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3,55

sur 161 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Huit nouvelles qui tournent autour du sommeil ou de son absence, mais où affleurent aussi le rêve, la rencontre, le regard, l'immobilité, l'abandon.

En définitive, quelques jours après avoir refermé ce livre, j'en garde l'impression tenace d'avoir au fil des histoires pénétré un univers très personnel teinté subtilement d'insolite, de fantaisie aigre-douce, flirtant avec le fantastique.
Quelle imagination et quelle subtilité dans l'art de la narration ! Je ne suis pas très fan de nouvelles d'ordinaire, préférant l'espace du roman qui permet à l'auteur de prendre de l'ampleur, de développer à son aise arguments et intrigues. En fait, je trouve souvent une nouvelle étriquée et pour tout dire pauvre par rapport au roman. Rien de tout ceci ici, j'ai dévoré avec délectation ce recueil enchaînant les nouvelles d'une trentaine de pages en moyenne ( douze pages même pour la plus courte ), agréablement surprise par leur originalité, leur intensité et leur ton si particulier.

Chaque histoire est très différente, mais que l'on soit embarqué à bord d'un avion, installé dans un jardin, une cuisine, au bord d'une piscine, en quelques phrases précises au style magnifique, le cadre est planté, l'intrigue se noue, la magie opère et la chute est toujours surprenante et inattendue, incomplète presque, ouvrant la porte à l'imagination du lecteur, sans frustration.
Bien sûr, parmi ces huit nouvelles, j'ai mes préférées...Gardez les paupières ouvertes pour choisir les vôtres.
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Ce recueil de huit nouvelles m'a à nouveau permis d'entrer dans l'univers si particulier de Yoko Ogawa, que je connaissais jusque là comme romancière.
Evidemment, c'est une sorte de gageure de parvenir à fasciner le lecteur, quasiment de l'hypnotiser, sur quelques pages à peine. Elle y parvient aisément, sans rien céder de ses bizarreries de situations, grâce à son style si concis mais très évocateur.

On est la plupart du temps dans le rêve, ou le cauchemar. Les sujets franchement surréalistes font appel le plus souvent aux sensations corporelles, en les détournant. Des titres comme « Une collection d'odeurs », « Les ovaires de la poétesse » sont révélateurs de cela.

Certains doivent penser que tout cela tourne au procédé et qu'il n'y a au fond pas beaucoup de substance dans la fiction de Yoko Ogawa. le charme a pourtant opéré pour moi une fois encore.
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Voilà le genre de roman à lire sous la couette avant de s'endormir. Des nouvelles pour trouver la quiétude avant de plonger au fin fonds de l'abîme du sommeil. Des histoires simples, émouvantes, et comme souvent avec Yoko Ogawa, emprises avec l'étrangeté, l'originalité et parfois subrepticement l'insolite. L'extravagance se mêle au naturel et la vie ne reste pas aussi ordinaire que l'on pourrait s'y attendre.

Les courtes nouvelles pourraient amener une certaine frustration de s'arrêter en si bon chemin, mais lorsque la page blanche marque la fin d'un chapitre, l'imagination prend le relai et poursuit l'histoire au-delà du sommeil. Car Yoko Ogawa s'amuse de sa plume à nous faire frémir mais aussi à prolonger nos rêves, à aiguiser nos sens vers le monde extérieur et ouvrir nos papilles vers les bonnes odeurs de cuisine. Il y est beaucoup question de sens et de regard, de la perception du silence et de la lumière. Un Yoko Ogawa n'est jamais aussi simple qu'il n'y parait... A travers quelques mots, elle nous fait parvenir toute une palette de couleurs, d'odeurs et de sonorités ; ainsi dans chaque roman se trouve une telle richesse que je n'ai pas envie de m'en séparer car je sais qu'à chaque relecture, des émotions nouvelles renaîtront, et « Les Paupières », même closes, ne feront pas exception à la règle.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Lu dans le cadre du défi "Une année asiatique" lancée par Ev3 sur sa chaîne Youtube.

Je suis une inconditionnelle de Yoko Ogawa. Je pense qu'il s'agit de l'auteur dont j'ai lu le plus grand nombre de romans.
Ce recueil de nouvelles contient en germe tous les thèmes chers de l'écrivaine. Une perception sensible du quotidien, l'étrangeté et la bizarrerie qui s'immiscent progressivement dans le banal, le rapport au corps qui devient monstrueux, la récolte de récits intimes, les souvenirs chargeant émotionnellement les objets, la rencontre avec l'autre au hasard d'une rue, d'un trajet... Un excellent moment de lecture et, je pense, une très bonne initiation pour ceux qui souhaitent découvrir l'univers de Yoko Ogawa.

Défi "Les 1001 nuits", #2 Haïkus, poésies, nouvelles
https://www.youtube.com/watch?v=Rj0iZE5SX8c&t=3s
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Huit nouvelles - Un dénominateur commun : le sommeil ou plutôt son absence. Jeux de miroirs entre les histoires, jeux de l'inconscient où le sourire se mêle au dégoût voire à la répulsion. Difficile de démêler les entrelacs, nous passons du réel à l'irréel : où la frontière se situe-t-elle? Yôko Ogawa est maline, son écriture à l'accès aisé, ses descriptions qui situent rapidement mais précisément lieux et personnages, tous ces ingrédients permettent une lecture rapide qui nous immerge dans la nouvelle sans qu'on puisse la lâcher : où nous emmène-t-elle? Que comprendre? Que ne pas comprendre? (c'est peut-être dans ce vide et son silence que se trouve la clé). Faut-il tout comprendre? (peu importe, des traces restent, qui resurgiront un jour ou l'autre).

