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Depuis le génial « Mamie Lüger », je suis à l'affut des livres de Benoit Philippon. Cet auteur a une capacité à me divertir qui se confirme à chaque fois. Il est le bienvenu quand j'ai besoin de m'amuser un peu au milieu de lectures plus sérieuses.

A ma grande satisfaction, ce nouveau roman est dans la même veine que les précédents. Dans cette prise d'otage désespérée, l'esprit décalé de l'auteur est en pleine effervescence. Il allie les scènes d'action, les dialogues truculents, des situations absurdes, le second degré et l'humour noir pour nous entrainer dans cette aventure improbable. La déconnade est omniprésente.

Comme à son habitude, il n'hésite pas aussi à mettre en scène des petites gens, des marginaux et même des idiots afin de lever le voile sur leurs conditions. En caricaturant ses personnages, il peut ainsi apporter sa vision de la société, thème complexe et délicat, en toute décontraction. Les protagonistes de ce joyeux bordel sont tous aussi loufoques les uns que les autres. Mais passés au révélateur du danger, leurs natures se révèlent et malgré leurs multiples défauts, ils en deviennent sympathiques. Alors, on prend un véritable plaisir de lecture au contact de ces individus fantasques qui nous régalent avec leurs réactions imprévisibles. On découvre en outre que les vrais héros ne sont pas forcément ceux auxquels on pense.

A la manière d'un Albert Dupontel dans ses films, Benoit Philippon confirme son talent pour nous entraîner dans des aventures aussi drôles que tragiques. le destin de Gus et de ses acolytes est une nouvelle preuve que l'imagination de cet écrivain n'a pas fini de nous surprendre. Pour ces semaines d'été, je ne saurais trop vous conseiller ce « Petiote », un divertissement très réussi, qui en dit beaucoup sur nos semblables, tout en nous distrayant !
Lien : https://youtu.be/gUtyL2D3WOU
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Fan de Mamie Luger, je me suis précipitée sur le dernier roman de B Philippon
Et comme avec Mamie Luger, derrière les situations cocasses, des questions de fond de la société ou comment à travers les aléas de la vie chacun s'en sort comme il peut; j ai apprécie ce roman mais peut être moins que Mamie Luger, sans doute parce que je savais à quoi m'attendre, mais le roman en tant que tel se laisse lire, et vous assure un bon moment de détente : lecture idéale sur un transat; ne passez pas à coté ce serait dommage!
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Gus lutte pour obtenir la garde de sa fille mais sa situation précaire et son caractère ne plaident pas en sa faveur. Il décide alors de passer la vitesse supérieure pour mettre la pression à la juge qu'il ne porte pas dans son coeur. Il est bien décidé à passer plus de temps avec sa fille même si la principale concernée n'est pas non plus enchantée par l'idée. C'est là qu'une idée lumineuse lui vient, prendre en otage les occupants d'un petit hôtel avec sa fille dans le lot, pour exiger des autorités un avion et pouvoir se tailler à l'autre bout du monde. Vaste projet. Ni une ni deux il met son plan en marche et ce qui est certain c'est que cela ne va pas se passer comme prévu, de la commandante de police qui dirige les opérations aux différents otages sous les ordres de Gus, le lecteur n'est pas au bout de ses surprises. Benoît Philippon avec son ton enlevé et ses personnages marginaux est doué pour faire apparaître des bouts d'humanité au détour d'une page. L'action est savamment dosée dans ce roman noir plein de bons mots. La nouvelle fournée d'un auteur toujours aussi recommandable.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Beaucoup de plaisir à lire ce livre qui traite avec un humour assez fin des situations dramatiques : relations de couples en échecs, viols, chemins vers la prostitution, trafic de drogue, justice et ses décisions hasardeuses, féminisme, errances diverses.

On suit le héros, Gus, son parcours de raté conscient, donc pas complètement raté puisqu'il est capable de prendre des décisions qui ne sont pas toujours les bonnes. Il est très attachant Gus, c'est un gentil, pas aussi minable qu'il le croit et l'auteur touche ainsi fort bien aux déficits de confiance dont souffrent des hommes et des femmes, qui les empêchent d'avancer dans la vie au lieu d'en subir les aléas.

On suit aussi celle qui donne son titre à ce roman, Emilie, fille de Gus, adolescente de 14 ans qui va bien grandir en une journée et découvrir au moins l'amour parental. C'est une génération Z, pas idiote mais qui n'a encore pas compris ce qu'étaient les vrais sentiments.

