AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 35 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Beaucoup meurent trop tard, quelques-uns meurent trop tôt. Rien à signaler. du rouge partout. Rien à signaler. C'est le premier livre de cet auteur que je lis.J'ai mal à la tête qui cogne avec un sale goût de terre. Pedro ? Et qui saigne ? Chère Lama , tu reçois ma dernière lettre. J'ai constamment mal aux yeux. J'ai 26 ans mon vieux Corneille et je t'enmerde en attendant comme le chantait Brassens.
Commenter  J’apprécie          420
Les romans historiques ne sont pas toujours appréciés par les puristes mais, personnellement, je trouve que la fiction aide à aimer l'histoire. Surtout lorsque les personnes sont connues mais pas les faits. Alors ce « Nietzsche au Paraguay » était bien tentant. C'est un roman qui a été écrit par Christophe Prince, philosophe, décédé prématurément avant de l'avoir terminé. C'est sa femme, Nathalie Prince, qui l'a terminé tout en lui rendant hommage à la fin du livre.
Ce qui est surprenant c'est que les auteurs ont souhaité faire un une fiction à partir des lettres retrouvées de Friedrich Nietzsche à sa soeur, parti avec son mari le docteur Förster créer une colonie allemande au Paraguay, la Nueva Germania. le but de ce nazi avant l'heure est de préserver une race aryenne dans un univers clos. C'est totalement inattendu et très bien écrit mais le sujet est bizarrement traité.
Comme le titre l'indique, on peut penser que le personnage central est le philosophe allemand ou sa soeur qui a gardé son nom, mais pas du tout. Nietzsche n'est considéré qu'à travers ses lettres et on se rend vite compte qu'il est complètement fou. Cela ne donne pas envie de le lire, mis à part qu'il est rassurant de voir qu'il ne cautionne pas les idées de sa soeur.
L'histoire est celle du capitaine Virginio Miramontes.
A la fin du 19ème siècle, il va lancer une expédition de Bolivie pour rejoindre les hauts plateaux du Paraguay. Il est mandaté par le gouvernement pour retrouver la trace de Toro Pichaí, le diable en personne, qui a dirigé un régiment en guerre et massacré de nombreux civils. Et c'est cet homme-là que le capitaine a servi. Il a été le lieutenant et a encore en tête les cris et les pleurs, les incendies, les viols, les égorgements, l'horreur. Virginio Miramontes y repense lorsqu'il se meurt au fond d'une barque après une attaque d'indien. Très gravement blessé il est à la dérive lorsque le docteur Förster lui sauve la vie en le recueillant dans la colonie qu'il vient de fonder au Paraguay.
Ce Försterland doit être le berceau d'une race pure mais ce n'est que détresse, misère et privation pour les exilés qui craignent la folie et la violence du docteur. D'ailleurs c'est chez un jeune indien Arum qu'il pensera avoir trouvé la pureté.
C'est donc une histoire de fous dont il s'agit. de fous dangereux si on compare Toro Pichaí et le Führer Förster. Pourtant, faire un parallèle entre la folie de Nietzsche et celle de son beau-frère n'est pas justifié pour moi. Les faits historiques sont intéressants (car cette colonie a réellement existée) mais comparer Nietzsche a une graine de nazi, c'est choquant. Je ne pense pas que ce soit l'intention des auteurs mais l'alternance des chapitres et des lettres y fait penser. C'est donc un peu contre-productif alors que Christophe et Nathalie Prince sont des admirateurs du philosophe.


Commenter  J’apprécie          162
Livre particulier que ce « Nietzsche au Paraguay » de Christophe et Nathalie Prince, paru aux éditions Flammarion.
Particulier, il l'est par son sujet : raconter l'histoire du projet dément du docteur Bernhard Förster (1843-1889), antisémite notoire, et de son épouse, Elisabeth Nietzsche (1846-1935), soeur du philosophe Friedrich Nietzsche (1844-1900).
Mêlant fiction et réalité, les auteurs font revivre « Nueva Germania », la Nouvelle Allemagne, la colonie censée être un lieu d'exil pour la race pure aryenne, un modèle de vie rurale mettant en valeur les qualités de la culture allemande et de la religion luthérienne.
La colonie fut fondée en 1886, mais le récit débute plus tard et se termine à la mort peu glorieuse du docteur Förster en 1889 (suicide dans un bordel de San Bernardino).
Bien que cela fut un fiasco total, il est à noter qu'aujourd'hui encore subsistent des descendants de ces colons et que Nueva Germania n'est pas rayée de la carte (voir vidéo édifiante sur you tube).

