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Demain les barbares tome 2 sur 3
EAN : 9798666932377
381 pages
Auto édition (21/07/2020)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Tome 2 du roman Demain les barbares

2032, la France ruinée s’est effondrée depuis quatre années laissant le champ libre aux exactions des bandes barbares parmi lesquelles deux forces antagonistes émergent : le mouvement identitaire Renaissance & Partage et le Grand Califat islamique. Dans le chaos de la guerre civile, les civils et les combattants tentent chaque matin de parvenir au crépuscule en vie.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'étais donc un peu surpris — et surtout très méfiant — quand j'ai appris qu'un tome 2 de "Demain les barbares" venait de paraître (appelé curieusement « seconde saison » comme pour une série NetFlix ou HBO !). L'auteur n'essayait-il pas de surfer sur le succès du premier en nous fourguant la « sauce du lapin », comme ces mauvaises suites de films à succès genre les Bronzés 3 ou les Visiteurs en Amérique… ?

Très vite j'ai été rassuré. le roman est aussi long que le premier tome mais il évite certaines lourdeurs. Plus vif, plus haletant avec plusieurs niveaux de lecture. Les extraits de livres d'histoire jugent la guerre civile de 2028-2032 comme si celle-ci appartenait au passé. Les intellectuels du futur tentent d'apporter un éclairage sur ce qui s'est passé en France au moment du Grand effondrement.
Mais l'essentiel du roman reste basé sur l'action et je dois avouer que je l'ai dévoré en deux jours sans pouvoir le lâcher…

On y retrouve Alex, un ancien flic défroqué, mais surtout un survivant dont la tête est mise à prix. On y retrouve aussi Saïd : un djihadiste né à Grigny combattant dans les troupes du Califat. le roman s'apparente à une sorte de road-movie haletant entre les ténébreuses forêts de l'Artois, Douai, Lille et les immenses camps de réfugiés de Belgique. Un « voyage au bout de l'enfer » avec une histoire d'or disparu qui est en fait un prétexte pour parler de la situation du pays qui sombre dans la guerre civile.

J'ai trouvé que le personnage d'Alex était plus humain que dans mon souvenir, notamment en rencontrant une étrange muette qu'il va prendre sous sa protection. Comme pour le premier opus, l'auteur évite de tomber dans la caricature manichéenne avec les islamistes forcément méchants. A ce titre, le personnage de Saïd est particulièrement intéressant.

