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EAN : 9782914657365
256 pages
Ravet-Anceau (04/12/2007)
3.17/5   3 notes
Résumé :
" Avant de pousser la porte du moulin, Graziella avisa l'écusson qui la surplombait. Il était recouvert de poussière et les pluies avaient formé une légère croûte. Il suffirait d'un simple brossage pour révéler aux regards les emblèmes qui le composaient. Demain, Marco découvrirait sans le savoir le premier maillon de la chaîne qui le conduirait jusqu'au désespoir et au dégoût de vivre. Satisfaite, elle entra... " L'homme qui peint des tournesols dans la cour de l'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'avais repéré ce livre car un challenge en binôme (challenge qui s'est terminé le jour même où j'ai terminé ce livre : ce 28 février) me demandait, parmi une série de consignes, de lire un livre ayant lieu dans la région de mon binôme. J'ai donc axé mes recherche du livre idéal sur le mot-clé polar (mon genre préféré) et la région Rhône-Alpes (vous avez compris pourquoi), et je suis tombée sur celui-ci.

L'intrigue telle que présentée en résumé est intéressante et la région est magnifique, en plus j'aime beaucoup cette couverture avec un champ de tournesols, qui s'avèreront avoir une grande importance dans l'histoire ! Bref, tous les ingrédients semblaient rassemblés pour avoir un bon petit polar régional, emblème de la collection dans laquelle ce livre a été publié.
Malheureusement, même si on tourne les pages avec intérêt, ce texte ne prend pas comme un "vrai" polar…

Pour le dire très simplement : j'ai eu l'impression d'avoir entre les mains un texte tel que l'on pouvait trouver, dans les quelques ateliers d'écriture auxquels j'ai participé il y a plusieurs années, en début de processus. L'écriture est agréable, gentillette et polie dirais-je même, mais c'est bien dommage car il s'agit quand même d'un polar (en théorie). Or, de la sorte, ça semble plutôt plat, il n'y a aucune tension, si bien qu'on n'y croit pas vraiment. Mais surtout, on trouve tous les défauts que l'on pouvait reprocher dans ce type d'ateliers précités, avant le retravail tout au long d'une année.
En premier lieu : les choses sont dites mais rarement « montrées », on ne les sent pas car rien n'est tout à fait suggéré, c'est juste l'autrice qui dit que tel ou tel personnage ressent ceci ou cela, mais on ne parvient pas à entrer dans leur peau, à ressentir nous aussi en tant que lecteur toute l'horreur de ce qu'ils ont vécue/ continuent de vivre.
De façon très concrète, cela rend les personnages assez peu cohérents, et amoindrit, voire efface leur potentiel dramatique. Pour ne citer qu'un exemple : Graziella, qui a grandi dans une secte, qui s'est rendu compte à l'adolescence qu'en réalité elle a été violée à répétition depuis l'enfance, et qui a dû suivre une psychothérapie qui ne l'a probablement pas tout à fait guérie car de telles blessures ne se guérissent jamais tout à fait ; bref, cette jeune fille ourdit tout à coup un plan de vengeance hyper-structuré, parvient à le mettre en place avec une froideur terrible et sans aucun état d'âme, allant jusqu'à « se donner » à sa cible… et en chemin rencontre quelques personnages bien sympathique qui sortent du chapeau de l'auteur pour tout à coup bien servir intérêts de cette héroïne, et leur fait confiance au point d'aller passer quelques nuits chez l'un d'eux (ok un vieux retraité, mais quand même !), qu'elle ne connaissait pas le moins du monde quelques jours avant… Alors, déjà, moi qui me considère comme « équilibrée » (en tout cas je ne traîne aucune blessure d'enfance d'une telle gravité), jamais je ne ferais assez confiance à un inconnu, aussi sympathique qu'il semble au premier abord, pour aller tout à coup dormir chez lui, ainsi sur un coup de tête, quand je me sens tout à coup paumée… mais en plus, là on parle d'une jeune fille traumatisée, en plein processus de reconstruction !? Elle devrait au contraire être hyper-méfiante !