On en suit d'autres aussi, très divers, Cerise venue à la prostitution tranquille, sous la protection gratuite de George, propriétaire du bien nommé Love Hôtel, qui protège aussi un brave SDF, Boudu "sauvé des eaux, mais pas de l'eau d'vie", et puis un couple adultérin dont la femme est la véritable héroïne, devenue capable de se déterminer hors des sentiers sociétaux et de leurs convenances.

Et une autre femme, Fatou, migrante violée, qui campe un très beau personnage, elle perd les eaux mais jamais la tête et joue donc un rôle essentiel dans ce huis clos pathétique.

Et enfin, Mia, la négociatrice dans cette prise d'otages insolite au coeur du Love Hôtel. C'est une vraie battante, consciente que son job a pris le dessus sur sa famille. Elle devra elle aussi reconsidérer sa vie.

J'ai failli oublier les médias et leur soif de croustillant à servir en direct, quitte à causer plus de mal encore, incarnés par un pseudo journaliste du trottoir, lui aussi bien dans son rôle.

Alors, bien sûr, c'est invraisemblable cette prise d'otages bon enfant qui compte quand même quelques morts, mais Benoît Philippon lui donne une dimension glorieuse, pleine d'humour, de tendresse et de drames, on peut donc rire ou pleurer en suivant les pages de Petiote.
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Les images et métaphores vont vite apparaître comme pompeuses. Déplacer les montagnes, décrocher la Lune, vider les océans, que ne ferait-on pour sa ou ses progénitures? Envers et contre tout, même contre la raison, la morale, la loi ou les trois en même temps. Il est difficile d'être raisonnable quand il faut protéger ses enfants. Alors, quand la justice s'en mêle et empêche un homme de voir sa jeune fille, procédure de divorce oblige, il se peut que certains ne suivent pas les décisions de justice et partent en vrille, en roule libre, dans le n'importe quoi. Et quand y'a n'importe quoi, y'a Benoît Philippon qui reprend ici le thème dans Petiote, son dernier livre paru chez Equinox les Arènes.

Gus n'est pas au mieux de sa forme. Il vient de perdre la garde d'Emilie, sa ille, sa petiote comme il la surnomme. Il ne peut s'y résoudre. Quoi faire alors? La fuite avec elle, au Venezuela. Et pour y parvenir, il décide de prendre en otage tous les occupants du Love Hotel où il réside, ce lieu de résidence de laisser pour compte tenu par George. Il sera aidé pour cela par Cerise, une jeune prostituée occupante aussi des lieux. Parmi la faune occupante, boudu , SDF au verbe fleuri, Fatou, jeune immigrée illégale enceinte et Gwen et Dany, couple illégitime. le plan est foireux, désespéré et Mia, la négociatrice de la police, le sent très vite et tente de sauver les meubles pour éviter le pire. Et le pire, c'est peut-être Sergueï, trafiquant d'armes et lui aussi client séquestré du Love Hotel.

Voici un polar qu'il faut embarquer dans votre sac de voyage. Benoît Philippon reste dans la même veine que ses précédents romans, cabossé, Mamie Luger ou Joueuse, à savoir ce mélange de folie loufoque , voire drolatique à des situations extrêmes dramatiques, voire mortifères. Et c'est là toute la singularité de son style qui nous fait sourire, voire même rire après nous avoir horrifié quelques lignes avant. Tout cela est servi par une galerie de personnages croquignolesques, attachants, uniques. Même Boudu et sa référence cinématographique trouve magnifiquement sa place dans ce huis clos qui n'oublie pas d'interroger sur la capacité de passer de la normalité à la déraison pour chacun d'entre nous dès lors que cela concerne sa descendance. Petiote est un polar fou brillamment réussi, qui ferait sûrement un film incroyable si la réalisation était au diapason de la folie créative de l'auteur. Avis aux amatrices et amateurs...

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Lorsque la JAF lui enlève la garde de sa fille, Gus pète un câble. Plutôt que de faire appel du jugement, il va prendre en otage toutes les personnes présentes dans l'hôtel miteux où il vit. Ce qu'il veut négocier : qu'un Boeing l'emmène au Venezuela avec sa fille.

