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Captain America : Steve Rogers tome 3 sur 4
EAN : 9782809476002
136 pages
Panini France (09/01/2019)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Le plus grand des héros, le leader des Avengers est un agent de l'Hydra ! Captain America prépare son assaut sans être inquiété, qui se méfierait du héros Steve Rogers ? Découvrez le prologue de Secret Empire dans les épisodes 12 à 16 de Captain America : Steve Rogers.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Captain America : Steve Rogers T02 (épisodes 7 à 11) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 12 à 16 et Civil War: The Oath, initialement parus en 2017, tous écrits par Nick Spencer.

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- Civil War: The Oath (dessins, encrage et couleurs de Rod Reis, avec l'aide de Phil Noto, Raffaele Ienco, Szymon Kudranski, Dono Sánchez-Almara) - Captain America (Steve Roger) est maintenant le directeur du SHIELD, et il fait son entrée sur l'Helicarrier Iliad, un agent l'accompagnant pour le guider, très fier de sa mission, et très respectueux, presqu'obséquieux. Steve Rogers va se recueillir devant le corps inconscient de Tony Stark, encore dans son armure d'Iron Man. Il se lance dans un long soliloque pour exposer son point de vue et faire le point sur l'état d'avancement de ses machinations.

Cet épisode fait suite à Civil War II (2016) de Brian Michael Bendis & David Marquez, qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu. Il reprend l'habitude prise à l'issue de Civil War (2006) de Mark Millar & Steve McNiven, d'avoir une discussion entre 2 personnages ou plus pour rendre explicites leurs convictions. Il revient à Rod Reis de dessiner la majorité de l'épisode, ce qui constitue un défi complexe car il s'agit essentiellement d'un long soliloque. Il avait déjà illustré C.O.W.L. et Hadrian's wall de Kyle Higgins & Alec Siegel, dans lequel le lecteur pouvait observer une influence encore importante de Bill Sienkiewicz. Ici, au bout de quelques pages, le lecteur se rend compte qu'il a oublié la particularité de la narration sous forme de soliloque car Nick Spencer fait en sorte que Steve Rogers évoque des événements qui sont représentés et insère l'évolution de la place de Captain America au sein de la défense nationale, et Reis sait montrer les émotions qui animent Rogers, ainsi que varier l'ambiance par des éclairages différents, et des mouvements de têtes accompagnant les phases successives du discours. Alors qu'il y a régulièrement un face à face idéologique entre Captain America et Iron Man à l'occasion des crossovers Marvel, le scénariste sait trouver des nuances qui n'avaient pas encore été exprimées, rendant l'exposé très intéressant.

Nick Spencer reprend l'idée que Tony Stark est avant tout un individualiste qui fait avancer la société en partageant ses inventions, une sorte de locomotive qui entraîne la communauté à sa suite, alors que Steve Rogers a d'abord l'intérêt commun à l'esprit et construit avec les autres. La dialectique est rendue plus intéressante par le fait que le lecteur sait que le point de vue de Steve Rogers est biaisé par la modification de son passé. Pour autant, le scénariste ne le transforme pas en un dangereux fanatique, il conserve une logique rationnelle et des arguments réalistes. le lecteur se retrouve pris dans le jeu qui consiste à détecter quelles phrases constituent une exagération qui n'est pas justifiable. Il se retrouve partie prenante pour réfléchir à quels moments le discours de Steve Rogers dénature la réalité de ses actes et devient inacceptable. 5 étoiles pour un exercice de style ambitieux, parfaitement réussi.

