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4,05

sur 168 notes
Cela commence par un roman à plusieurs voix un jour où la police investi la maison à la recherche de drogue (qu'elle ne trouve pas). La grand-mère, le fils aîné accusé, la mère, la cadette, chacun raconte l'événement.

Puis le récit se déplace en 1949 pour relater un incident à caractère raciste typique de ces années-là dans le Sud des Etats-Unis.

Enfin, nous assistons au dénouement de la fameuse journée, tragique, forcément tragique.

Tout s'explique et tout prend forme autour de cet été 1949.

Pourtant, le titre m'a paru un peu pompeux par rapport au contenu du récit.

Un point de vue intéressant sur un injustice qui perdure.

L'image que je retiendrai :

Celle des tresses de Deborah qui se fait belle pour Jason, avec des perles blanches au bout.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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"Quand les Européens sont arrivés en Afrique de l'Ouest, ils ont découvert des peuples qui nageaient, les hommes, les femmes ,les enfants, depuis tout petits, dans les rivières et le long des côtes, les Africains étaient de grands nageurs. Mais l'esclave qui nage est devenu l'esclave qui s'enfuit ! Et donc passible de mort. La peur s'est transmise de génération en génération."
Partant de cette constatation, Judith Perignon écrit un magnifique roman sur une idée commune " les noirs ne savent pas nager, c'est dans leurs gènes", et nous raconte l'histoire d'une pauvre famille noire du Sud des Etats Unis, de l'accès aux piscines des noirs ainsi que des lieux communs et du racisme latent qui persistent dans la tête des blancs.
Une très belle construction, une écriture qui coule comme une poème, tout est dit en pudeur, un récit poignant.
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D'abord merci à Entrée Livre qui par son opération Lecteurs VIP de la rentrée littéraire a classé ce roman comme le numéro 1, le coup de coeur des lecteurs/lectrices.
Je serai certainement passé à coté de ce roman sinon je pense.
Et cela aurait été vraiment dommage!!
3 parties.. l'introduction... l'explication ...la conclusion faisant réfléchir mais surtout nous poussant loin dans nos limites.Poignant, Bouleversant, Révoltant... plein de mots se bousculent en refermant la dernière page.
A partir d'un fait divers réel (la noyade de 6 jeunes américains noirs), Judith Perrignon enquête et nous retrace l'histoire des faibles et des forts... des blancs et des noirs.. de cette société de l'intolérance, de la ségrégation...Un roman qui semble si réel.
J'ai été profondément ému par la force de ce récit, par sa justesse et par les vérités effrayantes qu'il renferme. Et pourtant en 2013, de telles "choses" existent encore! Y aurait tellement à dire sur ce roman! de belles conférences à organiser avec l'auteure dans notre monde encore si intolérant!
Un texte à découvrir absolument ! Bravo Madame Perrignon

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Ce court roman inspiré d'un fait divers réel met en parallèle la ségrégation raciale dans le Sud des Etats-Unis dans les années 40-50, en s'appuyant sur le personnage de la grand-mère, et ses conséquences encore prégnantes dans la société américaine actuelle. A partir d'un constat « 60% des enfants afro-américains ne savent pas nager », Judith Perrignon démontre comment un système s'est perpétué sur plusieurs générations malgré les lois. C'est en même temps une démonstration admirable qu'un droit acquis dans la loi doit, ensuite, être conquis dans les faits.

Ce roman est l'une des oeuvres les plus admirables et les plus efficaces qu'il m'ait été donné de lire sur le thème de la lutte contre le racisme. le système ségrégationniste se perpétue, dans les faits, plus de 50 ans après les combats victorieux des droits civiques. [...]

La construction habile du récit permet de passer du point de vue d'un personnage à l'autre tout en progressant dans l'intrigue. J'ai été saisi par ce drame bouleversant qui donne beaucoup à réfléchir sur le chemin qu'il reste encore à accomplir dans la lutte contre le racisme. Au-delà de l'histoire, l'écriture aussi est admirable, les pages les plus prenantes étant celles où l'on se retrouve dans les pensées de la grand-mère, Mary Lee.

