Un livre qui se lit bien malgré qu'il soit un peu répétitif par moment.
Néanmoins je trouve que le titre porte à confusion. En effet, ce bouquin ne traite pas des personnes pensant beaucoup et étant incapables de mettre leur cerveau sur pause mais des « zèbres », HPI, surdoués, surefficients mentaux, [insérer ici n'importe quel autre terme à la mode signifiant plus ou moins la même chose, puisqu'il semblerait qu'on en trouve toujours des nouveaux]. Est-ce une technique marketing pour vendre plus (car il y a probablement plus de personnes avec un cerveau bouillonnant à longueur de journée que de surefficients mentaux) ou simplement un manque de précision involontaire ? Je pencherais pour la première option puisque tout le long du livre, Madame Petitcollin n'a cessé de vouloir nous vendre d'autres livres qu'elle a également écrit (et puis sinon, un petit tour rapide sur son site m'a conforté dans l'idée que c'était une vraie « pompe à fric » (pardonnez-moi du terme, ça ne fait pas très joli sur un billet)).
Je n'aime pas non plus la façon dont les surefficients et les normopensants sont décrits, de même pour les relations que ces deux catégories entretiennent. On nous décrit le comportement plus que négatif des normopensants vis-à-vis des surefficients, puis l'auteure nous fait une description des surefficients, qui est plus ou moins une liste de course d'adjectifs positifs, les adjectifs négatifs n'étant que pour montrer la façon dont les surefficients se sentent à cause des normopensants (tristes parce que persécutés par les normopensants, manquant de confiance en soi car jugés constamment par les normopensants, etc.), puis les normopensants sont à leur tour décrits, cette fois par une liste de course d'adjectifs négatifs… Et puis, on nous sépare bien en deux camps différents, les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. Les intelligents d'un côté, les idiots de l'autre. Ah bah oui ! Vous ne voudriez tout de même mélanger les Montaigu et les Capulet, les torchons et les serviettes ! Parce que si on rangerait bien volontiers les tables et les humains dans la même catégorie car « il n'y a qu'une différence des quelques atomes et de fréquence de vibration », il est en revanche totalement incongru de ranger les surefficents avec les normopensants (diantre ! Comment osez vous ne serait-ce qu'émettre cette possibilité!?).
En parlant de trucs étranges, je suis plus que dubitative en ce qui concerne les paragraphes sur le mystique, le paranormal… le fait que l'on nous dise dans un livre qui est supposé être sérieux que, quand on est doté de surdouance, on peut voir et entendre « des choses », être (ou se prendre pour) un arbre et faire ami-ami avec une chaise… j'en reste pantoise.
De plus, toute la théorie de
Christel Petitcollin se base sur un mythe (!) : cerveau gauche, cerveau droit. Or, il n'a (non seulement) jamais été prouvé mais il est (en plus) désapprouvé depuis de nombreuses années. Cela ne relève d'aucune vérité scientifique et c'est pourtant la base de son raisonnement.
Également, je suis plus qu'agacée par toutes les coquilles encore présentes dans ce livre après tant de réimpression. Faites un effort, bon sang !
Enfin, même dans les informations que je suis plus encline à croire/comprendre, il y a encore des choses qui ne font pas sens (du moins pour moi, peut être étais-je totalement à côté de la plaque, les passages sur le mystique/paranormal m'ayant ramolli le cerveau). Voici donc ma confusion :
On nous dit que les surefficients ne comprennent pas les gens qui ne réfléchissent pas cinq minutes avant d'agir. Mais dans ce cas là, dans l'exemple du maillot de bain, pourquoi le surefficient (dont je ne me souviens plus le nom, on va l'appeler Greg) accepte sans réfléchir la demande de sa soeur qui lui demande d'aller chercher son maillot de bain chez leurs parents, puisque Greg se rend ce soir là chez des amis qui habitent « pas loin » du foyer parental (une heure tout de même) ? Comme il n'a pas le temps d'y aller avant, Greg y va après son dîner chez ses amis et arrive donc chez ses parents, pour récupérer le maillot de bain, à plus de minuit ! Et donc je me demande : pourquoi ? Car, si il ne réfléchit pas à la demande de sa soeur, c'est qu'il est en tant que surefficient dans l'incapacité de dire non, bon pourquoi pas. Mais, on nous dit aussi que les surefficients ne veulent pas déranger/veulent plaire aux autres. Donc pourquoi Greg va sonner chez ses parents à plus de minuit pour récupérer un fichu maillot de bain qu'il n'a même pas été donner le soir même à sa soeur ? Car pour le coup, il a tout le temps du trajet jusque chez ses amis+le dîner chez ses amis+le trajet de chez ses amis à chez ses parents pour réfléchir au fait de venir sonner chez quelqu'un à minuit passé juste pour un maillot de bain… C'est totalement idiot, il n'avait qu'à aller le chercher le lendemain matin puisque sa soeur n'en avait pas besoin dans l'immédiat et les parents de Greg n'auraient pas été réveillés par leur fils en plein milieu de la nuit pour une broutille ! Ça n'a franchement aucun sens pour moi, et ça va carrément à l'encontre de ce que l'auteure nous dit sur les surefficients mentaux.
Bref, passez votre chemin, il y a probablement des tas de livres qui traitent bien mieux ce sujet.