Du grand
Arthur de Pins que ce deuxième tome de Zombillénium !
Au milieu des morts-vivants, vampires, sorcières et autres lycanthropes, il se permet d'étudier les « Ressources humaines » aussi naturellement que s'il s'agissait de l'entreprise familiale de la supérette au coin de la rue.
Pour notre plus grand plaisir de simples mortels, le rapport entre le monde crépusculaire de la fête foraine et le monde des gens vraiment vivants s'intensifie. Et cela donne des gags bien plus croustillants encore ! D'autant qu'
Arthur de Pins tente d'utiliser le plus grand nombre possible de genres d'humour : du comique de situation au quiproquo en passant par l'humour bien noir, par les disputes quotidiennes entre différentes créatures et par les soucis très matériels qu'un squelette peut ressentir quand son intégrité physique est menacée…
La trame narrative principale va également plus loin dans l'extrême, puisqu'elle arrive à allier le grandiose du monde démonique à l'aspect simplissime de l'adoption et de la pauvreté. On a beau sentir le mot de la fin à l'avance, on se prend au jeu avec une facilité déconcertante et c'est cette facilité d'engagement dans une histoire toute simple mais rondement menée, qui me fait dire qu'
Arthur de Pins est certainement très doué. Mention spéciale, cerise sur la baguette magique, aux coupures de journaux relatant les événements de ce tome, c'est vraiment de l'humour croustillant ! Tout comme l'est son interprétation libre du Ghost Rider !...
Pour autant, il y a pas mal de défauts facilement décelables dans cette bande dessinée. le plus gros pour moi : le fait de ne pas utiliser (du tout, du tout !) le cliffhanger de fin du précédent tome… ça sent la série prévue sur le long terme, ce qui n'est pas un mal non plus, c'est certain, mais ça m'a un peu déstabilisé au départ tout de même. de plus, certaines planches peuvent parfois laisser à désirer, mais bon c'est assez secondaire vu comment l'ensemble est parfaitement construit et lisible dans bien des sens et des contresens…
Un très bon deuxième tome donc, qui vaut son pesant de cacahuètes à manger dans le train fantôme, mais qui, pour autant, nous laisse beaucoup moins de ficelles pour envisager l'épisode suivant.