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EAN : 9782918758273
320 pages
La Vie du Rail (31/03/2011)
4/5   2 notes
Résumé :

Des passagers décèdent de mort pas tout à fait « naturelle » à bord du TGV Paris-Londres. Un homme est kidnappé dans une clinique de thérapie génique près de Genève. Un virus inconnu cause une épidémie de cécité à Anvers. Les Militantes d'une ONG lancent une campagne de presse qui s'achève par une sanglante tuerie dans un hôtel de Londres. Quelqu'un dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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A propos de "Mortelle hôtesse" de Bernard Pasobrola
lundi 7 novembre 2011, par Elisabeth Poulet

Dans le TGV Paris-Londres, un homme obèse et sans-gêne, « un gaillard énorme vêtu d'un manteau poil de chameau flambant neuf assez ample pour contenir l'animal tout entier » aborde une jeune femme. On pense immédiatement que ce type est un malotru et un dragueur qui ne doute de rien. Force est de constater qu'il n'est pas banal d'évoquer le général prussien Clausewitz (dont les citations reviendront émailler le roman à plusieurs reprises) pour une tentative de séduction, mais la jeune femme est peu versée dans l'art militaire. Elle l'écoute d'une oreille et changerait volontiers de place si elle ne craignait pas d'être accusée de discrimination à l'égard d'une personne obèse. Soudain, l'homme quitte son humeur badine et, d'un ton grave que son interlocutrice n'aurait pas soupçonné, lui dit qu'elle s'appelle Nora Katz et qu'elle travaille pour Healthylived Technology. Nora tente de s'éloigner mais il la retient violemment par le poignet et lui annonce que son père est vivant, qu'il a été enlevé et qu'il se trouve maintenant à Anvers. C'est à ce moment que Richard Meyer intervient pour éconduire le grossier personnage. Or, Meyer est agent de renseignement pour le compte d'une officine privée et sa mission consiste justement à retrouver Humbert Katz, un patient dont on a perdu la trace quelques mois plus tôt… A Londres, on apprend que l'obèse est décédé d'une crise cardiaque. Un détail : l'homme était équipé d'un pacemaker dernière génération qui aurait dû donner l'alerte…
Dès lors, Meyer, anti-héros décalé, va enquêter sur plusieurs tableaux : il va devoir débusquer l'assassin de l'obèse, retrouver Humbert Katz, poursuivre Nora de ses assiduités et surtout élucider le mystère d'un virus inconnu qui cause une épidémie de cécité chez les diamantaires de la ville d'Anvers. Pas de serial-killer ici mais un conflit très complexe de nature bio-politico-économique. Prise dans le tourbillon d'une guerre ouverte entre sociétés transnationales, l'enquête de Meyer se transforme en un périple haletant à travers l'Europe au sein d'un univers dont le burlesque ne parvient pas à dissimuler l'extrême violence.

Mortelle hôtesse est un roman tentaculaire à l'architecture maîtrisée qui ne manquera pas de dérouter les amateurs de polars. D'ailleurs, celui-ci contribue à renouveler le genre. L'action est menée sur plusieurs fronts en un peu moins de quinze jours, dans diverses parties du globe. Meyer ne poursuit pas seulement un coupable (même si le titre, malheureux choix, pourrait le laisser penser) mais tout un réseau de pouvoirs qu'il s'agit de dénoncer et de faire tomber. Parallèlement, on observe progressivement un glissement entre la mission de l'espion Meyer et la réalité de sa situation propre. Par ailleurs, la construction du roman ne manque pas d'originalité : notons à cet égard la mise en exergue, au début de chacun des quinze chapitres, d'une courte phrase en italique provenant de pages qui composent le chapitre que l'on s'apprête à lire, comme une prolepse, une anticipation de ce qui va suivre, comme si l'auteur invitait son lecteur à une possible réfutation.
Bernard Pasobrola cherche à dynamiter le réel et à mettre en évidence l'aspect ridicule du pouvoir et de ce qui est considéré comme respectable. Pour ce faire, il a recours à un humour que l'on pourrait qualifier de baroque et à un talent certain pour camper ses personnages, fussent-ils secondaires tel le Chief Inspector dont « (les ) métaphores subtiles exaltant les parties obscures de l'anatomie et (les ) cris de bison teigneux prisonnier d'un marécage » ne laisseront aucun lecteur indifférent !
Ce roman est aussi un acte politique qui incite à la vigilance. L'avertissement vous en convaincra : « Malgré la référence à certains faits réels, le contenu de ce livre obéit à des critères purement fictionnels. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne saurait être que fortuite ou accidentellement prémonitoire. »
Lien : http://www.larevuedesressour..
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Mortelle hôtesseBernard Pasobrola
Publié le 19 mai 2012 par odile.deschamps

