AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les archives de la Suicide Squad tome 2 sur 4
EAN : 9791026811510
536 pages
Urban Comics Editions (18/08/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
Pendant que la Suicide Squad s'habitue à leurs mystérieux nouveaux membres : Shade et Duchesse, Captain Boomerang échappe à la surveillance d'Amanda Waller afin de commettre des méfaits sous le déguisement du Maître des Miroirs. De plus, Waller est forcée par un politicien corrompu à faire campagne pour ce dernier. Contenu : Suicide Squad #16-30, + Annual #1, Checkmate #15-18, Manhunter #14, Firestorm #86
Que lire après Les Archives de la Suicide Squad, tome 2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe 2 recueils VO.

-
- Rogues : épisodes 17 à 25, et le numéro annuel 1, initialement parus en 1988/1989, écrits par John Ostrander, avec l'aide de Kim Yale qui a coécrit les épisodes 23 & 24. Luke McDonnell a dessiné les épisodes 17 à 24, encrés par Bob Lewis (épisodes 17 à 20) et Karl Kesel (épisodes 21 à 24). le numéro annuel 1 a été dessiné par Graham Nolan, encré par Timothy Dzon, avec une histoire complémentaire de 8 pages dessinée par Keith Giffen & Bob Oksner. L'épisode 24 a été dessiné par Grant Miehm, et encré par Karl Kesel. L'épisode 21 contient une histoire complémentaire de 14 pages consacrée à Bronze Tiger, écrite par Larry Ganem, dessinée par Peter Krause, et encrée par Fred Butler.

Épisodes 17 & 18 - L'équipe du Jihad (des terroristes avec des superpouvoirs, en provenance du pays fictif Qurac) est arrivée à New York, et commence à massacrer des civils innocents. Sous le commandement de Rick Flag, l'Escadron du Suicide se rend sur place pour cet affrontement retour. Épisode 19 - Amanda Waller remet à leur place plusieurs prisonniers dont Rac Shade, Duchess et Docteur Light (Arthur Light). Annuel 1 - Après la retraite prématurée des superhéros (ayant refusé de dévoiler leur identité secrète au gouvernement), le président Harry S. Truman a créé Task Force X, avec 2 branches, l'une militaire (aboutissant à Suicide Squad), l'autre civile appelée Argent (menée par un individu connu sous le nom de Control). Épisode 20 - George Harkness (Captain Boomerang) commence à éprouver quelques difficultés à tenir secrète ses activités extra professionnelles à la Nouvelle Orléans.

Épisode 21 & 22 - le temps est venu pour Amanda Waller de confronter Derek Tolliver, et de sortir du chantage auquel il l'a soumise : soit elle se sert du Suicide Squad pour aider à l'élection du sénateur Joseph Cray, soit il révèle l'existence du Suicide Squad à la presse. Bonus Book - Bronze Tiger se mesure à Neiko, un assassin professionnel, maître des arts martiaux. Épisode 23 - le suicide Squad se rend sur le sol russe pour aider à exterminer quelques extraterrestres pendant Invasion de Bill Mantlo, Keith Giffen, Todd McFarlane et Bart Sears. Épisodes 24 & 25 - le temps est venu pour Amanda Waller de répondre de ses actes devant un juge. Pour essayer de récupérer quelques points de sympathie, le Suicide Squad effectue une mission en Ogaden (un pays fictif entre l'Éthiopie, le Kenya et la Somalie) pour délivrer la soeur Agnès Martinon.

Le plus grand ennemi de la série Suicide Squad, c'est la durée. En effet, John Ostrander pouvait maintenir l'illusion du risque de la mort d'un personnage, tant que ceux-ci ne devenaient pas trop populaires. Mais les épisodes passant, il était de moins en moins vraisemblable que l'un d'entre eux soit abattu en mission, et il devenait difficile d'intégrer un personnage inconnu ou de troisième range sans que le lecteur ne se doute qu'il serait un mort en sursis, abattu au bout d'un ou deux épisodes. Pourtant, dès la première histoire de ce recueil, le scénariste montre qu'il a d'autres cordes à son arc. Il reprend le principe du terrorisme, cette fois-ci sous la forme d'une attaque sur le sol américain en plein coeur de New York. Les civils meurent par dizaines, exécutés froidement. Ostrander a renouvelé une partie des membres du Jihad (il faut dire que certains n'avaient pas survécu à la première confrontation). Il tisse quelques liens de continuité en particulier avec le retour de Mindboggler (présente dans le premier épisode de la série), ou celui de Ravan. le lecteur reste scotché de voir un acte terroriste aussi clair et brutal, l'intervention du Suicide Squad étant à la mesure de la menace. En particulier Deadshot (Floyd Lawton qui a droit à sa minisérie quelques épisodes plus tard, dans La Cible de Deadshot) ne retient pas ses tirs et met à mort une ennemie, sans aucun scrupule.

