Nellie Bly : Dans l'antre de la folie

Élevée dans un esprit de liberté et de découverte par son père fin XIXe siècle, Nelly Blie voit sa mère spoliée au décès de ce dernier, n'ayant aucun droit, puis contrainte de se remarier avec un homme sui la bat. Elle en retire une farouche volonté d'indépendance et décide de devenir journaliste, dénonçant le sort des femmes ouvrières et miséreuses. Pour décrire celui réservé aux femmes enfermées à l'asile de Blackwell, à New-York, après s'être entendue avec l'assistant du procureur pour être sûre de pouvoir en sortir, elle se fait passer pour folle en prétendant rechercher des troncs d'arbres et y est enfermée. Là, pendant dix jours, elle va subir la faim, le froid, mais aussi sévices, châtiments et humiliations, de quoi faire basculer dans la folie nombre des femmes qui y ont été envoyées sans ancune raison médicale.
Son article, "Dix jours dans un asile", va secouer l'opinion et permettre de faire évoluer leur situation.
J'ai beaucoup apprécié cette bande dessinée. le contraste entre la douceur du dessin et l'horreur des situations dépeintes souligne la normalité de la plupart des patientes, dont la solidarité est la seule arme face au sadisme des infirmières et à l'aveuglement de médecins pour certains corrompus. le sort réservé à ces femmes était vraiment terrifiant et la folie réelle de certaines d'entre elles, acquise avant ou suite à leur internement, est bien rendue par les sortes de spectres qui les entourent. Au delà de la dénonciation de cet enfer, c'est un bel hommage à cette femme et au rôle crucial de la presse. Nelly Blie ne m'était pas inconnue depuis la lecture des Culottées, mais cette bande dessinée m'a vraiment donné envie d'en savoir davantage sur elle.

New York, fin du 19ème siècle, Nellie Bly entre à l'asile de Blackwell, de son vrai nom Elizabeth Jane Cochrane, car son objectif en tant que journaliste est d'observer les conditions de vie des femmes dans cet asile.Ce qu'elle y découvre est terrifiant : humiliations, violences physiques, verbales et psychologiques, tortures... La plupart de ces femmes sont internées abusivement, sans aucun diagnostic médical : un fils qui ne veut pas s'occuper de sa mère, un homme qui estime que sa femme est un peu légère... Toutes les raisons sont bonnes pour estimer qu'une femme est folle et doit être internée.C'est ce que nous apprennent Carole Maurel, illustratrice et Virginie Ollagnier, écrivaine, à travers les pages de ce roman graphique, touchant et révoltant.Une lecture qui ne peut laisser indifférent(e)! 

Je connaissais déjà Nellie Bly et son histoire avant de lire ce livre et j'ai toujours trouvé ce personnage très inspirant par ses actions. Avec ce livre, j'en ai encore plus appris sur cette femme révoltée et ses actions, particulièrement sur les conditions d'écriture de son article sur les asiles psychiatriques pour femmes. J'ai été choquée par la manière dont les femmes étaient traitées et cela m'a profondément marquée. En lisant ce livre, cette adaptation joliment illustrée du parcours de Nellie Bly, je me suis plongée dans un récit d'une vie de combattante qui lutte pour plus de justice dans le monde, d'une femme qui est vite devenue un modèle pour moi par sa volonté et sa curiosité de journaliste. Pour mieux réfléchir sur le monde d'aujourd'hui et sur notre place dans ce dernier et sur les injustices qui y sont liées, il faut absolument lire cette incroyable bande dessinée.

Anna

Nellie Bly a réellement existé et vécu cette expérience que nous partagent Virginie Ollagnier et Carole Maurel. Plongez avec Nellie dans un asile psychiatrique réservé aux femmes et découvrez leurs conditions de vie et leur place dans cette société.

L'histoire : Nellie Bly peine à se faire engager par les journaux parce qu'elle est une femme. Elle se remarque par son ton et son implication dans ses enquêtes. C'est ainsi qu'elle se retrouve internée. Elle souhaite enquêter sur les conditions de vie de ces femmes internées et oubliées de tous. Il ne lui faudra pas beaucoup d'effort pour se retrouver à l'asile.
Là-bas, elle rencontre des profils de femmes très différents. Toutes ne sont pas folles. L'internement est peut-être devenue une solution pour la société de se débarrasser de celles qui dérangent. Voici son enquête.

Retour de lecture : La collaboration entre Virginie Ollagnier au scénario et Carole Maurel (Collaboration horizontale) au dessin est une très belle réussite. A la fin de l'ouvrage vous retrouverez une interview de Virginie Ollagnier dans laquelle elle explique pourquoi elle a choisi ce sujet, et une interview de Carole Maurel qui explique son travail et le choix esthétique de ses dessins. Des interviews très enrichissantes qui mettent en perspective la BD. Une BD touchante qui parle de la place des femmes, de l'horreur des asiles et de la violence qu'elles subissent au quotidien.

