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sur 2940 notes
C'est vrai que Chagrin d'école est un livre essentiellement pour les profs puisqu'il leur permet de mieux comprendre le cancre, cet élève dont on dit aujourd'hui qu'il est en « décrochage scolaire ». C'est vrai aussi que si le milieu éducatif ne m'intéressait pas, je n'aurais peut-être pas lu ce livre. Mais il s'agit là d'une autobiographie, celle d'un ancien cancre : Daniel Pennac. On a du mal à y croire, sa plume est belle et ses oeuvres sont nombreuses, et pourtant… L'auteur y raconte ses souffrances, car un cancre n'est pas nécessairement indifférent à ses difficultés d'apprentissage, il n'est pas forcément heureux de « décrocher », généralement, il se retrouve face à lui-même et à ses échecs à un moment donné et s'ensuivent les conséquences de ce décrochage : violences, repli sur soi, etc. C'est en tout cas ce que dit Pennac.

Au final, c'est bien le propos de cet ouvrage autobiographique, que j'ai du mal à qualifier (roman, essai ?), qui m'a plu. Les anecdotes que raconte Pennac sont intéressantes, qu'il s'agisse de choses qu'il a vécues ou d'histoires collectées dans des établissements scolaires de quatre coins de la France, le tout dans les six chapitres que compte Chagrin d'école. Et de sa vie de cancre, l'auteur raconte ensuite comment il est « devenu » grâce à des profs qui ne l'ont jamais « lâché » et grâce à l'amour aussi. Puis il donne des cours de grammaire à ses lecteurs, toujours pour étayer ses propos (quelles sont les nature et fonction du « y » dans « je n'y arriverai jamais » et du « le » dans « tu le fais exprès » ?). Il évoque ensuite le « cancre » actuel, cet élève (de banlieue, de cité souvent) qui est pris pour cible par « Grand-mère Marketing », parle des objets en les citant par leur marque, oubliant presque leur nom… Et au final, on en revient à l'amour, qui a sauvé Pennac lui-même et qui reste au coeur de tout, et notamment de la vocation des (bons) profs.

J'ai toujours beaucoup aimé Daniel Pennac et je ne regrette pas d'avoir lu ce livre qui m'a ouvert les yeux sur pas mal de choses et m'a renvoyé quelques années en arrière, quand j'étais moi-même collégienne puis lycéenne. Je me suis souvenue de tout ce que j'inventais quand je n'avais pas fait un exercice ou appris une leçon, je me suis souvenue de mes difficultés en maths (une discipline qui reste du chinois pour moi) et de l'admiration que j'avais devant les élèves qui ne bossaient pas (c'est en tout cas ce qu'ils disaient) et décrochaient les meilleures notes, quand j'avais travaillé pendant des heures et avais des trous de mémoire devant ma copie, etc, etc. Puis je me suis rappelée ma prof de français de seconde, celle qui m'a « sauvée », même si je suis persuadée que ce n'était pas volontaire de sa part… Belle expérience donc que ce « Chagrin d'école » et chouette premier livre (roman, essai ?) pour ce challenge ABC 2014-2015.
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Il y a bien longtemps que je n'avais lu Daniel Pennac, lassée par trop de médiatisation, peut-être. Cela n'enlève pourtant rien à la valeur de cet auteur qui ne manque pas d'humour et d'intelligence. C'est un plaisir de retrouver son écriture fluide et romancée qui rend passionnant le sujet le plus rébarbatif.
Ici on retrouve le cancre sympathique qu'il a été, mais sauvé par la lecture, et devenu professeur sauvant à son tour des générations de gosses voués à l'échec scolaire. Il ne s'agit pas de devenir un "bon" élève, mais plutôt un élève heureux.
C'est que Daniel Pennac est incollable sur son sujet. Il offre des pistes de réflexion intéressantes sur l'enseignement, et son expérience de cancre, puis d'étudiant motivé et enfin d'enseignant nous réjouit et fait chaud au coeur. Un exemple à suivre, assurément.
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- Parce que Daniel PENNAC décrit avec finesse, que dis-je, subtilité et beaucoup beaucoup d'intelligence les parcours de ces élèves dont on ne parle jamais car leur éloignement à la culture scolaire est trop abyssal ;
- parce qu'au-delà de l'absolue véracité de ses propos en la matière, on sent qu'il a, en tant qu'ancien cancre devenu prof ayant redonné vie à de très nombreux cancres, ENORMEMENT réfléchi à la question, et SURTOUT aux moyens dont nous pouvons nous saisir pour réveiller ceux qui ne croient plus en l'école de Jules (Ferry !) ;
- parce que la langue de PENNAC est unique et que j'ai eu un coup de coeur pour son style, à la fois juste et travaillé, et pourtant frôlant parfois l'oralité pour mieux nous faire inclure dans son propos ;
- parce qu'on a tous eu des chagrins d'école, qu'on s'est tous senti un jour ou l'autre à coté de la plaque, et même que pour certains cela n'a pas annihilé notre volonté d'enseigner (au contraire) ;
- parce qu'il effectue une analyse socio-économico-pédago, etc… qui m'a convaincue, touchée, émue ;
- parce que je crois, comme l'Auteur, depuis des décennies aux nombreux pouvoirs des Hussards de la République ;
- parce que le lecteur ne peut que se prendre d'empathie pour ces jeunes, leurs profs, leurs familles, tous ceux qui cherchent à trouver un semblant d'équilibre entre leurs larmes et leurs sourires ;
- parce que ce texte, hymne à l'espoir et l'Humain avec un grand H, est aussi unique que riche, aussi drôle que subtil ;

