Magnifique hommage au poète Miguel Hernández (1910-1942) , La Voz que no cesa est un roman graphique très documenté qui retrace la vie et l'oeuvre du dramaturge, en accordant une place prépondérante à ses poèmes, qui comptent parmi les plus beaux du vingtième siècle espagnol.
De son enfance dans une famille modeste où il est maltraité par son père, qui l'oblige à interrompre des études prometteuses pour travailler avec lui, à sa mort dans une sordide prison alicantine, La voz que no cesa revient sur le parcours personnel et intellectuel de cet autodidacte affamé de lectures et épris de poésie. Homme de conviction, issu d'un milieu modeste contrairement aux autres poètes de sa génération, Miguel Hernández s'engage dans les troupes républicaines lorsque la guerre éclate.
En 1939, il est arrêté à la frontière portugaise, interné à la prison de Huelva puis à Séville. Condamné à mort en 1940, on commue sa peine à 30 ans de prison. Il y décède de tuberculose le 28 mars 1942. Sa femme et ses enfants eux sont condamnés à l'opprobre et à une grande misère.
Ses mots continuent d'être lus, ou écoutés encore aujourd'hui, mis en musique par Joan Manuel Serrat qui signe la préface de l'ouvrage, ou par Paco Ibáñez.
Son poème Aceituneros (Andaluces de Jaen), qui évoque l'exploitation des travailleurs agricoles par les grands propriétaires terriens est devenu un hymne dans le monde entier.
La Voz que no cesa, inspirée de son oeuvre, El rayo que no cesa (1936), est un roman graphique qui fait corps avec la poésie , omniprésente, dans le texte (Perito en lunas El rayo que no cesa…), et même élément narratif à part entière. Ramón Boldú et Ramón Pereira ont su dans cette oeuvre en noir et blanc donner la pleine mesure du talent et de la singularité d'un homme, qui aurait pu sauver sa vie en renonçant à ses idéaux, ce à quoi il se refusa. Laissons lui le mot de la fin, avec quelques vers issus de Me ha hecho poeta la vida:
"Escribí en el árbol
los nombres de la vida:
vida, muerte, amor.
Una ráfaga de amor,
tantas claras veces ida,
vino y los borró."
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