Or, de tout temps il exista des fraternités plus ou moins secrètes, donnant à des hommes, choisis par l’initiation progressive, la théorie et la pratique des facultés transcendantes qui existent en germe dans l’être humain. Les membres de ces fraternités ; initiés de la grande université d’Hermès, thérapeutes, esséniens, gnostiques, templiers, alchimistes, Rose-croix, etc., conservèrent toujours la tradition secrète concernant ces facultés mystérieuses de l’être humain et furent toujours considérés par les vrais philosophes comme des hommes évolués et supérieurs aux autres.
Or Martines de Pasqually appartenait à la première catégorie, aux hommes évolués, aux élus, à ceux que les auteurs des dictionnaires biographiques appellent avec dédain « les Illuminés ».
Illuminer l’être humain en provoquant le développement humain des facultés divines endormies en lui par la matière, tel était le but que poursuivait Martines ; telle était la seule raison d’être de sa doctrine qui est toujours obscure et incompréhensible pour le profane, quelque connaissance qu’il ait d’ailleurs de la philosophie ordinaire.
À mesure que les facultés divines se développent, l’être moral se transforme aux dépens des appétits physiques. Les satisfactions instinctives se réduisent à leurs piètres valeurs, les mobiles matériels qui poussent le vulgaire des hommes : l’argent, les honneurs officiels, les satisfactions à la vanité ; tout cela disparaît insensiblement et le point de vue sous lequel on considère la vie, change complètement de situation.
Mais l’étude de l’homme ne doit pas se borner au plan physique : l’anatomie et la physiologie ne constituent que l’étude de l’écorce humaine et ne sauraient suffire. L’homme véritable c’est l’homme-Esprit et la psychologie se rapproche plus que toute autre science des fins indiquées au disciple par les maîtres martinistes.
Mais de tout temps, il exista aussi toute une catégorie d’hommes guidés par la seule ambition et très peu disposés à subir des épreuves ou des examens progressifs et demandant autant de courage physique et de force morale que de connaissances intellectuelles.