.... Chagrin d'école est, pour moi, un grand coup de coeur.
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Ce livre devrait être donné en lecture obligatoire à toute personne prétendant devenir enseignat. C'est un hymne à ce métier, un hymne aux élèves et surtout aux cancres que Pennac représente et revalorise. Tout au long de la lecture, je me suis extasié, inquiété, surpris et ému de cette expérience d'élève puis de professeur. Je me suis vu tous les jours devant mes élèves, en me demandant si moi aussi je pourrais oser ce qu'il tente. Pennac est un prof comme il y en a peu dans l'éducation nationale, de ces profs qui aiment leur métier, qui aiment leurs élèves et qui ont envie d'avancer. Quand j'entends des inepties à chaque conseil de classe, je me demande si c'est encore utile de le faire lire à certains. Mais heureusement lui aussi a connu des échecs, des ratés, des déceptions et cela rassure, cela remotive car il montre comment les dépasser (quand on peut).
Le livre se lit très rapidement, il se dévore quand on accroche. Une pensée pénnachienne par jour, une page à lire et ça repart.
C'est l'un de mes bonheurs de lecture de ces dernières années, pas seulement pour toutes ces raisons. C'est une autobiographie de qualité, magré les défauts possibles (Pennac ne serait-il pas autosuffisant?)
Lisez et faites lire chagrin d'école, vous ne le regretterez pas!
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Fière d'être un cancre
Voila le titre que l'auteur aurait du donner a son livre.
On s'ennuie très vite sa traîne en longueur beaucoup de phrases de mots inutile.
De plus je n'apprécie pas les personnes qui ont Cette autosatisfaction et ce côté donneur de leçons.
Je ne le conseil pas du tout. Encore un livre qui ne mérite pas le prix qu'il a reçu
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De l'art d'être cancre!

Au vu d'une scolarité chaotique, Pennac, à qui on ne peut reprocher d'avoir brillamment réussi dans son domaine de compétences, s'interroge autant sur son expérience de « dernier de classe » que sur son parcours d'enseignant.
Un récit qui met en lumière les chagrins de toutes les parties dans la scolarité d'un enfant, parents, éducateurs et l'impétrant potentiel.
Une expérience vécue qui parlera sans doute mieux à ceux qui ont fait profession d'éducation mais qui donne des pistes de réflexion à tout parent confronté à l'échec scolaire.