L'auteure s'efface totalement derrière ses personnages, elle va à l'essentiel, dans un récit court, sans fioriture, d'une efficacité redoutable, qui sonne comme un uppercut.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce court roman, incontournable et important.
Lien : https://lionelfour.wordpress..
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Première scène : Marcus est fouillé et déshabillé par la police chez lui, sous les yeux effarés de ses petits frères et soeurs, de sa mère et sa grand-mère. Il est adolescent, noir et vit dans un quartier mal famé, cela suffit aux Etats-Unis à faire de lui un suspect.

La police repart bredouille mais non sans menacer de revenir. La famille, humiliée, se met tout de même en route pour le barbecue prévu au bord du fleuve avec des voisins.

A travers les mots des différents membres de cette famille de noirs américains, nous vivons cette chaude journée d'été dans le sud qui commence par un petit drame et se termine en tragédie.

La grand-mère Mary Lee, se souvient de la ségrégation et de l'émeute quand les piscines ont été ouvertes aux noirs en 1949, émeutes dans laquelle son frère a perdu à jamais l'ouïe. Dana, la mère des enfants, pense aux hommes qui l'ont abandonné, à sa beauté fanée, à ses enfants qu'elle éduque seule. Marcus, Déborah, Wes, Jonah et Vickie. Qui aimeraient oublier la scène matinale au profit des copains et des premières amours.

Ce roman, tiré d'un fait divers, souligne les conséquences sociales actuelles de la ségrégation aux Etats-Unis. On ne réalise pas toujours jusqu'où cette histoire s'immisce dans la vie quotidienne des noirs américains encore de nos jours. 60% des Afro-américains ne savent pas nager, longtemps bannis des piscines, ils ont intégrés de génération en génération l'idée que l'eau n'était pas faite pour eux.

J'ai apprécié ce parti pris de l'auteur, j'ai lu beaucoup de romans sur la ségrégation ou l'histoire des noirs aux Etats-Unis et ce roman m'a apporté un regard neuf et permis d'en saisir certains retentissements. J'ai juste trouvé que l'argumentation était parfois un peu trop visible, en dépit du romanesque. Mais j'ai tout de même lu le dernier chapitre d'une traite, la gorge nouée.

Un livre très bien construit, nécessaire et par bien des aspects bouleversant.

Céline

"Je caresse ses joues, je sens à l'intérieur les mots qu'elle est incapable de prononcer, elle voudrait dire, comme moi à mon grand-père, comme vous qui réclamez Shine, comme tous les enfants qui ont besoin de voir les adultes heureux pour grandir, Riez, riez, c'est tout ce qui compte, ne criez plus."

"Tous ces gestes ne sont pas mes gestes, ce sont ceux des mères, elles ne sont pas fortes comme on le prétend, elles sont résistantes, ce n'est pas pareil."
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Louisiane, 2010. Les flics viennent de pénétrer dans la maison, fouiller les pièces, et Marcus, l'aîné de 17 ans. Nous sommes chez une famille de Noirs, c'est classique. La mère, Dana, est résignée pour le sort de ses garçons, elle ne leur souhaite plus que d'intégrer l'armée. La grand-mère Mary Lee prie avec ferveur pour qu'ils s'en sortent, pour qu'il brise le cercle vicieux qui enferme cette communauté, alors que par le passé elle a vécu les luttes raciales, les espoirs d'égalité, l'ouverture des piscines aux Noirs en 1949. Hélas, le sort s'acharne et un drame en résonance viendra obscurcir la moiteur de cet été 2010.

Cette grand-mère et ses prières de vieille femme lucide, cette femme témoin de l'Histoire, cette femme pilier d'une famille fragile. Les enfants sont élevés sans les pères, les enfants adolescents sont à la dérive, les femmes sont épuisées, la ségrégation sociale perdure encore dans la société. Mais elle est là, et sa voix résonne comme celle d'une mamie Toni Morisson.

