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4,02

sur 1214 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'écrivain Richard Powers surfe sur l'actualité scientifique (cosmologie, médecine, biologie, etc.) avec talent, comme il a déjà su le faire ; il était déjà question de maladie psychique dans « La Chambre aux Échos » notamment.

Dans ce livre, il est question de la vie turbulente de Theo (scientifique de 45 ans, chercheur et professeur à l'université du Wisconsin) et de son seul enfant Robin ( fils très intelligent et curieux âgé de 9 ans). Une vie très fortement mouvementée depuis et à cause de la disparition accidentelle d'Alyssa, la mère de Robin. Leur détresse et leur amour, après cet événement tragique, les unissent de façon fusionnelle.

Plusieurs diagnostics différents ont été avancés par des médecins sur les troubles psychiques qui détruisent la santé du petit Robbie ( alias Robin ) : dépression, autisme, hyperactivité, etc. Celle-ci lui pose des difficultés extrêmes pour entretenir une vie scolaire et sociale normales.

Theo ne veut pas qu'on administre un traitement à base de psychotropes à son fils, qu'il trouve trop jeune. Pour le soigner, il va se tourner vers une méthode alternative mais encore au stade expérimental : le « neurofeedback ». Pour ne pas divulgâcher, je n'en dirai pas plus sur cette thérapie mise au point par l'équipe du Professeur Currier, un « proche » d'Alyssa.

Il est aussi questions, dans cet ouvrage, de thèmes tels que : le dérèglement climatique, le financement et le soutien aux sciences, d'un président aux États-Unis qui s'accroche au pouvoir malgré le vote, ainsi que du « Treblinka éternel » des animaux que l'on tue pour nourrir cette humanité carnivore, etc.
Pour anecdote, souvent, avant de se coucher, Theo régale son fils Robin d'histoires sur des planètes imaginaires, à la manière d'un Italo Calvino dans son recueil « Les villes invisibles ».

C'est un roman facile à lire, malgré son érudition, mais surtout très ÉMOUVANT. J'ai été vraiment très touché au point d'en avoir la gorge nouée à certains moments ( sensible que je suis... ).

Amis Babelionautes, je vous recommande chaudement la lecture de ce roman.
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Si j'ai choisi de lire ce livre, ce n'est pas à cause du succès de « L'arbre-monde » mais c'est surtout que j'ai fait confiance à Actes Sud pour publier des livres à la fois intéressants et originaux. Là encore, je ne fus pas déçue. le duo père-fils est très sympathique et émouvant à la fois. L'épouse et mère disparue n'est pas absente du récit, bien au contraire. Ce qui pourrait faire un trio face à l'adversité du monde et surtout du système scolaire qui ostracise le petit Robin jusqu'à l'éjecter du suivi normal de ses études. Même si apparemment, c'est lui qui a choisi d'étudier à la maison sous la houlette de son père, en fait, c'est l'équipe pédagogique qui l'a mis hors circuit. C'est très dommage et révélateur d'un système éducatif qui n'accorde pas le droit à la différence.
Si je reste sceptique face l'expérience curieuse du neurologue qui aidera Robin à maîtriser ses émotions en lui donnant à voir le ressenti de sa mère, Alyssa, qui s'était prêtée plus tôt à ce genre d'expériences, j'ai beaucoup aimé les passages où son père l'emmène dans les Smoky Mountains pour sentir la nature, voir les « ursus americanus » et observer les étoiles. Les échanges père-fils sur le Cosmos sont très intéressantes et la question qui est posée de savoir pourquoi on s'obstine à rechercher de la vie ailleurs que sur Terre avec des moyens très onéreux de conquête spatiale plutôt que de s'occuper de la vie qui existe encore ici-bas et qui est menacée par toute sorte de causes humaines : dérèglement climatique, pollution de l'air, du sol, de la mer et des rivières, mort des insectes pollinisateurs… C'est une question que je me pose aussi. Un bon livre à mettre dans toutes les mains et surtout celles des ados qui plus tard pourront inverser ce courant dévastateur, qui sait !
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Lisez d'abord "Des fleurs pour Algernon" de Daniel Keyes. Puis lisez "Sidérations". Car ce roman fait référence à l'oeuvre de science-fiction ; il est même construit à son image.
Un astrobiologiste veuf tente, pour son jeune fils très perturbé, l'essai d'un traitement neurologique innovant. L'enfant se porte mieux, devient même un être "merveilleux". Or le monde extérieur ne va pas permettre à l'expérience de se poursuivre.
Richard Powers est de ces personnes qui ont des "intérêts spécifiques". Mais le sien englobe tous les aspects du futur de l'humanité. Il traite aussi bien la montée du populisme que la perte de biodiversité, autant la méfiance envers la science que l'intolérance religieuse.
Mais il y a tellement plus dans ce roman magistral, tellement de compassion, d'intelligence et de poésie - ne serait-ce que les planètes que le père et le fils inventent, avec leur propre atmosphère et leur population improbable.
Magnifiquement traduit par Serge Chauvin.
LC thématique de janvier 2022 : ''États-Unis et Canada”
Challenge USA : un livre, un État (Wisconsin)
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"Siderations" nous parle de l'unique, en d'autres termes de singularité.