La fin, que je ne dévoilerai pas, me fait penser que l'histoire n'est pas finie… Bref, non seulement la « deuxième saison » n'est pas ratée, mais elle surpasse la première…
La question subsidiaire est : faudra-t-il attendre cinq ans de plus pour la troisième « saison » ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le village semblait sans vie. Après un moment, ils sortirent à découvert pour longer le lit d’une rivière à sec. L’odeur insistante qui flottait dans l’air devint progressivement insoutenable. À droite d’un petit tertre, il vit une ombre noire qui ondulait comme un fantôme.
Il dégaina le pistolet et s’avança seul. Le fantôme avait disparu. L’ombre était un nuage d’insectes qui se formait et se reformait constamment. Des milliers de mouches qui bourdonnaient autour de deux corps en état de décomposition avancée dont elles avaient fait leurs pouponnières. L’odeur riche et écœurante lui retournait l’estomac. Les ventres étaient noirs et enflés comme une chambre à air trop gonflée sur le point d’éclater.
– Quand quelqu’un meurt, il a envie le faire savoir à tous les vivants, dit Alex.
La petite muette voulut approcher à son tour, mais il lui cria de ne pas approcher.
– C’est encore pire que ce que tu imagines, dit-il en contemplant les mouches posées qui se frottaient leurs petites pattes avant pleines de poils.
La peau avait pris une teinte sombre. Il distinguait des lambeaux de vêtements, rouge pour l’un, noir pour l’autre. Il ne comprenait pas dans quelle posture les cadavres étaient, avant de réaliser que les victimes avaient été décapitées.
Une des têtes se trouvait à une dizaine de mètres. Alex la repéra facilement grâce au nuage de mouches qui bourdonnaient au-dessus. C’était celle d’un homme d’une vingtaine d’années. La seconde était introuvable, mais le tronc était celui d’une jeune femme.
Il se souvenait des vidéos de décapitation diffusées par le Califat. Le supplicié à genoux, son bourreau derrière qui lui immobilise la tête avec le bras gauche. Le fil de l’acier qui hésite sur la gorge palpitante, la lame qui cherche la carotide. Généralement, c’est à ce moment-là que le supplicié souillait ses vêtements.
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– Le Renard était un type bizarre, un survivaliste qui parlait trop. Il n’arrêtait pas de dire que tout allait péter. Tout le monde se foutait de sa gueule, mais c’est lui qui avait raison. Le gang avait entendu dire que le Renard possédait une grosse réserve de nourriture. C’est pour ça qu’ils l’ont torturé. Pour le faire parler.
– Et c’était vrai cette histoire de réserve ?
La vieille dame eut un petit sourire.
– Je crois qu’ils ont cherché au mauvais endroit.
– Vous connaissez le bon endroit ?
– Peut-être bien… si je vous dis où chercher, vous promettez de m’en laisser une partie ?
Elle se passait la langue sur les lèvres comme si elle se réjouissait à l’avance du festin à venir.
– Que voulez-vous que je fasse d’un stock de nourriture ? dit Alex, d’ici deux ou trois jours, je serai parti. Je dois me rendre à Lille.
– Promettez-moi, insista-t-elle, vous comprenez, avec mon mari...
– Je promets, mais pourquoi n’avez-vous pas pris tout avant ?
– Le propriétaire s’appelait pas le Renard pour rien. Je sais qu’il a fait de gros travaux dans une autre maison, mais je ne sais pas où il a stocké la nourriture. Sans compter la porte d’entrée...
Elle avait laissé la fin de la phrase se perdre en l’air comme si cette accumulation de difficultés la fatiguait d’avance.
– Pourquoi ne pas avoir demandé à d’autres hommes du village ?
– Dans ce village, tous les autres sont partis…
– Et il est où ce type, ce Renard ? demanda Alex.
– La bande qui a incendié sa maison l’a attrapé et lui a fait subir le supplice du pneu pour qu’il parle.
Le supplice du pneu était une technique de lynchage économique inventée lors des affrontements ethniques qui avaient ravagé l’Afrique du Sud : un pneu enflammé avec un peu d’essence autour du cou du supplicié ; une des rares contributions africaines à l’innovation.
Cette pratique s’était largement répandue pendant les pogroms qui avaient enflammé le pays au moment du Grand effondrement.
– Le pneu est probablement le moyen le plus stupide pour faire parler un prisonnier, dit Alex, la mort est trop rapide.
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Quand il lui tendit le fusil, la petite muette le regarda d’abord avec méfiance, puis elle fixa l’arme qu’il tenait dans sa main droite. Quand elle la prit, il y avait quelque chose comme de la fascination dans son regard. La gamine plissa les paupières sans vraiment fermer les yeux, elle leva la tête pour contempler l’étendue sombre de la clairière, puis son regard se porta sur les bouteilles.
Soudain, elle épaula et tira d’un mouvement rapide avant d’enchaîner aussitôt deux autres tirs d’affilés sans même prendre le temps de respirer entre chaque détonation. Les trois dernières bouteilles venaient de voler en poussière.
– Merde alors, comment t’as fait ça ? demanda-t-il, l’air ahuri.
Il se sentit un peu merdeux. La gosse souriait médusée, comme si elle venait de se découvrir un merveilleux pouvoir. Un pouvoir magique capable d’annihiler les êtres maléfiques qui grouillaient à la surface de la planète.
Une sensation vertigineuse avait brusquement saisi Alex. Comment quelqu’un qui n’avait jamais tiré pouvait-il être capable de cela ? À moins d’avoir déjà suivi un entraînement poussé et d’être particulièrement doué. Mais il ne savait rien d’elle. Son père faisait peut-être partie de ces survivalistes un peu fêlés qui s’étaient multipliés avant l’effondrement. Soudain, il pensa aux deux rodeurs qu’elle avait tenus en échec dans la chambre et au crâne éclaté de celui retrouvé au pied de l’escalier.
La muette souriait toujours, ses yeux s’étaient allumés d’une lueur étrange qu’il ne lui avait jamais vu. Peut-être n’était-elle pas aussi inoffensive qu’il le voulait bien le croire.
Il jeta un coup d’œil circulaire autour de lui, comme s’il espérait saisir un détail trahissant le fait qu’il rêvait ou découvrir la cause de son malaise dans le bruissement des feuilles. Il n’y avait que le silence de la gamine, le vent dans les roseaux et ce sentiment de vertige.
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À environ sept kilomètres, il tomba sur une masure isolée. Deux corps à moitié calcinés étaient crucifiés sur la porte de la grange. Les parties qui n’avaient pas brûlé n’avaient pas encore pourri, l’attaque devait être récente.
Il ne pensait pas tomber sur des traces de pillage aussi proches du village de Chantal. Tout cela sentait mauvais. Un moment, il eut la tentation de revenir sur ses pas pour aller chercher la gamine. Mais il comprit que ce n’était pas une bonne idée. Ceux qui avaient fait cela pouvaient rôder dans le coin et il était probablement plus dangereux de traîner sur les routes que de rester à l’abri dans le village. Et puis, en cas de coup dur, il y avait toujours la tanière du Renard.
Il marcha toute l’après-midi en essayant de ne jamais s’approcher des villages. Si les écumeurs ou les narvalos étaient quelque part, c’était probablement là, dans ces maisons abandonnées.
Le soir, il planta en lisière d’une clairière la petite tente Quechua qu’il avait trouvée dans la base. Entre trois blocs de pierre, il construisit un empilement de brindilles et de petit bois qu’il enflamma. Les pierres sur les côtés empêchaient que la lumière ne soit trop visible de loin.
Il mangea sans plaisir une ration individuelle de poulet basquaise. Puis, il resta un long moment pensif face au spectacle des étincelles du brasier qui, propulsées vers le ciel clair, brillaient d’un dernier éclat se confondant avec les étoiles avant de s’éteindre.
Il se sentait serein, presque heureux au milieu de cette nature vierge. Pour un peu, ici il aurait pu oublier les villages rasés, les fermes suppliciées et la population réduite en esclavage.
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