Mytho, Tome 2 : Deus ex machina

 Martial ne doit pas saigner du nez.
De fortes émotions sont à éviter et n'amènent rien de bon, lui a conseillé sa thérapeute.
Pourtant, tapis dans l'ombre de la labyrinthique usine désaffectée d'"Acropole", coupé de ses seuls alliés Loki et Quetzalcoalt, le rond Martial tout peureux qu'il croit être laisserait bien s'échapper l'avatar pour porter secours à la dame en détresse.
L'image ne plairait guère à Kali, ses deux autres bras lui en pousseraient du sentiment d'avoir bafoué l'avatar guerrier. Et pourtant, captive et retenue dans une cage, elle ne peut compter que sur la décision de Martial.
Va t-il libérer l'adrénaline, se métamorphoser et jouer le jeu du mystérieux Chronos?
: Martial ne porte pas forcément bien son nom. Il est bousculé et chahuté par des bandes de gamins, ce n'est pas un guerrier né.
Quoique certains tendent à le croire. L'auteure Rutile crée la surprise car ce qui est n'est pas et les repères sont inversés pour épicer l'histoire.
Les personnages jouant la carte du réconfort et de l'amitié le maintiennent dans son manque de confiance pour contenir un secret bien à l'intérieur de lui tandis que des gamins essayent de le recruter dans leur bande, incarnations divines du mal et de la destruction, tout en s'affirmant aux regards lecteurs comme des compagnons sympathiques, gauches et attachants. "Mytho" joue sur les mots et les légendes. Qui pourrait croire que Martial est capable de se métamorphoser sous le coup de la colère en (...non, pas en géant vert !), en guerrier grec extraordinaire. Oui, tout est confus. Athéna, déesse grecque de la guerre, des Arts et des sciences, n'est qu'une froide manipulatrice tandis que Kali déesse indienne de la destruction à quatre bras et Loki, prince nordique divin du mensonge sont ironiquement les nouveaux meilleurs potes d'aventures tant attendus.
Ce contexte posé crée une excellente intrigue pour la suite avec l'ambivalence de cette nouvelle amitié pourtant du départ inacceptable, n'oublions pas qu'ils viennent lui proposer d'embrasser leur destin à savoir "détruire le monde" purement et gentiment. le tome un annonçait clairement la couleur.
Les lecteurs l'auront compris au parcours des illustrations "frenchy manga" de Zimra et de la comique absurdité de la situation, Mytho donne dans le divertissement drôle, fun et décalé.
Le graphisme de Zimra n'est pas sans rappeler l'univers du populaire jeu vidéo décliné en manga et animé, Dofus. le rondouillard Martial et son avatar extraordinaire du dieu Arès lui-même devrait séduire et on ne vous raconte pas d'histoires. Monde moderne et éléments archaïques antiques de décors, emprunts de légendes cohabitent, une touche originale. Les auteurs rendent un bon clin d'oeil aux mythologies de toutes cultures et reprennent cette nature égoïste et égocentrique qui sèment la pagaille, font les légendes et devraient donc aussi nous en promettre pour la suite de la BD.