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- Épisodes 12 à 16 (dessinateurs : Javier Pina & Andres Guinaldo avec Scott Hanna pour l'épisode 12, Rod Stein & Ted Brandt pour le 13, Jesús Saiz pour le 14, Javier Pina & Andres Guinaldo pour le 15, Kevin Libranda, Yildiray Cinar & Jon Malin pour le 16) - Dans le passé, Captain America (Steve Rogers) et Bucky avancent sur un champ de bataille de la seconde guerre mondiale, prise de vue diffusée dans les actualités avant le film dans les salles de cinéma. Au temps présent, le docteur Erik Selvig travaille à rassembler les éclats du cube cosmique qui a été Kobik. Captain America entre dans son laboratoire, accompagné d'Helmut Zemo. Ils demandent aux 2 de collaborer, malgré le lourd passif qui existe entre eux. Dans le pays de Bagdalia (pays européen fictif, dirigé par une coalition de criminels et offrant l'asile aux supercriminels), Maria Hill (en fuite) a accepté de rencontrer Taskmaster et Black Ant (Eric O'Grady). Ils détiennent un enregistrement prouvant que Steve Rogers est un traître et veulent le vendre à Hill, contre la promesse de futurs contrats d'armement bien juteux avec le SHIELD.

Dans le passé, Captain America et Bucky pénètrent dans la forteresse où se terre le Baron Zemo (Heinrich Zemo, le père d'Helmut). Dans le présent, madame Hydra (Elisa Sinclair) prend contact avec Taskmaster et Black Ant. Puis elle commence à assembler un nouveau Haut Conseil de l'Hydra. Toujours dans le présent, Helmut Zemo rend visite à un père de famille bien tranquille dans son pavillon de banlieue : Bob Hoffsetter (Marcus Daniels, Blackout).

Inutile de commencer la lecture de cette série par ce tome, c'est peine perdue. En 2015, Nick Spencer a commencé à écrire la série Captain America: Sam Wilson dans laquelle Sam Wilson avait succédé à Steve Rogers, momentanément incapable d'assumer le rôle de Captain America. Un an plus en tard en 2016, le lecteur avait vu apparaître une nouvelle série consacrée à Captain America, dans laquelle Steve Rogers réendossait son costume de superhéros, tout en cautionnant le fait que Sam Wilson continue d'utiliser le même nom de superhéros. Il avait fallu quelques numéros pour que le lecteur comprenne que celle consacrée à Sam Wilson servait à confronter le personnage aux préjugés des citoyens américains, et que celle consacrée à Steve Rogers servait en fait de prélude à Secret Empire, le crossover Marvel de 2017 écrit par le même scénariste. de ce point de vue, le présent tome n'a de sens qu'en tant que prélude à Secret Empire. le scénariste utilise la série à la fois pour montrer l'évolution de Captain America comme agent triple et la manière dont il prépare le terrain pour sa prise de pouvoir, et comme outil de rétrocontinuité pour montrer comment il a opéré en tant qu'agent double, puis triple.

Sous réserve de comprendre l'enjeu de cette série, ces épisodes constituent un voyage incroyable pour le lecteur. Pour commencer, Nick Spencer raconte une histoire de superhéros en bonne et due forme, avec des pouvoirs spectaculaires, des combats physiques, des personnages hauts en couleurs. Les dessinateurs disposent tous d'un niveau de compétence suffisant pour que chaque personnage s'identifie aisément, malgré leur nombre grandissant, pour qu'ils adoptent des postures qui en imposent (les postures assurées et pleines d'emphase de Baron Zemo, irrésistibles), et que les affrontements soient spectaculaires. Ensuite, il poursuit son récit d'Histoire alternative au sein de l'univers partagé Marvel, dans laquelle Captain America joue un triple jeu. Il arrive à réaliser ce tour de passe-passe, sans perdre son lecteur, en se tenant à l'écart des figures de style nécessitant de prendre des notes pour savoir qui savoir quoi sur qui à quel moment. Comme dans les tomes précédents, les scènes du passé illustrées par Jesus Saiz sont magnifiques, avec un jeu de couleurs mettant en oeuvre des contrastes entre le gris du passé et le rouge de l'Hydra montante. Impossible de résister à la fibre de séduction maternelle et vénéneuse d'Elisa Sinclair, presqu'incestueuse.

