Pièce en 4 actes et 6 tableaux.
Marius appartient à la trilogie marseillaise comprenant les deux pièces de théâtre
Marius et Fanny et une adaptation cinématographique,
César.
Au bar de la Marine,
Marius, 23 ans, travaille avec son père,
César, homme bourru qui reproche à son fils tout et n'importe quoi : d'offrir des cafés gratuits à la belle
Fanny ou encore de ne pas savoir doser le fameux mandarin (picon-citron-curaçao). Ce dernier (parodie du marseillais - « je sais tout, j'ai tout vu ») lui montre comment faire mais lorsqu'il obtient 4/4, il obtient une remarque grinçante de son fils. Ceci dit, ces deux-là ont beau se chamailler, le lien père-fils est tout de même important. Les principaux clients sont M. Brun, le lyonnais, un érudit que l'on prend d'un peu de haut, ici, à Marseille, et Panisse, maître-voilier.
Dans ce bar, à l'intérieur, travaille également
Fanny, fille d'Honorine, qui tient le stand de crustacés. Un beau quiproquo intervient lorsque Panisse vient parler à Honorine d'une chose sérieuse : le mariage. Ce dernier n'est veuf que depuis trois mois et les rumeurs vont bon train sur la rapidité de ce dernier à retrouver quelqu'un. Celui-ci se dit qu'à 50 ans, les commérages ne le touchent pas. Honorine pense que ce mariage lui est proposé et s'empresse de d'accepter dès que Panisse lui annonce que c'est une chose sérieuse pour lui. Cependant, lorsqu'il lui annonce qu'il convoite sa fille, celle-ci déchante.... peu de temps tout de même car la dot est importante. « Maître Panisse » a de l'argent, beaucoup d'argent, et soudain, marier sa petite de 18 ans à un homme de 50 lui convient.
Fanny révèle à
Marius que Panisse veut l'épouser et qu'elle n'est pas contre car cela la mettra à l'abri du besoin.
Marius, soudain, lui fait une crise de jalousie. Lui qui n'avait jamais révélé ses sentiments lui fait comprendre qu'il l'aime. Cependant, il lui annonce qu'il ne pourra jamais se marier. Il arrive à ses fins en faisant apercevoir à
Fanny l'avenir avec un homme beaucoup plus âgé qu'elle.
Il semble que les conseils de
Marius aient eu un impact sur
Fanny puisque les deux tourtereaux roucoulent.
Fanny a finalement refusé la proposition de Panisse.
César pense, comme le lui avait fait croire son fils, que celui-ci rejoint, tous les soirs, une vieille maîtresse suicidaire et s'en amuse. Il sait que son fils ferme la porte de sa chambre à clé, de l'intérieur pour faire croire qu'il dort, et qu'il passe par la fenêtre. Lorsque la mère de
Fanny arrive en pleurs au bar avec la ceinture de
Marius, trouvée chez elle, les deux parents décident de les marier.
César parle à son fils pour aller dans ce sens. Seulement voilà, si
Marius avait dit qu'il ne pouvait pas se marier, c'était parce qu'il était attiré par une autre maîtresse : la mer. Il ne compte pas passer sa vie à laver des verres ou à servir des picons.
La dernière scène est importante car si, jusqu'à présent, on pouvait se croire dans une comédie, voire un vaudeville, on comprend dès lors qu'il ne s'agit pas de cela ici. On se rapproche pour ainsi dire de la tragédie grecque. D'ailleurs, à bien y regarder, tout y est ou presque : l'unité de temps est réduite (certes pas en 24h mais en 48h), le lieu est unique (tout se passe au bar de la marine), les actions sont peu nombreuses. le pathos intervient, certes pas dans toute la pièce mais dans le dernier acte du moins. Et c'est justement ce qui fait la force du dramaturge ici qui engage son lecteur ou son spectateur dans une voie – l'humour – pour, finalement le faire réagir en dernier lieu.
Si certains détracteurs de
Pagnol avancent le fait que ses oeuvres sont « gentillettes », ne servant qu'à mettre en relief la Provence, il convient de regarder un peu plus avant ces dernières car
Pagnol fait passer des messages. Certes il ne s'agit pas d'un écrivain engagé, mais il entend tout de même faire comprendre les problèmes de société.
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