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4,06

sur 6691 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une amie m'a prêtée ce livre, totalement hors de mon champ habituel, et dont je n'avais jamais entendu parler (honte à moi).
La couverture avait un petit quelque chose de Fluide Glacial, entre caricature et dessin satirique. J'ai plongé dedans tête baissée, et je ne l'ai pas regretté.
"Mr Malaussène est demandé au bureau des réclamations". Parce que le dit Malaussène, il a un travail pas commun : tête de turc, bouc émissaire, punching ball et j'en passe. Dès les premières pages, on plonge dans une galerie de personnages hauts en couleurs, comme l'accumulation sur les étagères de Thérèse, l'une des "enfants" du personnage principal. Une collection choisie et éclectique, entre l'Arabe sympathique, l'homosexuel fashion victim, la journaliste bombasse, le patron , jusqu'au chien épileptique - et médium.
Et on tourne les pages, on tourne les pages, et on se laisse emporter par une verve jubilatoire, une loghorrhée incoercible, une loquacité truculente, qui nous laisse le cerveau essoufflé mais ravi.
Ce n'est qu'à la page 180 que l'enquête se révèle vraiment, mais c'est un marathon qui se court facilement. Car oui, il y a des meurtres, mais ce n'est pas qu'un polar vous l'aurez compris. C'est de l'humain, de la sueur, du sang, de l'amour dans tous les coins de pages, amour fraternel, maternel, amical, animal, rêvé, fantasmé! Et cette fois tant pis pour Zola. Je préfère Pennac. Na.
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Lu adolescente. J'avais lu ce premier roman de la Saga Malaussène (ainsi que La fée Carabine et La petite marchande de prose) et m'étais véritablement régalée.
Non seulement l'intrigue m'avais captivée, mais j'avais trouvé cette tribu familiale à la psychologie attachante complètement délirante. Benjamin Malaussène, bouc émissaire "né", devient le suspect idéal lorsqu'une série de bombes explosent dans le magasin où il travaille comme contrôleur technique. Il va mener l'enquête, aidé de sa petite amie et de son ami...
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Je ne m'y connais pas en Daniel Pennac ni son univers mallaussiennien (ou malaussennois ?), et tant mieux, ça m'a permis d'appréhender le texte sans a priori ni attente.

La lecture a été plutôt laborieuse, je dois bien l'avouer : un texte comme celui-ci je l'aurais ailleurs dévoré en 2 jours. Ici, le manque de direction est déstabilisant. Mais il y a cette galerie de personnages, décrite avec une jubilation du verbe, qui prend le pas sur une narration flottante. La caricature est volontaire, on se croirait presque chez Charlie Hebdo, et le quotidien de cette famille, de cet anti-héros, pousse parfois au surréalisme, notamment avec cette séquence de sexe « inhabituelle ».

Évidemment, on attend la résolution de l'énigme du poseur de bombes, sauf qu'en fait, on s'en fout, d'autant plus que Pennac a l'air de s'en foutre le premier. On pourrait prêter attention à cette contextualisation historique, on pourrait même y déceler un sous-texte sur la résilience juive à travers l'histoire, à travers ce personnage de « saint » qui tend constamment la joue droite, ; on pourrait aussi y voir une attaque contre la société de consommation (jusque dans le milieu de l'édition, balle perdue hilarante et totalement gratuite).

Il ne reste à la fin qu'une (c'est quand même beaucoup) prose audacieuse et aérienne, drôle et légère, qui pose un univers original sur lequel chacun, avec son regard, pourra y trouver ce qu'il souhaite.
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Les mésaventures de Benjamin Malaussène m'ayant fait bien rire au cinéma, cela fait maintenant quelque temps que je m'étais promis de découvrir la version papier du Bonheur des Ogres. Et là, surprise. Non seulement le film est une excellente adaptation, mais en plus, ils ont eu le bon goût de modifier légèrement l'histoire. de ce fait, la lecture était tout de même surprenante.