L'histoire :

de but en blanc, nous voilà embarqués dans l'Eurostar Paris Londres, où nous assistons à une scène des plus courantes : un homme, Meyer, surveille une jeune femme et est amené à intervenir lorsqu'un gaillard obèse et sans-gêne essaie de la draguer ; sauf que ce dernier à l'air de la connaître et lui annonce en catimini que son père a été enlevé et se trouve à Anvers. C'est l'occasion pour Nora Katz de faire la connaissance de Richard Meyer, employé à l'Institut de veille Sanitaire à Paris et de lui confier qu'elle-même travaille au département de recherche d'une boîte anglo-américaine Healthylived Technology ; tout cela avant de constater, à l'arrivée à Saint-Pancras, le décès, apparemment d'une crise cardiaque, du gros homme indélicat. Pas très naturelle cette mort, car il était équipé d'un pacemaker qui aurait dû donner l'alerte.

Meyer, en réalité, est également agent secret pour une agence de renseignements scientifiques et est à la recherche du père de Nora disparu depuis 2 ans. Ce dernier aurait été contaminé par un virus qui rendrait aveugles les diamantaires et contre lequel il aurait développé des anticorps, ce qui intéresse au plus au point certains scientifiques. La guerre est ouverte…

L'avis d'Odile :

J'ai aimé ce roman pour la multiplicité de ses facettes. On voyage à tombeau ouvert au travers de mondes différents, sans savoir à l'avance s'il s'agit d'espionnage, de terrorisme, de guerre bactériologique ou autre. La mort est partout et on ne sait pas d'où proviennent les coups. En courant de Paris à Londres, puis du Portugal à la Suisse en passant par Anvers, les pistes se croisent et mènent toujours à l'argent, à la cupidité et même si la tête nous tourne un peu, on aimerait savoir qui manipule qui. En fait, peu importe, mais la vision du monde que nous donne Bernard Pasobrola est très noire et n'est pas ravivée par l'éclat de ces diamants qui sont la cause de bien des maux avant de devenir de magnifiques bijoux.

C'est un roman très bien documenté et efficace avec des personnages vivants et l'humour grinçant, qui affleure ici et là, aide le lecteur à réfléchir sur tous ces réseaux de pouvoirs qui nous entourent et que nous ne voyons pas forcément. Nous en ignorons la face cachée, victimes peut-être de ce virus qui rend aveugle.

Bernard Pasobrola était présent au festival Mauves en Noir

les 28 et 29 avril 2012
Lien : http://www.mauvesennoir.com/..
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On comprend de suite pourquoi le livre est publié chez Rail Noir (le volet polar de la Vie du Rail): la première scène se déroule dans un Eurostar, et tout au long du livre, le train est plus qu'un décorum, mais quasiment un personnage à part entière de ce polar qui n'en manque pas.

D'ailleurs, on passe souvent d'un personnage à un autre, et on est parfois un peu perdu dans ce maeström de situations et d'acteurs différents. le seul personnage qui sert de fil conducteur à cette intrigue est un dénommé Richard Meyer, employé d'une agence sanitaire privée, et qui est chargé de retrouver un certain Katz, un diamantaire disparu il ya 2 ans. Victime d'un mystérieux virus qui rend aveugle plusieurs autres diamantaires, Katz a été kidnappé dans sa chambre d'hôpital et Richard Meyer est lancé dans un long périple pour retrouver sa trace.