L'unique c'est cette planète Terre qui nous offre tant de merveilles et que nous nous acharnons à maltraiter. le narrateur Théo Byrne, est astrophysicien et toutes ses recherches montrent finalement que la réunion des conditions inespérées pour que la vie apparaisse sur Terre est probablement une situation unique.
Au lieu d'agir pour préserver ce "miracle" l'espèce humaine, dans sa course effrénée au profit, agit en détruisant tout. Dérèglement climatique, catastrophes sanitaires (ESB), extinction de nombreuses espèces ...les résultats d'un aveuglement et de la politique outrancière de certains dirigeants.
La singularité, c'est aussi cet enfant fragile et autiste Robin, âgé de 8 ans, qui suit les traces de sa mère, décédée, avocate écologiste qui défendait au Congrès la cause des animaux maltraités. Il se passionne pour les espèces en voie d'extinction : animaux, insectes, plantes... Tout est source de curiosité, d'émerveillement et d'indignation pour Robin.
Le père Théo fait de son mieux pour élever seul son fils et refuse les traitements chimiques qui pourraient atténuer ses crises. Quand 8 millions d'enfants américains prennent de la ritaline, on peut se dire que quelque chose ne va pas.
Le père accepte une thérapie alternative, le «neurofeedback ». Même si celle-ci est encore au stade expérimental, les résultats sont sources d'espoir.
Et Robin plus serein développe toutes ses capacités extraordinaires, sa passion pour les oiseaux née au contact de sa mère, sa curiosité insatiable.
Théo devient également l'enseignant de Robin qui ne supporte plus l'école. Il tisse une relation extraordinaire avec son fils. Il lui offre protection, imaginaire doublé d'un esprit déductif lors de leurs virées pour explorer des planètes imaginaires, assurance et amour. Une relation humaine chaleureuse où les progrès de l'enfant sont fulgurants. Leurs échappées dans les "smoky montains" sont fantastiques. On est émus par cette relation quasi fusionnelle entre un père et son fils. Les personnages sont de surcroît pleins de profondeur et d'humour ce qui les rend sympathiques et attachants. La mort d'Alyssa, la mère et l'épouse n'a pas réussi à les priver de sa présence dynamisante.

« Sidérations » est surtout un roman foisonnant, qui interpelle sur notre monde lequel recèle de la beauté qu'il faut parfois prendre le temps de déceler.
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« Elles ont beaucoup en commun l'astronomie et l'enfance. Toutes deux sont des odyssées à travers des immensités.[...] Toutes deux théorisent sauvagement et laissent les possibles se multiplier sans limites. […] Toutes deux repartent sans cesse de zéro. »

Ce roman est un immense cadeau, rare et précieux, poétique et désespérant.

Dans « Sidérations » Richard Powers fait un saut dans le temps et nous raconte le pire, l'histoire de notre planète qui s'effondre, de scientifiques réduits au mutisme, d'un combat écologique qui semble définitivement perdu face à l'avidité et l'ignorance des puissants. Mais comme souvent, le pire fait aussi émerger le meilleur, à travers le regard de celui qui semble être le dernier rempart contre le chaos : un petit garçon de 9 ans et son père, prêt à tout pour l'accompagner dans cette vie qui le tourmente et l'interroge.
Dans ce récit aux allures de conte, Theo et Robbie, son fils s'évadent tous les soirs dans les récits du père,et visitent d'autres mondes possibles. S'appuyant sur l'expertise d'astrobiologiste de Theo ils imaginent des planètes qui pourraient être et y traquent des signes de vie, fuyant dans les étoiles une réalité qui les sidèrent : la lente agonie de la Terre, mais aussi la disparition d'Ally, la mère de Robbie.

