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sur 791 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une BD que je souhaitais lire depuis longtemps afin de découvrir l'histoire d'Elizabeth Cochrane, mieux connue sous son nom de plume de journaliste, Nellie Bly.
Dans l'antre de la folie résume les 10 jours que Nellie Bly a passé infiltrée dans l'asile de Blackwell, afin de dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles vivaient les patientes, dont certaines d'ailleurs, n'étaient atteintes d'aucune pathologie. Elles étaient en effet placées à Blackwell parce que devenues un poids pour les familles les plus pauvres ou gênantes pour les maris auxquels elles avaient été infidèles.
La BD revient également par des flash-back sur la vie de Nellie, de son enfance à ses motivations pour devenir journaliste, ses premiers reportages, la difficulté à s'imposer en tant que femme journaliste dans un monde où ces derniers sont principalement des hommes.
J'ai donc beaucoup apprécié cette bande dessinée, qui en plus de nous faire découvrir dans les grandes lignes l'histoire de cette pionnière du journalisme d'investigation, est dotée d'un graphisme très intéressant, entre le choix des couleurs (qui permettent de passer des moments à Blackwell, assez sombres, aux flash-back de l'enfance, avec des couleurs plus chaudes), et le travail réalisé sur les personnages, notamment sur les diverses expressions des femmes internées à Blackwell.
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Le nom de Nellie Bly m'évoquait quelque chose, en effet, elle apparaît dans le volume 2 "Culottées" de Pénélope Bagieu. Cette BD nous raconte l'histoire vraie d'une pionnière du journalisme d'investigation qui va pendant 10 jours se faire passer pour folle pour se faire interner dans l'asile psychiatrique de Blackwell, New-York (nous sommes en 1887 !). Les conditions y sont épouvantables et les conditions d'admission pour ces pauvres femmes plus que douteuses. En parallèle à cette enquête, nous suivons le passé de la journaliste, son enfance, adolescence, comment elle en est arrivée à ce métier, sa construction en tant que femme et ses convictions. Cette partie est très instructive et explique sa démarche pour s'introduire dans l'asile (sans difficulté d'ailleurs). Cette BD montre à la fois le courage et la ténacité de cette journaliste ainsi que les atrocités d'une société envers les femmes et comment des femmes saines d'esprit peuvent devenir vraiment folles une fois immergées dans ce système.
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Histoire vraie de Nellie Bly, 1ère femme journaliste d'investigation vers la fin du 19ème siècle, auteure du livre "10 jours dans un asile"
L'histoire fait une alternance entre l'enfance qui a construit le caractère d'Élisabeth Cochrane, alias Nellie Brown, alias Nellie Bly et son présent au sein de l'asile où, telle une Elise lucet, elle s'est faite interner pour écrire son article de l'intérieur.
Révéler les conditions d'exploitation des plus fragiles et dénoncer les profits qu'en tirent les puissants, voilà le credo de cette jeune femme.
Têtue, forte, avec un esprit d'indépendance, elle dénonce ici les mauvais traitements infligés aux femmes, soi-disant folles, internées dans le célèbre asile psychiatrique de Blackwell à New York.
L'atmosphère créée tant par le dessin que le scénario est envoûtante. La sensibilité des personnages est palpable et l'émotion très bien transcrite.
L'ambiance insalubre de Blackwell ressort parfaitement et contraste avec les couleurs liées à l'enfance de Nellie.
La folie qui s'immisce petit à petit dans l'esprit de ses pauvres femmes symbolisée par les monstres tentaculaires lovecraftien et par des formes fantomatiques ici ou là s'intègre naturellement dans l'histoire. Une réussite !
Un BD à lire pour découvrir cette femme méconnue et pourtant inspirante qu'est Nellie bly, aux idées et convictions modernes et pleine d'énergie ! Un modèle pour nos jeunes filles.
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Deux femmes illustrent et racontent Dix jours dans un asile (récit de Nellie Bly paru en Points Poche), séjour forcé par une journaliste simulant la folie. Se faire interner est un jeu d'enfant ; en sortir est un jeu d'enfer.
La patte graphique frappe d'emblée, tracée à la plume ou à la mine grasse, reflétant l'ambiance morbide du lieu d'internement, l'île de Blackwell, au large de New York, à la fin du 19ème siècle. Des lignes très fines posent un lasure en surimpression, bruine permanente sur le destin de femmes spoliées et violentées.
Les couleurs expriment tellement mieux que le texte abondant, ce dernier portant le contenu politique d'une démarche humaniste et féministe. Tons délavés, froids et bleutés à l'asile, couleurs chatoyantes et acidulées dans les retours au passé, aux sources de l'engagement de Nelly B.
Je lis toujours avec bonheur la mise en planches d'une biographie ou d'un fait historique, comme le récit du bourreau de la mafia, Roberto Saviano. En général, ces ouvrages émanent d'une collaboration complice entre un crayon et un clavier, animée de la volonté de révéler des caractères bien trempés, résolus à changer le monde .