Gus est vraiment un loser. En fait, il est juste très con et a le don de prendre les mauvaises décisions.
Il a été un mauvais père toute sa vie, absent et désinvesti de l'éducation d'Émilie. Sa seule priorité était de monter une bonne affaire, quitte à mettre sa famille en difficulté à force de cumuler les échecs.

La galerie d'orages est totalement hors norme.
Déjà Émilie, sa fille, retenue contre son gré.
Cerise, une prostituée, qui devient son bras droit armé.
George, le propriétaire de l'hôtel, qui a le coeur sur la main. Cet homme est un ange.
Boudu, l'homme a tout faire est un ancien SDF au vocabulaire fleuri et cinématographique.
Fatou, migrante enceinte et qui a traversé tellement d'horreurs qu'elle a appris à se défendre.
Gwen et Dany, un couple adultère qui a tout à perdre s'il est découvert.
Hubert, un livreur Uber jamaïcain totalement stone.
Sergueï, un marchant d'arme en pleine opération pour la mafia.
Déjà que l'idée de départ est foireuse, avec des otages pareils, Gus n'est pas au bout de ses peines.
Des situations et des répliques qui font souvent rire.

Bien que l'histoire soit totalement loufoque, Benoît Philippon nous dresse ici des portraits terriblement humains, profonds et émouvants. Chacun des personnages a une histoire, un vrai fond, une densité.
Ils arrivent à (presque) tous être attachants. Gus le premier, qui cumule les impairs par maladresse et bêtise. Même la capitaine de police Mia Balcerzak arrive à voir que cet homme n'a pas un fond méchant malgré cet acte déraisonné.
Soit dis en passant : Geoffroy, le mari de Mia est juste extraordinaire !

L'écriture aussi est belle. Certains passages sont rythmés comme une musique, avec des sons qui s'accordent et se répondent, des mots qui rebondissent, des expressions qui s'imagent.
La recette entre belle plume, humour, profondeur et émotion est savamment dosée. La lecture coule de source, ondoie au fil des styles, s'accélère et ralenti suivant les situations.
J'ai vraiment aimé ce roman qui apporte sensibilité, sourire, rire et plaisir.

#mettezçasurmonardoise
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Avec Petiote, sa dernière sortie, Benoît Philippon nous confirme son style profondément humain et empathique.
Même si, je dois vous l'avouer, le héros m'a parfois hérissé les poils par sa maladresse et sa naïveté, je l'ai un peu aimé.
L'écriture est toujours aussi bonne.
Un excellent moment de lecture.
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Gus, un raté de première classe, vient de perdre la garde de sa fille Emilie, 14 ans. Par "amour" il décide de prendre en otage l'hôtel miséreux où il habite, afin de réclamer un bon pactole et de filer au Venezuela avec Emilie. Evidemment, un plan aussi foireux ne peux que partir en cacahouète.

Pourquoi le Venezuela ? Allez savoir ! Si c'était ça le seul truc qui m'a laissée perplexe. Autant vous dire, je n'ai pas aimé. Néanmoins, j'ai beaucoup aimé Mamie Luger et j'ai envie de découvrir Cabossé et Joueuse. Mais celui-ci m'a déçu. J'ai trouvé trop excessif, voire grotesque. Les personnages sont trop caricaturaux, les situations trop rocambolesques (à la Tex Avery... normal Gus s'inspire de Droopy), le narrateur force un peu trop l'attachement aux personnages. le tout a fini pour m'a agacer. Par exemple, j'aurais pu m'attacher à Gus, si le narrateur n'arrêtait pas de faire du forcing "il est con, mais il est gentil", "il le fait par amour", "il est noble", etc.

Le style est marrant, bien à Philippon, mais j'ai trouvé le rythme et les trouvailles stylistiques un peu excessives au début. Et puis, les 100 dernières pages, c'est la dégringolade, ça devient mou, on ne trouve plus la poésie du camionneur.

Et pourtant, le tout ferait un bon film  ! Paradoxe. C'est peut-être cela qui a rendu ma lecture laborieuse. Je lisais un scénario. Je verrais bien Albert Dupontel derrière et devant la caméra, et il ferait un truc génial. Or, un film dure deux heures max, tandis que moi, je n'arrive pas à lire un livre en 2 heures. du coup, je trouvais ces situations un peu trop longues et redondantes par moments, Je n'ai jamais supporté plus de 5 minutes les dessins animés de Tex Avery, et ce roman s'en inspire beaucoup.