Si j'ai d'abord eu des difficultés à entrer dans ce récit, je me suis ensuite laissée envoutée par l'histoire de cet enfant si spécial, par les hypothèses scientifiques de Theo ou par le combat du père pour aider son fils à vivre dans un monde dont il n'a pas les codes. C'est d'ailleurs ce dernier combat qui les entraîne dans une expérimentation neurologique fascinante, qui fait écho à bien des égards à l'immense roman de D. Keyes, « Des fleurs pour Algernon ». J'ai été bouleversée par cet enfant et ses questionnements, par la tendresse du père, sublimés par l'écriture sensible et précise de Powers qui m'a touchée en plein coeur. J'ai été révoltée évidemment par la société dépeinte par l'auteur américain, tellement probable que c'en est effrayant ! Une oeuvre militante et indispensable !
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Une magnifique relation d'amour et de complicité entre un père et un fils inadapté ayant des troubles du comportement. La maman est décédé mais elle reste très présente dans l'esprit de Theo, le papa et Robin, le petit garçon de 9 ans.
Le papa est astrobiologiste, pour calmer les crises et les angoisses de Robin, ils partent camper et explorer la nature que l'enfant aime tant.
(On apprend d 'où vient le prénom Robin est c' est très beau.)
Mais Robin est difficile, l'école veut l'exclure si le papa ne le fait pas se soigner par neuroleptiques. Mais Theo refuse.
Il va envoyer Robin voir un neurologue pour une thérapie nouvelle en essai thérapeutique le neurofeedback. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où il n'y a plus de fond pour financer la recherche.
Robin va se rapprocher de plus en plus de la nature, des animaux, pour la sauvegarde des animaux en voie de disparition.
Il y a des références au livre" des fleurs pour Algernon",
C'est une lecture d'une grande beauté, très attachante, émouvante, on ne reste pas insensible. On y parle aussi de la différence, de l'acceptation, de l'écologie;du pouvoir de celle ci, de la communication entre les êtres.
Il y a des moments complexes mais l'ensemble est très accessible et très bien écrit, d'une grande fluidité.
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Théo Byrne est astrobiologiste, « il recherche de la vie dans le cosmos » comme le dit son fils Robin, 9 ans, un gamin intelligent, hypersensible, singulier, ayant des troubles du comportement qui posent problème à l'école. Sa mère, juriste travaillant pour des ONG environnementales, activiste acharnée de la lutte pour la préservation des espèces et incollable sur les oiseaux, est décédée dans un accident alors qu'il avait 7 ans.

Père et fils ont développé une relation fusionnelle : ensemble, ils explorent chaque soir des exo planètes plus extraordinaires les unes que les autres ou partent camper dans les Smoky mountains à la découverte de toutes les formes de vie animale ou végétale qui passionnent Robin.
Théo aime son fils de façon inconditionnelle et se sent impuissant face à ses crises. Refusant de le bourrer de médicaments comme le demande l'école, il accepte de le soumettre à une thérapie expérimentale qui s'appuie sur l'intelligence artificielle et sur l'imagerie mentale afin de l'aider à contrôler ses émotions.

Powers situe son roman dans un futur proche , dans une Amérique en crise politique, avec un président qui ressemble beaucoup à Trump et où les catastrophes naturelles et sanitaires se multiplient (ouragans, inondations, incendies, vache folle...) Son jeune Robin, qui a hérité de la passion maternelle pour l'écologie est une mini Greta Thunberg (elle apparaît dans le roman sous un autre nom) : même colère, même sentiment d'urgence, même volonté de secouer l'inertie des adultes, même engagement.

C'est un roman qui mêle astrophysique, neurosciences et écologie. Les données scientifiques sont nombreuses et souvent assez pointues, comme souvent chez Richard Powers et si l'on n'est pas trop scientifique ( ce qui est mon cas !) on peut se sentir un peu dépassé. Mais les pages sur le Neurofeedback, une technique thérapeutique pour la rééducation du cerveau dont on se sert déjà pour traiter les troubles de stress post-traumatique, sont assez bluffantes. Quant aux pages sur les exo planètes, je les ai lues en « littéraire » que je suis, plus sensible à la poésie des mots et des images qu'elles dégageaient.

