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4,15

sur 787 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une histoire réelle, celle de Nellie Bly, première journaliste d'investigation américaine, à la fin du 19ème siècle. Elle se fait interner à l'asile de Blackwell, pour réaliser un reportage sur l'enfermement des femmes.
C'est précis, juste, on sent que les auteures ont effectué un travail important de recherches.
J'ai beaucoup aimé le caractère bien trempé, l'engagement politique fort de Nellie, son combat pour la condition des femmes, mais aussi sa sensibilité, ses émotions.
Et par-dessus tout, le bâtiment de réclusion, un personnage à part entière avec ses traumatismes gravés sur les murs, la misère et la souffrance qui y règnent, et la folie (les spectres) qui circule librement.

Pour le graphisme, les traits sont simples, mais particulièrement expressifs, les couleurs de fond accompagnent les sentiments et émotions. J'ai beaucoup aimé les variations de tons : froids et bleutés pour retranscrire l'insalubrité de l'asile de Blackwell, colorées et agréables lors des flashback, de l'historique de Nellie Bly, ou des retours en enfance des patientes. Ruptures graphiques parfaites.
Une belle maitrise de l'ensemble : texte et graphisme.

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New York, XIXe siècle, Nelly Blei, orpheline de père, se retrouve en charge de subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère. Peu à peu Se forge en elle le souhait d'écrire sur la situation sociale qui l'entoure. Écrivant sous un nom d'emprunt, elle parvient à faire publier quelques articles dans la presse. Cherchant à se faire engager dans un journal elle obtient la signature d'un contrat pour l'écriture d'un reportage sur la situation des femmes dans l'asile psychiatriques de Blackwell.
Le roman graphique est construit en alternant récit de l'enquête et retours en arrière pour expliquer comment Nelly Bly en est arrivé à cette expérience. Ces deux temps du récit sont distingués par un choix de couleurs caractéristiques. Les retours en arrière sont marqués par des couleurs sombres dans des tons bruns et jaunes alors que le temps de l'enquête est beaucoup plus coloré. l'asile est financé en grande partie par des fonds privés sans contrôle véritable de l'État et la journaliste va découvrir la situation catastrophique des femmes qui sont internées . En effet, on retrouve dans ce lieu les victimes de la société de l'époque : pauvreté, dépendance du choix des familles À la suite de l'internement apparaissent violence et détérioration de l'état mental de ces femmes. À travers ce tableau de la situation psychiatrique new-yorkaise c'est la situation des femmes dans sa globalité qui est dépeinte. C'est une véritable enquête sous couverture, et la journaliste a pris des risques en se protégeant intelligemment pour que ses compétences soient enfin reconnues !
Nelly Bly constitue une figure emblématique du journalisme et est évidemment un modèle pour les femmes.
à lire, à lire, à lire !
La professeuse documentaliste
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Cette BD est un très bon complément à la version écrite.
Nellie Bly est une grande reporter qui mérite d'être connue car son travail d'investigation est à la hauteur des enquêtes menées. Ici,il est question de la vie dans un asile où elle donne de sa personne pour décrire la réalité de l'internement et des conditions de vie dans cet endroit. Une personnalité intrépide qui n'a peur de rien pour vivre et dénoncer les conditions de "détention" des femmes mises au rebut de la société de façon expéditive et parfois arbitraire.
Une lecture forte et poignante qui fait penser au roman "Le bal des folles" de Victoria Mas.

Côté graphique, on apprécie les couleurs et les contrastes qui donnent un côté profond à la lecture et une immersion presque immédiate dans l'asile. Beau travail des 2 autrices
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Cette BD retrace un épisode en particulier de la vie d'Elizabeth Cochrane, connue sous le nom de Nellie Bly. Après avoir découvert cette femme grâce à Pénélope Bagieu, j'ai eu envie d'en savoir plus. Les autrices ne retracent pas la vie entière de Nellie : l'épisode retenu est l'internement à l'asile de Blackwell, à New York, pour dénoncer les conditions de vie des femmes. Conditions pour le moins déshumanisantes.
J'aurais aimé avoir encore plus de détails de la vie de l'héroïne, mais à défaut, je relis les pages les plus belles : quand la couleur entre à l'asile. J'aime beaucoup les personnages.
Je suis un peu déçue de l'alternance entre les périodes de la vie de Nellie : certes, il est facile de comprendre que l'on change d'époque, car les couleurs changent aussi, mais je ne suis pas adepte de ce procédé.
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Nellie Bly est le pseudo d'Elizabeth Cochrane, pionnière dans le journalisme d'investigation. A la fin du 19ème siècle, elle travaille en freelance pour le New-York world et se fait engager pour rédiger un article sur les conditions de vie des femmes à l'hôpital psychiatrique Blackwell sur l'East River.
Cette institution est comparée à une prison. Les visiteurs sont interdits et les détenues sont toutes pauvres : les riches ne vont pas à Blackwell. Les femmes qui y sont enfermées ne souffrent souvent d'aucun problème psychiatrique mais y ont été internées pour défaut d'argent ou parce qu'elles ne sont pas parvenues à remplir le rôle assigné aux filles !
Nellie Bly arrivera sans aucune difficulté à se faire passer pour folle et à y être internée pendant dix jours. Suite à ce séjour, elle publiera son article dans lequel elle mettra en lumière les violences, brimades, tortures que subissent les femmes au quotidien ainsi que le froid et le manque de nourriture auxquels elles sont soumises. Après la publication de l'article, la ville de New-York portera l'affaire devant un grand jury et l'administration admettra ses négligences.

