Je crois que vous n'avez pas raté grand chose. Su Dongpo c'est une pointure, ça ne fait aucun doute, mais traduit en français (et Pimpaneau est aussi une pointure), à partir de textes en chinois classique, cela ne peut être qu'un calvaire.
J'ai fait les études de chinois qui permettent d'imaginer vaguement les écrits originaux, et aussi tous les cours de civilisation qui font que les notes de bas de page de tout ce qui s'est passé historiquement à chaque anecdote est sensé m'être familier, ou un petit rappel chronologique. La conclusion est la même. Poésie et essais sont complètement hermétiques, tarabiscotés, illustrant une pensée chinoise avec un cogito qui va pas dans le même sens que nous, si bien que les phrases alambiquées et élégantes en français passent quand même pour du charabia, je dirai presque que c'est intraduisible joliment.
Je n'ai pas spécialement accroché sur la "critique" des arts, et les textes sur des personnages historiques n'est même pas entré dans mon cerveau. Pour se faire une idée; essayez de lire ce livre avec des gens qui parlent à côté de vous, vous plongé dans histoire politique et culturelle de l'an 1000 avec philosophie orientale, c'est 20 minutes, 4 pages, aucune info retenue.
Le plus accessible et au final le plus intéressant dans ce recueil de textes, ce sont ces dissertations politiques, et examens mandarinaux, sur des thèmes comme la féodalité, les châtiments et les récompenses, la loi, et mon préféré: la corruption. C'est partout pareil, mais toujours reconnu en Chine, la corruption on ne s'en lasse jamais. "Rien ne se perd, tout se..." Ah Non madame, on a juste copié-collé en 2015!
Commenter  J’apprécie         10
Il n'y a que les livres pour convenir aux sens et avoir une utilité, pour ne pas s'abîmer quand on les utilise, ne pas s'épuiser quand on y puise, où les sages et les incapables obtiennent quelque chose, chacun en fonction de ses talents, où les êtres bons et intelligents trouvent quelque chose, chacun suivant ses dons, où quelles que soient les différences de talent et de don, chacun retire un gain quand il y a recours.
[...] D'un mot, je voudrais donc faire savoir, à ceux qui viendront ensuite, les difficultés qu'avaient autrefois les hommes de bien pour lire, et faire regretter que les lettrés aujourd'hui aient des livres mais ne les lisent pas.
Su Dongpo (1036-1101)
(P143)
Commenter  J’apprécie         50
Il a su admirablement tirer parti de ses échecs apparents pour élaborer un art de vivre sur lequel il s'est expliqué dans des poèmes , des essais , des lettres. Il eut d'autant plus de mérite à acquérir cette sagesse qu'il a su la trouver dans des malheurs qui lui tombèrent dessus et non par une recherche délibérée.
Souvent des ivrognes me bousculent et m'insultent, et je me réjouis toujours de passer peu à peu incognito. D'habitude, personne ne m'écrit et quand, par hasard, je reçois une lettre, je n'y réponds même pas. J'ai la chance d'avoir coupé presque toute relation avec le monde. Or voici que vous vous remettez à faire mon éloge, mais ce n'est pas du tout ce que je souhaite.
Il n'y a que les livres pour convenir aux sens et avoir une utilité, pour ne pas s'abîmer quand on les utilise, ne pas s'épuiser quand on y puise, où les sages et les incapables obtiennent quelque chose, chacun en fonction de ses talents, où les êtres bons et intelligents trouvent quelque chose, chacun suivant ses dons, où quelles que soient les différences de talent et de don, chacun retire un gain quand il y a recours.
En peinture, je considère que les hommes, les animaux, les bâtiments, les objets utilitaires ont tous une forme permanente, alors que les montagnes, les pierres, les bambous, les arbres, l'eau, les vagues, la fumée n'ont pas de formes constantes, mais une nature intérieure permanente.
La pensée de Xun Kuang (qui a voulu innover par rapport à Confucius, en élaborant des idées originales et abstruses pour faire montre de son intelligence), conclut Su Dongpo, est faite pour étonner les imbéciles et plaire à ceux qui visent leurs intérêts.
(P16)