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EAN : 9782858159260
299 pages
Audie-Fluide glacial (19/01/2009)
4.46/5   69 notes
Résumé :
Les souvenirs d'enfance de l'auteur dans une pension de l'Assistance publique en Espagne, sous le régime de Franco.
Fauve du patrimoine 2010 (Festival d'Angoulême).
Que lire après Paracuellos, IntégraleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Gimenez raconte le quotidien de mômes envoyés dans des foyers de l'assistance publique (qu'il a lui même connu) sous la dictature Franco. Brimades, coups, privations, humiliations les responsables de ces institutions s'en donne à coeur joie. Pourtant ces mômes arrivent à garder l'espoir, malgré les mensonges des adultes, la violence insupportable subit, le désespoir. Gimenez nous offre des portraits formidables de jeunes enfants privés de nourritures, d'amour mais jamais à cours d'imagination pour accepter ce traitement intolérable et croire à un avenir meilleur. Malgré l'insupportable, les monstres qui les maltraitent ne pourront jamais les priver de leur insouciance, de la force de leur jeunesse, de l'espoir malgré tout, leur seule arme pour supporter cette violence physique et psychologique. Un album remarquable, témoignage essentiel pour dénoncer toute dictature. Album essentiel et terriblement émouvant.

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Espagne. Années 1940-1950. le pays se relève doucement de la guerre civile qui opposa quelques années auparavant les républicains aux nationalistes menés par un Franco victorieux qui dirige désormais l'Espagne d'une main de fer. C'est dans ce contexte que grandit l'auteur, Carlos Gimenez, qui passe la majeure partie de son enfance dans les foyers de l'Assistance publique réservés aux orphelins et aux enfants dont les parents ne peuvent ou ne veulent pas s'occuper. A partir de ses propres souvenirs et des nombreux témoignages qu'il a pu recueillir auprès d'anciens pensionnaires, Carlos Gimenez nous livre avec « Paracuellos » des histoires tour à tour bouleversantes ou hilarantes, regroupées ici par Fluide Glacial en une intégrale de près de trois cent pages. S'il ne s'agit pas à proprement parler d'une autobiographie (l'auteur ayant décidé de mêler toutes les histoires récoltées pour donner naissance à des personnages complètement fictifs), l'ouvrage se veut malgré tout un documentaire réaliste non seulement sur les expériences traumatisantes qu'ont pu vivre ces enfants mais aussi sur la société espagnole de l'époque. Une société marquée par la guerre et la pauvreté qui favorisent toutes deux l'essor de comportements d'une grande violence et dans laquelle l'emprise très stricte de la religion catholique se fait de plus en plus forte. On vous laisse imaginer l'impact désastreux de ce cocktail explosif et malsain sur l'éducation des enfants de l'époque...

Bastonnades quotidiennes, privation de nourriture, restriction des loisirs, maltraitance physique et psychologique... : voilà un petit aperçu des méthodes employées par les « instituteurs » mis en scène ici. L'ouvrage brosse un portrait glaçant du fonctionnement perverti et assumé de ces établissements qui considèrent leurs pensionnaires comme de vulgaires parasites et non comme des individus, et encore moins comme des enfants. Des enfants qui, en dépit de l'environnement brutal et cruel dans lequel ils sont élevés, se débrouillent comme ils peuvent et pour lesquels on éprouve aussitôt une immense tendresse. Il faut dire que l'auteur à le don pour donner naissance à des personnages attachants ! Il y a par exemple Hormiga qui attend jour après jour les visites de son père qui ne se rend au foyer que pour faire les yeux doux à l'une des surveillantes. Il y a aussi le petit Pablito Gimenez qui ne rêve que de devenir auteur de bande dessinée (tient donc) et qui fait preuve de beaucoup d'ingéniosité pour se procurer les derniers numéros de ses séries préférées. Et puis il y a Tonin à qui on inflige des traitements atroces pour soigner ses maux de ventre ; Sancha qui ne rêve que de devenir prêtre ; Péribanez qui se lance dans une terrible vendetta pour venger la disparition de son beau stylo ; et Adolfo, et Felipe, et Galvez... On pleure autant qu'on rit à la lecture des événements graves ou au contraire complètement futiles qui ponctuent le quotidien de ces enfants turbulents qui, en dépit des maltraitances, débordent toujours d'autant de joie et de vie.