Pour le message écologique, je laisse l'auteur en parler lui-même :
« Ma passion au cours de ces deux derniers livres ["L'arbre-monde" et "Sidérations"] a été de découvrir des similitudes dans la différence. Ces deux livres parlent de restaurer ce lien brisé entre le monde humain et le monde non-humain : comment voir des reflets de nous-mêmes dans des créatures qui sont aussi différentes ? Nous avons co-évolué. […] Je vois dans les feuilles des arbres un miracle absolu à plusieurs niveaux. Et ça me restaure, moi. Ça me fait sentir que je fais partie de quelque chose de beaucoup plus grand. »

Plus resserré que L'arbre monde ( moins de 400 pages), avec seulement une poignée de personnages, et se déroulant sur une année , ce roman mêle émotion et érudition et ne peut laisser indifférent.
Troisième livre de l'auteur pour moi et toujours épatée par son talent !
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Premier livre que je lis de Richard Powers et première claque. « Sidérations » relate le parcours d'un homme, biologiste, qui élève seul son fils de neuf ans. Un garçon attachant et spontané, sans filtre, ce qui l'amène parfois à éprouver des difficultés relationnelles notamment à l'école. Son père l'emmène en séjour dans la nature dès le début du roman pour passer un moment privilégié avec son fils, et pour que ce dernier change d'air. Passionné d'animaux, le jeune Robin déstabilise encore son père, mais se régale durant tout le séjour. À leur retour, un scientifique approche son père pour lui proposer d'inscrire son fils dans un programme neuroscientifique expérimental et qui serait susceptible de l'aider à gérer ses émotions. Les effets ne se font pas attendre longtemps pour Robin, mais à quel prix ? Est-ce que sa mère, décédée dans des circonstances tragiques serait d'accord avec ce programme scientifique ? L'auteur écrit un roman poignant et qui marque le lecteur. Il décrit cette relation père-fils avec une acuité rare. Tout comme la personnalité de Robin en décalage régulièrement avec la société qui l'entoure, notamment lors de ses crises de colère. L'Amérique qui se désagrège dans son climat et dans sa politique percute le destin de ces deux personnages, dans un roman unique, à la charge émotionnelle rare.
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Théo Byrne, un astrobiologiste réputé dont la femme est morte récemment d'un accident de voiture, se retrouve seul pour élever son fils Robbie, âgé de 9 ans. le jeune garçon, brillant, souffre de troubles autistiques et peine à s'intégrer dans son milieu scolaire. Pour faire face aux crises de plus en plus régulières de son enfant et lui éviter un traitement médical chimique , Théo va s'orienter vers une thérapie expérimentale basée sur l'intelligence artificielle…
« Sidérations » se lit à plusieurs niveaux : il y a d'abord une très belle histoire d'amour entre un père et son fils, emprunte de poésie et de douceur. Il y a ensuite un plaidoyer pour la nature et l'écologie. Et enfin, un hommage appuyé à la science qui doit se battre contre une Amérique repliée sur elle-même, religieuse, rétrograde, portée par une politique qui coupe les vivres à la recherche, renie les connaissances passées comme le Darwinisme et l'évolution des espèces et détruit un à un les derniers remparts de la démocratie.
Le constat de Richard Powers est sans appel et nous laisse indéniablement dans un état de sidération. Un roman qui pousse à réfléchir sur notre place dans l'univers et sur le devenir de notre Terre
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Sidérations... C'est exactement l'état dans lequel on se trouve à la fin de cette lecture.
Découvert un peu par hasard, en lisant une critique qui établissait le lien avec "Des fleurs pour Algernon", j'ai entrepris d'apprivoiser ce roman de Richard Powers. Et quelle claque !
C'est un roman frappant sur bien des points : l'urgence écologique et la non réaction des gouvernements, la complexité d'élever seul un enfant surtout quand ce dernier ne répond pas aux attentes de la société, la gestion de l'absence d'un être cher.
C'est également une magnifique relation père-fils. J'ai adoré leurs moments d'exploration fictive, hors du temps et poétique. J'ai adoré le ton du livre, à la fois détaché et tellement significatif. J'ai adoré l'histoire, si percutante et touchante; les personnages, si justes et si réalistes.
Bref, j'ai adoré. Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas emballé de la sorte.
Alors si vous deviez n'en lire qu'un cette année, n'hésitez pas, c'est celui-ci.

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