Dans «
Legatio ad Caium », Philon analyse des raisons de l'échec de l'ambassade de Juifs alexandrins auprès de Caius (Caligula) suite aux émeutes anti-juives d'Alexandrie en 38 de notre ère. Une démarche qui tournera au dialogue de sourds entre un empereur hautain et méprisant, qui affirme sa nature divine, et des Juifs qui ne peuvent la reconnaître, sauf à renoncer à leur foi, et qui vont essayer de lui faire entendre raison en s'appuyant sur la conduite de ses prédécesseurs.
C'est un texte dense dans lequel Philon fait plus oeuvre d'historien que de philosophe ou d'exégète. Un texte incomplet – des fragments ont-ils été perdus ou Philon a-t-il considéré que la mort de Caius mettait fin à l'histoire qu'ile raconte ? – mais qui apporte un témoignage direct sur des événements dramatiques.