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4,22

sur 630 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est bien dommage qu'en français " sublime " ne rime avec Pouchkine car ç'eût été justice, pour un flamboyant tel, qu'un mot tel que " sublime " rimât avec son patronyme. le français est mal fait et c'est une méchante langue, car l'on perd en le parlant les trésors uniques et la mélodie douce du Russe-Chantant.
Le Russe-Chantant est un très timide enfant, qui ne se montre que fort rarement. Si vous regardez clair, si vous écoutez bien, au creux du calamus noirci d'encre de spleen la plume qui servit jadis à Pouchkine pour brosser son Onéguine, vous croiserez son petit regard espiègle, sa musique et sa voix. N'allez surtout point quêter ailleurs — Malheureux ! — vous seriez horriblement déçus.
Quel drôle de truc, franchement, que cet Eugène Onéguine ! Un roman, oui, mais un roman en vers, ce qui est déjà plus rare, et qui plus est rythmé uniformément de strophes de 14 vers, comme autant de poèmes soudés les uns aux autres (pas tout à fait exact puisque certaines strophes se poursuivent sur la suivante, mais dans l'ensemble, c'est à peu près cela).
Chaque strophe onéguienne est composée de trois quatrains (le premier en rimes croisées, le second en rimes plates et le troisième en rimes embrassées), lesquels 12 vers sont flanqués de deux derniers vers en rimes plates qui viennent clôturer la strophe.
Il y a donc une rythmique et une musique forte et incomparable dans cet étonnant roman et je tiens à signaler dès à présent la gageure (pour ne pas dire l'hérésie folle et vaine) que d'essayer de le traduire comme tel en français.
Personnellement, avant de me lancer dans cette lecture, j'ai comparé la traduction rimée d'André Markowicz chez Babel et la traduction non rimée de Jean-Louis Backès pour Folio. Ma préférence est allée, et de loin, à cette dernière, car il a compris qu'il n'arriverait jamais à tout retranscrire de l'écriture de Pouchkine et a donc fait un choix, que je juge judicieux.
Il a laissé tomber les rimes et les nombres de pieds, par contre, il a choisi de conserver le rythme et la fluidité du verbe. le résultat est vraiment remarquable, car à plein de moments, j'avais l'impression de lire de la poésie, de la belle et vraie poésie, sans la moindre rime ni le plus petit respect de la quantité syllabique.
Chapeau bas, donc, pour Jean-Louis Backès avec cette belle traduction très osée.
Vous dire que l'ensemble de l'oeuvre me laisse rêveuse serait mentir, j'ai surtout goûté l'esprit espiègle de l'auteur et sa flamboyance stylistique, son romantisme pur jus première pression à froid, directement inspirée de Byron.
Eugène Onéguine, c'est l'histoire d'une rencontre. C'est l'histoire d'un avortement amoureux. C'est l'histoire d'une erreur de timing qui rend chacun malheureux.
Eugène est un dandy russe, viveur mais déjà blasé, des choses comme des gens, des amours également. Fuyant l'univers mondain, il se réfugie à la campagne, tâcher de redonner quelque sens à sa vie.
Tatiana, elle, est jeune, intacte, non encore abîmée dans ses rêves et dans sa vie, prête à croire et à s'enflammer.
Onéguine est celui qu'elle attend, au creux de ses rêves. Mais elle, est-elle celle qu'Onéguine espère ?
Olga, la soeur de Tatiana en pince pour Lenski, l'ami d'Onéguine.
Deux amours, un orgueil offensé, en faut-il davantage pour convoquer un duel ? le reste, je vous le laisse à découvrir.
C'est surprenant de savoir, après coup, combien le duel dépeint dans Eugène Onéguine annonce la fin réelle d'Alexandre Pouchkine, mort lui aussi dans un duel, par un froid hiver...
Adieu Pouchkine, adieu l'ami...
Onéguine
Tatiana
Tatiana
Onéguine
À défaut du reste, au moins les rimes se seront-elles embrassées... dans ce bel ouvrage en vers, qui vaut plus, probablement, pour sa facture que pour son intrigue, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ce chef-d'oeuvre d'Alexandre Pouchkine mérite toute notre considération. Ce roman en vers est d'une beauté admirable et la plume de cet auteur est vraiment d'une finesse exceptionnelle.
Voici le portrait d'un jeune homme, Eugène Onéguine, le héros de ce livre, parfaitement singulier, qui s'ennuie de la société russe et vit cloîtré dans son manoir, las des femmes et des amis, recherchant la paix essentiellement dans ses livres. C'est également l'histoire d'une rencontre, celle de Onéguine avec Vladimir Lenski, un poète de dix-huit ans, qui le surprendra par sa joie de vivre et ses espérances concernant son futur. Pouchkine oppose ces deux caractères : l'un, misanthrope et l'autre, assoiffé de société et d'amour. Malheureusement, cette amitié conduira Lenski à la plus fatale des possibilités...
Enfin, c'est une histoire de femmes : tout d'abord, Olga, la fiancée de Vladimir, d'une grande beauté, mais infidèle et qui oublie bien vite Vladimir ; et bien évidemment, Tatiana, celle qui tombera sous le charme d'Eugène, une femme touchante, fidèle et sincère, qui séduit avec facilité le lecteur.
Nous suivons donc l'histoire d'amour qui unit Tatiana à Eugène mais qui hélas, ne pourra point aboutir à une fin heureuse.
Ces quatres personnages, chacun à sa façon, écrit l'histoire d'Eugène Onéguine, et de Pouchkine lui-même.