Le conseil de la bibliothécaire : Certes le sujet est difficile mais Virginie Ollagnier a trouvé le bon ton pour raconter cette histoire. “Nellie Bly” parle de la condition des femmes et de leur place dans la société à la fin du XIXème siècle, notamment les femmes de la classe populaire/ouvrière. Si le sujet vous intéresse et que vous préférez les romans je pourrai vous conseiller “le bal des folles” de Victoria Mas dont je vous parlerai bientôt.
Lien : https://journaldunebibliothe..

Cette bande dessinée retrace les débuts d' Élisabeth Jane Cochrane plus connue sous le nom de Nellie Bly. Elle perd son père très jeune et se retrouve seule avec sa mère, celle-ci va se remarier avec un homme violent dont elle divorcera. Élisabeth n'aura pas d'autre choix que de devoir travailler, il est difficile pour elle d'accepter que sa condition de femme l'oblige soit à choisir entre un métier de gouvernante ou de demoiselle de compagnie. Plus la jeune femme grandit plus elle aura envie de dénoncer ces choix que la société veut imposer aux femmes... Non sans mal, elle deviendra, Nellie Bly, journaliste d'investigation... Cette passionnante BD retrace le parcours de cette jeune femme qui deviendra un vrai phénomène, et s'attarde sur une des affaires marquantes de sa carrière, son internat volontaire dans un asile pour femmes afin d'y dénoncer la vie épouvantable dans ces instituts dont les maltraitances physiques et psychologiques sont le lot quotidien. J'ai adhéré à ce récit du départ, l'histoire de cette force d'âme est une vraie inspiration ! Les conditions d'internement de ces femmes sont terriblement bien retranscrites, la folie qui les gagne, à force des traitements indignes, est illustrée par des monstres noirs qui viennent s'immiscer dans leurs esprits, les couleurs sont appropriées à chaque tableau, un livre hommage à l'enquêtrice mais aussi à ces femmes internées la plupart du temps pour une tout autre raison qu'une maladie mentale. L'histoire de Nellie, de son enfance jusqu'à son début d'enquête entrecoupe le récit et donne une bouffée d'air à la lecture, A lire !

J'avoue n'avoir découvert ce personnage et l'existence d'"asile pour dames" que grâce à la lecture de cet album.
Je n'arrive pas à imaginer qu'on puisse traiter des êtres humains comme ça.
Se faire passer pour folle pour enquêter sur les conditions de détention des "aliénées" et enfin dénoncer les sévices subis par ces pauvres femmes, c'est ce qu'a fait Nellie avec acharnement.
Bien entendu, j'ai bien cerné dans cette BD la dénonciation des conditions de vie des femmes (et pas seulement celles qui sont à l'asile) mais au-delà de ça, je trouve très bien de dénoncer un pan de notre histoire qui a été "malencontreusement " oublié.
Les dessins d'une grande qualité, m'ont emportée dans le récit et ont contribuer pour une grande part au ressenti général.

Nellie Bly, la première femme journaliste d'investigation a réussi à se faire un nom et une aura dans le monde du journalisme grâce à sa première enquête sur la détention des femmes aliénés dans son pays. Cette BD nous montre la détermination de cette femme à montrer les travers de la société dirigée par des hommes et des riches en faisant abstraction de l'humanité et de l'intégrité.
Une belle BD adulte qui met en valeur une femme de caractère et un professionnalisme exceptionnel.

Coup de coeur pour ce titre ! Cette bd retrace une enquête de l'une des pionnières du journalisme d'investigation. Nous sommes plongés dans les entrailles de cet asile psychiatrique, nous sommes témoins des horreurs qui s'y déroulent, impuissants, comme l'était la journaliste. Même si nous connaissons l'histoire de Nellie Bly, nous ne pouvons pas réellement deviner qu'elle feint d'être folle, sur le début du récit. Lorsque nous comprenons les véritables enjeux, nous percevons les choses différemment : nous sommes plus attentifs aux réactions des médecins, des infirmières... et cela est encore plus percutant ! Décidée à lutter contre les inégalités, quelles qu'elles soient, en rétablissant la vérité à travers l'écriture, elle révolutionnera le journalisme, et oeuvrera notamment pour des avancées féministes et ouvrières. le personnage de Nellie est mis en avant à travers la couleur violette. Cette couleur permet de l'identifier en dehors de l'asile. Mais lorsqu'elle se mélange aux femmes internées, elle perd son humanité, ce qui la caractérise, et la couleur s'estompe.

