venais d'accomplir une tâche importante, comparable à la démonstration du dernier théorème de Fermat. »

Un roman beau et subtil ; aussi tendre, poétique et cruel que la vie ; aussi lumineux, évident et clairvoyant que les mathématiques. J'ai adoré.
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L'écriture de Yoko Ogawa est toujours subtile et ses histoires sont souvent troublantes. Dans "La formule préférée du professeur", elle est plutôt touchante et toujours intrigante.
C'est l'histoire d'une rencontre entre un ancien mathématicien, homme atteint d'un dysfonctionnement de la mémoire (Ma mémoire ne dure que 80 minutes), d'une aide-ménagère et de son fils de 10 ans.
C'est l'histoire d'une passion des mathématiques, de la transmission du savoir, des relations intergénérationnelles, de l'amitié, de l'amour éternel.
C'est beau et sensible sans être mièvre.

Petit bémol, je ne suis pas un féru de baseball. Les passages y faisant référence m'ont donc laissé un peu de côté. En revanche, j'ai été happé par les explications mathématiques du vieux professeur.

Lu dans le cadre du Challenge Multi-défis 2023
Lu dans le cadre du Challenge YÔKO OGAWA sans limite de temps
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Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...

J'ai beaucoup aimé cette histoire entre l'aide ménagère et son fils qui s'attache au professeur et vice versa même si sa mémoire lui fait défaut.
Après il faut aimer les maths car beaucoup de démonstration de calculs 🤣, c'est loin tout ça !
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Ce livre, emprunté à une bibliothèque de Levallois, je l'aime tellement que je pense l'acheter et le garder pour toujours. C'est l'histoire d'une dame qui vient faire le ménage et la cuisine chez un professeur de mathématiques. Un vieux monsieur. Elle a un fils, qui va découvrir le vieux professeur. Toute l'histoire tourne autour de ces trois personnages, le vieux bonhomme qui perd la mémoire et vit avec des post-its partout, la femme discrète qui va oser de plus en plus, le petit garçon auquel le vieux va trouver un surnom... C'est une histoire qui recommence un peu chaque jour, à cause de la mémoire vacillante du vieux bonhomme, c'est frêle comme un oiseau blessé, c'est poétique, c'est doux, c'est vraiment délicieux.

ps : et je vois qu'il a écrit plein d'autres livres ! hiii ! un filon !
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Clarté du style, délicatesse des décors, finesse des personnages... et surtout ces liens tissés entre trois êtres solitaires : une aide ménagère (la narratrice), son fils qu'elle élève seule et le professeur chez qui elle va travailler.
Ce sont deux passions qui relient ces trois figures que tout distingue, l'âge, l'état de santé, la situation. La jeune mère travaille, le sexagénaire chez qui elle va vit reclus en compagnie des chiffres et des symboles mathématiques et le petit, qui n'a que de 10 ans, est un écolier sérieux, fan de base-ball.
Autre caractéristique fondamentale qui sert de fil conducteur à tout le roman : le professeur a eu un accident de voiture 20 ans plus tôt ; depuis lors, sa mémoire récente ne couvre plus que les 80 dernières minutes.
Sur ces bases, Yoko Ogawa bâtit un bel ensemble, simple et touchant, où chaque pointe de ce triangle relationnel comprend peu à peu sa propre importance et celle que les autres peuvent prendre dans sa vie, malgré les écarts d'âge, malgré la maladie, malgré les différences de milieux.
Nous sommes alors invités à réfléchir au respect, à l'adaptation de nos attitudes face au handicap, à la manière de transmettre son amour de la connaissance sans a priori négatifs sur l'origine sociale ou le niveau de l'élève (ce que tout prof devrait faire). Et nous mesurons aussi le bonheur de partager, même si cela se limite à un gâteau d'anniversaire, à un match de base-ball ou à l'explication d'une propriété mathématique -- même si ces moments heureux sont appelés à s'effacer après seulement 80 minutes.

PS : Si vous n'aimez pas les maths ou si vous croyez n'y rien comprendre, cela n'empêche pas d'aimer cette douce et tendre histoire. Je n'aime pas le sport et je n'ai jamais rien compris au base-ball et cela ne m'a pas gêné dans ma lecture.
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Me voilà une fois de plus sous le charme de l'univers onirique de Yoko Ogawa ! J'ai lu « La formule préférée du professeur » a un moment où j'avais envie d'un moment d'évasion chaleureuse et ce roman a répondu tout naturellement à mes attentes.

