Un couple, les Quénemarch avec accent, disparaît de son appartement. Profitant de cette absence, les Quenemarch sans accent (on s'amusera du très théâtral jeu des différentes prononciations), voisins «du dessous», vont occuper les lieux et se saisir de différents biens, notamment une emblématique petite toile, mais «nous n'avons rien pris à qui que ce soit : nous avons emprunté. − À long terme !»
Pourtant, à la stupéfaction des Quenemarch, les Quénemarch reviennent de leur « grand voyage » en Maraboulie, croyant nuit et jour entendre des chiens aboyer, faisant état des «cris des enfants qui couraient pour échapper aux chiens».
Toujours, la fable élargit, universalise le propos. Celle de
Jacques-François Piquet, aux accents burlesques et inquiétants, ne parle pas d'autres choses, bien sûr sans les nommer, que d'usurpation, de fanatisme, d'oubli et de répétition de l'Histoire, avec leurs lots de dissimulations, de manipulations, de dénonciations et de racisme, avec encore le retournement des victimes en coupables, et inversement… On attend maintenant une comédienne et un comédien (voire deux couples de comédiens, autre configuration possible), pour faire vivre ce texte sur scène.