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EAN : 9782264060914
480 pages
10-18 (02/01/2015)
3.38/5   104 notes
Résumé :
Un événement inexpliqué, le "Ravissement", a provoqué la soudaine disparition de millions de personnes dans le monde. Kevin, jeune et riche retraité, sa femme Laurie et leurs 2 enfants, Tom et Jill, se débattent pour donner un sens à leur vie. Laurie rejoint une secte, Kevin devient maire de leur bourgade, Tom intègre un groupe d'illuminés, tandis que Jill se livre à tous les excès.
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Phénomène inexpliqué, le Ravissement a provoqué la soudaine disparition de milliers de personnes à travers le monde. Mapleton, petite bourgade américaine, a connu son lot de disparus comme partout ailleurs. Et comme partout ailleurs, les habitants rescapés de ce terrible 14 octobre ont dû composer avec la tragédie et les sentiments contradictoires qu'elle a engendrés. Les Garvey ont eu la chance d'être épargnés mais chacun va réagir différemment. Laurie, la mère rejoint les Coupables Survivants, un groupe d'illuminés qui ont fait voeu de silence et milite contre l'oubli. Jill, la fille, se détourne du lycée et abuse d'alcool et de sexe tandis que Tom son frère quitte l'université pour servir Saint Wayne, gourou auto-proclamé d'une secte qui pense sauver le monde. Seul Kevin, le père, tente de maintenir un semblant de normalité. Il s'investit dans son nouveau rôle de maire et se rapproche de Nora dont le mari et les deux enfants ont disparu.


Comment réagir face à un évènement qui bouleverse tout ? Croyants ou athées, tous cherchent à comprendre l'inexplicable et trouvent refuge soit dans les croyances les plus loufoques, soit dans la négation de la réalité.
Réflexion sur la souffrance et les mécanismes de défense pour combattre l'intolérable, Les disparus de Mapleton évoque des disparitions en masse, mais plus universellement il pourrait s'agir d'une guerre ou d'une vague d'attentats. Quand la douleur est intolérable, quand continuer à vivre semble vain, comment survivre avec la culpabilité d'être un rescapé ? Comment faire preuve d'empathie quand on a soi-même été épargné ? Comment concilier le statut de héros des disparus avec ce que l'on ressent au fond de soi sur la vérité de ces êtres ?
Tant de questions et bien d'autres que les héros de ce roman se posent sans trouver de réponses entièrement satisfaisantes. Terriblement triste, mais parfois drôle aussi, ce livre ne laisse pas indifférent et propose un voyage au coeur du pire, de l'indicible en compagnie de personnages humains et attachants. A lire.
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Les Disparus de Mapleton, The Leftovers en VO, a donné naissance à la série du même nom. Une série étrange et atypique, il était donc logique que le livre soit, lui aussi, étrange et atypique.

Un beau jour, des milliers de personnes disparaissent brusquement de la surface de la Terre. Face à ce Ravissement inexpliqué, ceux qui restent cherchent à se reconstruire comme ils peuvent, à travers des excès ou des dérives sectaires.

Malgré ce que son résumé pourrait laisser penser, ce livre n'est pas un livre de science-fiction. Pour tout dire, il mérite à peine l'étiquette de fantastique puisque, mis à part le Ravissement qui ne nous est ni montré, ni expliqué, nous nous contentons de suivre la vie de ceux qui restent. Les chapitres alternent entre les personnages, nous montrant les différentes réactions possibles face à cet événement dramatique, et surtout inexpliqué.

On ne peut donc pas dire que ce livre soit riche en action, bien au contraire, et j'avoue que, comme en regardant la série, on se retrouve à attendre tout le long que l'histoire démarre, ce qu'elle ne fait jamais vraiment. En revanche, ce que ce roman réussit à merveille, c'est de nous plonger dans cette ambiance dépressive, où la vie doit continuer malgré tout. On s'attache à tous ces personnages, on éprouve de la compassion pour eux, et même leurs réactions les plus extrêmes sont compréhensibles.

Je suis particulièrement fascinée par les Coupables Survivants, cette secte qui s'est donné pour mission d'empêcher les gens d'oublier le drame. Je ne sais pas où l'auteur a trouvé cette idée, mais ces gens touts de blanc vêtus qui ne disent pas un mot en fumant cigarette sur cigarette sont vraiment impressionnants, et, tout extrême que ce soit, l'émergence de cette secte ne paraît pas vraiment improbable face à un événement pareil.

J'ai en revanche été assez surprise de voir que la première saison de la série, composée de 13 épisodes il me semble, reprend quasiment le livre dans son intégralité. A deux ou trois détails près, la série a quasiment épuisé tout le contenu du livre, je comprends donc mieux pourquoi il est prévu de s'éloigner de Mapleton pour la saison 2. Je tiens également à préciser que, si vous avez l'intention de lire le livre pour mieux comprendre la série, ça ne servira pas à grand-chose, le livre étant tout aussi mystérieux.