Mais quel bonheur de lire ces vers, de les sévourer délicatement ou passionnément selon le moment de l'histoire, bref, de dévorer cette magique tragédie !
Tout simplement sublime.

A lire absolument !!
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Ce livre est incontestablement un chef d'oeuvre de la littérature. Une oeuvre tantôt en vers tantôt en prose d'une virtuosité et d'une puissance magistrale.

Pouchkine nous a laissé avec son Eugène Onéguine des vers sublimes sur la jeunesse et ses vanités, le temps qui passe, le destin, la création, la nature sauvage de Russie et l'effervescence des grandes villes russes du XIXème siècle.

C'est bien plus qu'une histoire d'amour et une oeuvre atypique par sa forme (un roman-poème !) .

Que dire de plus ? Utiliser trop de mots pour en parler est déjà une insulte à l'auteur.
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Même si je suis loin de partager l'enthousiasme de beaucoup de lecteurs, j'ai eu plaisir à découvrir ce texte et par la même occasion à faire la connaissance d'Alexandre Pouchkine.
N'ayant pas l'habitude de la poésie, ni de romans en vers, j'ai eu besoin d'un temps d'adaptation.
J'ai peu à peu apprivoisé cette belle écriture pour me plonger dans cette histoire d'amour à contre-temps.
Tatiana aime Oneguine, alors qu'il ne l'aime pas.
Oneguine aime Tatiana alors qu'elle n'est plus libre de l'aimer.
Le narrateur, par ces remarques ironiques sur les sentiments des personnages apporte à l'histoire une note de légèreté bienvenue dans une histoire qui est par ailleurs assez sinistre.

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Deux soeurs, la merveilleuse Olga convoitée par Lenski et Tatiana la taiseuse secrètement amoureuse de l'ami de Lenski, Onéguine. Un duel et quelques intermèdes plus tard où Pouchkine s'amuse à taquiner sa Muse, c'est au tour d'Onéguine de flamber pour Tatiana devenue princesse au bras de son général.

C'est sa forme poétique (traduite de la versification russe) qui caractérise le livre vu que 'Eugène' n'est pas le prénom d'Onéguine mais le terme qui définit un 'Roman poème'.