Dans cette BD, Virginie Ollagnier dresse le portrait passionnant de cette femme engagée et déterminée qu'était Nellie Bly. Elle utilise le flash-back pour raconter sa jeunesse afin de mettre en avant la construction de sa personnalité, la naissance de son engagement contre les injustices et ses motivations.
Nellie s'est toujours jurée qu'elle ne dépendrait pas d'un homme. Elle aurait souhaité devenir institutrice afin d'être indépendante, mais le manque d'argent dans la famille l'en empêchera. Entretenue par l'argent de ses frères qui ne souhaitent pas qu'elle travaille à l'usine, elle s'évade en lisant la presse. Plus tard, elle commencera à rédiger des articles pour des journaux en freelance car à l'époque, il est impossible de se faire engager par les rédacteurs en chef qui ne souhaitaient pas de femme dans le milieu du journalisme.
Dans ses différents articles, Nellie donnera la parole à ceux qui en sont privés, dénoncera les injustices que subissent les femmes, mais aussi les conditions d'exploitation des plus fragiles et les profits qu'en tirent les puissants.

Carole Maurel illustre à merveille ce biopic avec le trait singulier qui est le sien. le dessin fantastique sert parfaitement la noirceur du scénario. Elle fait le choix d'une colorisation dans des teintes froides et bleutées afin de montrer l'insalubrité et le sentiment d'horreur qu'inspire Blackwell. Les flashbacks sont dans des teintes colorées pour marquer une rupture graphique.

Ce travail à quatre mains est une grande réussite. J'ai dévoré cette BD captivante qui m'a fait découvrir Nellie Bly que je ne connaissais pas et m'a donné envie de lire son livre « 10 jours dans un asile ».
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Les Éditions Glénat, ont sorti une nouvelle collection : Karma. Une collection axée sur des personnages anonymes, parfois oubliés par L Histoire, qui ont changé la société et l'opinion publique par leur acte ou leur combat. Cette collection est clairement à suivre. Je vous avez déjà parlé de Radium Girl que j'avais adoré et aujourd'hui, on va parler de Nellie Bly.


Nellie Bly est une journaliste américaine, pionnière du journaliste d'investigation. Elle s'infiltre et s'intègre à un groupe pour mieux plonger dans l'action et rapporter ainsi un témoignage réaliste et fiable. Elle se fait remarquer d'abord par son article sur les conditions des ouvrières dans une fabrique de conserves. Elle en fera plusieurs du genre avant de se voir évincer du journal qui l'emploie.

Peu de temps après elle se fait embaucher par le journal New York World de Joseph Pullitzer à condition qu'elle arrive à se faire interner dans un asile pour un article sur les conditions de vie dans ces établissements. Sans trop de mal, elle arrive à se faire passer pour folle et passera 10 jours dans le Blackwells Island Hospital. Là-bas, elle découvre des tortures et des conditions vies intolérables pour les femmes internées. Son article fera grand bruit à sa sortie et conduira à un procès qui aboutira à de nombreux changements dans l'institution.

Cette BD parle de ces dix jours d'internements ainsi que les jours qui ont suivi...


Cette BD fut tellement instructive. Bien qu'on imagine des conditions difficiles, je pense qu'on est loin du compte quand on pense à cette période. Nellie sous la plume et le dessin de Virginie Ollagnier et Carole Maurel, nous montre des conditions épouvantables et inhumaines qu'on pu subir les femmes internées à cette époque.

Très peu était vraiment malade, il s'agissait souvent de femmes représentant un fardeau pour leur entourage, une vieille mère dont le fils ne veut plus s'occuper, une domestique enceinte de son patron, une veuve sans le sou... Ou parfois même une femme qui a joué de malchance, tomber malade une journée, ce qui entraîne la perte son emploi et se interner par son logeur, car elle ne peut pas payer le loyer.

La journaliste, nous brosse des portraits de femmes démunies, malmenées par la vie qui malgré leur force et leur caractère, se font broyer par le système de l'asile. Là-bas, elles vont subir les coups, les douches glacées, les repas avariés, les viols, les humiliations.... C'est vraiment insoutenable de lire tout ça, elles sont considérées comme du bétail, on se fait de l'argent sur leur dos, en les faisant travailler gratuitement et en encaissant les fonds alloués pour leur confort...

Comment ne pas devenir vraiment folle dans ces conditions. Nellie Bly aura tenu dix jours, avant de demander à être sorti de là. Mais ces dix jours, on suffit pour mettre en lumière l'horreur de cet établissement.


