Cet essai fut publié en 1949, telle une réponse volontairement culotée au Mythe de Sisyphe d'
Albert Camus. Il y a peu, l'Europe se déchirait pour la seconde fois en seulement quarante ans. Et de manière générale, l'atmosphère des décennies qui suivront portera inexorablement l'emprunte du sceau de la défiance. Et pourtant, le jeune Peyrefitte choisit de prendre le contre-pied de ses contemporains en mettant un coup de projecteur sur l'immense pouvoir de la confiance, à travers une relecture philosophique brillante d'un mythe enfoui dans notre patrimoine collectif. Un thème devenu par la suite le fil rouge d'une oeuvre intellectuelle de qualité, autant littéraire qu'anthropologique, Peyrefitte ayant développé tout au long de sa vie cette géniale intuition issue de l'épopée homérienne pour finalement déboucher sur le concept plus général de "société de confiance".
Il reste à mes yeux l'un des plus grands penseurs du vingtième siècle, aussi que essentiel que méconnu. Et le plus incroyable c'est que ce livre n'était quasiment pas référencé sur cette plateforme avant la présente critique, alors même que la confiance est justement ce qui semble faire cruellement défaut à notre monde occidental malade d'un excès de défiance et de haine.