Après cette entrée en matière percutante, Ostrander montre comment Amanda Waller (surnommée le Mur, The Wall) gère les velléités de rébellion de quelques criminels. Il consacre un épisode à l'historique de de l'autre branche, dans le numéro annuel. Puis il continue à développer ses personnages, en l'occurrence George Harkness (Captain Boomerang). le scénariste avait bien établi les motivations d'Amanda Waller dans le premier tome, ce qui lui permet de s'appuyer sur son caractère bien trempé pour faire ressortir ceux des autres par comparaison. En lisant ces épisodes, le lecteur comprend pourquoi cette première version du personnage (en surcharge pondérale, par comparaison à sa version new 52 un peu maigrichonne) a tant marqué les lecteurs. Elle est manipulatrice, elle n'hésite pas à remettre tout le monde à sa place, à rabrouer et casser les plus virulents, et même à imposer sa volonté à ses subalternes (parce qu'on ne peut parler de collègues au vu de son comportement).

Au final, John Ostrander mène sa barque avec habileté. Il alterne les missions dangereuses aux résultats dépendant beaucoup de la chance, avec la vie de l'Escadron et son avenir, les coups bas divers et variés provenant aussi bien d'ennemis politiques que de certains criminels membres. Il intègre une respiration bienvenue avec les conséquences du comportement de Captain Boomerang. Il parvient même à tirer parti de l'événement imposé Invasion, pour faire progresser l'intrigue générale de la série. Si la promesse de tombés au combat, contenue dans le titre de la série n'est pas tenue, il s'agit quand même d'un groupe dont la dynamique est de se tirer dans les pattes, et de chercher des échappatoires, jusqu'à se retourner contre les commandants sur le terrain pour leur planter un couteau dans le dos et en profiter pour s'échapper.

Luke McDonnell (le dessinateur initial de la série) dessine 8 épisodes sur 10 (à l'exception du numéro annuel et du numéro 25). le lecteur retrouve les points forts et les points faibles de ce dessinateur. Il ne dessine pas pour faire joli, c'est-à-dire pas pour séduire un lectorat plus jeune. Il n'arrondit pas ses traits de contour, et ajoute de petites hachures qui font comme des ébarbures sur les pourtours donnant une impression de rugosité des surfaces, comme si la dureté des personnages et celle des combats laissaient des traces sur leur apparence. Les visages sont souvent durs ou fermés, là encore sans volonté de plaire. Les personnages réalisent des mouvements souvent fonctionnels et secs, recherchant l'efficacité comme si le plaisir leur était interdit. Cela rend les tueurs d'autant plus sinistres et convaincants. Lors de l'affrontement entre Jaculi et Deadshot, le lecteur voit une jeune femme en jupe courte qui accomplit des actes de destruction avec application et détermination, sous-entendant un endoctrinement efficace et malsain. Deadshot l'observe agir depuis le toit d'un immeuble, avec détachement, pour analyser ses mouvements, et lui tirer dessus en professionnel efficace, une scène glaçante.

Cet artiste fait des efforts manifestes pour donner une idée de l'environnement de chaque scène : rues de New York, salle de réunion de l'Escadron dans la prison Belle Rêve, tunnel de Brooklyn, bureau d'Amanda Waller, rues de la Nouvelle Orléans, monuments de Washington, salle d'audience, etc. Il trace les caractéristiques principales de chacun de ces lieux, en allant au plus simple, en évoquant, plutôt qu'en décrivant. Les dessins atteignent leur but de faire comprendre au lecteur où se déroule l'action, mais ces endroits restent à l'état d'esquisse, sans grande substance. de la même manière, McDonnell reste sous la contrainte de conserver des costumes de supercriminels pour que les personnages soient aisément reconnaissables. Rick Flag porte toujours son teeshirt jaune vif, totalement idiot pour un individu effectuant des infiltrations, ou sous le feu de l'ennemi sur le champ de bataille (discrétion assurée). Deadshot porte toujours son costume rouge vif, en décalage total avec son comportement froid et meurtrier. le costume de Captain Boomerang est toujours aussi infantile par rapport à son comportement. Au fils des affrontements, le lecteur éprouve l'impression que les attaques groupée menées par l'Escadron se présente souvent sous la même forme : les membres de l'Escadron se dirigeant dans le désordre vers le lecteur, avec l'hélicoptère Sheba en arrière-plan pour ne pas oublier sa présence, qui semble avancer à la même allure que les supercriminels qui sont pourtant à pied.