Particulier, ce livre l'est par sa forme.
Pour faire revivre cette réalité, les auteurs introduisent un témoin : l'aventurier Virginio Miramontes, capitaine sanguinaire.
Tantôt conspué pour ses actes ou agissements, tantôt utilisé pour sa connaissance du terrain, il est le contrepoint du docteur Förster.
D'autres personnages contrastent avec la noirceur ambiante : Madame Schulz et le petit indien rappelant Parsifal.
Très symbolique.

Par ailleurs, le récit est rythmé par des insertions : les fiches de caractérologie rédigées par Förster et des notices relatives au fil de fer barbelé, ces deux éléments faisant écho à ce qui se passera un demi-siècle plus tard avec les nazis.
(pour mémoire : Elisabeth Nietzsche adhérera au NSDAP en 1930 et A. Hitler se rendra à ses obsèques).
Autre insertion : des lettres de F. Nietzsche à sa soeur où l'on voit le philosophe, qui n'aimait guère le docteur Förster, sombrer progressivement dans la folie.

L'épilogue du livre se situe à Bâle où Nietszche vient d'être interné et où il sera question notamment de … barbelés.
(Elisabeth Nietszche, de retour en Allemagne, s'occupera de son frère et s'évertuera à faire connaitre son oeuvre d'une manière peu « orthodoxe »).

Particulier, ce roman l'est par son écriture : il se termine par une postface rédigée par la seule Nathalie Prince.
En effet, Christophe Prince est décédé en décembre 2017, c'est donc elle qui a poursuivi l'oeuvre de son mari.
Dans ce texte émouvant, elle lui rend un hommage vibrant et dévoile quelques secrets de fabrication qui entourent la rédaction du livre.
Toutes ces particularités - sujet, forme, écriture - rendent ce roman original et intrigant.
Le lecteur curieux tentera de démêler le vrai du faux en faisant des recherches sur le sujet et les protagonistes.
Une réussite éblouissante due à la créativité d'un couple de passionnés.

Cantus
Commenter  J’apprécie          101
Court préambule avant de parler de cet étrange roman. Ecrit à quatre mains, par Christophe et Nathalie Prince et finalisé par la seule Nathalie Prince, puisque son mari est décédé fin 2017. Je le connaissais sous son pseudonyme de Boris Dokmak (Les Amazoniques et La femme qui valait 3 milliards) et dire qu'il m'avait impressionné est un euphémisme. Ces deux romans furent de véritables coups, ce genre de livres inoubliables (particulièrement Les Amazoniques, avec ses références et goût du Voyage au bout de la nuit de Céline ou d'Apocalypse Now de FF Coppola). Apprendre qu'il est décédé à cinquante ans m'a fait une sensation bizarre et je remercie son épouse pour l'envoi de ce roman si joliment dédicacé.

Nietzsche au Paraguay est moins flamboyant que les deux précédents, mais plus original, plus étrange, ce qui en fait un roman très attirant. Pour remettre les choses dans le contexte, il faut savoir que la Nueva Germania fut une réalité, menée par la soeur de Nietzsche et son mari (Elisabeth Niezsche, fut à la fin de sa vie, en accord avec les théories nazies). Se greffent sur cette réalité, des personnages de fiction, mais les notes de bas de pages, les envois vers des oeuvres littéraires existantes ou fictives brouillent les pistes pour qui voudrait connaître précisément la frontière entre le réel et l'inventé. Ce n'est pas mon cas, embarqué que je fus dans cette histoire folle et menée de mains de maîtres. S'ajoutent à l'histoire racontée par Virginio, des extraits de son livre de bord, des lettres de Friedrich Nietzsche -dont la santé mentale faiblit en la fin 1888 -il finira interné, dans un état mental quasi végétatif-, des fiches de renseignements écrites par le Doktor Förster.

Inclassable, original, ce roman montre la folie des hommes lorsqu'ils s'enfoncent dans des théories de supériorité des uns par rapport aux autres, cinquante ans avant l'arrivée de Hitler au pouvoir. Il parle de l'aveuglement des moins forts prêts à suivre n'importe qui leur promettra une vie meilleure même si c'est au détriment d'autres, enfin, je ne vais pas vous la faire sur la théorie nazie, sur l'antisémitisme ces pensées et doctrines immondes qui ont tendance à resurgir, menées par des tarés frustrés, envieux et cons. Il montre bien également la montée de la folie chez un grand penseur de la fin du XIX°siècle.