De l'amour il y en a, même parmi les faibles, même entre ces frères et soeurs qui n'accéderont pas à tout ce que la société peut offrir d'épanouissant.
Le roman de Judith Perrignon s'ouvre comme un monologue de la grand-mère, suivi d'autres monologues de chaque membre de la famille. Puis il se poursuit avec des flash back importants dans le passé familial, pour revenir en 2010, tragiquement, sur les rives de la Red River. Avec brio, elle a relié ce roman familial à un récent fait divers tragique qui a vu la noyade de 6 jeunes afro-américains aux Etats Unis. Ou comment le fait de ne pas savoir nager est ancré socialement dans les conscience des Noies américains, et ceci depuis les sombres années de la ségrégation.

(..........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Un fait divers, la noyade de six enfants noirs, en août 2010 en Louisiane est à l'origine de ce livre.
Les médias alors s'interrogent. Ces enfants, comme 60% de la population noire américaine ne savaient pas nager.
Judith Perrignon cherche à comprendre. Elle fouille l'histoire et s'intéresse à celle des piscines aux Etats Unis.

Son roman rapproche deux événements, un accident où six enfants périrent noyés et des émeutes, 60 ans plus tôt, provoquées par l'ouverture des piscines aux Noirs et où un membre de cette même famille avait été très grièvement blessé et était resté handicapé.
Et si ce traumatisme s'était transmis, si la peur s'était inscrite dans les corps, si l'histoire des piscines, la ségrégation, les violences expliquaient pourquoi aujourd'hui la majorité des Noirs américains ne sait pas nager. Et si cette noyade n'était pas qu'un accident mais le fruit de l'histoire.
Ce livre très poignant dresse le portrait d'une Amérique avec une voix qui rappelle celle de Toni Morrison.
Un roman de cette rentrée littéraire à ne pas manquer.
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Une famille afro-américaine et leurs voisins décident d'aller pique-niquer au bord de la Red River après un événement terrifiant. Mais ce qu'ils ne savent pas c'est qu'ils vont vivre quelque chose de plus choquant. le lendemain, l'accident est discuté à la radio. Pourquoi les Noirs ne savent pas nager?

Ce fut un vrai coup de coeur pour moi. le sujet est révoltant et très intéressant.L a deuxième partie et le témoignage du sauveteur m'ont fait verser beaucoup de larmes. Je vais le conseiller autour de moi.

Jelly Belly
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ATTENTION SPOILER DANS CETTE CRITIQUE

Après avoir lu les très bonnes critiques des romans de Judith Perrignon, j'ai eu très envie de lire "Les faibles et les forts". En fait, je ne l'ai pas lu, je l'ai plutôt dévoré tellement l'histoire est prenante.
Il y est question d'une famille nombreuse afro-américaine en Louisiane au mois d'aout 2010. Après une descente de police inappropriée chez elle, pour accuser son petit fils de détenir de la drogue qu'il n'a pas, Mary Lee décide d'amener toute sa famille, et ses voisins pour donner le change vis à vis de la visite de police, se baigner à la rivière. La baignade va malheureusement tourner à la noyade pour six des enfants.
Le roman fait un bon en arrière à St Louis en 1949 pour narrer l'histoire de l'interdiction d'accès, entre autres, des piscines aux noirs.
Ce lien entre les deux histoires expliquerait cette tragique noyade qui aurait pu être évitée si la ségrégation n'avait pas été.
Un roman poignant qui montre la cruauté de cette partie de l'histoire et dont la justesse des mots de l'auteur est très appréciée. En un seul mot : Bravo pour ce roman magistral.
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En générale je n'aime pas les romans polyphoniques. le début de ce livre n'échappe pas à ma règle, cependant j'ai trouvé le chapitre radiophonique d'une telle puissance et le thème si bien traité que je ne peut que recommander chaleureusement cet ouvrage d'une grande qualité.
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