AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 117 notes
Un matin, deux jeunes garçons décident, sans y avoir réfléchi, de ne pas aller au Collège et de courir, aussi loin que possible. La raison ? un mal-être et un stress quotidien que ces deux jeunes garçons vivent pour des raisons totalement différentes. En courant, ils oublient leurs problèmes. Epuisés et sans argent en poche, ils se sentent cependant capables de tout défier.

Bien que ce roman-ci ne me restera pas longtemps en mémoire, Eric Pessan reste un auteur que j'apprécie beaucoup. Il nous prouve encore son talent d'auteur en nous proposant encore une fois une plume travaillée et remplie d'émotions. Comme les deux autres romans que j'ai pu lire de l'auteur, Eric Pessan dénonce des faits de société très actuels de façon très simple mais toujours percutante. En peu de pages, Eric Pessan nous narre une amitié très forte entre deux jeunes hommes. Les paroles sont quasiment inutiles entre eux deux tant ils se comprennent et se soutiennent. Très beau.
Commenter  J’apprécie          280
C'est en sortant ce roman du carton qui lui sert d'étagère (manque de place chronique) que je me suis rendu compte que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de livres « courts » : avec 138 pages au compteur, cet ouvrage est bien différent des pavés que j'engloutis habituellement. Autant dire qu'il n'a pas fait long feu : en moins d'une heure, la dernière page était tournée ! Moi qui comptais sur lui pour m'occuper tout le temps que durerait le rendez-vous de mes parents, j'ai dû trouver une autre occupation pour la seconde partie de l'attente (j'en ai ainsi profitée pour préparer le brouillon de cette chronique).

Ce matin-là, en déposant leurs sacs de cours au pied d'un buisson et en s'accroupissant tandis que l'un d'eux entamait le décompte, Antoine et Tony n'avaient à l'esprit qu'une simple petite course amicale afin de déterminer lequel des deux était le plus rapide. Eux-mêmes étaient bien loin de se douter qu'ils allaient poursuivre cette course par-delà les limites du quartier, de la ville, du fleuve, qu'ils allaient courir côté à côte durant des jours, laissant derrière eux leurs soucis, leurs problèmes, leur quotidien. Ils étaient loin d'imaginer que leur existence toute entière allait basculer ce matin-là, lorsque sans se concerter ils ont continué de courir … aussi loin que possible.

Pour être parfaitement honnête, lorsque j'ai reçu ce roman par l'intermédiaire de mon abonnement Ecole des Max, j'étais assez sceptique : que pouvait-il y avoir de bien palpitant dans l'histoire de deux garçons qui ne font que courir ? Moi qui déteste la course à pieds et me demande régulièrement ce qui pousse tant de gens à se torturer quotidiennement en s'obligeant à courir après le temps qui passe, j'ai bien failli ne jamais donner sa chance à ce livre … Fort heureusement pour lui comme pour moi, j'avais besoin d'un roman pas trop gros à trimballer pour m'occuper dans une salle d'attente et je me suis souvenue de son existence. En effet, contrairement à ce que je craignais, il n'est pas si mal que cela, ce roman qui court !

Pour les médias, Antoine et Tony ont couru pour soutenir une cause. Mais en réalité, Antoine et Tony ont couru pour fuir la peur. Dans le cas de Tony, il s'agissait de fuir la crainte de se faire expulser vers l'Ukraine, ou pire, d'être séparé de ses parents et de ses frères et soeurs pour être placé en famille d'accueil. Antoine fuyait la violence et l'impulsivité de son père colérique. On s'attache facilement à ces deux adolescents malmenés par la vie, mais que la vie n'est pas parvenue à briser : on a envie de les voir réaliser leurs rêves, de les voir libérer de cette angoisse quotidienne, de ces chaines qui les entravent et les empêchent de vivre pleinement. Ce ne sont pas des rebelles, des voyous : si au cours de leur « fugue » (qui n'en est pas vraiment une), ils ont été amenés à voler ou à entrer par effraction dans des résidences secondaires pour trouver de quoi manger et dormir, ils ne le font jamais « de bon coeur ». Sans cette peur qui les poussait à aller toujours plus loin, jamais ils n'auraient fait cela, et j'ai beaucoup aimé les petites remarques d'Antoine à ce sujet : il se demandait parfois s'ils ne devaient pas mettre un petit mot pour s'excuser d'avoir brisé la vitre, de s'être servi dans les conserves … Ce livre montre bien que tous les jeunes des cités ne sont pas des criminels en puissance ! J'aime beaucoup ces deux garçons, qui ne cherchent finalement qu'une seule chose à travers ce marathon sauvage et improvisé : se vider l'esprit de tout ce qui, dans leur vie, est trop sombre pour être supportable …