•C'est difficile de dormir en avion - On s'installe avec la narratrice, on écoute l'autre passager, est-ce un conte? est-ce une histoire vraie? Elle est belle et émouvante, un véritable "récit pour dormir" mais pirouette finale : "Il y avait un petit bloc de mort à l'intérieur de ma main." ...

•L'art de cultiver les légumes chinois - le chiffre 12 entouré sur le calendrier, l'étrange est au rendez-vous. Ombre et lumière divisent la vie.

Les Paupières - Rideaux du regard. Un homme ridé à la chevelure impeccable, glauque, poursuit l'interminable secret de cette fine peau qui recouvre ces miroirs. Relation mystérieuse avec une jeune fille de quinze ans. Entourage de silhouettes non moins étranges.

•Le cours de cuisine - Soixante ans de déchets aspirés sous les yeux de la narratrice et de la cuisinière. Une musique métaphorique en fond. Des élèves fantômes. Une "certaine" légèreté.

•Une collection d'odeurs - Thème récurrent chez Ogawa. Des odeurs collectionnées au paroxysme par une délicate personne. Des fioles, des flacons, des étiquettes, des étagères en hauteur et une découverte faite par le narrateur, découverte qui laisse pantois.

•Backstroke - Autre thème cher à l'auteur, l'eau, la piscine. Un garçon dont on suit la descente aux enfers. On comprend tellement : subir l'exigence, la comparaison, être le meilleur... le corps parlera et ...

•Les ovaires de la poétesse - J'ai repensé à ce musée, à cette chambre où les gens déposent ou collectionnent des objets représentatifs d'une profondeur de leur souffrance, encore un thème de cette auteure. Ce musée en fait partie. Une jeune insomniaque part en quête de meilleures nuits dans une ville inconnue et visite le musée-mausolée de la poétesse. Son inconscient, grâce à cette histoire, se libérera et lui permettra d'accéder au sommeil.

•Les Jumeaux de l'Avenue des Tilleuls - Serait-ce l'histoire d'un vide, de deux vies siamoises à jamais liées à l'enfance saccagée par l'arrivée de la guerre et l'absence d'un père qui a "fui". Ces vies semblent arrêtées et s'être poursuivies à l'écart de la Vie. Il y a un malaise tout au long de l'entrevue entre le narrateur et les jumeaux.

Livre agréablement déstabilisant
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La démarche et l'envie que l'on à souvent à la lecture de nouvelles c'est d'y déceler le ou les thèmes qui pourraient leur être communs.
Ici malgré leur hétérogénéité quant aux univers exposés, c'est peut être celui de la solitude qui semblent unir et concerner une partie des personnages de ces huit récits.
Thématique que vient mettre en évidence, un fil narratif fait d'ellipses , comme autant d'angles morts qui matérialisent l'isolement et le mystère.
Mais à mesure que je découvre au hasard de mes lectures , la littérature japonaise, c'est aussi là encore le plaisir renouvelé et inhabituel d'une littérature, de la sensation , délibérément sensorielle.
Les différentes variantes du gout qui accompagnent la préparation d'un plat, le bruit du vent dans des voilages , le ressenti aigu de sa corporéité ….
Immersion dans la douceur émolliente de séquences d'un quotidien ritualisé ou habitées par des êtres éprouvant le ressenti anodin du presque-rien.
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133. le Hibook a lu : « Les paupières » de Yoko Ogawa .8 nouvelles qui , presque toutes traitent du sommeil et des rêves . Si elle ne le font pas directement elles sont construite avec l'absurdité inquiétante du cauchemar ( La cuisine/ Une collection d'odeurs/L'art de cultiver les légumes chinois ) . Des faits insignifiants , d'une étouffante banalité qui peu à peu vous entraînent vers une inquiétude diffuse .Du grand art. La nouvelle « Les paupières » reprend en plus ramassé et moins explicite l'histoire d'Hôtel Iris.
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C'est bien écrit, mais sans plus ; intéressant, mais pas captivant.
Peut-être que je passe à côté des autres nouvelles et d'un ensemble très cohérent, mais je suis de plus en plus difficile. Arrêté après la première nouvelle.
J'attends beaucoup des récits, je n'aime pas les quatrièmes de couverture qui racontent, sorte de fil d'araignée ténu...
D'accord l'intrigue, mais le style ?

vive les pépites, un style flamboyant ou des vers ciselés.
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Belle compilation de nouvelles alternant étrange et poésie. le monde tel qu'il est cède souvent la place à un monde rêvé, fantasmé. le lecteur se laisse couler et succombe à une écriture lente, magique et sensuelle.

Une découverte.
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Recueil de nouvelles d'une immense écrivaine japonaise d'une écriture tout en douceur, sensualité et subtilité. Je n'ai pas compris grand chose au sens profond de ces histoires un peu oniriques mais je ne l'ai pas cherché tant je sais de cette écriture là que peu importe le sens mais ce qui compte sont les sens et le plaisir de cette lecture comme une musique ou un voyage
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