C'est un roman foisonnant, un truc comme on en lit peu. Raison de plus, s'il en fallait une, pour s'y plonger.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          30
Quand on a un minimum de curiosité littéraire, on est parfois interpelé par un titre, une couverture, ou les deux. Là, ça a été les deux et je me suis alors penchée sur la quatrième de couverture qui a fini de me convaincre de lire ce « docu-fiction ».
Et, comme souvent, ça a été un bon choix.
Ce roman, basé sur des faits réels bien que romancés et un peu tronqués, a deux intérêts majeurs.
Le premier, c'est un roman d'aventure dans cette forêt Paraguayenne de la fin du 19ème, l'histoire d'une colonisation allemande de territoires pourtant loin d'être déserts, dans le plus grand mépris des populations autochtones. La soeur du philosophe Friedrich Nietzsche et son mari le docteur Förster quittent l'Allemagne pour créer une colonie au Paraguay, la Nueva Germannia, une colonie « pure », non « dégénérée » par le mélange de sang et non « viciée » par l'argent. Une communauté qui a tout d'une secte dont le gourou serait le docteur.
Parce que ce roman démontre la folie d'un homme, certes, mais aussi des idées délirantes qui constituent le racisme et par-dessus tout l'antisémitisme, on assiste là, déjà, au discours que reprendra un tristement célèbre monstre de la première moitié du 20ème siècle. Ce texte met à mal chacune des théories nazies et on pourra être choqué par certains propos reportés dans ce roman. Cependant, à vouloir atténuer les choses, on a tendance à les accepter trop facilement.
Le second intérêt que l'on trouvera à ce roman, pour peu qu'on veuille s'y intéresser, et c'était aussi le but de cette lecture, ce sont les lettres que Friedrich Nietzsche envoie à sa soeur et qui ponctuent ce récit. On y observe la déchéance mentale du philosophe, due à la maladie qui l'emportera quelques années après ces évènements. Friedrich qui essaiera de ramener à la raison sa soeur et qui restera opposé à l'idéologie défendue par son beau-frère jusqu'au bout.
Enfin, je voudrais terminer en vous parlant des auteurs. Vous ne connaissez pas Christophe et Nathalie Prince ? C'est un couple d'auteurs. Lui est malheureusement décédé en 2017. Son épouse a donc terminé le roman et c'est réellement un superbe hommage posthume.
Mais Christophe Prince, certains le connaissent puisque ce n'est autre que Boris Dokmak qui a publié plusieurs romans dans une maison d'édition que je ne souhaite pas citer.
Je suis ravie que Flammarion ait choisi de publier ce roman qui mérite réellement d'être lu pour son côté historique, pour son analyse d'une idéologie d'hommes aliénés, bien que le terme d'homme ne soit pas vraiment adapté.
Je ne vous conseillerai qu'une seule chose : soyez curieux et lisez ce texte, que vous le preniez comme un roman d'aventure ou comme un document, peu importe.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          30
Très bon livre, mélangeant à la fois extrait de journal, correspondance et fait romancé, j'ai pris du plaisir à lire cette histoire vraie, totalement incroyable, ou l'on comprend que les prémices de Nazisme et son horreur, étaient déjà pensé 40 ans avant son avènement et sa folie.
Commenter  J’apprécie          20
Entre documentaire et fiction, Nathalie et Christophe Prince nous livrent ici le récit fabuleux de Elisabeth Nietzsche et de son mari le Docteur Förster, mais surtout de leur camp, Nueva Germania, des individus qui le peuplent, appauvris et affamés, nourris de rêves d'une gloire allemande et antisémite, d'un renouveau pour leur race supérieure.

Le Docteur Förster, sa femme, et quelques familles allemandes ont colonisés une partie de la forêt paraguayenne, sans se soucier aucunement des populations autochtones vivant sur place. A la fois méprisées et rejetées de leur lieu de vie, ces populations deviennent rapidement les ennemis des habitants de Nueva Germania. Sans argent aucun, sur des terres hostiles et incultivables les allemands cherchent à vivre en paix et confortablement, mais n'y parviennent pas. C'est dans ce contexte de crise que le capitaine Miramontes, partie explorer la jungle, se retrouve. On découvre alors le camp, son origine, son but. On constate les débuts d'une société antisémite et totalitaire, tenant plus de la secte dirigée par un gourou, que d'un idéal de paix.

