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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Schtroumpfissime est un ouvrage que j'utilise très fréquemment avec mes élèves car il jouit d'une foule de qualités qui méritent toutes d'être proposées à des enfants qui apprennent à mieux lire, écrire et réfléchir.
Je l'ai proposé dans de nombreuses classes de milieux somme toute variés et toujours avec des résultats étonnants.
La lecture d'un album des Schtroumpfs est toujours très profitable à la fois pour enrichir ou mobiliser le vocabulaire, car beaucoup de mots ayant été schtroumpfés, ceux-ci doivent-être retrouvés par les enfants et c'est une activité extrêmement complexe pour certains. D'autre part, ce procédé de substitution de mots oblige les élèves à anticiper et à chercher à bâtir du sens, c'est-à-dire à être plus actifs qu'à l'accoutumée (pour certain, cela consiste à expérimenter l'étrange sensation de " fin de passivité ").
C'est aussi particulièrement riche en grands groupes parce que certains élèves font des propositions absolument pas bêtes mais très insolites que ni vous ni moi ni le commun des élèves n'auraient envisagées et qui obligent donc les uns ou les autres à argumenter sur la validité de la proposition.
Bon, je sens que j'en barbe déjà certains avec toutes les utilisations scolaire qu'on pourrait faire de cet album. Il me faut tout de même préciser que les remarques qui précèdent concernent n'importe quel album des Schtroumpfs et pas celui-ci en particulier.
Outre l'humour qui est omniprésent et à différents niveaux de lecture (enfants/adultes) et qui ne compte pas pour rien dans la qualité de l'album, je voudrais encore parler de l'extra-ordinaire subtilité du propos qui nous invite tous, enfants ou adultes à réfléchir, de façon quasi philosophique aux mécanismes du pouvoir, au choix de nos institutions et à l'exercice même du pouvoir.
Là encore, c'est remarquable à utiliser en classe pour lancer un débat philosophique, pour donner envie de s'exprimer à des enfants normalement très discrets, car tous ont une perception intrinsèque et individuelle de ce qu'est la justice et le pouvoir mais leurs interprétations diffèrent parfois diamétralement.
Dans ces moments-là, il m'arrive parfois de vivre l'un des plus grands bonheurs du métier d'enseignant, à savoir, pouvoir m'éclipser totalement et voir mes élèves tous impliqués et intéressés, argumentant, s'affrontant dans un esprit de positive dialectique, effectuant des suffrages, notant des opinions, réfléchissant admirablement.
Rien que pour ça je conseille retenue la lecture de cet album à mes collègues, juste pour le plaisir de pouvoir vivre cette sensation de participer à forger de vrais petits citoyens énergiques et engagés dans les problèmes civiques.
En deux mots, pour celles et ceux qui ne connaîtraient rien du scénario, voici quelques indications : le grand schtroumpf se voit obligé de s'absenter pour se fournir en l'un des ingrédients essentiels à la fabrication d'une mixture dont lui seul semble détenir le secret.
En son absence, les autres doivent trouver un moyen de s'organiser. On propose des élections, mais les ennuis ne font que commencer car chacun souhaite présenter sa candidature et n'apporter son suffrage qu'à lui-même. Moyennant quelques péripéties que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même, l'un des schtroumpf remporte haut la main les élections.
Ce changement de statut par rapport à ses concitoyens va le conduire à adopter une certaine batteries de comportements et de mesures destinées à asseoir son autorité.
De dérive en dérive, un clivage s'opère dans la population et la guerre civile n'est pas loin...
Bref, chapeau monsieur Peyo pour ce magnifique album, ludique et réflexif, comme peu peuvent se targuer de l'être. Alors, allez-y, schtroumpfez, mais ce n'est bien sûr que mon schtroumpf, c'est-à-dire, pas grand-schtroumpf.
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Alors évidemment, en tant que bédéphile pathologique, je ne découvre pas le schtroumphissime ici, mais après une énième relecture hier soir j'ajoute mon avis sur ce 2e album de la saga bleue à capuche blanche.
Le Grand Schtroumph part chercher de l'euphorbe, laissant le village seul, et rapidement, la question de qui va commander tombe d'elle même.
Si le schtroumph à lunettes trouve évident de remplacer le Grand Schtroumph, tout le monde n'est pas du même avis, et une élection est bientôt organisée.
Et c'est là que les natures schtroumph et humaine se rejoignent, car les promesses du candidat ne seront pas suivies scrupuleusement après l'élection, et les premiers signes de tyrannie poussent certains habitants du village à devenir des "insoumis".
Une excellente histoire schtroumph, peut-être une de mes préférées avec le schtroumph financier et le cracoucass.
À noter que schtroumphonie en ut, avec le terrible turlusiphon est parfaitement à la hauteur de l'histoire principale, alors attention, bouchez vous les oreilles avant de lire ce qui suit :
"TURLUSIPHUIIIIIIIII !"
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C'est pour moi, un des meilleurs albums des schtroumpfs.
Cette guerre du pouvoir a fasciné mon regard d'enfant et me captive encore cinquante ans plus tard!
L' histoire est simple, mais sérieuse sous le trait rond et l'humour de Peyo.
C' est un peu le pouvoir politique raconté aux enfants, à travers une vacance de gouvernement.
Aussi réjouissant qu'indispensable à lire.
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Deux options lorsque le grand Schtroumpf s'absente quelques jours et laisse ses petits sujets livrés à eux-mêmes :
- quand le chat est parti, les souris dansent
- devenir calife à la place du calife
Quelle bonne idée en effet de le remplacer, d'ailleurs on ne peut décemment pas se passer d'un chef. le choix sera démocratique, aux urnes citoyens ! Oui mais voilà, chacun compte voter pour lui-même. Pour se démarquer, l'un d'eux a une idée de génie : se rendre populaire via une bonne campagne électorale, et pour cela flatter les électeurs, leur faire des promesses.