Avec « Paracuelos » Carlos Gimenez rend un vibrant hommage à tous ceux qui, comme lui, ont passé une partie de leur enfance dans ces établissements aux méthodes qui paraissent aujourd'hui complètement ahurissantes. Tour à tour hilarantes, touchantes voire carrément tragiques, les histoires de Carlos Gimenez vous font passer par toute une palette d'émotions fortes qui continueront à vous retourner longtemps après la dernière page tournée. Un chef d'oeuvre, tout simplement.
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Carlos Giménez nous raconte le quotidien de son enfance passée dans différents centres de l'assistance publique espagnole sous le règne de Franco. Il témoigne avec beaucoup de pudeur des brimades, privations, humiliations et sévices que subissaient les enfants livrés à des religieuses aussi bigotes que sadiques, tout en parvenant de manière impressionnante à transformer l'horreur en humour, avec infiniment de tendresse pour ces enfants perdus.L'auteur n'emploie judicieusement que le noir et le blanc pour nous dessiner un monde violent, dénué de tout, sans couleur ni amour, et fait de cet ouvrage un album d'une grande humanité, malgré tout.
D'autant plus poignant qu'il est d'inspiration autobiographique, ce récit est donc à la fois violent et plein de retenue, très pudique et surtout extrêmement émouvant. Un album à lire absolument donc, magnifique de sobriété et de justesse, mais aussi un témoignage aussi choquant que précieux sur une période trouble de l'histoire espagnole. "J'ai bien connu ces foyers parce que, tout au long de huit très longues années, j'en ai fréquenté cinq. Je suis donc à même de témoigner. Je voulais témoigner. Je devais témoigner". Carlos Giménez.
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Lu en espagnol.
Un portrait sans concessions d'une époque de l'histoire espagnole que certaines tentent aujourd'hui de montrer sous son meilleur jour. Certaines des histoires et des scènes exposées avec talent par l'auteur font froid dans le dos, et on ne sort pas indemne la dernière page tournée. L'ouvrage pose la question aussi du rôle plutôt trouble joué par l'Eglise - ou du moins par certains de ses représentants - pendant la période franquiste.
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Une bd qui vous glace comme elle vous fait exploser de rire: voilà le tour de force de l'auteur qui dépeint pourtant des histoires, à ne pas se tromper, terribles.
L'univers des orphelinats espagnols franquistes n'a en effet rien de relisant, servi par un dessin qui accentue le côté maladif et malheureux des personnages, avec des traits tombants, ou au contraire tortionnaire.
Les enfants sont tenus d'une main de fer, voire martyrisés, et pourtant la vie continue, pour les forts, les faibles, on retrouve les coups tordus qui on lieu dans toutes les écoles du monde, mais aussi les moments de camaraderies et peut-être que c'est ce qui laisse l'espoir transpercer. Un très beau témoignage!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Durant l'été, au collège, les enfants doivent obligatoirement faire la sieste après le déjeuner. [Les surveillants font allonger les enfants en ligne dans la cour] Le soleil tape dur. Le sol est brûlant. Faut rester couché tout droit, le menton relevé, les yeux fermés, sans bouger, sans parler. Aujourd'hui c'est Galvez qui s'est fait piquer le premier. Mais petit à petit d'autres viennent le rejoindre. Perucha pour s'être gratté. Hormiga pour avoir ouvert les yeux. Bonilla pour avoir dit « aïe » quand la guêpe l'a piqué. Galan pour n'avoir pas gardé le menton haut. Enrique pour avoir pissé sous lui. Jaïme pour avoir pété. Zampabollos pour avoir rigolé quand Jaïme a pété. Etcétéra... etcétéra... pour avoir etcétéra... etcétéra... 
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-Hormiga, tu joues ?
-Non.
-Regarde le clou que j'ai trouvé !
-Non. Je surveille le portail. J'attends mon père. Il vient me chercher. Me chercher ! Je vais rentrer à la maison avec mon père à Madrid ! Pour toujours !
-Veinard, quelle chance ? Maintenant il faut voir si c'est pas des mensonges.
-C'est vrai ! Mon père me l'a dit et il m'a jamais menti !
-Et comment tu sais qu'il t'a jamais menti ?
-Parce qu'il me l'a dit !
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C'est qu'il faut bien parler pour devenir écrivain. Par exemple, au lieu de dire « très gros », on dit « suprêmement obèse » !
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Je voulais témoigner. Je devais témoigner
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Videos de Carlos Gimenez (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Gimenez
Les agences dédiées à la production et à la distribution de BD ont géré une part importante des oeuvres produites par des auteurs espagnols dans la seconde moitié du XXe siècle. Elles ont employé un grand nombre de dessinateurs ibériques, dont certains ont acquis une grande notoriété (Francisco Ibáñez, Antonio Hernandez Palacios, Víctor de la Fuente, Carlos Giménez, etc.), et on diffusé leur production dans les titres de la presse espagnole, mais également en Amérique du Sud et en Europe. Carlos de Gregorio revient d'abord sur l'histoire de ces agences, qui trouve son origine aux États-Unis, où on les appelait les « syndicates ». Il évoque Opera Mundi et l'agence belge A.L.I., qui firent travailler les auteurs espagnols, puis s'attarde sur les nombreuses agences espagnoles. Il revient bien entendu sur la figure de Josep Toutain et la fameuse S.I., mais également sur l'agence Creaciones Editoriales (Bruguera). La trajectoire de ces agences espagnoles croise celle des petits formats en France, mais aussi des éditeurs de bande dessinée italiens, allemands, scandinaves et anglais atteignant même le Japon.
Cette intervention de Carlos de Gregorio a eu lieu dans le cadre du 2e Symposium Tebeosfera, organisé à l'Institut Cervantes de Paris à l'occasion de l'édition espagnole du 13 SoBD. Organisation Félix Lopès. Interprétation David Rousseau.
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