«Notre sens du passé», écrit John Gager, «est fabriqué pour nous, en grande partie, par les vainqueurs de l'Histoire. Les voix des perdants, quand elles parviennent à être entendues, sont transmises à travers un réseau de filtres soigneusement ajustés.» Je vais m'efforcer, dans ce livre, de déconstruire certains de ces filtres, pour montrer qu'une grande partie de ce qui nous est enseigné, cette transcription popularisée des événements bénéficiant d'une large audience, est travestie dans le but de servir ou de refléter les intérêts socio-économiques dominants.
Pour l'essentiel, l'Histoire est présentée comme dénuée d'idéologie. Les termes «histoire officielle», «histoire orthodoxe», «histoire conventionnelle» ou même «histoire des classes dirigeantes» sont mieux appropriés, car ils soulignent le point de vue de la population riche et influente qui contrôle les principales institutions de la société. C'est une sorte de chronique accommodée par les auteurs de manuels, les académiciens conservateurs, les dirigeants politiques, les autorités dépendant du gouvernement, les entreprises des médias d'information et de loisirs; c'est une désinformation qui commence avec l'enfance et continue toute la vie. Ce qu'on nous enseigne généralement n'est pas la réalité, mais une version particulière de celle-ci, une version destinée à nous rallier aux pouvoirs en place. (avant-propos)
Dr. Michael Parenti on "Lies, War, and Empire" given May 12, 2007 at Antioch University in Seattle.