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Nellie Bly, de son vrai nom Elizabeth Jane Cochrane, est une pionnière du journalisme d'investigation clandestin.
Virginie Ollagnier nous raconte son enquête dans l'asile de Blackwell où des femmes de toutes conditions étaient enfermées sous prétexte de folie. On y découvre les conditions d'internement, les histoires de certaines femmes et les répercussions de cette enquête sur l'institut de Blackwell et sur Nellie Bly elle-même. En parallèle, l'auteure entrecoupe son histoire d'une biographie rapide de la journaliste.

Je n'ai pas lu le livre de Nellie Bly dont s'inspire Virginie Ollagnier donc je ne ferai pas de comparaison.
Ce roman graphique est d'une grande qualité textuelle et visuelle. J'adore les illustrations de Carole Maurel que j'ai déjà eu l'occasion d'admirer dans plusieurs bande-dessinées. Elle a un style travaillé très doux et sait utiliser harmonieusement les couleurs. C'est toujours un plaisir de contempler son travail.
Quant à l'histoire, elle est évidemment extrêmement poignante. Les conditions de détention de ces femmes sont révoltantes. C'est une lecture qui marque et qui témoigne de pratiques qu'on espère révolues...
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Quand on parle de l'invention du journalisme en immersion, on pense immédiatement à Albert Londres et on oublie que quelques décennies avant lui, il y eut une pionnière : la jeune Nellie Bly. Très connue dans son pays natal où elle est devenue sujet d'une comédie musicale, a bénéficié d'un timbre à son effigie et a donné son nom à un prix décerné chaque année pour distinguer une journaliste, elle l'est nettement moins en France. le retard est en passe d'être rattrapé : mise une première fois à l'honneur par Pénélope Bagieu dans le tome 2 de « Culottées » en 2017, cette femme de tête se voit consacrer pas moins de trois biographies dessinées en dix mois ! le dernier en date « Nellie Bly dans l'antre de la folie » de Virginie Ollagnier-Jouvray et Carole Maurel paraît dans la collection « Karma » aux éditions Glénat. En quoi réussit-il, lui, à transcender le simple biopic ?

Un renouvellement du genre du biopic

Cet album très fouillé qui a nécessité trois ans de travail n'est pas un biopic au sens classique du terme puisque comme l'indique le sous-titre, « dans l'antre de la folie » Virginie Ollagnier et Carole Maurel choisissent de se focaliser sur les dix jours qu'elle passa dans l'asile de Blackwell. C'est une idée de Pulitzer patron du célèbre journal newyorkais « The World » : pénétrer dans un asile et observer ce qui s'y déroule au plus près, en faisant passer sa journaliste pour une aliénée. Elle pose donc en 1887 sa valise dans une pension pour femmes, déclare qu'elle est perdue et que les autres pensionnaires lui veulent du mal puis qu'elle a « perdu ses troncs ». Elle finit par être emmenée dans un hôpital psychiatrique au large de Manhattan après un diagnostic express. Ce nid de coucou est un véritable Alcatraz: on ne quitte pas l'asile de Blackwell's Island, où les pensionnaires les plus dangereuses marchent attachées par une longue corde, comme des bêtes traînées à l'abattoir. Nellie Bly découvre que des femmes saines d'esprit, des immigrées d'Allemagne, de France ou du Mexique, sont internées à tort…