Évidemment, le lecteur familier des principales phases de l'histoire de Captain America, est plus en mesure d'apprécier la manière dont le scénariste les pervertit de l'intérieur, avec des motivations nouvelles pour Steve Rogers, totalement acquis à la cause de l'Hydra. le lecteur très immergé dans l'univers partagé Marvel soupire d'aise en découvrant une utilisation intelligente des membres du Haut Conseil d'Hydra, tel que ce dernier avait été dévoilé dans la série Secret Warriors de Jonathan Hickman. Les autres lecteurs observent de nouveaux personnages hauts en couleurs, avec des apparences singulières. de même, le lecteur qui a suivi Secret Avengers de Rick Remender voit réapparaître la version dévoyée d'Eric O'Grady (Black Ant), au comportement de couard immature avec grand plaisir.

Il est aussi possible d'apprécier cette lecture à un autre niveau, celui des métacommentaires. À plusieurs reprises, Captain America (Steve Rogers) est amené à intervenir en public, et à exposer ses valeurs. Il fait la remarque que le peuple en a assez de ces superhéros qui se battent entre eux, mettant en danger les civils, sans les protéger de quoi que ce soit, provoquant plus de destructions que les supercriminels. le lecteur peut y voir une critique (un peu facile) de la tendance de l'éditeur Marvel à créer des événements factices au cours desquels les superhéros se battent entre eux, comme pendant Civil War II (au hasard). Il peut aussi réprimer une grimace en voyant que Maria Hill bénéficie d'une forme de sursis (en ayant pris la fuite) et qu'elle travaille activement à se racheter. le scénariste semble préparer une rédemption un peu facile, cautionnant un pardon qui l'exonère des conséquences de ses actes. Mais il peut aussi regarder la situation sous un autre angle, et constater que dans cette série il ne reste plus des superhéros purs, ou de supercriminels complètement condamnables.

La corruption de Captain America semble avoir supprimé les frontières un peu confortables d'une dichotomie basique entre le bien et le mal, ne laissant plus que des êtres humains dont la valeur des actions est fonction de leurs intentions, mais aussi du contexte dans lequel elles se déroulent. En allant encore un peu plus loin, le lecteur observe également qu'aucun groupe n'est entièrement soudé, et que dans chacun plusieurs individus font passer leur intérêt personnel avant les objectifs du groupe. Pire encore, la corruption morale de Captain America remet en cause le caractère absolu des valeurs de tous, contraignant les personnages à évoluer dans un monde complexe et relatif. Finalement sous des dehors de récit de superhéros avec des costumes bariolés et des pouvoirs extraordinaires avec une intrigue référentielle, Nick Spencer réussit à s'élever au-dessus des limitations du genre, avec un récit d'espionnage et d'anticipation bien construit, et une vision postmoderne du monde.

Avant de se lancer dans ce tome, le lecteur sait qu'il n'a de valeur que comme pierre de fondation au crossover Secret Empire. À la fin du tome, il a pu apprécier le savoir-faire du scénariste en termes de suspense, d'utilisations des conventions de genre superhéros et espionnage, de références internes à l'univers partagé Marvel, mais aussi comme une projection de ces héros oeuvrant pour le bien, dans un monde plus complexe, les privant de leurs repères. du fait de délais de production contraints, ces épisodes voient se succéder un nombre important de dessinateurs, mais la cohérence du récit et le fait qu'ils oeuvrent dans un registre similaire évitent une impression de patchwork. 5 étoiles pour des épisodes très personnels, en dépit du fait qu'il s'agit du prologue d'un événement à l'échelle de l'univers partagé Marvel.
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critiques presse (1)
Sceneario
11 mars 2019
Le scénario de Nick Spencer est prenant de bout en bout. Il s'affirme avec ce titre (et celui consacré à Sam Wilson) comme l'un des maîtres d'œuvre de l'univers Marvel, à suivre sans hésiter [...] Une bonne lecture, qui nous propose une autre vision de Captain America et nous apporte quelques bonnes sensations.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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