Malgré tout, j'ai bien aimé ce livre, assez captivant en dépit ou peut-être à cause de son absence de réponses. Ne vous attendez pas à un rythme effréné, mais si vous aimez les livres qui savent poser une ambiance, celui-ci pourrait vous plaire. Par contre, évitez de lire ce livre dans une période où votre moral n'est pas terrible, ça pourrait vous déprimer un peu plus...

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Je connaissais la série. Les 3 saisons m'ont beaucoup parlé. Dès la première saison je m'étais dit que ce serait bien que je saute le pas en lisant le livre, puis le temps à passer. 3 ans comme dans le récit ? Presque... le roman est très complet, moins "déroutant" que la série (qui joue un peu trop ?sur cette corde mystico-absurde), néanmoins plus concret, pragmatique, sociologique. le propos est simple : 1 jour, 2% de la population disparaissent. le ravissement biblique ? Les personnes dont les proches sont victimes de ce drame font ce qu'elles peuvent. 3 ans après, on célèbre, on fait avec, ou pas. Une secte s'est levée : les CS. Habillés en blanc, ils fument, suivent les gens pour leur rappeler la perte et font voeux de silence et de non violence. le héros est le maire de la ville (et non le chef de la police) qui se démène comme il peut. Pas de perte directe chez lui. Sa fille a perdue sa meilleure amie. Elle s'est en trouvée une nouvelle déjantée. Sa femme finit par rejoindre la secte. Chacun fait ce qu'il peut. Les moeurs américians sont démontés, détaillés, déshabillés. On se demande parfois si le postulat fantastique n'est pas qu'un prétexte, puis sont puissant symbolisme se rappelle à nous, vêtu de blanc et partant en fumée. Chacun fait plus ou moins n'importe quoi. Buttant des chiens, regardant "Bob l'éponge", ou s'abrutissant dans des jeux de sexes adolescents, ou les câlins qui font du bien... le postulat existentialiste est très fort. Comment faire avec cette condition humaine lorsqu'elle s'est dissoute en un jour, faisant une faille sérieuse dans le sens. le style au début un peu au service de la mise en place, s'affine, surtout dans les dialogues, puis les dérisions descriptives arrivent. le roman tire plus vers la comédie de moeurs sociologique que le drame mustico poétique que suggère le film. C'est toujours intéressant de voir comment une création mute d'une forme artistique à une autre, pour raconter toujours la même histoire, mais pas vraiment la même. Quelqu'en soit sa forme, celle-ci me parle, me questionne et m'intéresse. Avis aux amateurs.
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Les disparus de Mapleton est le roman qui a donné lieu à une série TV récente, The leftovers.
Les deux oeuvres sont assez différentes, surtout parce que la série prolonge le roman dans ses seconde et troisième saisons. Mais la manière d'aborder les choses diffère également, avec une force dramatique beaucoup plus prononcée dans la série.
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la lecture de ce roman plus psychologique et peut-être plus fataliste, aussi, mais aussi apprécié la série (en tout cas sa saison 1, moins convaincue par les pistes qu'elle emprunte ensuite).

Le roman alterne les focus sur différents personnages principaux concentrés dans une famille (Kévin, son épouse Laurie, leurs enfants Jill et Tom puis Nora, qui se greffe ensuite). Il montre comment ces individus survivent au Ravissement, plusieurs années plus tard. Les points de vue s'enchaînent sans forcément de lien, comme les relations entre les personnages qui sont complètement distendues. Pour traduire cette perte de sens, le roman est un peu déconstruit, lui aussi. En effet, il n'a pas vraiment d'intrigue, et il ne s'y passe pas forcément grand-chose. On n'y retrouve pas non plus de manière évidente les 5 étapes du schéma narratif. Enfin, il se termine comme il commence : en plein milieu de moments insignifiants comme tant d'autres dans le roman.

Si la série TV insiste pas mal sur l'aspect post-apo, le roman est davantage dans un quotidien assez banal. le sujet du roman est un peu la peinture de Mapleton. Petite bourgade des Etats-Unis profonds, où vivent une poignée d'individus dans un entre-soi étouffant. C'est une peinture d'une Amérique paumée qui se lit dans le roman. Un mariage qui fout le camp. Une mère débordée par ses gamins, qui a sacrifié sa vie pour eux et s'est perdue en cours de route. le père qui batifole derrière le dos de son épouse pourtant parfaite. Des ados complètement perdus dans les high-schools américaines. Un personnage principal rentier qui n'a plus aucun but, et des administrés qui se plaignent au Maire pour des broutilles. Un Pasteur sans croyants. Des sectes toutes puissantes, avec des grands Gourous que l'on écoute. Une chronique d'un monde en bout de course.