Cette histoire fondée sur le récit « Dix jours dans un asile » que Bly fit paraître en feuilleton dans le « World » puis en volume est présenté ici avec du suspense. D'abord parce que si l'on ne connaît pas la vie de Nellie Bly, on peut aisément être dupé au début de l'album et croire que cette Nelly Brown (son identité d'emprunt) est vraiment folle. En effet, le flash-back explicatif sur Pulitzer et « The world » ne vient qu'après. Ensuite parce que le sous-titre choisi est plus énigmatique qu'une simple reprise du titre de l'article et laisse planer le doute : on ne sait pas si elle va en sortir. Les menaces sont nombreuses comme l'indique la couverture. On y voit Nellie Bly de profil, menton en avant et air déterminé. Elle est élégamment vêtue et arbore un chapeau « à panache rose » mais l'arrière-plan est inquiétant : les tons sont bleuâtres, le ciel est chargé et les nuages se muent en de mystérieuses tentacules qui l'enserrent et la rendent prisonnière. En surimpression on aperçoit les encordées, l'asile et des arbres morts.

La matérialisation de la folie et du danger est effectuée dans le corps de l'oeuvre à travers la présence récurrente de monstres proches de Cthulhu tapis dans l'ombre, de tentacules qui envahissent l'espace et de silhouettes fluorescentes. le jeu sur la lumière est aussi partie prenante. On a l'impression que le bâtiment de l'hôpital psychiatrique est malfaisant et crée une atmosphère à la Henry James. On a ainsi un glissement vers le film d'horreur (d'ailleurs hasard ou référence, « l'antre de la folie » est aussi le titre d'un film de Carpenter !) mais cela permet de mieux souligner l'horreur de la situation et de retranscrire l'engagement émotionnel de Nellie qu'on ressent si bien à la lecture de son article.

Une transposition efficace

Virginie Ollagnier et Carole Maurel optent donc pour un traitement fantastique paradoxal qui in fine permet une dénonciation naturaliste. On observe un réel aspect documentaire dans ce roman graphique. Comme la journaliste, les deux autrices « portent la plume (et la mine de plomb) dans la plaie » selon la formule d'Albert Londres. Virginie Ollagnier s'était déjà intéressée à la psychiatrie du début du XXe siècle dans son premier roman : « Toutes ces vies qu'on abandonne » en 2007 mais pousse ici son souci de documentation à l'extrême en s'appuyant notamment sur les actes authentiques d'un congrès de la société américaine de psychiatrie et sur les méthodes de traitements préconisées : bains glacés, camisole en tissu et chimique etc …

On y retrouve également des détails sordides qui transposent bien ceux du récit de la journaliste : aliments avariés, vermine, travail forcé, coups, humiliations psychiques … Les mêmes litotes sont présentes (les visites suspectes des médecins la nuit, la naissance puis la disparition d'enfants au sein de l'établissement). Certains passages, comme les visites de curieux qui viennent voir les folles comme ils se rendraient au zoo évoquent également le roman de « le bal des folles » de Victoria Mas. Pas d'emphase, un simple constat. le lecteur tire ses conclusions et s'en indigne lui-même.

Le dessin n'est jamais redondant. Il donne la part belle aux expressions des personnages, individualise chacune des pensionnaires et nous permet ainsi de nous attacher à elles. Maurel joue également sur les angles de prise de vue, les cadrages et les décors qui sont détaillés et signifiants. Elle varie le découpage et nous offre de superbes pleines pages. Pour dénoncer les conditions insalubres dans lesquelles évoluent ces femmes, les couleurs sont froides, bleutées avec un rendu un peu sali. La dessinatrice utilise également un encrage à la plume et à la mine grasse qui donne un côté très charbonneux parfois aux planches et s'accorde bien avec la noirceur du propos. L'héroïne, quand elle n'est pas encore internée, porte des tons roses (elle a longtemps été surnommée Pinky à cause de son goût pour cette couleur) mais une fois à Blackwell, elle est comme aspirée par le lieu et se fond dans le décor grisâtre.

