Espions en Révolution

En effet, en 1753, Dinwiddie, le gouverneur de Virginie, qui avait
également investi dans la Comagnie de l’Ohio de Lee, était préoccupé
par des informations selon lesquelles des forces françaises occupaient
des terres que le Parlement avait octroyées à la compagnie. Il envoya
un géomètre de vingt et un ans nommé George Washington avec six
hommes pour trouver le camp militaire français et leur demander de partir.

Suite au refus des Français, la Chambre des bourgeois de Virginie
dépêcha Washington, dépourvu d’expérience militaire et ne disposant
que de 300 hommes pour affronter les Français.

Il installa une palissade de fortune, qu’il nomma « Fort Necessity ».
Les Français envoyèrent une petite patrouille de 32 hommes pour
négocier avec Washington, mais le jeune commandant ne parlait
pas français, et ses alliés indiens, qui comprenaient cette langue
mais ne se souciaient pas de subtilités diplomatiques, se mirent à
massacrer et à scalper le commandant français et ses hommes.

Les forces françaises du fort Duquesne ripostèrent contre Washington
et tuèrent plus d’un tiers de sa force avant de le contraindre à se
rendre. Ironiquement, la première retraite de Washington eut lieu
le 4 juillet 1754. Sa défaite à Fort Necessity devint la bataille
inaugurale de la guerre de Sept Ans (...)

Selon la version de d’Éon, il séjourna en Russie en se faisant passer pour la nièce de sir Douglas, « mademoiselle Lia de Beaumont».
Il a peut-être inventé cette histoire des années plus tard,
mais il est probable qu’il se soit déguisé pour éviter d’être arrêté en tant qu’espion français. D’Éon prétendit ensuite que c’est déguisé en mademoiselle de Beaumont qu’il rencontra l’impératrice, et que celle-ci fut enchantée par la belle « fille » française qui parlait avec une telle intelligence et un tel esprit.
L’impératrice Élisabeth garda mademoiselle de Beaumont dans sa suite de dames d’honneur en tant que préceptrice française et envoyée secrète de Versailles. Lorsque d’Éon eut acquis sa confiance, il lui
avoua qu’il était un homme et qu’il était porteur d’un message secret de Louis XV. Il lui montra alors une lettre du roi, qu’il avait cachée dans la reliure d’un volume de De l’esprit des lois de Montesquieu. L’impératrice ne fut pas du tout outragée d’avoir été dupée en accueillant un Français dans son cercle privé et fut amusée par l’audace de d’Éon.
Malheureusement, il existe peu de documents qui corroborent cette histoire, hormis les écrits de d’Éon lui-même. Comme nous le verrons, le Chevalier avait parfois recours à l’invention pour servir ses propres objectifs.

Beaumarchais pouvait désormais espérer que son statut à Versailles serait restauré, mais il ne s’en contenterait pas. Comme il l’avait convenu avec
Lee, il proposa que le roi lui prêtât un million de livres pour créer une société commerciale fictive avec Arthur pour fournir un financement, des armes et des munitions aux Américains.

Cette société, en apparence, agirait en son nom propre, sans impliquer
le gouvernement français, pour que les Anglais ne pussent pas accuser la France.

L’après-midi du 10 mars 1777, le lendemain de sa condamnation à mort, Aitken fut escorté jusqu’à la porte d’entrée du chantier naval de la Royal Navy à Portsmouth.

Bien que le printemps fût proche, il faisait exceptionnellement froid, mais cela ne découragea pas la foule. De la potence, Aitken avait une vue dégagée sur le quai et les bateaux. C’était une preuve irréfutable que cette conspiration sauvage avait complètement échoué à miner la puissance navale britannique.

Wilkes lança sa carrière politique en 1762 en créant un journal radical The North Briton, qui critiquait sévèrement le Premier Ministre d’alors, lord Bute. Le programme de Wilkes revendiquait l’extension du droit de vote aux hommes du peuple, une meilleure représentativité du Parlement, la sanction des politiciens corrompus, et la défense de la liberté d’expression contre la censure gouvernementale.

En avril 1763, il publia le célèbre numéro de The North Briton dans lequel il dénonçait les ministres du roi comme étant « des instruments du despotisme et de la corruption». Peu après, il fut arrêté pour avoir diffusé des déclarations séditieuses constituant une trahison contre la Couronne.