Parmi les portraitistes français du XVIIIe siècle, Antoine Vestier fait partie de la génération qui suivit celle de Perronneau et Roslin. Sa naissance le situe une quinzaine d'années après Duplessis, Greuze et Drouais, il est contemporain de Callet et de Mosnier, un peu plus âgé que David et précède nettement Mme Labille Guiard et Mme Vigée Le Brun.
Cité ancienne et pittoresque aux vénérables églises, Avallon était un cadre de vie privilégié pour un futur peintre avec sa promenade des remparts bâtis sur le roc, ses points de vue variés sur la vallée du Cousin et la campagne environnante. Le tempérament d'artiste d'Antoine Vestier fut certainement sensible au charme de la ville, à ses proches rivières poissonneuses qui lui donnèrent «la passion de la pêche à la ligne », comme aux sites sauvages du Morvan.
Vers l'âge de trente-cinq ans, Vestier réalise des peintures à l'huile et des miniatures tout à fait remarquables, quelques très beaux dessins ; dans ces différentes techniques, le genre est toujours celui du portrait. Il réussit particulièrement ceux de ses enfants, seuls ou accompagnés de sa femme ou de lui-même, en des scènes charmantes tout empreintes d'intimité et de bonheur paisible.