« En poésie, les silences jouent le même rôle qu'en musique. Ils sont une respiration, mais ils sont aussi l'ombre des mots, ou leur rayonnement, c'est selon. Sans parler des silences annonciateurs. Il y a toutes sortes de silences, Clara. »

Daniel Pennac nous démontre avec brio dans cet ouvrage qu'il est possible de combiner belle écriture, humour et noir propos. Cela fonctionne très bien. L'écriture est à la fois simple et délicieusement élaborée par moments. Les traits d'humour fusent aussi promptement que les injures de Jérémy, touchent aussi justement que les prédictions de Thérèse et quelques passages descriptifs sont aussi ravissants que semble l'être tante Julia. J'ai juste eu quelques soucis avec ce que j'appellerai l'empreinte noire/réaliste du récit : la famille Malaussène (et non pas les ogres bizarrement). Ils sont géniaux, adorables, touchants. Benjamin est un modèle de simplicité, d'amour, d'humour et de résilience (avec ses défauts tout de même hein). Mais soyons clair, placez ce genre de famille dans un cadre réel et vous y verrez de vraies problématiques sociales. Un peu comme la famille du film « Le Prénom ». C'est le genre de film que plus je regarde, plus je suis mal à l'aise et moins je ris. Fort heureusement, l'auteur a manié avec talent la balance de façon à ce que l'attachement aux personnages et l'humour prédominent sans soucis... du moins, à la première lecture. Il y a juste une petite voix au fond de mon crâne qui susurre qu'il y a peut-être une bonne critique sociétale derrière le vernis du rire. C'est après tout un privilège bien connu de l'humour : prendre à pleines mains un sujet plus ou moins brûlant, le tourner en attachement/dérision pour l'exposer à la face du monde, qu'on y pense, qu'on se décide à y faire quelque chose.

En bref, malgré ce léger inconfort, c'est avec plaisir et curiosité que je lirai la suite des aventures de cette attachante famille Malaussène.
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Premier roman de la série « La Saga Malaussène » de Daniel Pennac, on y découvre Benjamin Malaussène, un jeune homme travaillant comme « bouc émissaire » dans un magasin : sa mission est d'entendre les plaintes des clients insatisfaits et de s'auto-flageller pour les amadouer afin qu'ils ne fassent pas de réclamation.
Cependant, son quotidien prend une tournure inattendue lorsque des bombes commencent à pleuvoir dans le magasin. Malaussène se retrouve alors impliqué dans une série de situations rocambolesques qui conduisent à le suspecter. Tout en essayant de démêler le mystère, il doit gérer ses frères et soeurs qui ont tous un rôle à jouer dans cette enquête policière.

Mon avis : Benjamin est à la tête d'une grande fratrie éparpillée, farfelue et envahissante. Sa mère batifole à droite et à gauche, alors il lui revient de s'occuper de ses frères et soeurs.
Son job ne lui plaît pas véritablement mais il est un bouc émissaire très efficace et bien payé : les clients repartent généralement sans demander de dédommagement devant ses mises en scène.
Lorsque des bombes explosent dans le magasin juste après son passage, Malaussène se retrouve au coeur de l'attention. Ce dernier va devoir contribuer aux recherches pour démasquer le(s) coupable(s) et éviter les conclusions hâtives de l'enquête.

Je ne m'attendais pas à une lecture aussi drôle, touchante et absurde. Ce roman allie à la fois l'humour loufoque, le sadisme et une intrigue captivante. La famille Malaussène est une tribu attachante qui prône les valeurs de la famille, de l'amour et de la tolérance. Les situations dans lesquelles se retrouve le personnage principal sont autant hilarantes qu'inconfortables, et sa répartie est un régal.

Une véritable invitation à plonger dans un monde où l'absurde côtoie l'émotion. J'ai hâte de découvrir la suite de la saga Malaussène !
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Ce livre est une légende pour les gens de ma génération, le genre de livre qu'on se conseillait tous au CDI en fin de collège début lycée, même pour ceux qui n'aimaient pas lire et alors même qu'il est paru alors que nous étions à peine nés. C'est dire si c'est une réussite, lui et "la fée carabine" ont été lus et relus par tellement ! Il faut dire que Daniel Pennac a une écriture tout à lui, pleine d'images et d'humour ( rien que l'idée de base du roman, avec ce Malaussène bouc émissaire ! ), et les rebondissements n'arrêtent jamais. Pour tout dire, ma lecture de ce roman date de 1998. Et pourtant, même si je ne me souviens plus du détail précis du récit, je sais que j'y ai passé un excellent moment, je me souviens des personnages et du plaisir de les avoir accompagnés, et j'ai même enchainé avec une bonne partie des tomes suivants !

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Voici un livre plein de fantaisie qui oscille entre comédie déjantée et polar.

Pour le côté comédie, on y rencontre une kyrielle de personnages, tous attachants dans leur originalité.
Il y a d'abord le héros, Benjamin, bouc émissaire (c'est son métier !), cynique et débordé, bon copain et aimant tendrement sa famille improbable.
Il y a mes deux préférés :
Théo, qui "peut vendre une tondeuse à gazon à qui veut aménager sa salle de bain" et qui acueille, dans son rayon au sous-sol dédié au bricolage, des petits vieux venus des hospices des environs, pour qu'ils s'y amusent toute la journée.
Julius, le chien épileptique "qui pue comme une décharge municipale" , qui "s'assied sur son innommable cul" et qui fournira involontairement un indice pour résoudre l'affaire.