Finalement, Les disparus de Mapleton est un roman très psychologique, centré sur l'évolution des personnages. Chacun, à sa manière, va faire son deuil. Peut-être faut-il lire ce roman comme un condensé des cinq étapes du deuil, vers la reconstruction des uns et des autres. Certains personnages ne sont pas forcément plus avancés à la fin, peut-être même un peu plus perdus. Ils errent dans ce roman comme des fantômes, sans vie, sans verve, incapables même de se barrer. Mais d'autres parviennent à s'en sortir, et tentent de recommencer, autrement. Ce sont là des parcours de vie bien différents.

A la longue, je dois bien avouer que le roman manque de passion, d'action et d'émotions. Il s'y lit une sorte de fatalisme un peu fatigué; pas pesant mais assez plat, à l'image de la vie de tous ces habitants, que rien ne peut plus embellir. C'est une sorte de tranche de vie qui se présente. Une période choisie au hasard, dans la vie d'après. Sans commencement défini, sans fin bien marquée non plus. Une manière de dire qu'après le Ravissement, tout est gris, que chaque jour qui passe comme le précédent, inodore et sans saveur et que cela perdurera après la dernière page tournée. Il y a vraiment, oui, ce fatalisme, dans ces pages, qui colle.
Pourtant, malgré ce sentiment de pesanteur, Les disparus de Mapleton est un roman qui m'a plu. Parce qu'il est incroyablement vraisemblable et réaliste. Je ne crois pas au crac-boum apocalyptique qui amènerait des populations à se bouger pour survivre et à réinventer le monde. Je ne crois pas non plus à la révolte ni au sursaut de dernière minute. J'ai plutôt tendance à penser que l'humanité se vautrera dans cette lente dégénérescence qui ramollit jusqu'à effacer le sens de la vie et la chaleur des relations. le roman donne ainsi un aperçu d'un futur que je crois tout à fait probable, compte tenu de ce qu'on est en train de faire de notre présent.
Certes, ce roman ne fait pas rêver, il ne nous incite pas à nous bouger, il ne propose pas de solutions. Mais le Ravissement n'a pas de solution, de cause, de réponse, de sens; alors vers quoi se tourner ? Se bouger, oui, mais où, pour faire quoi ? Assez terrifiant, cette idée d'absence de sens, d'objectif, et même d'ennemi.

Peut-être qu'il m'a plu parce qu'il a su parler à mon propre fatalisme, quelque part… On ne s'est pas adorés, mais on s'est compris, lui et moi.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/t..
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C'est un roman tout à fait intéressant et d'une certaine manière très actuel avec toute la violence qui fait rage actuellement, les dérives religieuses, les dérives d'artifices et autres pansements à la souffrance humaine. C'est très intéressant de voir comment à un même événement tragique les personnes vont réagir de façons tout à fait différentes, certains vont se perdre dans la drogue, dans l'alcool ou le sexe, d'autres vont tomber entre les griffes d'un gourou qui leur promet de sauver le monde, certains vont former une secte qui s'interdit de parler pour faire pénitence pour les autres, certains vont se ruer à corps perdus dans l'aide à autrui pour oublier. Tous à leur manière cherchent à s'expliquer ce qu'ils ne comprennent pas, ils cherchent des réponses à ce qui les dépassent.

Cela pose la question de comment peut-on survivre aux disparus ? Comment ne pas se sentir coupables ? Pourquoi eux et pas nous ? Les personnages sont humains et attachants dans leur façon d'essayer de faire face, de s'en sortir, ça pourrait être n'importe lequel d'entres nous. L'ambiance est pesante et si vous cherchez l'action à tout va ce roman risque de ne pas vous plaire. Il n'y a pas beaucoup d'action c'est un roman psychologique.

C'est malheureusement, un roman qui résonnent encore plus ces jours ci car il y est question de religions qui essaient de tirer profit de ce qui est une horreur, ils essaient de recruter de nouvelles ouailles et au lieu d'unifier cela divise. Je l'ai lu avant les drames mais j'écris la chronique après et j'avoue que cela lui donne une autre dimension. C'est un livre très profond et très agréable à lire, de plus, l'écriture est très bonne.

VERDICT

Je le recommande aux lecteurs de romans psychologiques par contre je me dois de mettre en garde les fans d'action car ce n'est pas du tout un roman d'action.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'était une belle journée pour un défilé, une journée ensoleillée et douce pour la saison, le ciel à l'image d'un paradis de catéchisme
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Nous fumons pour proclamer notre foi.
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