On ne va pas se mentir, l'action est quelque peu monotone : ils courent, se procurent de quoi manger, cherchent un abri pour la nuit, puis repartent en courant. Excepté quelques conversations épisodiques, ils n'échangent pas un mot, chacun plongé dans ses propres pensées. L'esprit d'Antoine, notre narrateur, vagabonde autant que son corps, et ce sont justement ces réflexions, ces égarements, qui rendent le récit si intéressant. Antoine ne se contente pas, fort heureusement, de nous raconter leur cheminement, de nous relater mésaventures et moments de joie, il nous parle également de ses états d'âme, de ces questionnements … Il nous partage sa vision du monde qui l'entoure : une société où chacun vit les yeux rivés sur sa propre personne sans jamais les poser sur les autres, où la routine devient une prison aussi surement que la nature se voit grignotée par des villes toujours plus étendues et déprimantes. Tout comme Antoine et Tony, on peut parfois être tentés de tourner le dos à cette sombre réalité … mais tout comme Tony et Antoine ont été rattrapés par elle, nous n'avons aucun moyen de l'éviter. Alors, peut-être, faudrait-il essayer de la changer pour qu'elle soit plus humaine, moins froide ?

En bref, un petit récit très court mais très percutant, qui a su me surprendre et me faire oublier mes appréhensions premières. Une ode à la liberté et à l'amitié qui invite à profiter du moment présent et à se vider l'esprit de tout ce qui l'encombre inutilement … mais aussi à se questionner sur le bien-fondé de certains comportements de notre société. S'il risque d'ennuyer les lecteurs amoureux des intrigues pleines de rebondissements et d'actions, il fera la joie de ceux qui apprécient les réflexions sur la vie, le monde … Je le conseille tout particulièrement aux plus jeunes lecteurs de par sa petite taille : peut-être cet ouvrage leur donnera-t-il envie de faire bouger les choses, pour que notre société n'oublie pas l'importance du partage et de l'échange, pour que chacun se préoccupe des autres et non plus uniquement de lui-même …

Lien : https://lesmotsetaientlivres..
Commenter  J’apprécie          20
Un mot pour ce livre : Déception.
Deux garçons qui courent, courent, courent, courent et... courent.
Courent tout le long du livre, au début je trouvais ça pas mal, mais au bout d'une cinquantaines de pages, c'est lassant ! Voir très lassant !
C'est bien écrit par contre et le titre est attirant mais j'ai quand même été déçu car ils ont courus tout le long du livre.
J'ai trouvé la fin bien, mais sans plus.
Voila, ce n'est pas un coup de coeur pour moi
Commenter  J’apprécie          60
J''ai passé un très bon moment avec cette lecture ! Effectivement, on aurait pu croire à une simple fugue d'adolescents... qui se mettent à courir et qui ne s'arrêtent plus... Cette aventure d'une durée d'une semaine est haletante, entre moments enthousiastes et de désillusion. le quotidien difficile des deux ados serait-il la raison de leur course sans but ? Non, on ne connait pas - au départ - la raison de leur "fuite". Les vies de chacun n'apparaissent que peu de fois, et c'est toujours fait en filigrane. Pendant une semaine, nous découvrons en même temps que nos deux héros une France aux milieux différents. Un roman étrange, riche en réflexions. A lire !
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
Commenter  J’apprécie          20
Ils n'ont rien prémédité. Ça commence par une petite course entre deux copains pour rigoler en allant au collège, et puis une foulée en entraîne une autre. Les voilà partis pour sécher la première heure de cours... et plus, finalement, beaucoup plus.

Ces deux garçons qui courent, ce sont Antoine et Tony. On les appelle 'les Tonio'. Ils ont treize ans, vivent dans la grisaille d'une banlieue bétonnée, sont bons élèves mais un brin indisciplinés.
Tony vit dans la crainte de l'expulsion de ses parents, parce qu'il leur « manque deux ou trois tampons sur deux ou trois formulaires ».
Antoine est malheureux, en colère, frustré : son père passe ses nerfs sur lui. Quand il voit des affiches de gamins avec des cocards, il se dit qu'il n'est pas vraiment maltraité, lui, non, il se prend juste des baffes et se fait engueuler quand le bonhomme est énervé (souvent !).