J'y voyais un 'chant lyrique' que mon indigente culture ne me permet pas de comparer à des classiques tels Virgile ou Ovide. N'est-ce point là une belle opportunité pour combler cette lacune avec 'Les Métamorphoses' ou 'L'art d'aimer'?
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Evidemment, après avoir lu Songe à la douceur de Clémentine Beauvais, je ne pouvais pas ne pas lire l'original (ça c'était du prétexte pour aller en librairie), qui est lui aussi un roman en vers, très difficile à traduire en français, paraît-il (les tétramètres iambiques du russe n'ont pas du tout la même rythmique que le français) et qui est le chef-d'oeuvre d'Alexandre Pouchkine d'après la critique. C'est un roman qui laisse transparaître les idées libertaires de Pouchkine qui parle – comme en voix off – de son personnage principal sans que cela vienne perturber la lecture. J'ai trouvé celle-ci très fluide, alors que le format des strophes rimées pourrait laisser penser le contraire. Tatiana est la soeur aînée d'Olga, Eugène et Lenski sont ici aussi les deux faces du héros romantique mais Lenski est moins léger, la fin est très différente (Clémentine Beauvais s'est permis très subtilement de jouer avec cette fin dans la réécriture). C'est aussi le roman de la vie quotidienne russe au début du 19è siècle, à la ville et à la campagne. C'est aussi étonnant de lire comme une prémonition de sa propre mort dans le duel que Pouchkine met en scène entre les deux amis : lui-même mourra à l'âge de 38 ans, dans un duel contre l'amant de sa femme, Natalia Gontcharovna. Il paraît que l'auteur a beaucoup travaillé et fait évoluer la langue russe : presque deux siècles plus tard, la jeune Clémentine Beauvais suit ses traces en jouant elle aussi avec le langage dans sa réécriture. Une jolie boucle entre ces deux auteurs.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Voila pour moi un ouvrage bien deroutant,n'etant pas du tout habituee a lire des vers et de la poesie.Neanmoins,j'ai tente l'experience et je ne suis pas decue.Tout en lisant,une certaine musicalite s'est installee dans mon esprit et m'a permis de suivre le cours du recit avec facilite.Je dois dire que je suisdecue par la fin,elle s'arrete brusquement et me laisse sur ma fin,car mille et une histoires peuvent imaginees et j'aime que cela se termine sans pouvoir contredire l'auteur;j'ai besoin de cette structure
Enfin,belle experience
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Après la lecture d'"Eugène Onéguine", je comprends pourquoi Nicolas Gogol appréciait tant le style de Pouchkine. L'auteur des "Âmes mortes" s'inspirera en effet de ce merveilleux ton satirique et des nombreuses digressions d'un narrateur bien bavard, qui ne peut se retenir de commenter son récit, jouant ainsi avec son lecteur qui se demande, au bout du compte, si les événements mêmes du récit n'importent pas moins que la manière de les raconter.
Enfin, lire un roman en vers, même traduit, reste une belle expérience. On est trop habitué à l'immuable forme prosaïque du roman contemporain. La composition en strophes de quatorze octosyllabes change la perception du récit. L'attention du lecteur change, le rythme de la lecture s'adapte au rythme des vers, les sons et les couleurs y résonnent d'une autre manière.
Encore une bonne raison pour lire ou relire les Classiques.
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Comment critiquer Pouchkine déjà très célèbre de son vivant et devenu un véritable héros pour la Russie toute entière .Personnage fascinant , déroutant, aristocrate brillantissime mais fier de ses origines africaines, condamné, exilé , puis tué lors d'un duel sur fond de passion amoureuse.
On y pense beaucoup lors de la lecture d'Eugène Onéguine , oeuvre qu'il mit huit ans à terminer
Maintes fois remaniée, il s'agit d'une oeuvre beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît.
Faut il être russe pour comprendre l'"âme russe"?
Certaines références du texte peuvent paraître difficiles ou un peu surannées
S'ajoute le problème de la traduction? Comment traduire des vers en gardant l'esprit du texte?
Si vous aimez la beauté des livres et des textes, vous devez lire cette oeuvre majeure d'un auteur que beaucoup de ses compatriotes considérent comme le créateur de la grande littérature russe
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Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans Eugène Oneguine. A ma première tentative, je dois reconnaître que je ne suis pas parvenu à entrer dans ce roman en vers structuré en strophes, toutes de 14 pieds. J'ai du me résoudre à mettre de côté le livre. peut être que je n'étais pas dans le bon "mood" pour cette lecture après tout.
Après quelques mois, et des lectures estivales plus adaptées, j'ai repris le chef d'oeuvre et l'ai finalement dévoré très vite et avec aisance.
Le traducteur de l'édition de poche Folio a fait le choix de ne pas respecter le jeu de rimes qui ajoutait un niveau de complexité trop important afin de rester proche du sens et privilégier le rythme des strophes. C'est sans doute un choix judicieux. Et la préface m'a permis de prendre conscience de l'écart qu'il pouvait y avoir entre les diverses traductions. A ce titre l'exemple de la première strophe traduite par Aragon qui avait lui tenté de respecter la structuration du poème est très frappant (voir dans les citations). Sans doute que traduire Pouchkine est une chose impossible. Il faut nécessairement se résoudre à perdre quelque chose que l'auteur avait tissé pour imprimer une marque et donc se différencier, s'écarter de l'auteur original, le trahir un peu.
L'histoire d'Eugène Oneguine est simple et sans doute rebattue. L'amour entre Tatiana et Eugène qui s'étale sur deux périodes de leur vie et qui n'abouti pas. le duel fratricide entre le poète et le héros Byronien qui résonne étrangement, pour nous lecteurs qui connaissons le destin tragique et si proche de Pouchkine avec celui de son héro. Pouchkine étant ici à la fois Oneguine et le poète Lenski. Une ellipse temporelle qui sépare la jeunesse où les erreurs sont commises et l'âge de la maturité, de la résignation, des regrets et d'une forme d'abandon des illusions.
Il me semble que le chef d'oeuvre de Pouchkine tient surtout à la clarté de la langue et à la pureté de la forme qui donnent envie de savoir le russe pour goûter totalement le plaisir de la lecture de ce roman. de ce poème.
Août 2016
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