En fin de compte, j'ai retrouvé dans ce roman la même ambiance que dans « Le petit joueur d'échec », où un vieux monsieur qui vit dans un monde marginal prend sous son aile un jeune garçon, avec une bienveillante tendresse qui l'aide à grandir dans l'harmonie.

Ici, le vieil homme est un mathématicien qui, suite à un accident de voiture, voit sa mémoire limitée aux 80 dernières minutes qui viennent de s'écouler; heureusement, il garde le souvenir de toute la période qui précède son accident. Il passe ses journées à participer à des concours en résolvant des problèmes publiés dans des revues de mathématique. Il vit dans son monde, épinglant dans sa veste une multitude de petits papiers où il note les choses qu'il ne veut pas oublier.

La narratrice est engagée par la belle soeur du professeur pour être sa femme de ménage. Apprenant qu'elle a un jeune fils qui, en rentrant de l'école, doit attendre seul qu'elle rentre de sa journée de service, il trouve qu'une telle attente n'est pas admissible pour un enfant et il propose à la mère que son fils vienne la rejoindre chez lui jusqu'à la fin de son travail.

C'est ainsi qu'une belle amitié naît entre le vieil homme et l'enfant. Cette relation est savoureuse. On est touché de voir l'enfant distraire le professeur, par exemple en le poussant à sortir pour assister à un match de base-ball, tout en usant de délicatesse pour lui justifié l'absence d'un joueur célèbre, dont le professeur ignore qu'il est mort depuis des années. de son côté, le professeur parvient à faire partager par le garçonnet et sa mère sa passion pour les nombres.

À ce propos, en tant que mathématicien, je trouve que l'auteur rend assez justement la nature de la relation d'un mathématicien envers les objets mathématiques qu'il manipule. On sent comment l'intuition s'installe dans l'esprit du chercheur, lui permettant de « sentir » ou de pressentir les propriétés de ces objets. Cela peut paraître difficile à concevoir à ceux qui n'ont pas d'affinité avec les mathématiques, mais en fin de compte, on observe la même chose dans d'autres professions: un artisan expérimenté peut ainsi concevoir des pièces sans avoir besoin des calculs d'un ingénieur car il « sent » les dimensions ou les matériaux qui assureront la solidité. Cette intuition se construit avec le temps, à force de manipulations.

Je note aussi que l'auteur aborde en passant la question du platonisme mathématique, qui postule que les objets mathématiques ont une existence propre. Belle question. J'ai entamé des études de mathématique parce que je voulais savoir comment on définissait les nombres. Quarante ans plus tard, je n'ai toujours pas la réponse, mais je commence à comprendre la question…

Bref, lisez « La formule du professeur », que vous apprécierez même si vous êtes allergiques aux maths. Lisez Yoko Ogawa ! Dans cette période de confinement automnal, elle vous remettra assurément du baume au coeur et des étincelles dans les yeux.
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Il y a un petit temps que j'avais noté ce titre, j'ai eu la chance de le trouver en bouquinerie cet été. Aussitôt acheté, aussitôt lu ! Pour ma plus grande joie…


Yoko Ogawa mêle, avec bonheur, la magie d'une belle rencontre aux mathématiques et au base-ball dans un récit intimiste et poétique. Elle met en scène un vieux professeur de mathématiques dont la mémoire s'efface au bout de quatre-vingts minutes et une aide-ménagère venue faciliter son quotidien. Des notes épinglées sur sa veste permettent au professeur de garder une trace des faits importants. Il porte ainsi un billet « la nouvelle aide-ménagère » illustré d'un dessin de la jeune femme. Mention qu'il complètera quelques jours plus tard en invitant la jeune femme à amener son jeune fils sur son lieu de travail. En raison de la forme de sa tête, il le surnomme Root (racine carrée) et adjoint à sa note initiale « et son fils de dix ans ».


Entre le trio, de profondes relations d'amitié se nouent et utilisent des vecteurs inattendus comme les mathématiques, le violon d'Ingres du professeur, ou le base-ball, une passion que partagent le vieil homme et le jeune garçon. Pourtant le quotidien n'est pas toujours simple. Ainsi, si le sport permet de réunir l'enfant et le professeur, il peut aussi générer quelques difficultés. La mémoire du mathématicien étant bloquée en 1975, il s'attend, tout logiquement, à voir évoluer son joueur fétiche. Un peu de ruse et beaucoup d'affection viendront vite à bout de ces obstacles, au final bien légers.

Dans ce délicieux roman, Yoko Ogawa nous relate une superbe histoire faite de tendresse et d'humanité, un récit que je ne peux que vous inviter à découvrir.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
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