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3,95

sur 987 notes
Avec un style d'une grande simplicité, l'entrée dans l'histoire de ce livre est directe ; on partage tout de suite et avec plaisir la vie de ce vieux professeur amnésique, on est avec lui, on ne le quitte plus. C'est l'humanité et la tendresse qui marquent cette tranche de vie racontée à la première personne, celle de l'assistante ménagère qui l'accompagne !
Le côté mathématique (un petit bout de théorie des nombres très abordable) n'est que le prétexte à une communication intergénérationnelle pleine d'optimisme, la partie théorique sur le base-ball, très prisé au Japon, est plus conséquente. On se laisse prendre a l'intrigue, assez ténue mais on s'attache surtout aux personnages, à tous les petits événements de leur vie. Encore un roman qui fait du bien !
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Contre toute attente, La formule préférée du professeur ne raconte ni l'histoire d'un vieil homme se raccrochant à la réalité par le biais des mathématiques, ni l'histoire de deux inconnus se rapprochant dans le commun émerveillement des nombres. Même si ces deux approches se ressentent parfois, elles ne constituent pas le discours implicite fort qui sous-tend le récit de Yoko Ogawa : la promotion sociale par l'accès au savoir.


L'émotion est attisée par la perspective d'un bond socio-culturel, mais parvient encore à s'éveiller devant le rapprochement innocent d'un vieillard amnésique et d'un petit garçon solitaire. Les mathématiques constituent d'abord l'objet d'une vénération esthétique mais finissent cependant par livrer leur récompense en un statut social qui semble figurer la voie d'accomplissement absolue. On oscille souvent entre une froideur émotionnelle non dénuée d'amoralisme -et pourtant innocente-, et la fascination pour les petites choses. Sans être spécialiste de la littérature japonaise, je retrouve dans cette Formule du professeur un ton qui ne déroge pas à l'écriture doucement cruelle des auteurs de cette région. Divertissant sans être mémorable.
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Ogawa Yoko base son récit sur un huis-clos entre une femme de ménage, accompagnée de son fils, et d'un vieux professeur de mathématiques d'une soixantaine d'années. Jusque là, rien de vraiment inhabituel.
Mais cet homme a la particularité d'une mémoire de 80 minutes seulement, suite à un accident de voitures. A petites touches, la jeune mère célibataire réussira à instaurer une certaine intimité tranquille avec le professeur, aidé en celà par son fils, surnomé Root en hommage à son crâne ayant la forme d'une racine carrée.

Les rapports entre le trio se renforcent tranquillement, chacun apportant quelque chose à l'autre. Les nombreuses démonstrations mathématiques auraient pu rendre le propos lourd et indigeste. Bien au contraire, le professeur parvient à faire passer son amour pour cette matière, expliquant à la jeune femme de ménage la beauté d'une démonstration, les liens intimes entre certains nombres, et ouvrant pour Root les portes d'une merveilleuse aventure avec les chiffres.

L'écrivain construit presque goutte à goutte une histoire sensible et émouvante. Comme souvent dans la littérature japonaise, le roman se tisse de non-dits, les petits gestes remplaçant très souvent les grands discours. J'y ai retrouvé l'atmosphère de "La marche de Nina". Ogawa Yoko fait partie de ces auteurs, avec Kawakami Hiromi, capables de rendre le quotidien et les petites choses extraordinaires.
L'écriture est toujours aussi ciselée et porteuse d'émotions.


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Un professeur de mathématiques perd la mémoire, à la suite d'un accident de la circulation. A 64 ans, il ne ne souvient que des quatre-vingt dernières minutes, et pour conserver un mémoire plus ancienne, il épingle des petits papiers sur ses vêtements " ses petits papiers accrochés à sa veste et qui font du bruit quand il se déplace." Il garde cependant, sans note, quelques souvenirs anciens de base-ball. Il a conservé toutes ses facultés pédagogiques, son amour et ses capacités de réflexion pour les mathématiques


Une aide ménagère intervient à son domicile pour l'accompagner dans la vie et tous les matins doit se faire connaître. "Pour le professeur dont la mémoire s'éteignait au bout de quatre-vingt minutes, lorsque j'apparaissais dans l'entrée j'étais toujours quelqu'un qu'il rencontrait pour la première fois". Son enfant de 10 ans qu'elle élève seule la rejoint chaque jour à la sorti de l'école.

Un trio attachant qui donne lieu à des échanges émouvants, sur la vie, le baseball, la résolutions de problèmes mathématiques. A aucun moment le récit ne devient mièvre ou larmoyant. Au contraire les échanges pourraient donner lieu à une comédie théâtrale, ayant pour seul cadre l'appartement du vieux professeur et la radio qui retransmet les matches de baseball.