Portrait d'une personnalité « exemplaire »

Des épisodes de l'album tranchent avec cette dominance, il s'agit des flash-backs car cet album c'est avant tout le portrait d'un personnalité hors-normes. Les flash-backs ne sont pas arbitraires mais montrent le cheminement de Nellie Bly et ses motivations. C'est une perpétuelle indignée, de son enfance déclassée et des violences envers sa mère dont elle a été le témoin, elle garde une rage et une colère. Elle lutte avant tout contre l'injustice et sa volonté de défendre les femmes pauvres en particulier c'est ce que montre fort bien la scénariste.

Ces retours en arrière sont amenés avec fluidité lors de la nuit de veille que s'impose Nellie à la pension afin de manquer de sommeil et de passer plus aisément pour folle puis lors de ses insomnies à l'asile. Ils ne constituent pas une digression mais prolongent le propos. La vie de Nelly Bly permet, en effet, comme ses écrits de dénoncer la maltraitance dont est victime la gente féminine. le sort de sa mère d'abord « condamnée » à se remarier pour survivre à la mort de son père car spoliée par les enfants du premier lit puis par le notaire et surtout son exemple à elle. Nelly n'est ainsi jamais embauchée comme l'aurait été un homme mais demeure pigiste même après son coup d'éclat et quand elle dérange on tente de la remettre à sa place « de femme » et on veut lui confier la rubrique théâtre ou la page jardinage …On a ainsi un savant jeu d'échos entre le microcosme de l'asile et le macrocosme de la société de la fin du XIXe : certaines femmes sont envoyées là -bas parce qu'elles sont des poids pour leur famille qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, parce qu'elles n'obéissent pas parce qu'elles ont trompé leur mari. On cherche à brimer les individualités et à faire entrer les femmes dans une norme…

