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Luke Mcdonnell (Illustrateur)
EAN : 9781401258313
232 pages
DC Comics (08/09/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Just in time for the highly anticipated 2016 blockbuster film release, this collection is the definitive and explosive introduction to John Ostrander’s modern SUICIDE SQUAD.

It’s up to the government to keep the bad guys in captivity-but Amanda Waller, a tough-as-nails federal agent, has other plans. She's heading up Task Force X (aka, the Suicide Squad) as an ultimatum to the world's most notorious super-villains. These criminals chew on a tricky bar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Format: Broché
Ce tome est le premier d'une série consacrée au Suicide Squad débutée en 1987. Il comprend le 14 de "Secret Origins" consacré au Suicide Squad, ainsi que les épisodes 1 à 8 de la série, initialement parus en 1987, tous écrits par John Ostander et dessinés par Luke McDonnell. Dave Hunt a encré le numéro de "Secret Origins". Karl Kesel a encré les épisodes 1 à 3, Bob Lewis les épisodes 4 à 8. Cette histoire évoque régulièrement les événements de Legends, aux cours desquels le Suicide Squad a accompli sa première mission, en perdant un membre sur le champ de bataille.

Secret Origins 14 – le président des États-Unis (Ronald Reagan) reçoit dans son bureau Amanda Waller (responsable du service Task Force X) et de Sergeant Steel, son superviseur. Ils lui retracent l'histoire de Task Force X, ainsi que celle de Rick Flag, et de son père. Il est également question du passé d'Amanda Waller et de ses motivations.

Épisodes 1 à 8 – L'Escadron du Suicide est le surnom donné à l'équipe opérationnelle de Task Force. Elle est composée d'individus dotés de superpouvoirs, soit cherchant à expier une partie de leur passé, soit des criminels acceptant d'accomplir des missions à haut risque pour réduire leur peine de prison. Au début l'équipe est dirigée par Amanda Waller, avec le Colonel Rick Flagg comme chef d'opération. Elle comprend Bronze Tiger (Ben Turner), Captain Boomerang (George Hakness), Deadshot (Floyd Lawton), Plastique (Bette Sans Souci), Enchanteress (June Moone), Nemesis (Tm Tresser), et Nightshade (Eve Eden).

Au cours de ces 8 épisodes, le Suicide Squad doit démanteler un groupe de terroristes disposant de superpouvoirs, faire face à l'irruption des Female Furies qui viennent récupérer Glorious Godfrey dans la prison Belle Rêve (également leur base d'opérations), mettre fin à la récupération clandestine de criminels de rue par un parti d'extrême droite, libérer une dissidente détenue en URSS, et passer leur évaluation psychologique.

Après Crisis on infinite earths, les responsables éditoriaux relancent plusieurs personnages à neuf. Superman a droit à une version bien pensée et propre sur elle grâce à John Byrne. Wonder Woman bénéficie d'un traitement tout aussi soigné et pur par George Perez. À côté de ça, les lecteurs découvrent la série du Suicide Squad, pas du tout attendue, avec des personnages d'arrière rang, méconnus ou inconnus, un ramassis de criminels et de névrosés prêts à se taper dessus, que leurs chefs envoient au combat en sachant qu'il y aura des pertes en vie humaine des 2 côtés.

À la tête de la série, John Ostrander commence par narrer les origines de cette équipe, en remontant jusqu'à la seconde guerre mondiale, avec là aussi des héros méconnus, jusqu'à un groupe bien nommé des Forgotten Heroes (sic). Il prend soin de relier cette origine à quelques éléments historiques comme le maccarthysme ou les violences dans les quartiers défavorisés (et noirs). Il a la main un peu lourde en termes de drame, que ce soit à l'encontre de Rick Flag ou d'Amanda Waller. le tout produit une impression étrange, assez adulte dans son propos, avec des éléments fantaisistes typiques de l'univers partagé DC, comme cette île aux monstres, ou la Justice Society America (JSA) sommée de révéler les identités secrètes de ses membres.

Ce léger décalage entre le fond et la forme reste présent tout au long des 8 épisodes suivants. Carl Gafford accomplit des prouesses pour s'éloigner des couleurs primaires spécifiques aux superhéros, mais il se trouve parfois limité par la technologie de l'époque. Il ne peut pas non plus atténuer le jaune pétant du T-shirt de Rick Flag, ou les costumes chamarrés des supercriminels (le rouge et le jaune pétants de celui de Deadshot). de la même manière, le dessinateur est bien obligé de dessiner ces costumes tels qu'ils existent jusqu'à leur aspect parfois infantile (toujours celui de Deadshot, ou le chapeau pointu d'Enchanteress, ou le motif de Boomerang sur la tunique de Captain Boomerang, ou encore les ailes diaphanes de Black Orchid).