Pour le côté polar, l'histoire rocambolesque nous tient en haleine par une affaire criminelle insolite, mais qui, en fin de compte, se révèlera beaucoup plus sombre qu'on ne pourrait le penser.

Le style d'écriture est brillant, fantaisiste et nous rend crédible ce qui ne l'est pas de prime abord (j'ai toutefois enlevé une étoile car j'ai parfois eu l'impression que l'auteur "s'écoutait écrire").

Daniel Pennac semble bien s'amuser et nous entraîne dans son amusement par ce roman plein d'humour et d'humanité.

J'ai pris rendez-vous pour la suite de cette saga.
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Je vais vous donner mon avis sur ce livre, mais je dois vous avouer que j'ai eu du mal à rédiger cette chronique. C'est rare que je sois aussi indécise sur un roman, mais c'est le cas ici...

Ce qui m'a surpris, c'est que je n'ai pas détesté ce roman ! Alors qu'il ne correspond pas du tout à mes goûts littéraires. D'habitude, je n'aime pas les histoires « réaliste avec des évènements hyper bizarre», mais là, ça a marché ! Peut-être parce qu'il y a beaucoup de rebondissements, de surprises et une intrigue bien construite !

Les personnages sont aussi très attachants, ils ont chacun leur personnalité et leurs faiblesses. Je me suis beaucoup attaché à Monsieur Malaussène, car il me rappelle quelqu'un que je connais !

Je sais que les fans de Pennac vont peut-être me huer, mais j'ai trouvé que ce roman ressemblait un peu au dessin animé (un peu idiot, je le reconnais) "Bienvenue chez les Loud". En effet, c'est une famille nombreuse qui vit des aventures rocambolesques et chaque enfant a son trait distinctif. Qui peut nier la ressemblance entre Lucy et Thérèse !! Bon, je vais arrêter là : cette chronique part en vrille !

En conclusion, j'ai plutôt apprécié cette lecture, même si je ne suis pas sûr de la recommander à tout le monde. le mieux, c'est que vous vous fassiez votre propre opinion !
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J'ai eu besoin d'un petit temps d'adaptation au style de Daniel Pennac car sa narration est pleines d'allusions, de pensées entre parenthèses, de métaphores et de références culturelles. J'ai apprécié cette lecture car cette famille atypique est attachante et l'humour est présent dans tout le récit. C'est une oeuvre entre le polar et le roman familial qui donne envie de lire la suite de la série des Malaussène.
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Si l'on se réfère à son bulletin de paye, Benjamin Malaussène, au sein d'un grand magasin parisien, est responsable du service Contrôle qualité : c'est lui qui est appelé au micro lorsqu'un ou une cliente vient se plaindre d'un problème rencontré avec un article, quel qu'il soit, acheté dans le magasin. En réalité, il est bouc émissaire : ses supérieurs, en présence du consommateur mécontent, lui font endosser la faute et, promis à un rapide licenciement, il joue si bien la consternation face au désastre personnel qu'implique ce renvoi que le ou la plaignante, apitoyée, annule sa réclamation. Il est vrai que la perte de son emploi serait fâcheuse pour Benjamin, qui joue le rôle des deux parents pour ses cinq (demi-) soeurs et frères.
Son statut ne s'améliore pas quand une explosion, dans le magasin, occasionne la mort d'un client, suivie quelques jours plus tard par une deuxième, puis une troisième. Benjamin, à chaque fois, se trouvant dans les parages de l'attentat, il devient rapidement le principal suspect.
Ce polar héroï-comique publié en 1985 constitue le premier épisode d'une saga à laquelle Pennac vient de mettre un terme près de quarante ans plus tard. Sa lecture – comme son écriture d'ailleurs – est assez jubilatoire et nous replonge dans l'ambiance, quasi historique à présent, du Paris (et plus précisément le quartier de Belleville) des années 1980, sans réseaux sociaux ni analyses ADN mais avec des journaux papier plutôt florissants que les moins de vingt ans, et même de trente, ne peuvent pas connaître (le magazine "Actuel" par exemple), et des enquêteurs à la Maigret qui accordent une importance primordiale au dialogue avec les protagonistes de l'affaire, laquelle, en ses origines, nous ramène encore quarante ans en arrière.
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