le scénario n'est pas fait pour être inventif ou complexe mais seulement pour raconter des faits, résultat qu'il obtient parfaitement. Je trouve que l'histoire est représentée d'une façon très réaliste et décrit bien les conditions de vie terribles des femmes dans un asile, à la fin du XIXème siècle.
En plus du personnage principal, à qui on s'identifie facilement grâce aux épisodes de sa vie antérieure glissés dans le livre, s'ajoutent des femmes internées qui nous apitoient sur leur sort car elles n'y sont pour rien. On découvre ainsi les raisons pour lesquelles elles ont été envoyées à l'asile, souvent car elles n'ont pas rempli le rôle assigné aux femmes par la société. de plus, elles sont maltraitées par le personnel et souffrent du froid et d'une nourriture insipide. Selon moi, Nellie est une femme très courageuse et admirable, qui est devenue la première femme journaliste d'investigation à une époque où celles-ci étaient largement sous-estimées par les hommes.
Je trouve le graphisme simple et naturel, et je pense que c'est un choix judicieux : des dessins trop parfaits auraient pu nous faire croire que l'histoire était fictive, artificielle.
Je trouve ce livre très intéressant car il transmet des messages sur la domination masculine au XIXème siècle et sur la place des femmes à cette époque, ainsi que sur les injustices qu'elles subissaient. Il nous en apprend beaucoup sur cette époque.
Donc, d'après moi, ce livre est très bien si vous êtes intéressé.es par le sujet ; malgré cela, je le déconseille aux plus jeunes lecteurs.
Note : 4.5/5 Quentin

Chères Madame Ollagnier et Madame Maurel,
Je vous écris pour vous faire part de ma lecture. J'ai beaucoup aimé ce livre car c'est la première fois que je lis une BD, j'ai trouvé que cette dernière explique très bien les conditions de vie dans un asile.
Dans ce livre, les illustrations nous permettent de mieux comprendre l'histoire. La qualité des images est superbe, comme par exemple à la page 109 où on peut voir les hallucinations des femmes qui sont correctement représentées.
A la fin du livre, nous pouvons lire vos interviews, je trouve que cela est très intéressant car nous pouvons en savoir plus sur l'origine de l'histoire.
On peut voir aussi quelles étaient vos sources d'inspiration .
J'ai admiré le parcours de Nellie Bly au cours de l'histoire car c'est une jeune femme qui a un chemin politique incroyable. Elle s'est fait passer pour folle pour pouvoir entrer dans un asile et pouvoir affronter le directeur lors d'un procès. Elle veut défendre les femmes et leurs droits afin qu'elles ne subissent plus toutes ces tortures. En effet, ces femmes sont dites folles alors que la plupart d'entre elles sont normales et deviennent folles à force d'être enfermées et de vivre dans des conditions de vie atroces comme pour le passage à la page 64 et 65 nous pouvons apercevoir le moment où ces femmes prennent leur bain dans de l'eau froide (ce que j'ai trouvé horrible !).
Sincères salutations et encore bravo pour ce très bel album,
Amélia.D



Chère Virginie Ollagnier
Je vous écris cette lettre pour vous faire part de ma lecture. Je vais vous dire ce que j'ai pensé de la lecture de votre bande-dessinée. Je vais vous faire part de ce que j'ai aimé ET de ce que j'ai moins aimé.

Pour commencer, j'ai adoré le personnage de Nellie Bly, elle m'a impressionnée car, avec une facilité surprenante, elle a réussi à faire croire à tout le monde qu'elle avait des troubles du comportement, qu'elle était folle, par exemple à la page 16, Nellie Bly dit qu'elle n'a pas d'amis mais qu'elle a des troncs d'arbres et les pages qui suivent, elle dit à tout le monde qu'elle veut retrouver ses troncs, c'est pour cela qu'elle a été placée d'abord dans un hôpital psychiatrique et ensuite à Blackwell. Mais elle n'est pas folle, en réalité c'est une journaliste qui cherchait à se faire interner dans l'asile psychiatrique de Blackwell à New York pour enquêter sur les conditions de vie des patientes. C'est donc essentiellement le thème de votre histoire qui m'a passionnée !

Ensuite, j'ai aimé ma lecture car nous apprenons des choses sur les conditions de vie des patientes de l'asile psychiatrique de Blackwell, grâce à Nellie Bly. Nous apprenons que les patientes de cet asile sont maltraitées, elles sont retenues contre leur gré, résignées à subir des tortures. Les femmes étaient affamées car elle mangeaient froid donc pas beaucoup, nous le remarquons à la page 29, "tout est froid, ici. La nourriture, le thé, les courants d'air, les maigres couvertures, l'eau pour se laver...tout. "

Pour finir, j'ai aimé ma lecture grâce à Carole Maurel et à ses illustrations incroyables. Son travail est extraordinaire, les dessins sont en rapport avec l'histoire, ils sont bien détaillés et soignés.

Merci d'avoir pris le temps de lire ma lettre.
Léa.H