L'auteure arrive à nous passionner pour les mathématiques, la tendresse est présente dans toutes les conversations, et ce vieux monsieur malgré son handicap arrive à apporter tant de choses à cette femme et à son enfant, et les fait entrer, ainsi que le lecteur, dans son monde hermétique des mathématiques. Eux aussi, arrivent à faire vivre ce professeur, à lui donner tant de moments de bonheur dans sa solitude. Un bonheur partagé grâce à cette rencontre journalière.

Le lecteur même non matheux devient le quatrième personnage et à son tour essaye de résoudre les problèmes posés par le professeur, qui reste le pédagogue qu'on aurait aimé avoir pour nous passionner pour les maths

Un livre qui ne m'a jamais lassé.. des vieux souvenirs scolaires qui remontent à la surface.... Seules les conversations sur les règles du baseball, m'ont paru un peu "hermétiques".

Un livre tendre et humain
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Difficile d'évoquer les romans de Yoko Ogawa...

Je suis toujours surpris en les lisant d'une atmosphère étrange, « spéciale » qui règne dans ces histoires. Je ne saurais trop la décrire mais généralement elle est basée sur des rapports ambigus entre les protagonistes. « Ambigus », à quel point ? Là encore, j'aurais du mal à décrire ce que j'ai pu ressentir en lisant ses premières nouvelles (et même ses plus récentes), que cela soit pour « La Grossesse », « La Piscine » ou « Une Parfaite Chambre de Malade »...

Cependant, pour « La formule préférée du Professeur », l'histoire est beaucoup plus simple (pas que les autres soient ultra compliquées et alambiquées dans tous les sens). Un vieux monsieur, la soixantaine passée, ne possède, suite à un accident de voiture des années plus tôt, qu'une mémoire de 80 minutes. Sa vie n'est faite que de tranches de vie renouvelables toutes les 80 minutes. Une aide-ménagère, célibataire avec un enfant, va devoir s'occuper de ce vieux monsieur, ancien professeur de mathématiques. A ce moment-là, une belle histoire, sensible, émouvante, tout simplement humaine va naître.

Le professeur ne vit que pour les mathématiques. Sa vie est rythmée de chiffres, de nombres premiers, de logarithmes, de théorèmes à démontrer. L'arrivée de l'aide-ménagère, patiente, prévenante va bouleverser son quotidien de 80 minutes. Elle n'hésitera pas à aller à l'encontre des codes de bons usages japonais, et du travail pour procurer un petit peu de bonheur à ce professeur. Et le professeur va apprendre chaque jour, et chaque 80 minutes, entre deux équations à vivre avec cette femme qui semble si prévenante. Et le fils de cette aide-ménagère qu'il a surnommé « Root » (parce qu'il a la tête plate comme une racine carrée) va enchanté chaque nouvelles 80 minutes sa vie. Un vrai plaisir que de voir "un grand-père, une fille et un petit-fils" se découvrir et vivre ensemble. Cette "nouvelle" famille va se retrouver ainsi, chaque jour, autour d'une véritable passion pour des jeux sur les équations mathématiques, des statistiques pour leur équipe préférée de Base-ball, les Tigers de Tokyo, (version 1975 pour le professeur, version 1990 pour Root) avec en vedette le lanceur Yutaka Enatsu.

Un roman optimiste qui donne foi en l'âme humaine où 3 générations se retrouvent pour vivre simplement des tranches de vie de 80 minutes. Un petit bonheur simple mais vrai...
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Quand ma vie est rude ou au contraire très douce, j'ai un réflexe : aller me blottir dans un livre de Yôko Ogawa, une autrice japonaise que l'on ne présente plus. 
Il en reste 13 encore non lus dans ma bibliothèque… Alors, je prends tout mon temps pour les apprécier, comprendre les subtilités. Pour moi, un récit de Yôko Ogawa, c'est toujours une escale particulière, un voyage dans un pays brumeux. Cette histoire là était très tendre,la relation entre les personnages, très belle.

Le personnage principal à 64 ans, c'est un ancien mathématicien spécialisé dans la théorie des nombres, qui a été victime d'un accident de la route, celui-ci lui a causé des désordres au niveau de son cerveau : sa mémoire s'arrête 17 ans plus tôt, en 1975, et ne peut plus retenir que 80 minutes, il ne peut plus accumuler de nouveaux souvenirs.
Il a un autre talent, celui d'inverser les mots sans se tromper en faisant des phrases entières dans ce registre.
Et il a la capacité de trouver la première étoile qui s'allume dans le ciel le soir.

Une femme de ménage de presque 30 ans, est embauchée pour lui par sa belle-soeur et chaque jour, celle-ci doit se présenter de nouveau à lui, il l'oublie elle aussi, malgré sa présence quotidienne. Sur la veste du vieillard, elle aperçoit un petit papier épinglé faisant mention de son existence, avec un petit dessin censé la représenter. Sur cette veste, il y a beaucoup de papier épinglé, qui sont souvent en rapport avec les nombres. 
À force de gentillesse, de patience, de compréhension, elle gagne la confiance de l'homme. Elle lui présente son fils de 10 ans, qu'il surnommé Root ( racine) à cause de la forme aplatie du haut de son crâne.
Une relation va se nouer entre ces trois là, beaucoup de transmission auront lieu entre ces trois générations. 
Un récit sur la mémoire, sur l'oubli, sur la nouveauté, la transmission. 

