AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 486 notes
5
16 avis
4
44 avis
3
22 avis
2
5 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quel livre étrange...

Une jeune femme accepte un travail dans un mystérieux laboratoire après avoir perdu le bout de son doigt dans un accident d'usine.

M. Deshimaru naturalise toutes les choses que l'on a envie d'enfermer pour faire son deuil.

Une relation triangulaire encore plus étrange se forme entre elle (on ignore son nom), M. Deshimaru et les chaussures qu'il exige qu'elle porte tout le temps.

Je n'ai pas tout compris...

De tous les livres que j'ai lu de l'auteure c'est celui qui m'a le moins plu.



Challenge plumes féminines 2018
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (25)
Commenter  J’apprécie          384
Au centre de ce court récit métaphorique trônent les mystérieux spécimens, concrétisation occulte des poids qui épuisent nos consciences, ces fardeaux que l'on traîne et qu'on voudrait écarter pour reprendre de l'élan.
Après un accident de travail léger mais douloureux, la narratrice, un brin de jeune fille qu'on devine beau, laisse ainsi filer son existence un peu morne vers le Laboratoire, écrasant manoir aux trois-quarts vide où se naturalisent les souvenirs. Il est un théâtre tutélaire pour ce quasi huis-clos, un lieu hors du temps où les frontières du réel se brouillent et l'envoûtement guette.

Il y a beaucoup d'Haruki Murakami dans la prose d'Ogawa. L'auteure laisse paraitre un même goût pour la rêverie, un même penchant pour les détours vaporeux où il est moins question de faits que d'impressions. Elle y ajoute sa sensibilité toute féminine, consciente et fragile, cédante mais lucide. Son héroïne est parcourue de pensées paralysantes, de sentiments contradictoires, et malgré tout maintient toujours un rapport minimal à la réalité.
Le style est fluide, limpide comme l'eau claire, s'écoule paisiblement aux confins du tangible et glisse librement dans l'imaginaire. Il évoque plus qu'il n'affirme, esquisse plus qu'il n'impose, façonne peu à peu son espace comme une encre de gravure parcourt un à un les sillons pour en révéler les secrets.

Il me faudra sans doute un roman plus long pour appréhender la vraie nature de cette japonaise, ce que cachent ses ellipses et les symboles qu'elle manie comme les caractères d'une machine à écrire. Mais sa nouvelle est déjà la promesse d'un univers qui intrigue. A bientôt sans doute.

3/5
Commenter  J’apprécie          200
Comme à son habitude Yoko Ogawa nous emmène dans un univers peuplé de situation et de personnages étranges. Cette fois, il s'agit d'une jeune fille embauchée chez un taxidermiste du souvenir qui lui offrira des chaussures. C'est un court roman agréable et prenant. Petit format pratique à mettre dans une poche pour lire dans une salle d'attente.


Commenter  J’apprécie          110
J'aime beaucoup les auteurs japonais, leur univers si particulier, souvent à la limite du fantastique, du non-dit. Je n'avais jamais lu de livres de cette auteure avant celui-ci, et c'est une plongée à la fois curieuse et inquiétante dans son monde. L'atmosphère si particulière du laboratoire est extrêmement bien retranscrite à travers les pages, on est plongée avec la jeune fille dans cette ambiance à la fois désuète et figée dans le passé mais aussi en mouvement, avec le va-et-vient des clients et de M. Deshimaru, l'éminent taxidermiste.
Le style est juste et nous prend parfois à la gorge au détour d'une phrase, alors que l'on ne s'y attend pas. La fin arrive indubitablement et n'étonne finalement pas, comme un dénouement logique.
Commenter  J’apprécie          100
Une histoire courte. Deux personnages principaux et quelques secondaires. Un immeuble, une histoire de spécimens. Qu'est ce qu'un spécimen? Il s'agit de souvenirs qui peuvent être un objet, une odeur, un son, une couleur. Une jeune femme devient l'assistante du "conservateur de spécimens". Ce métier lui plait. Son chef va lui offrir des chaussures et devenir son amant. Mais dans des circonstances très particulières. Une sorte de Barbe bleue auquel la narratrice n'échappera pas malgré les avertissement d'une des voisines.

C'est un livre étrange, une écriture très stylée. J'aime ces récits qui sortent de nul part, qui n'ont pas forcement de sens, ni une grande intensité dramatique. Mais le style donne une substance à ces récits. Ce n'est pas le meilleur roman de Ogawa que j'ai eu entre les mains mais c'est un récit rapide, qui tient en haleine.