Au fil des épisodes, le lecteur ressent fortement l'impression que la présentation politique en toile de fond est au mieux condescendante, au pire partiale, avec des relents nauséabonds. L'aventure en URSS montre des dirigeants cyniques et manipulateurs (tout autant que ceux montrés pour les États-Unis qui envoient des repris de justice se faire massacrer), à la tête d'une armée particulièrement incompétente. La première mission se déroule dans un pays fictif appelé Qurac (mélange d'Iran et Iraq), où le gouvernement a créé une équipe de terroristes (appelée Jihad), dont il souhaite vendre les services aux plus offrant. À ce niveau-là, ça dépasse la caricature, pour devenir de la diffamation.

Derrière ces maladresses un peu pesantes, le lecteur découvre un récit bien noir, très différent de la production mensuelle de l'époque. John Ostrander montre des individus névrosés et traumatisés, souffrant de manque d'empathie (Deadshot), d'absence de tout sens moral (Captain Boomerang), de culpabilité du survivant (Amanda Waller, Rick Flag), de troubles sévères de la personnalité (June Moone). La pulsion de mort se manifeste de bien des manières, aboutissant à des comportements suicidaires, et pas seulement parce que les missions sont à haut risque.

Le principe de la série est assez séduisant, mais très délicat pour trouver un point d'équilibre. le scénariste doit concevoir comment doser les personnages récurrents (le lecteur les identifie immédiatement et sait qu'ils ne risquent pas de mourir sur le champ de bataille, malgré le titre), et ceux qui peuvent passer l'arme à gauche (sans que cela ne soit trop prévisible). Il est évident dès le départ qu'un personnage comme Plastique (inconnue de tous les lecteurs ou presque) ne manquera pas à grand monde, et que son espérance de vie sera courte. Ce qui fait tout le sel de sa mort est la manière dont elle succombe, et plus encore qui en porte la responsabilité.

Il devient vite évident que John Ostrander articule ses histoires sur le principe de la série "Mission : impossible", schéma sur lequel il crée un vrai suspense (même s'il s'agit de personnages récurrents, pour certains). Il s'attache également à donner de l'épaisseur à ces personnages, à la fois par le biais de leur histoire personnelle, mais aussi par le biais de leurs interactions. Enfin, il imagine des récits qui justifient l'intervention de ce commando très spécial, donc qui impliquent soit des criminels sans remords, soit des situations qui ne peuvent pas être réduites à une simple dichotomie bien/mal.

De son côté, Luke McDonnell doit également trouver des solutions graphiques pour sortir du moule graphique habituel des superhéros. Il essaye de dessiner des décors réalistes. Mais le degré de simplification reste encore trop important, aboutissant à des pièces sagement rectangulaires, des avions aux proportions bizarres, et des trains qui ressemblent à des modèles réduits. le lecteur note qu'il accomplit un réel effort pour s'inspirer de références photographiques, afin de représenter des bâtiments vaguement russes, et des façades évoquant les bâtiments de la Nouvelle Orléans.

Avec l'arrivée de Bob Lewis comme encreur, les dessins de Luke Mc Donnell perdent toute prétention de séduction. Les visages sont griffés par des traits secs. Les rondeurs des silhouettes (même féminines) sont cassées par de petits angles. Par cette apparence, ils s'adressent plus à des adultes qu'à des enfants, présentant une vision de l'anatomie peu flatteuse. Ça ne suffit pas toujours à amenuiser le ridicule des costumes de superhéros, en particulier quand l'artiste doit représenter les Female Furies, des créations hautes en couleurs de Jack Kirby. Certes, il fallait bien traiter les conséquences de Legends, mais ça casse l'ambiance noire et pesante. Par contre, cette approche graphique un peu rêche met parfaitement en valeur le caractère pète-sec d'Amanda Waller, McDonnell faisant l'effort manifeste de ne jamais atténuer sa corpulence (une femme noire, en surcharge pondérale, et chef de ce ramassis de cas, une belle prise de risque pour l'époque).

Ce premier tome des aventures du Suicide Squad datées de 1987 surprend par sa noirceur, surtout comparé aux aventures de Superman et Wonder Woman de la même époque. John Ostrander réussit à captiver le lecteur avec des personnages tous plus insignifiants les uns que les autres dans l'ordre du grand univers partagé DC, avec des missions à la moralité douteuse, et avec des comportements relevant pour la majeure partie de la psychiatrie. Il subsiste reliquats des superhéros sains et bon teint (costumes naïfs, et couleurs criardes), mais la tonalité du récit lui permet de rester captivant toutes ces années après. 5 étoiles malgré les maladresses réelles.
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