Non, cet album n'est pas une critique négative de l'idée de démocratie, mais plutôt de ses dérives possibles, voire incontournables. Le régime tourne vite à la monarchie. Le président devient mégalo (paré de doré... jusqu'au pyjama), parano, susceptible et s'entoure d'une élite à sa botte pour le protéger, défendre ses idées, réprimer l'opposition. Mais lorsque la tyrannie s'affirme, la rébellion se réveille et s'organise. Pouvoir et collabos contre résistants, qui l'emportera ?

Les Schtroumpfs ont décidément de bonnes têtes, sont expressifs, mignons comme tout, attachants - même le pénible à lunettes, et surtout le Schtroumpf grognon. Peyo a du génie, cela ne fait aucun doute. Il est très doué pour les petits détails amusants, les situations bien vues, les idées pertinentes, et au second degré pour la critique sociale.

Humour et réflexion. Donc oui les Schtroumpfs méritent d'être (re)lus à l'âge adulte, et ce n'est pas l'excellent "Petit livre bleu" d'Antoine Buéno (vilipendé par les fans) qui m'en a dissuadé, bien au contraire !
Merci T_M ! :-)
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Avec ces petits être tout mignons, ces gags simples, Peyo donne sans en avoir l'air un cours très complet sur ce qu'est la politique, avec toutes ses dérivées, dictature, démagogie, pouvoir absolu, répression, opposition, propagande... Un des meilleurs albums de la série sinon le meilleur.
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Lorsque le Grand Schtroumpf part chercher des ingrédients dans la forêt, le village des schtroumpfs s'anime pour savoir qui sera le chef pendant son absence. Mais le pouvoir peut monter à la tête de n'importe quel schtroumpf, et l'un d'entre eux va devenir un despote autoproclamé : le schtroumpfissime.

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Sous des airs humoristiques, cet album aborde des sujets graves ou sérieux tels la tyrannie, la répression d'un régime despotique (prisonniers politiques, parodies de procès), la propagande, les travaux forcés, la milice, la torture, mais aussi la résistance, l'opposition aux totalitarismes.

L'histoire du Schtroumpfissime est suivie de la "Schtroumfonie en ut", petite aventure mignonne et rigolote.
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Rien ne va plus chez les Schtroumpfs ! le Grand Schtroumpf est parti, et un démagogue se fait élire chef des schtroumpfs à sa place ( je veux devenir chef des schtroumpfs à la place du chef des schtroumpfs ! ). Une fois élu, il se révèle un véritable dictateur…
Avec cet album bien rythmé, (re)découvrez la face noire du monde des Schtroumpfs. Car, tout n'est pas joyeux chez Peyo
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De l'excellent, du best-of, du haut vol. Quand je vous disais que les tomes 2 à 10 formaient l'âge d'or de la série ! Certes les Schtroumpfs font encore un peu de la satire désormais que le fils de Peyo a pris les commandes (de manière plus ou moins hasardeuse, mais que ne faut-il pas faire pour Spirou), néanmoins ce n'est rien à côté de celle-ci. Un album qui aurait eu largement cinq étoiles sans la deuxième histoire, tout de même assez faiblarde, mais ayant le mérite de faire entrer en scène pour la première fois le Schtroumpf Musicien... et Gargamel déguisé en bonne fée est désopilant.
En revanche, pour la première, il y a du niveau ! le Schtroumpfissime, élu au suffrage universel pour ne pas avoir affaire au Schtroumpf à Lunettes (allégorie d'une droite pédalant dans la semoule ?), décide de devenir roi des Schtroumpfs, se fait faire un costume en or et construire un palais en champignons géant. Mais toute monarchie absolue a ses rebelles... Et s'enchaînent sur quarante pages gags tordants reflétant tellement bien la politique actuelle, de manière certes enfantine mais mordante. Et si vous n'avez pas le temps de lire l'album en entier, regardez juste le discours électoral du Schtroumpfissime, qui vaut vraiment le coup. Si, si, je vous assure.
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« le grand schtroumpf est en voyage. Les schtroumpfs lui choisissent un remplaçant. » Voila comment était résumé le Schtroumpfissime au moment de sa prépublication dans le journal Spirou. Nous sommes en 1964 et après six mini-récits et deux histoires en vingt planches, les schtroumpfs vivent leur première grande aventure. Peyo et Delporte y décrivent l'élection d'un chef temporaire au suffrage « universchtroumpf » qui, une fois élu, devient un terrible dictateur. Discours démagogique, campagne électorale où la corruption fait rage, tentative de tricherie au bureau vote, opportunisme, mise en place de la dictature, répression contre les opposants, tous les tristes éléments de certaines situations politiques modernes sont déclinés avec finesse et humour.

