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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Michel Onfray part de notre histoire marquée par la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme instaurant l'égalité entre tous les hommes, la laïcité, la souveraineté nationale, la liberté, dont celles d'opinion et d'expression, la sécurité de tous défendue par l'État, la propriété…bref ce qui devrait être les bases de notre République. Et de Mitterrand qui a enterré le socialisme, au mépris de la volonté du peuple qui ne voulait pas de Maastricht, à l'instauration de la cohabitation et, plus récemment, du quinquennat, les bases de la Ve Constitution élaborée par De Gaulle en vue de garantir le fonctionnement démocratique de cette république sont également bafouées.

Il rassemble des textes parus dans sa revue le Front populaire, dans d'autres ouvrages et certains inédits pour analyser les causes de la décadence actuelle de notre pays qui a abandonné toute souveraineté, politique, philosophique, économique, sociétale et les diverses menaces qui nous guettent : retour de la guerre, islamisme politique, transhumanisme, wokisme, communautarisme… Toutes ces tendances nous affaiblissent et empêchent un retour aux fondamentaux et un enracinement au réel.
De la Commune aux Gilets jaunes, le pouvoir s'efforce de faire taire la voix du peuple pour étouffer ses souhaits sous prétexte qu'il vote mal, l'empêchant de pouvoir vivre pleinement et de maîtriser son destin.

Même si le combat semble perdu, si les technocrates de Maastricht continuent à imposer leur loi, il faut continuer le combat, résister. C'est ce fait l'auteur en n'hésitant pas à aller contre les courants dominants, expliquant ses prises de positions de manière très pédagogique et non sans humour, n'hésitant pas à se répéter, parfois de manière redondante, accessible à tous grâce à cette ligne claire qui caractérise pour lui la philosophie française, ancrée dans la vie et non pas dans les concepts. Malgré tout l'histoire avance et pas sûr de pouvoir revenir à ce qui n'est plus. Mais tirer des leçons du passé pour défendre notre humanité, c'est plus que jamais d'actualité !
Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour cette lecture décapante.
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Formellement ce livre est un recueil d'articles et d'éditoriaux publiés par Onfray dans sa revue « Front Populaire » ; il ne s'agit donc pas d'un traité ; heureusement, car c'est plus et mieux.
Lorsqu »il traite de ce qu'il appelle « la ligne claire » de la philosophie française, il la fait commencer avec Les Essais de Montaigne.
Eh bien ce livre pourrait s'appeler Les Essais d'Onfray. Chacun de ses chapitres examine telle question de al vie politique française (c'est ce u'il a principalement fait dans ses derniers ouvrages) mais aussi, et parallèlement, une histoire de la philosophie, dans la ligne de celle qu'il enseigna à l'Université Populaire de Caen, et qu'il reprenait au cours d'émissions hebdomadaires sur France Culture, où elles ouvraient une fenêtre d'intelligence et de clarté, raison pourquoi sans doute, elles furent brutalement supprimées à l'automne 2018 dans des conditions mal élucidées, et peut-être aussi parce qu'elles déplaisaient en haut lieu. A lire Onfray, on comprend de quelle haute autorité il peut s'agir.
Les opinions de l'auteur dans le domaine politique, économique, social, sociétal de l'auteur,pour lequel je nourris beaucoup d'admiration, à lire ce qui précède, on peut déjà s'en douter, elles sont assez largement connues. Bien que les partageant très largement, et d'ailleurs pour cette raison même, je ne souhaite pas les commenter.
Je dirai seulement qu'il s'y trouve beaucoup de fulgurances, hélas prémonitoires, et beaucoup d'indignations, souvent justifiées, malgré une verve pamphlétaire parfois excessive.
On lui reproche souvent d'avoir rejoint l'extrême droite. Je ne le crois pas. Il s 'en défend d'ailleurs, et se pense toujours de gauche ; c'est évidemment une gauche souverainiste, nationaliste, anti-capitaliste, qui défend le peuple, bref tout ce que la gauche actuelle n'est plus. Mais penser cela, est-ce être d'extrême-droite ? C'est plutôt être gaulliste.
Et l'homme que cet « extrémiste de droite » admire le plus dans la Révolution Française, c'est le proto-communiste Jacques Roux, chef de file des Enragés ; de même qu'il parle longuement de la Commune de Paris, où il voit l'un des sommets de la pensée politique en action, et son assassinat par les libéraux de l'époque.
Bon, je vois que je n'ai pas tenu la promesse, et ai parlé politique. Mais il était difficile de l'éviter,
Alors parlons de philosophie. Car le livre est aussi un cours sur la philosophie française, où l'auteur évoque une tradition allant de Montaigne, donc, père fondateur, à Jankélévitch, en passant par Descartes, Pascal, La Mettrie, les philosophes libertins des lumières(au vrai sens du mot libertin, qui ne connaît pas de bornes à la liberté de penser, qui est affranchi des dogmes) pour lesquels il nourrit une tendresse particulière, par les penseurs athées (il y a beaucoup à dire sur l'athéisme d 'Onfray, j'y reviendra), par Proudhon (selon lui le grand penseur politique du XIXième siècle) contre Marx, par Bergson malgré son spiritualisme, par le résistant Camus, bien sûr, contre le quasi-collabo Sartre (aïe, aîe, la politique revient !), et par eux tous contre les lourdeurs et la logomachie de la philosophie allemande, d'Hegel au nazi Heidegger,et contre leurs disciplehrit, s français, les Lacan, Althusser, Foucault, et autres Deleuze, tout aussi obscurs et jargonnants.
A mi-chemin de la philosophie et de la politique, un des meilleurs passages de cet ouvrage est sans doute le magistral commentaire, article par article, de la Déclaration des droits de l'Homme, ce texte dont tout le monde se réclame, et que personne ne lit jamais.
Voir par exemple l'article deux, qui énonce comme droits essentiels, en même temps que la liberté, la propriété et la sécurité, cette sécurité que les sophistes opposent faussement à la liberté, en proclamant que "qui préfeère la sécurité à la liberté les perdra toutes deux" alors qu'ellles sont indissociables, qu'il n'y a pas plus de libeté sans sécuriété que de sécurité snas liberté, car dès lors que l'état n'est plus capable d'assurer la scurité, que vaudra la liberté du faible contre le fort. C'est ce qu'Hobbes a bien vuJe parlais plus haut de l'athéisme d'Onfray ; à vrai dire, et aussi radical qu'il semble, puisqu'il va jusqu'à nier l'historicité de l'homme Jésus-Christ, que pratiquement aucun historien ne nie pourtant, quelle que soit l'idée qu'ils s'en font par ailleurs .
Car, à longueur de colonne, il déplore la décadence et la quasi-disparition du judéo-christianisme, auxquelles il attribue tous les maux dont souffre notre société, bien qu'il ne puisse s'empêcher de lui décocher quelques piques d'usage ; à cette décadence d'ailleurs il a consacré sous ce titre un ouvrage entier. Ce que je crois, c'est qu'en réalité il voudrait croire, à l'instar de Montaigne et de Pascal avec son fameux pari, et croire même précisément au catholicisme, de préférence dans sa forme pré conciliaire, mais ne le peut, à l'instar d'ailleurs de son ami-ennemi Houellebecq. Oserai-je dire qu'ils sont en état de dissonance cognitive, et appartiennent à cette catégorie bien particulière d'athées qui voudraient croire et croiraient si Dieu devenait manifeste.
Mais peut-être succombai-je au travers catholique qui consiste à « convertir » en pensée les gens sans leur demander leur avis ?
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