Dès les premiers pages on sourit, on s'amuse de la dérision, des situations cocasses, on compatit aussi devant les difficultés du métier. L'auteur ne donne pas de méthode ni de leçon, le ton reste bienveillant, la compréhension de l'état d'esprit juvénile pertinent.

Quelques longueurs sans doute vécues par moi par méconnaissance du milieu enseignant. Mais l'ensemble est agréable et la plume très élégante.

#objectif disparition PAL

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Cet essai nous rappelle les quelques épisodes de notre vie d'écolier paresseux, des moments où on se disait parfois qu'on avait tout le temps de faire son devoir, mais on finissait très souvent par être surpris par le temps, et ce n'est qu'à la dernière minute qu'on se rattrapait. Et pour ceux qui n'y comprenaient rien, il y avait de quoi se plonger dans un gros chagrin. En lisant ce livre, je me rends compte à quel point l'école constitue un gros chagrin, mais c'est un chagrin presque normal, qui ne se décèle pas facilement, surtout pour ceux qui manifestent de grosses difficultés d'apprentissage. C'est pour ceux là que Daniel Pennac se donne comme devoir d'améliorer l'apprentissage, car, lui- même, il fut un élève difficile, pour ne pas dire un cancre. Quand, pour apprendre l'alphabet, il lui a fallu une année rien que pour apprendre la lettre A, et une fois grand écrivain, sa mère, presque centenaire, continue à s'inquiéter, se demandant toujours s'il va s'en sortir. C'est un bon
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Mon erreur aura été de lire ce livre après m'être délectée avec la saga Malaussène. Ces ouvrages ne sont en rien comparables, et Chagrin d'école m'a paru bien plat après la découverte de l'envolée lyrique de Daniel Pennac dans ces précédents romans... Un peu déçue donc...
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En ouvrant ce livre de Daniel Pennac, je ne savais pas à quoi m'attendre. Bon, je savais qu'il était question d'école mais j'ai été étonnée de voir que Chagrin d'école est en fait un essai. Daniel Pennac a eu l'idée de parler de la relation entre professeur et élève mais aussi du rapport de l'élève à l'école. Sans oublier tout ce qui peut interférer avec les apprentissages du lieu : la famille, les amis, un état d'esprit, la société de consommation… J'ai beaucoup aimé que l'auteur parle de lui avant de parler des élèves, en particulier, ceux qu'on dit « cancres ». Daniel Pennac était ce genre d'élève qui avait du mal à comprendre les cours, qui donnait du fil à retordre aux professeurs. Il est bien placé pour parler d'eux, pour leur parler. J'ai beaucoup aimé le ton plein d'humour de l'auteur, l'essai ne s'en lit que plus facilement, excepté certains passages plus denses. Une lecture très plaisante, le prochain sera Au bonheur des ogres.
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Je dois vous l'avouer, je me suis plongée à reculons dans ce livre. Principalement parce que je suis prof et que j'attends de la lecture qu'elle m'emmène loin de mon quotidien. Penser "école" en lisant quelques pages dans le train, avant de dormir, en attendant une amie, en congé.. Boaf !
Heureusement, mon appréhension n'a pas duré.
La plume pleine d'humour, d'auto-dérision, de bienveillance, de malice, de respect, de grandeur de Daniel Pennac a su éloigner mes craintes.
Evidemment que les cancres de ce récit m'ont fait penser à mes ados. Evidemment que j'ai mis en question ma manière d'enseigner en lisant certains chapitres.
Mais cela ne s'est pas fait dans la douleur.
Au contraire, j'y ai trouvé du plaisir, des idées créatives et de nombreuses raisons d'espérer !
Une lecture passionnante et souriante pour les enseignants... et les autres.
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