Au niveau du dessin, nous sommes sur des tons jaunâtres, marron qui donnent un sentiment de maladie. Je ne saurais pas l'expliquer facilement, j'ai ressenti une sorte de lourdeur, de torpeur à travers les dessins. C'était un sentiment d'oppression. Les moments où Nellie nous parle de son enfance en pleine campagne, sont plus colorés. On prend une vraie bouffée d'air à travers ses pages.



J'ai beaucoup aimé les traits du dessin, ils sont simples et efficaces. Je ne connaissais pas le travail de Carole Maurel et je le découvre à travers cette BD.



En bref, encore une bd qui fût une belle découverte. Elle est à lire absolument et la collection Karma à suivre assurément. Je pense lire rapidement le livre, qu'elle a écrit : Ten days in a Mad-House. Nellie Bly a eu une vie folle, femme courageuse et engagée. Elle aura fait beaucoup pour les conditions de vie des femmes dans beaucoup de domaines.
Lien : https://le-coin-lecture-emil..
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Une très bonne BD avec à la fin une partie documentaire très appréciable. Enfin un peu de visibilité sur l'histoire des femmes qui ont fait bouger le monde! Nellie Bly est la première femme journaliste d'investigation et elle doit se battre pour faire ses preuves et être prise au sérieux en tant que femme et non une petite chose fragile. Elle décide de dénoncer le traitement des femmes abandonnées par leurs familles ou enfermées à vie par la socièté dans des asiles de fous. Y entrer est très simple, mais on en sort jamais. Les conditions de vie y sont déplorables.
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En 1887, à New York, la jeune journaliste d'investigation Nellie Bly décide d'enquêter sur l'internement des femmes et leurs traitements à Blackwell, un asile pour les aliénées. Pour cela elle décide, en prenant une fausse identité, de se faire passer pour folle et d'être internée pour être au plus près de son sujet et dénoncer publiquement ce qu'elle va découvrir.

Librement adapté du livre "Nelly Bly : 10 jours dans un asile", ce roman graphique montre l'internement abusif de ses femmes, abandonnées par leurs familles, malades ou simplement pauvres, ainsi que la complicité des médecins faisant les diagnostics. Il dénonce aussi les conditions de vie déplorables (manque de nourriture, d'hygiène, de chauffage), tout comme les mauvais traitements et la torture infligés à ses femmes, par des infirmières retorses.

En parallèle apparaissent des flashbacks sur l'enfance et l'adolescence de Nellie, ainsi que sur sa difficulté à trouver sa place, et s'affirmer, dans le monde masculin du journalisme.

Les dessins très réussis, les couleurs qui accentuent la noirceur de Blackwell, ainsi que le scénario juste font de ce livre une vraie réussite.
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Cette année j'aurais souvent été révoltée à la lecture de bandes dessinées engagées. Celle-ci rejoint ses consoeurs, avec brio. Je ne connaissais pas du tout cette grande figure du journalisme d'investigation, et j'ai été particulièrement touchée par le sujet de son étude: le traitement réservé à la folie, et plus particulièrement la folie présumée des femmes. C'est juste, jamais trop bavard. Les flash back sont très intelligemment dosés, et font respirer le récit. J'ai un énorme coup de coeur pour les choix graphiques de Carole Maurel: sa représentation gothique de la folie, insidieuse, est saisissante.
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Nellie Bly est le nom de plume d'Elizabeth Cochrane, journaliste engagée pour les droits des femmes, particulièrement pauvres. Elle est un modèle pour toutes, et particulièrement celles qui écrivent.

J'ai lu ses carnets, notamment « 10 jours dans un asile » sur lequel la bande-dessinée de Virginie Ollagnier et Carole Maurel se base. Les autrices ont réussi grâce à leur collaboration à rendre justice à ce texte fondamental dans lequel Nellie Bly se fait passer pour folle afin d'intégrer l'asile de Blackwell et d'écrire un article dénonçant les conditions d'internement de ses pensionnaires.

Nellie se retrouve en compagnie de femmes aussi bien malades que saines d'esprit, toutes pauvres. Beaucoup y sont enfermées car elles ont été abandonnées par leur famille, leurs enfants si elles sont vieilles, leur mari ou leur fiancé si elles sont jeunes. Certaines sont accusées de mener une vie de petite vertu. Toutes sont traitées dans des conditions déplorables : bains glacés, régime de pain rassis et de viande avariée, sans sel ni fruits frais, couvertures rongées par les mites, insultes, coups et humiliations quotidiennes. Les menaces d'abus sexuels planent au-dessus des malheureuses. Leurs nourrissons sont vendus.

La bande-dessinée oscille entre passages bleutés entre les murs de Blackwell et passages dans des tons chauds qui sont des flash-backs de la vie de Nellie, dont on apprend à connaître la détermination. La BD flirte avec le fantastique quand la folie est représentée comme des tentacules rôdant autour des femmes, comme des fantômes qui les encerclent et font sombrer même les plus saines d'esprit d'entre elles dans la dépression et la folie. Ce choix artistique rend l'implication émotionnelle de la journaliste, pionnière du genre du journalisme narratif, ainsi que la détresse des femmes internées encore plus palpables.

Une réussite absolue qui met en scène de manière originale mais fidèle une femme forte, ambitieuse et courageuse de notre histoire, à connaître absolument.
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