Si l'amour est le thème d'une miniature, il faut la peindre avec amour [...]
Un bon croyant sait que Dieu est justice et raison, qu'il prend en compte les intentions profondes de ses serviteurs.
(...) la peinture n'était pas une question de regret ou de mélancolie, mais de désir (...).
Les livres, que nous croyons à même de soulager nos infortunes, ne font que les approfondir.
Le génie des grandes villes ne se calcule pas au nombre de bibliothèques et d'écoles, de savants, de peintres et de calligraphes qui y trouvent refuge ; il se mesure à l'accumulation des crimes, commis de siècle en siècle dans l'obscurité des ruelles, et qui restent mystérieux. Istanbul est sûrement, de ce point de vue, la plus géniale cité du monde. (p. 189)
Peindre, c’est se souvenir.
L'amour vient après le mariage. Malgré cela, il y a des imbéciles qui tombent amoureux avant, et qui jettent en vain leur amour dans les flammes. Tout ça pour quoi ? parce qu'ils se figurent que l'amour est dans la vie ce qu'il y a de meilleur.
Au fur et à mesure que j'ouvrais d'autres volumes, et tournais d'autres pages, je sentais m'envahir, en songeant à tous ces peintres, les soucis divers et variés de tous mes prédécesseurs, chacun avec son caractère, sa mélancolie, sa vie passée en province ou dans une capitale, employé par tel ou tel souverain ou despote, pour qui ils avaient peint jusqu'à en devenir aveugles. Je sentais presque dans ma chair les sévérités de l'apprentissage, les soufflets endurés de la part des mécènes irascibles, laissant des traces cramoisies sur leurs joues, ou les coups de maillet de marbre sur leur crâne tonsuré, tandis que j'inspectais, gêné, un album de dernière catégorie sur les techniques de torture.
Si ma défunte mère voyait qu'il faut payer les oeufs trois blancs la douzaine, elle dirait : "Partons de cet endroit où l'on gave les poulets pour qu'ils nous chient sur la tête", mais je sais que la hausse des prix est pareille partout. (p. 24)
Faire l’amour, n’est-ce pas le moyen d’apaiser l’amour