“Ce sont les nombres premiers que le professeur a aimé le plus au monde. Je connaissais leur existence bien sûr, mais l'idée ne m'avait jamais effleuré qu'ils puissent constituer un objet d'amour. Cependant même si l'objet était extravagant, la manière d'aimer du professeur était tout à fait orthodoxe. Il éprouvait pour eux de la tendresse, de la dévotion et du respect, il les caressait ou se prosternait devant eux de temps en temps et ne s'en séparait jamais.”

“Chaque matin, lorsque réveillé, il s'habillait, le professeur se voyait annoncer la maladie dont il souffrait grâce à la note qu'il avait lui-même écrite. Il se rendait compte que le rêve qu'il avait fait un peu plus tôt n'était pas celui de la veille, mais de la dernière nuit d'un lointain passé où il avait encore de la mémoire. Il était terrassé en apprenant que son moi de la veille était tombé dans un gouffre de temps dont il ne remonterait jamais. le professeur qui avait protégé Root d'une balle perdue était déjà mort au fond de lui-même. Je n'avais jamais réalisé que jour après jour, tout seul sur son lit, le professeur continuait à recevoir cette cruelle déclaration.”
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Lui, est un professeur de mathématique qui a eu accident de circulation et depuis à vu sa mémoire réduite à des souvenirs de 80 minutes. Il vit dans un monde de chiffres : problème de Hilbert, méthode analytique, carnet de dieu. Il résout des problèmes mathématiques ardus édités par un journal. Pour s'initialiser chaque matin, le professeur a sur sa veste des étiquettes lui rappelant les personnes, les objets et leur histoire.More...

Elle, mère célibataire avec un enfant de dix ans, elle est aide ménagère pour gagner sa vie. Elle va se prendre d'amitié pour ce vieil homme. Mettre en place des stratégies afin de pouvoir sortir le professeur de son univers et de sa maison. Elle va découvrir les mathématiques, résoudre des énigmes pour parler le même langage.

Le catalyseur : le fils de l'aide ménagère surnommé Root par le professeur parce que le sommet de son crâne est aussi plat que le signe de la racine carrée, il a dix ans aime le baseball, et se lie d'amitié à cet étrange professeur.

Chaque jour, une nouvelle rencontre magique entre le professeur et l'aide ménagère : quelle est sa date de naissance, quelle est sa pointure, quel est le numéro de téléphone ? Alors le professeur se met à réfléchir et "oh un chiffre résolu, c'est la factorielle de x.", il trouve une magie dans les chiffres qu'elle va lui donner et une nouvelle journée commence.

Ogawa nous offre un récit qui déborde de poésie de tendresse et d'amour et de chiffres dont les propriétés sont spéciales. Une véritable alchimie se créé et un véritable échange de tendresse et d'amitié se met en place dans cette simili famille.
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A nouveau avec une auteure japonaise, je retrouve la poésie dans une histoire, dans des relations humaines et beaucoup de chaleur, tout en nuances et délicatesse.
Un professeur de mathématiques, qui a une forme d'amnésie grave, oubliant tout ou presque après 80 minutes, va néanmoins lier une belle relation avec son aide ménagère et son fils de 10 ans grâce notamment à des centres d'intérêts commun et des partages de connaissances.
Une histoire originale où la transmission entre générations, le partage, l'écoute et l'ouverture à l'autre sont au coeur du récit.
Une jolie pause, pleine de douceur et d'émotions.
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Idée originale que celle d'un professeur ne possédant que quatre-vingts minutes de mémoire. Ensuite, le disque dur s'efface.
Idée originale de faire raconter cette histoire par son aide-ménagère.
Idée originale de nous parler des nombres premiers et autres.
Ne pas oublier le base-ball, très important dans l'histoire.
Mais cela suffit-il à mon plaisir de lectrice ?
Hélas non.
J'ai surtout apprécié la description du mode de vie des personnages car je n'ai rien compris aux maths et je n'aime pas le base-ball.
Désolée, ma note ne sera pas à la hauteur de tous les nombres cités.
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" Ce sont les nombres premiers que le professeur a aimés le plus au monde. Je connaissais leur existence bien sûr, mais l'idée ne m'avait jamais effleurée qu'ils puissent constituer un objet d'amour."

J'ai toujours détesté les mathématiques. Yoko Ogawa les a rendu poétiques. Tout est écrit avec tellement de finesse, de justesse, sans fioritures inutiles. À chaque roman je m'étonne des sujets qu'elle peut aborder et de la façon dont elle les aborde. Avec une histoire d'amitié, de compréhension peu à peu les mathématiques s'infiltrent et nous font même comprendre certaines choses de la vie … Un roman magnifique ! Même si je n'aime pas les mathématiques ….
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