Pour le numéro annuel, les dessins de Graham Nolan sont moins râpeux, et plus consistants en termes de décors. Il réussit quand même à conserver une distance vis-à-vis des poncifs de comics de superhéros pour garder une identité visuelle propre au Suicide Squad. Les 8 pages de Keith Giffen (avec Bob Oksner) sont une leçon d'art séquentiel, avec en plus toute l'ironie sarcastique de ce dessinateur qui s'exprime dans les expressions des visages des personnages. Grant Miehm réalise une prestation similaire à celle de Graham Nowlan, avec des cases parfois un peu encombrées.

Dans ce troisième tome, le lecteur retrouve avec plaisir cet assemblage de criminels pas tous très bien dans leur tête, chacun avec une personnalité différente. Il apprécie l'inventivité de John Ostrander pour inventer des conflits qui justifie l'existence de cet Escadron et qui fait ressortir leur divergence d'intérêt. Il s'amuse beaucoup à voir Amanda Waller tenir la dragée haute à tous ces individus trop sûrs d'eux grâce à leurs superpouvoirs. Il s'est habitué aux dessins de Luke McDonnell qui ont gros avantage de ne pas emprunter à l'esthétique qui prévaut dans les comics de superhéros bon teint, même s'ils sont parfois trop simplistes en ce qui concerne les décors. 4 étoiles pour des missions inventives et tordues, même si le scénariste doit fournir de gros efforts pour cacher le fait que le succès de la série entraîne sa pérennité, et donc une vie plus longue des personnages, ce qui va à l'encontre du principe même d'une escadre d'individus sacrifiables.

-
- Janus directive : épisodes 26 à 30 de la série, initialement parus en 1989, écrits par John Ostrander, et coécrits par Kim Yale pour les épisodes 27 à 30. Il comprend également les épisodes 15 à 18 de la série Checkmate écrits par Paul Kupperberg, l'épisode 14 de la série Manhunter coécrits par John Ostrander & Kim Yale, l'épisode 86 de la série Firestorm écrit par John Ostrander, et l'épisode 30 de la série Captain Atom coécrits par Cary Bates & Greg Weisman. Mis à part l'épisode 26 de Suicide Squad, les 11 autres forment l'histoire appelée Janus Directive. le détail des dessinateurs se trouve en fin de commentaire. John Ostrander écrit ou coécrit donc 3 séries sur 5.

Suicide Squad 26 - La base de l'organisation terroriste Jihad est toujours active dans la place forte de Jontunheim dans le pays fictif de Qrac, sous le commandement du supercriminel Rustam. Rick Flag infiltre la base en espérant bien profiter d'un artefact qu'a laissé son père lors de la seconde guerre mondiale. Pendant ce temps-là, l'entarteur frappe encore dans la prison Belle-Rêve, la base du Suicide Squad.

The Janus directive - Amanda Waller est la responsable d'une organisation gouvernementale qui emploie des supercriminels pour des missions suicides, avec des remises de peine à la clé. Parmi les membres de l'équipe se trouvent Bronze Tiger, Vixen, Ravan, Captain Boomerang, Duchess, Shade, Count Vertigo, et quelques membres du personnel de la prison Belle-Rêve. À la fin du premier chapitre, elle fait irruption dans le quartier général de l'organisation Checkmate. Celle-ci compte dans ses rangs Harry Stein, Harvey Bullock, Valentine Vostock, Gary Washington, Black Thorn et les chevaliers Checkmate. Elle révèle aux directeurs qu'une opération appelée Directive Janus vient d'entrer en action, ayant pour objet de monter les organisations secrètes des États-Unis, les unes contre les autres.

En effet, en plus du Suicide Squad et de Checkmate, il y a d'autres organisations gouvernementales secrètes qui sont impliquées : le Projet Peacemaker (avec le vigilant du même nom), le Projet Atom (Major Wade Eiling, Heinrich Megala, Captain Atom, Major Force), Central Bureau of Intelligence (Sarge Steel, King Faraday, John Chase, Cherie Chase), Force of July (Major Victory, Lady Liberty, Mayflower, Silent Majority, Sparkler, Abraham Lincoln Carlyle), sans oublier Firestorm (un élémentaire de l'air à l'époque) & Firehawk, et Manhunter (Mark Shaw). Ces différentes organisations commencent à se tirer dans les pattes, alors qu'aucune ne semble y gagner quoi que ce soit. Y aurait-il un autre groupe en train de tirer les ficelles en coulisse ?

Le résumé permet de se faire une idée assez exacte de la densité de personnages à l'épisode. L'épisode 26 du Suicide Squad permet de faire avancer les différentes intrigues secondaires de la série, à commencer par le sort de Rick Flag. Par contre, le mystère concernant l'entarteur en série reste entier. Grant Miehm réalise des dessins descriptifs, un peu simplifiés, avec un bon niveau de détail, mais une mise en page parfois un peu tassée.

