Dans l'avant-propos, l'auteur propose de conter un voyage naturaliste au sein du corps de l'homme ou des animaux et des plantes. Un lexique suit, y sont définis en particulier ce que sont les cellules, les bactéries, les archées (bien plus résistante que les bactéries), les prosites et les virus. On parle là de cellules eucaryotes et de cellules procaryotes (avec un noyau) ainsi que d'acaryotes (sans noyau). Après ce glossaire sont proposés les chapitres suivants : La fabuleuse histoire du microbiote, Un atout pour la société, Des microalgues à grande échelle, La vie terrestre des micro-organismes, Aux limites de la vie microbienne, À travers le temps et l'espace.
On apprend que les lokiarchaeotes, chaînon manquant entre archées et eucaruotes étaient connues bien avant qu'on ne puisse les observer, ce qui n'a été le cas en 2020 à l'initiative d'une équipe japonaise (page 19). On ne sera pas surpris d'apprendre que le microbiote le plus riche du corps humain soit celui de l'intestin. D'autre part le cerveau est sous l'influence des intestins et cela explique par exemple que les autistes soient plus sujets à des constipations ou des diarrhées que la moyenne des gens (page 31).
On parle de momies et en particulier de celle d'Ötzi (un homme du Néolithique) découverte dans les Alpes à la limite des frontières autrichienne et italienne. Des chercheurs ont trouvé, dans son corps, des gènes de la bactérie Borrelia burgdorfei qui à l'origine de la maladie de Lymne mais aussi une souche de Helicobacter pylori. Il s'agit, avec cette dernière, d'une bactérie fréquente qui infecte la paroi interne de l'estomac ; dans le corps d'Ötzi, on a la forme originaire d'Asie, ce qui implique que les ascendants de ce dernier venaient de ce continent (page 37). On voit, rien qu'à travers ces exemples pris dans le seul premier chapitre, l'importante dimension culturelle de l'ouvrage. Bien d'autres surprises attendent le lecteur dans les chapitres suivants. Une chose apparaît clairement, en différents occasions, à savoir que votre microbiote communique avec votre cerveau.
Dans la conclusion, on note « que
le peuple microbien ne doit pas nous effrayer. Non seulement il est plus bénéfique et fascinant que dangereux, mais nous lui sommes liés, qu'on le veuille ou non. Il est donc indispensable de changer notre regard sur lui, en le faisant connaître de plus en plus, par exemple en mêlant la science et l'art comme cette image "warholienne" de Bifidobacterium sur la page ci-contre » (page 166). L'illustration, variée dans ses supports, couvre largement plus d'un dixième de l'ouvrage et chaque image est fort lisible par le lecteur.
Laurent Palka fait ici preuve de grandes qualités de vulgarisation ; il a été aidé pour cela par une bonne vingtaine de spécialistes dans des domaines divers dont l'archéologie, la paléontologie, la géologie, la microbiologie, la bactériologie, la pharmacologie.