Il faut être ado, sans doute, pour avoir suffisamment de courage et d'insouciance pour « quitter le chemin quotidien pour emprunter un sentier exceptionnel », pour fuir les emmerdes sur un coup de tête, comme ces 'Tonio'.

Belle histoire d'amitié, de solidarité, de courage, de persévérance, d'espoir.
Je m'y suis un chouïa ennuyée parce que je ne suis guère friande de road-trip, ni de course/marche.
Les adolescents qui rêvent de taper du poing sur la table, de tout envoyer balader, ne serait-ce que quelques jours, devraient beaucoup aimer, en revanche - de même que ceux (jeunes et moins jeunes) qui trouvent un défoulement salutaire dans le sport...
Commenter  J’apprécie          441
Voici un roman bref et intense qui narre la fugue courue de deux adolescents. L'un parce qu'il est maltraité par son père, l'autre parce que sa famille est menacée d'expulsion. le roman est très dynamique, il est construit du point de vue de l'un des deux protagonistes. Une belle échappée sensible et expressive.
Commenter  J’apprécie          10
Nous avons bien aimés ce livre car il y a de l'action, de l'amitié puis de l'émottions. Nous les adolescents nous aimons bien les livres de ce genre. Merci.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai bien aimé ce roman car l'histoire des deux garçons qui courent ensemble m'a touché. J'ai bien aimé le fait que personne ne les croient lorsqu'ils racontent pourquoi ils courent. J'ai trouvé un défaut au livre : il n'y a pas assez d'actions surtout au début.
O.K de V.H
Commenter  J’apprécie          15
Ce roman, c'est l'histoire d'une course. Pas d'une course contre la montre, d'une course contre le temps, celui qui oblige ces adolescents à se lever le matin, partir au collège et à rentrer le soir chez soi dans une famille que l'on apprécie ou pas. C'est le temps que l'on voudrait oublier et laisser derrière soi pour vivre l'instant avec un grand V et un grand I sans se préoccuper des conséquences.

Ce roman, c'est aussi l'histoire d'une amitié, celle de Tony et Antoine, d'abord liés par leurs prénoms puis par leur voisinage et enfin par cette solidarité qui vous pousse à aider sans demander. C'est une amitié indéfectible qui les a mené à se lancer un défi, aller toujours plus loin et essayer de trouver des réponses à des questions d'avenir qui ne semblent pas en avoir.

Ce roman, c'est enfin la voix d'Antoine qui nous livre sa version des faits, les moments d'euphorie, de doute, de peur aussi. On apprend les détails de leur course, les petits délits, les crampes, la sueur et les questions qu'il se pose sur son père violent et sur la situation problématique de son ami, bientôt expulsé avec sa famille.

Ce roman, c'est vraiment une belle histoire qu'il serait dommage de rater.
Lien : http://boumabib.fr/2016/06/1..
Commenter  J’apprécie          10
« Les véritables raisons de notre course, on ne les a pas comprises sur le moment. Parfois, on fait des choses sans réfléchir et on en voit le sens bien plus tard. »

Ce matin-là, en partant au collège, Antoine et Tony n'ont rien prémédité. Ils se sont mis à courir et ne se sont plus arrêtés. Sans but précis, ils sont partis. Pas besoin de se parler pour se comprendre. L'inconnu pour seul horizon.

Au fil des heures, on assiste à leurs doutes, leurs difficultés, leurs craintes. Les premiers tiraillements d'estomac, les premières douleurs. Au fil des jours, on les accompagne dans leurs maraudes, il faut bien se nourrir, il faut bien dormir. Au fil du temps, ils comprennent et avec eux, on comprend. On adhère aux raisons de leur colère.

L'un redoute la violence d'un père à la main trop leste. L'autre redoute une expulsion imminente. Partir pour ne plus revenir ?

Éric Pessan réussit un très beau roman difficile à lâcher. La narration à la première personne renforce encore la puissance du récit. Un roman plein d'espoir, un roman sur la vie !

Aussi loin que possible, courir pour ne plus souffrir, courir pour ne pas partir…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          300




Lecteurs (225) Voir plus



Quiz Voir plus

Aussi loin que possible d'Anne Loyer

Qui sont les héros de ce livre?

Tonio et Anthony
Tony et Antoine
Thomas et Antoine
Tony et Anthony

5 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : Aussi loin que possible de Éric PessanCréer un quiz sur ce livre

{* *}