Une fois cet interlude passé, le lecteur plonge dans l'univers DC version 1989, côté espionnage. Sans grande surprise, l'intrigue et sa mécanique prennent le pas sur tout le reste. le lecteur sent bien la patte de John Ostrander dans le concept directeur du récit : une compétition idiote entre services secrets des États-Unis, toute ressemblance avec des faits réels étant intentionnelle. Mis à part cette idée grinçante, le reste prouve à nouveau qu'il reste meilleur sur une seule série, que comme grand ordonnateur d'un événement à l'échelle de 5 séries, en 11 chapitres, quand bien même il en écrit ou coécrit plus de la moitié, 6 sur 11. La révélation sur le véritable responsable retombe dans les pires clichés des supercriminels, pour une grande attaque finale aussi spectaculaire qu'artificielle.

La mécanique du récit d'espionnage monopolise toutes les pages, car elle nécessite de pouvoir exposer de nombreuses informations, à commencer par les noms des personnages, les missions des uns des autres, la manière dont les missions des uns interfèrent avec celles des autres, les font capoter ou au contraire aboutissent à leur capture. Comme ces organisations sont basées dans des états différents, les scénaristes doivent également gérer les déplacements des différentes équipes d'intervention, sans oublier de montrer les préparatifs stratégiques et tactiques des différents commandements. Dans la mesure où 6 organisations différentes sont impliquées ainsi que 2 superhéros, cela demande beaucoup de pages et de phylactères pour pouvoir exposer où se trouvent chaque pièce sur les nombreux échiquiers. Au fur et à mesure, le lecteur se lasse un peu de ces explications pesantes qui viennent alourdir le rythme de la narration.

L'un des autres attraits de ce récit au long cours est de pouvoir s'immerger dans l'univers partagé DC de l'époque (1989). À nouveau, le lecteur se retrouve un peu submergé par le nombre de personnages. Il a bien repéré ceux de la série Suicide Squad, puisque la série a déjà plus de 2 ans d'existence. Il regrette fortement que, pendant ces 4 épisodes, toutes les intrigues secondaires sont laissées de côté, et que les personnages n'ont pas la latitude de laisser leur caractère s'exprimer. Il n'y a qu'Amanda Waller qui arrive à s'imposer face à tous les autres, et encore son rôle va en s'amenuisant au fil des épisodes (pour une raison logique dans l'intrigue). Harvey Bullock (en provenance de l'entourage de Batman et de James Gordon) fait de la figuration, pas très intelligente. L'épisode consacré à Captain Atom ne met en avant que le côté un peu coincé du personnage. La situation de Firestorm en fait un personnage unidimensionnel, avec une seule réaction possible (évoquer sa coupure d'avec l'humanité). Il reste Mark Shaw qui s'avère un personnage d'action capable dans l'épisode de sa série.

Lorsque le lecteur entame le premier épisode de l'histoire, il découvre ou se rappelle de cette première incarnation de l'organisation (qui sera reprise des années plus tard par Greg Rucka, voir Checkmate by Greg Rucka Vol. 1). Il découvre surtout la lourdeur de la narration de Paul Kupperberg, avec des dialogues indigestes, et un manque de caractère de tous les personnages. Évidemment cette série doit également abandonner ses intrigues secondaires pour se jeter toute entière dans la Directive Janus, ce qui lui fait perdre une bonne partie de sa spécificité. du coup, le lecteur ne peut qu'observer le principe de cette équipe d'intervention dont les agents s'habillent avec des tenues moulantes noires adaptées à une forme de camouflage, sauf qu'elles comportent également une partie dorée des moins discrètes. Il finit par capituler devant le nombre de personnages véhiculés par chaque série, manquant de personnalité, réduits à l'état de dispositif narratif, sans grand potentiel de projection, sans dégager d'empathie.

De manière un peu inattendue, le lecteur se rend compte qu'il regrette les dessins frustes de Luke McDonnel, qui donnaient une apparence âpre aux aventures du Suicide Squad. Il découvre un nouveau venu : John K. Snyder III qui avait déjà réalisé une aventure de Grendel God and the Devil de Matt Wagner. L'encrage minutieux et appliqué de Karl Kesel a pour effet de rendre ses dessins un peu plus lisses. Pourtant son approche graphique appuyée et brut de décoffrage aurait mieux servi la dimension macabre de ces personnages risquant leur vie pour des missions dont ils n'obtiendront aucune reconnaissa
Commenter  J’apprécie          22


Lire un extrait
autres livres classés : super-hérosVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (4) Voir plus




{* *}