Côté personnages, que des clichés. Des gentils très gentils et des méchants très méchants. En revanche, sur une note positive, j'aime comment Philippon présente les femmes : fortes, loyales. Elles assurent ! J'ai beaucoup aimé le personnage de Cerise, la prostituée (forte, noble, malgré son vécu). J'ai trouvé que c'était le personnage le plus réussi dans ce micmac. J'ai aussi aimé George l'hôtelier et son adjoint Boudu, tous deux empreints de sagesse, cinéphiles et avec un bon coeur. Mais comme le narrateur tire un peu trop la couverture sur Gus, ces personnages n'ont pas réussi à sauver le tout.

Bien sûr, ceci n'est que mon avis et je vous invite à vous faire le vôtre. Personnellement, cela ne m'empêchera pas de découvrir Cabossée ni Joueuse, j'espère que ces romans me laisseront une meilleure impression.
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Oulala je n'aurai pas du lire les critiques des autres babéliotes.
Je nage complètement à contre-courant sur ce coup-là. Ou alors il faut que je fasse un petit break coté roman noir.
Petiote n'est pas exactement un roman noir, ni même un thriller ou un polar. C'est du Benoit Philippon mais en beaucoup moins bien.
J'adore ce qu'il fait: son style Audiard/San Antonio, sa générosité , son humanité . Benoit est définitivement du coté des losers, des prostitué(e)s, des migrant(e)s, des sans-abris. Discuter avec lui est un vrai bonheur. Bref j'adore vraiment ce mec.
Mais pour Petiote, là j'ai vraiment eu du mal.
Avec l'aide de Boudu ( sauvé des eaux) et d'autres tontons (et tatas) flingueurs (flingueuses) , Gus va tout faire pour récupérer la garde de sa fille, Emilie. Une vraie/ fausse prise d'otages va dégénérer (bien sur )et nous entrainer dans un énorme tohu bohu picaresque et sanguinolent .
Après on rentre dans la farce et on se dit que l'auteur a du bien se marrer en écrivant tout ça ou on reste un poil en dehors et ça ne fonctionne plus.
Trop de truculence tue la truculence.
Les personnages sont des caricatures de caricatures : pute au grand coeur, tenancier costaud et généreux , serbes abjectes, négociatrice azimutée, Hubert de chez Uber, mari cocu sadique etc...
C'est un feu d'artifice grand-guignolesque sans queue ( enfin il y en a bien quelques unes...) ni tête ( ou alors très très amochée ).
Mais voilà je suis sur que beaucoup de lecteurs y trouveront leur compte , il suffit de rentrer dans la danse, ce que je n'ai pas réussi à faire.
J'aime l'amoralité éthique de Benoit Philippon mais rendez-moi Mamie Luger, une vraie justicière en somme.
Allez je vais lire un truc sérieux de chez sérieux pour me remettre en jambe.
Du Frégni par exemple !!!!!
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Gus a enchaîné les mauvaises décisions, il subit sa vie mais quand la garde de sa petiote est en jeu alors il va enfin agir sur un coup de tête, aidé de Cerise jeune prostitué. Dans le Love hôtel où il a posé ses valises par dépit, il va avoir quelques heures pour prouver à sa fille et au monde qu'il est digne d'être son père même si tout ne va pas se passer aussi simplement qu'espéré ! Pour gérer ce drame, Gus va avoir à faire à Mia négociatrice de la police mais avant tout mère de famille qui aura à coeur d'éviter l'hécatombe 

Le Love Hôtel est un peu l'arche de Noé pour ceux qui se retrouvent seuls. Un roman très visuel, des personnages hauts en couleur qui permettent à l'auteur d'aborder de nombreux sujets de société. En effet Gus est au coeur de cette intrigue mais elle manquerait de substance sans tous les personnages secondaires qui apportent un éclairage sur notre actualité.  Des rebondissements rocambolesques, un final de feu, une nouvelle fois tous les ingrédients sont réunis pour vous embarquer dans cet hôtel un brin minable mais auprès d'hommes et femmes cabossés par la vie et malgré des décisions parfois discutables c'est plein d'humanité.

Telle une satire sociale Petiote nous rappelle les maux de notre société et ses contradictions. Un roman fort en émotions qui vous fera passer du rire aux larmes, comme à chaque fois l'auteur m'a embarqué dans son univers. Benoit Philippon a vraiment un style qui lui est propre c'est sarcastique à souhait , jubilatoire, un coup de coeur! !
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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