Que vous lisiez ce livre comme le roman d'aventures du capitaine Miramontes ou comme le récit historique du camp Nueva Germania, vous ne serez pas déçu. Les auteurs mêlent avec brio les documents, lettres de Nietzsche à sa soeur, extraits de carnet de bord, et éléments de fiction tout au long du récit. On suit le héros au travers de la jungle, de sa chaleur étouffante, de ses populations hostiles tout en en apprenant plus sur Friedrich Nietzsche et sur la folie qui lentement le consume.
Commenter  J’apprécie          10
Friedrich est en 2e plan; il s'agit davantage d'un roman historique (romancé) avec sa soeur, Elisabeth Nietzsche comme protagoniste. En fait, on s'intéresse, ici, davantage au mari de sa soeur devrais-je dire: Bernhard Förster.

Le roman n'est pas sans rappeler le film Colonia (du réalisateur allemand Florian Gallenberger) dont la trame se déroule au Chili en 1973, au lieu du Paraguay vers 1888.
Le fond est le même: des « fantômes blonds » d'origine allemande rêvant de puretés … en créant une Nueva Germania.

L'auteure a usé de plusieurs supports littéraire dans son oeuvre. C'est ce qui lui donne un air un peu mécanique dans sa structure.

Croisements de thèmes des plus inspirants (se référer aux mots clés nommés « étiquette » dans Babelio)..

« Ton bon à rien de philosophe nihiliste de frère »
Friedrich signant une lettre destinée à sa soeur vivant au Paraguay.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la famille Nietzsche, demandez la soeur ! Alors que son fou et génial de frère s'attache à mettre en pièces le monde occidental, elle et son mari se lancent dans le délirant projet de le reconstruire à neuf sous la forme d'une Nueva Germania aryenne… en plein coeur de la forêt amazonienne. Ce roman magnifiquement écrit et documenté rend tout à fait justice à la grande folie (et à la folie des grandeurs) des Nietzsche et à cet épisode on ne peut plus romanesque de leur existence !
Commenter  J’apprécie          10
Il faut savoir que, malgré le titre accrocheur, Friedrich Nietzsche n'a jamais mis un pied au Paraguay. Nous sommes dans un tel flux de productions littéraires que les énoncés doivent être clinquants et accrocheurs.
Ce roman (entre documentaire par la qualité de ses recherches et fiction) ne fait que reproduire des lettres que le grand homme envoie à sa soeur Élisabeth Nietzsche et à son mari le Docteur Förster.
Il n'y a donc pas tromperie un Nietzsche était bel et bien au Paraguay mais c'était la soeur, et pas celui qu'on attendait ! Bref, péché véniel !
Le Docteur Förster est un idéaliste allemand profondément antisémite qui rêve de recréer une grande Allemagne dans une immense terre au Paraguay. le projet attire l'enthousiasme, des promesses de dons, des colons remplis de rêves doivent venir renforcer la petite colonie, un bateau est en construction pour assurer les navettes.
Mais rien ne va vraiment comme prévu. Les conditions climatiques, les maladies, les animaux sauvages et surtout les indigènes qui pratiquent une cruauté sans nom. (quoique l'inverse fut bien pire)
La colonie résistera-t'elle ? les rêves aboutissent t'ils parfois ?
L'histoire de la colonie se dédouble avec celle du capitaine Miramontes, un soldat vaguement mercenaire mais doté d'une certaine morale. C'est lui le conducteur de ce curieux roman.

Que dire de ce curieux livre ?
Il y eu en 1982 un magnifique film allemand de Werner Herzog avec Claudia Cardinale et Klaus Kinski qui se prébommait Fitzcarraldo. Je n'ai pû m'empêcher de penser et re-penser à ce chef d'oeuvre magistral pendant toute ma lecture.
Grand travail de recherche, un peu décalé au niveau du style et de l'agencement de l l'histoire mais plaisant. Des scènes atroces (donc âmes sensibles oubliez). Je ne suis pas certain qu'on reparlera de ce texte dans une décennie.




Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3207 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}