Les éditions Dupuis ont la bonne idée de rééditer ce chef d'oeuvre augmenté des commentaires du journaliste spécialisé Hugues Dayez. Chaque planche originale est précédée de réflexions sur le contexte de sa création ou d'analyses plus générales sur l'univers des schtroumpfs et de leur créateur. On y apprend par exemple que, au moment où il créé ses petits lutins, Peyo, n'ayant aucun sens de la couleur, charge sa femme Nine de leur trouver le teint de peau adéquat. C'est donc cette dernière qui choisit le bleu en procédant par élimination : verts, ils se seraient noyés dans le décor de la forêt ; rouges, ils auraient été trop voyants ; jaunes, ils auraient eu l'air malade ; roses, Peyo refusa cette couleur car il voulait signifier que ses petits personnages ne font pas partie du genre humain. Restait donc le bleu qui finit par convaincre tout le monde.

Hugues Dayez nous apprend par ailleurs que Peyo s'est inspiré de beaucoup d'éléments différents pour créer son univers : le schtroumpf à lunettes a des airs de famille avec le personnage d'Agnan, le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse dans le petit Nicolas (publié en 1960) ; Les cadeaux explosifs du schtroumpf farceur sont une référence au dessin animé de Bip Bip et le Coyotte ; les traits de caractères spécifiques à chaque schtroumpf sont à mettre en parallèle avec ceux des sept nains de Blanche Neige (le dessin animé sorti en Belgique en 1938 aura fortement marqué Peyo) ; certaines scènes du schtroumpfissime sont des hommages plus ou moins directs à Chaplin (Le Dictateur), Hergé (Le cigare des pharaons) ou encore au film Robin des bois ayant pour héros Errol Flynn.

Le journaliste insiste également sur le travail d'équipe qui a été nécessaire pour que cet album voit le jour : le scénario est dû en grande partie à Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du magazine Spirou ; la plupart des décors ont été réalisés par Claude de Ribaupierre, un tout jeune dessinateur qui signera par la suite ses propres productions sous le pseudonyme de Derib (Yakari, Buddy Longway). François Walthéry, autre jeune dessinateur qui connaîtra le succès avec Natacha, intervient quant à lui ponctuellement, notamment pour représenter les arbres et les feuillages.

Avec le Schtroumpfissime, Peyo est au sommet de son art. Sa narration est d'une incroyable fluidité. La lisibilité est d'ailleurs la plus grande qualité graphique que l'on peut reconnaître à ce dessinateur. Même Franquin, maître parmi les maîtres, était admiratif du travail de son ami : « C'est la qualité d'un dessin de Peyo : tu mets sa planche au mur, tu recules de cinq mètres, tu vois très bien ce qui se passe. C'est un don : il sait dessiner clair ! ».

Le Schtroumpfissime est un chef d'oeuvre, je pèse mes mots. Delporte et Peyo ont créé une publication pour la jeunesse incroyablement audacieuse pour l'époque. Un album drôle, impertinent, politiquement engagé, aux multiples niveaux de lecture et dont la narration frôle le génie.

Cette réédition commentée est remarquable et passionnante. Elle éclaire surtout d'un jour nouveau une oeuvre majeure et intemporelle de l'âge d'or de la BD franco-belge. Indispensable !



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Pour moi, le meilleur album de Peyo.
Le Grand Schtroumpf doit s'absenter. Il recommande à ses petits schtroumpfs d'être bien sages jusqu'à son retour. Oui mais... qui va commander en son absence ? Et voilà nos schtroumpfs qui découvrent la politique, les fausses promesses, la manipulation des autres, la mégalomanie, la dictature et la révolution. On trouve même le sacrifié à la cause dont tout le monde se fiche...
Au premier degré, cet album ravira les plus jeunes.
Au second degré, il mériterait d'être disséqué en cours d'idées politiques, à sciences po ou en fac de droit.
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