C'est donc un magnifique album agrémenté comme toujours dans la collection Karma d'un beau cahier graphique final avec des recherches de personnages, des pleines pages inédites et surtout une passionnante interview des deux autrices menée de main de maître par le directeur de collection Aurélien Ducoudray. Virginie Ollagnier y décrète « Nellie est entrée dans ma vie lorsque j'ai cherché des modèles de femme à ma fille ». Au-delà de l'anecdote de Blackwell, cette aventure « dans l'antre de la folie » montre la dure condition féminine dans la société occidentale de la fin du XIXe et le rôle clé joué par la jeune femme « pour donner la parole à ceux qui en sont privés » et dénoncer les injustices. Nous quittons la journaliste juste après le succès et les retombées médiatiques, politiques et sanitaires de son premier gros coup et l'on se prend à rêver d'un nouvel album qui mettrait en exergue cette fois comment Nellie Bly a fait non seulement de ses écrits mais aussi de sa vie un combat émancipatoire et l'on aimerait que les autrices nous embarquent dans un tour du monde en soixante douze jours ou derrière les lignes …
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Pionnière du journalisme d'investigation, Nelly Bly pratique l'art - si on peut dire - de l'immersion. Internée comme folle dans l'asile de Blackwell, la reporter infiltrée vit pendant 10 jours le sort de ses résidentes et le décrit pour le New-York World. Un récit qui fera sensation et aura son effet sur le traitement des pensionnaires de l'ile sinistre.
Comment en est-elle arrivée là du haut de ses 24 printemps ? Que vivent les femmes que la folie conduit ici, à moins que ce soit une issue pour éviter la rue... ou la sortie vers laquelle vous pousse un mari lassé, une fortune perdue ?
"Dans l'antre de la folie" nous immerge aussi, à proprement parler dans la vie et le sort de ces aliénées autres "infortunées" de la fin du XIXème siècle américain, victimes du boom de l'industrie et du profit individuel, macho et capitaliste.
Les recherches menées et la riche documentation réunie par Virginie Ollagnier et Carole Maurel ne pèsent en rien sur le récit et sa mise en scène : au contraire. Les personnages sont simples et justes, dans le trait et le fond. L'empathie de la journaliste se fait douce et bienveillante, sa révolte un discours juste et sain. Dans un monde où la folie des hommes a, comme le démon qui plane sur l'ile, des effets parfois plus dangereux que ceux des tueurs en série à la Une des journaux...
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Il a fallu que je lise une présentation de cette bande dessinée pour découvrir la personne de Nellie Bly (pseudo de Elizabeth Jane Cochrane, 1864-1922), une jeune femme américaine journaliste d'investigation qui a dénoncé les conditions de travail des femmes dans les usines, et l'enfermement de femmes pauvres déclarées folles dans un asile psychiatrique new-yorkais. L'autrice Virginie Ollagnier retrace dans ce roman graphique l'enfance d'Elizabeth, puis sa persévérance pour trouver une place dans le journalisme réservé aux hommes. A 23 ans, elle accepte, à la demande de Pullitzer de s'infiltrer à l'asile pendant 10 jours, pour enquêter sous couvert puis témoigner de la cruauté des conditions d'accueil dans ce lieu sordide. le dessin de Carole Maurel rend hommage à la dynamique de Nellie Bly, et sait saisir les affres et traumatismes vécues par des femmes privées de dignité.
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J'ai adoré cette bande-dessinée qui reprend le reportage de Nelly Bly sur les conditions de vie des femmes considérées comme folle et envoyées à l'asile de Blackwell à New York, en 1887. Elle a alors 23 ans et se fait elle-même passer pour folle pour intégrer l'asile et ainsi réaliser son reportage.
Le reportage est glaçant et dénonce clairement ce qu'on peut retrouver depuis dans d'autres romans / reportages mais qui était à l'époque un pavé dans la mare. le reportage de Nelly Bly a d'ailleurs abouti sur un procès pour de meilleures conditions de vie et un meilleur contrôle de l'argent alloué par la ville de New York à cette « oeuvre de charité ».
La bande dessinée retranscrit très bien le courage de Nelly Bly, qui a bravé les conditions de vie imposées aux femmes pour se faire embaucher comme journaliste (par Pullitzer) et qui réalise à 23 ans un reportage « en immersion » à l'asile. le jeu des couleurs permet très bien de rendre compte du reportage, ainsi que de la vie de Nelly Bly (portions de vie qui sont insérées tout au long de l'ouvrage).
En résumé, je recommande chaudement cette BD à ceux que le sujet intéresse (et aux autres) et espère que d'autres reportages de Nelly Bly seront adaptés par la suite !
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Virginie Ollagnier et Carole Maurel, 2021, Glénat

L'asile psychiatrique de Blackwell à New-York a la réputation de maltraiter ses patientes. Impossible de vérifier: situé sur une île, l'accès y est très difficile, les familles, quand elles existent, ne sont pas les bienvenues et les contrôles sont rares et planifiés, donc facilement contournables.

Il faudra le courage d'une journaliste, Nellie Bly, qui, se faisant passer pour folle, intègre Blackwell en 1887. Elle y découvre l'horreur.

Les internements sont non fondés, parfois à la demande des familles pour avoir des bouches de moins à nourrir; les sévices sont tels que toutes les femmes perdent la raison: faim, froid, manque de sommeil, prostitution forcée, vente des nouveaux nés issus des viols…

J'ai découvert Nellie Bly grâce aux “Culottées” de Pénélope Bagieu. Cette pionnière du journalisme d'investigation a dû jouer de malice pour obtenir le droit d'enquêter. J'admire les femmes douées d'une telle volonté à des époques où tout les empêche d'aller au bout de leurs ambitions.
Je continue aussi mon exploration de l'histoire invisible des femmes.

Je trouve très élégant le graphisme de Carole Morel, et particulièrement judicieux les flashbacks sur le parcours de Nellie Bly.

Je vous conseille cette BD qui retranscrit bien toute la fraîcheur et le dynamisme de cette journaliste hors du commun.

Il existe aussi plusieurs romans sur ce personnage d'exception qui a fait le tour du monde et a rencontré Jules Verne.
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