Le milieu des diamantaires est donc trés prégnant dans Mortelle Hotesse, et l'auteur, qui a travaillé comme plasticien, connait bien le monde des diamantaires, tant l'ouvrage est trés documenté et foisonnant de détails qui sonnent bien crédibles. Mais Pasobrola ne s'arrete pas aux simples diamantaires, puisqu'il nous entraine en Afrique du Sud où l'extraction des diamants va donner lieu à un scandale policito-économico sous fond de blanchiment d'argent. L'auteur ne ménage donc ni rebondissement ni coulisses du pouvoir et les amateurs du genre seront forcément comblés. Pour ma part, je préfère certainement les intrigues plus intimistes ou plus proches du réel, mais je n'ai pas pour autant boudé mon plaisir pour autant,
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman est donc d'une actualité évidente. de surcroît, il est parsemé d'irisements visuels et d'une virtuosité intellectuelle et verbale qui sont la marque des grands polars. L'action se mêlant, comme il se doit, à la réflexion. Un réalisateur y trouvera certainement la matière d'un film passionnant.

Donato Pelayo, journal L'Agglorieuse, 20 juillet 2011
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Quelque chose de 2046 (Wong Kar Way, 2004) plane lors de la scène d'ouverture du livre ; difficile de lâcher après ça.

Magazine L'Indic, n° 12, juillet-octobre 2012
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle se lança à la poursuite du flic qui marchait à grandes enjambées vers le secrétariat, puis elle ôta son unique chaussure et la projeta vers lui en hurlant : « Vous n’avez pas le droit… »
Elle fit mouche. Atteint par le talon à la nuque, Whitherfroth effectua une rapide volte-face et, d’un geste machinal, abattit sa main entrouverte sur le visage de Karita. Comme aspirée par un trou d’air, elle s’écrasa sur une table basse trois mètres en arrière, alors que le Chief Inspector, sans un regard pour elle, continuait calmement son chemin en tâtant une petite tache humide sur sa nuque.
Karita se releva d’un bond et s’empara d’un lourd cendrier de marbre posé sur une table basse. Son cerveau ayant saturé d’adrénaline tout son système musculaire, elle se sentait capable de soulever la table elle-même. Elle prit son élan sous l’œil pétrifié des policiers hypnotisés par cette lutte de titans, et elle allongea élégamment son biceps. Le récipient en pierre noire atteignit le Chief Inspector juste au-dessus de la petite trace qu’avait laissée le talon-aiguille.
Il avança encore d’un mètre et s’écroula avec la souplesse d’une statue de l’île de Pâques déracinée par une soucoupe volante.
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« Ôtez de ma vue ce pantin débile », hurla le Commissioner en se couvrant le front de la main pour faire disparaître l’image de Springs de son champ optique.
Il ne supportait pas de voir ce charognard nécrophile de Springs se jeter sur la dépouille de Horkheimer. Du haut de son autorité de Chef de la Police de la London City, bras armé de la Corporation of London, bras administratif du Lord Mayor Peter Pelow lui-même, Livingstone méprisait le journaliste vedette de Hi-Channel qui cirait les chaussures à tout le monde sauf à lui, allez savoir pourquoi. Mais la caméra avait métamorphosé instantanément la pose macabre du patron de Boogard-De Grove en ondes électromagnétiques, lesquelles, par l’intermédiaire des antennes-relais et des satellites orbitaires, avaient été diffusées aux quatre coins de la planète en même temps que le commentaire du Commissioner : « Ôtez de ma vue ce pantin débile... »
L’incident provoquera, on s’en doute, l’indignation de tous les dévots du milliardaire à travers le monde.
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Deux autres types en chemises à fleurs entrèrent bruyamment. Le plus gros s’approcha de la chaise de Meyer en agitant une petite matraque en caoutchouc noir et brillant dont il semblait ne jamais se séparer.
« Ah les petiutes fâmmes, les petiutes fâmmes, de Pèris... », fredonna-t-il sur un air qui rappelait vaguement Offenbach. Il souleva sa jambe obèse chaussée d’une santiag jaune et noire, façon peau de serpent, qu’il appuya sur la poitrine de son prisonnier.
Le siège bascula lentement en arrière, mais l’homme interrompit son geste et le laissa retomber en avant.
« Alors, connard, interrogea-t-il, qu’est-ce que tu es venu branler à Londres, hein ?
– Du tourisme, comme vous, mais je n’ai pas encore eu le temps de me changer... »
« Une petite tasse de café ne serait pas de refus… », aurait-il ajouté si une gifle ne s’était abattue sur sa joue, assez puissante pour lui déboîter une cervicale.
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