« Cela fera bientôt un an que je travaille dans ce laboratoire de spécimens. »
Commenter  J’apprécie          54
C'est le deuxième livre de Yôko Ogawa que je lis et je leur trouve pas mal de points communs. Nous retrouvons dans L'annulaire le même cocktail que dans Hôtel Iris : une jeune fille un peu candide, un vieil homme mystérieux, une relation plutôt perverse sur les bords (huum pas que sur les bords en fait). Ici, l'ambiance est encore plus bizarre, carrément surréaliste je dirai, et une sorte de brume malsaine englobe l'ensemble provoquant chez le lecteur un sentiment d'étouffement, de gêne et une inquiétude diffuse.
Si on se représente les scènes mentalement (ce qu'on fait normalement quand on lit) ou si on faisait un film de cette histoire, ça donnerait quelque chose de vraiment angoissant. Rien que le décor est flippant quand on y pense : un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire avec ses multitudes de pièces vides destinées à la conservation des « spécimens », sa salle de bain désaffectée (témoin muet de rencontres troubles et sensuelles) et son laboratoire dont nous ne saurons rien, il s'agit de la seule pièce interdite à la jeune fille. Ça rappelle un truc non ? Pour moi, nous avons là une sorte de Barbe-bleue en blouse blanche imprégné d'une odeur de formol : BbbrRrRr j'en ai des frissons ! M. Deshimaru est un maître taxidermiste d'un genre un peu spécial : il ne naturalise pas des animaux mais enferme et conserve dans des tubes à essai les souvenirs, les souffrances ou encore les mélodies qui empêchent ses clients d'aller de l'avant. Ces derniers peuvent à tout moment venir rendre visite à leur spécimen mais cela n'arrive presque jamais car « le sens de ces spécimens est d'enfermer, de séparer et d'achever ». Au fond, l'idée est bonne : pour « le prix d'un repas complet dans un restaurant français » (je cite) on se débarrasse de ses regrets, remords, obsessions ou chagrins… Ça vaut mieux que 3 ans sur le divan non ? Plus sérieusement, la métaphore est belle et l'image de ces souvenirs baignant dans le formol ne manque pas de poésie.
L'auteur a beaucoup de talent pour, en si peu de pages (on frise la nouvelle), ouvrir de tels abîmes et engendrer un tel malaise. Ce roman est aussi une réflexion profonde sur la mémoire, vouloir se souvenir ou vouloir oublier, et sur ces souvenirs qui demeurent toujours une part, même inconsciente, de nous.
Je n'ai jamais rien lu de semblable et je dois dire qu'après une première réaction de recul, j'ai bien envie de lire les autres romans de Yôko Ogawa… Et je vais le faire !
Commenter  J’apprécie          40
Récit étrange parlant d'une jeune fille qui, à la suite d'un accident de travail où elle se blesse légèrement ,quitte son emploi à l'usine pour travailler comme réceptionniste et assistante auprès d'un directeur de laboratoire dans un immense bâtiment assez étrange (ancien foyer de jeunes filles où vivent encore 2 pensionnaires âgées) où on réalise et conserve des spécimens de toute sorte. Une relation étrange se joue entre elle et son employeur, M.Deshimaru, qui lui offre des chaussures mais pas n'importe quelles chaussures. Un récit qui mêle suspense et étrange.
Commenter  J’apprécie          30
C'est un récit vraiment particulier et bien que l'idée soit très originale, sa lecture m'a laissée un goût de malaise.
Commenter  J’apprécie          30
Récit traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle

Court texte étrange.
Une jeune fille a perdu une partie de son annulaire dans un accident de travail, voilà pour l'annulaire du titre.
Elle va alors se présenter dans un «laboratoire de spécimen », dont on apprend au fur et à mesure de cette courte histoire, en quoi il consiste.

Rien n'est explicite, des faits sont posés, les liens presque inexistants.

Et finalement ne restent que des questions dans un univers de dépôt de souvenirs, dans un immeuble désaffecté où semble n'exister que le secret. Malaise et sérénité, curieux mélange.
Commenter  J’apprécie          20
Mes lectures de l'été n'ont pas été très nombreuses et ma pile à lire n'a fait que s'agrandir. Pourtant j'ai quand même craqué pour deux ouvrages japonais en me baladant sur Bordeaux, dont celui-là. Je l'ai surtout choisi pour sa couverture à vrai dire… Elle est si spéciale et jolie. Plus je la regardais plus je voulais le livre. le résumé ne m'avait pas donné de coup de coeur mais il avait l'air plaisant quand même, une histoire d'amour et japonaise !

J'ai vite retrouvé cette ambiance poétique de littérature asiatique avec leurs jolies tournures de phrases et métaphores qui me fascine en ce moment. C'était une lecture agréable, même si elle était pas transcendante non plus. C'était parfait pour mon humeur par contre.

Plus le récit avançait plus il me faisait penser à Barbe Bleue de Nothomb. Bon à Barbe Bleue tout court mais le style japonais qu'utilise Nothomb et sa version à elle correspondait plus à ce récit. C'est comme tourner autour d'un secret et, finalement, devenir ce secret.

Le récit est très court, à peine 100 pages, alors qu'il s'y passe beaucoup de choses. Toujours sur un fond très calme. Il reste même quelques questions en suspens mais je pense que le lecteur est assez aiguillé sur ces questions, au moins certaines.

Je pense que c'était un bon tremplin pour me remettre à lire, parfait avant la rentrée !
Lien : https://lesrecitsdhecate.wor..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (937) Voir plus



Quiz Voir plus

Yôko Ogawa

Dans quelle maison d'édition française sont édités les livres de Yôko Ogawa?

Les Editions de Minuit
Actes Sud
Le Seuil
Stock

10 questions
122 lecteurs ont répondu
Thème : Yôko OgawaCréer un quiz sur ce livre

{* *}