On peut citer quelques autres maladresses. Par exemple, l'autrice prend résolument le point de vue d'un narrateur omniscient posé sur Graziella, mais à plus d'une reprise elle dévie tout à coup sur Marco (le protagoniste masculin, la fameuse « cible » de la jeune fille) le temps d'un paragraphe, pour revenir sans transition sur Graziella. Certes, rien ne l'oblige à rester attachée à un seul personnage, mais ici le procédé semble mal maîtrisé, si bien que ça paraît surtout un peu brouillon, et décrédibilise l'ensemble.
Par ailleurs, l'autrice met en place quelques retournements de situations, mais avec des ficelles tellement « grosses » que, au moment où c'est sensé éclater, on rit juste (un peu jaune) d'avoir vu venir la chose des pages et des pages à l'avance – je parle ici de « l'homme en gris », un autre personnage récurrent, théoriquement assez mystérieux, sauf qu'on devine d'emblée de qui il s'agit, et même si quelques éléments çà et là tentent de semer le doute, son identité est quand même tellement évidente que le mystère qui l'entoure est tout à fait raté !
Enfin, parmi les défauts récurrents, on soulignera les dialogues tellement travaillés qu'il ont perdu tout naturel : à plus d'un moment on se dit que personne ne parlerait réellement comme ça, à moins d'être érudit… et alors on a un paquet d'érudits dans ce livre !

Ajoutons à ça une faute d'orthographe qui revient deux fois, rien de grave par rapport à ce que j'ai parfois vu ailleurs (y compris dans des livres à compte d'éditeur !), mais qui m'a choquée d'emblée, et plus encore lors de sa répétition : faire une pause, dans le sens de prendre un moment de repos, s'écrit donc bien avec « au », et pas comme (je cite) « Ils firent de fréquentes poses (sic), cueillant des petites gerbes d'orge aux longues moustaches brunes, … » ou « Ah oui ! Mélanie fait une pose (sic, sachant qu'on parle du service d'une infirmière à l'hôpital) dans un quart d'heure. Elle sait que vous venez. Patientez dans la salle d'attente ! » Il suffisait d'aller voir le site https://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/pause-ou-pose/, par exemple… et tant d'autres sans doute !

Enfin, un dernier point à mon avis n'est pas favorable à l'intrigue : c'est l'accentuation trop agréable du contexte régional. Certes, on sait qu'on est dans un « polar en région », et cette histoire de tournesols (dont je ne vais rien dire de plus ici, car ce serait divulgâcher) est très intéressante dans le contexte. Malheureusement, ici aussi, c'est mal ou insuffisamment exploité. En fait, l'autrice aime clairement sa région et la met en valeur, et cet aspect-là est réussi « dans l'absolu » : on a envie de découvrir ces quelques villages, ces moulins, ces rivières etc. Sauf que, justement : l'autrice présente tout cela avec un regard idyllique et rêveur, alors qu'un polar, basé sur des faits aussi graves qu'un embrigadement dans une secte pratiquant le viol rituel d'enfants, aurait nécessité une vision beaucoup plus noire, voire angoissante de ce décor. Oh ! l'autrice évoque bien les mauvais souvenirs de Graziella quand elle se retrouve face à ces champs de tournesol, mais là encore : elle le décrit, et on n'y croit pas, car on entend surtout la beauté de ces champs, et on ne ressent pas un seul instant l'horreur qui devrait y être liée dans l'esprit de l'héroïne…

Bref, au risque de me répéter : l'intrigue de ce livre est réellement intéressante, mais son traitement manque terriblement de cette tension que l'on attend d'un polar, tandis qu'on voit venir les rebondissements et même les retournements de situation à la grosse louche. Ainsi, cette vengeance d'une jeune fille autrefois victime d'une secte, dans un décor régional très accentué mais trop idyllique par rapport au contexte, mériterait un sérieux retravail dramatique, et déploierait alors tout son potentiel.
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"Situation tragique hors du commun"
dit l'auteureNicole Provence

Quel livre !

Je l'ai dévoré, je n'arrivais pas à le lâcher.

Rien à voir avec les ouvrages de Nicole que j'ai lus jusqu'à présent. Quelle histoire !!! Ici Nicole Provence, sensibilisée par le scandale des Temples solaires il y a quelques années, (je m'en souviens, ça m'avait interpellée aussi) offre un roman bouleversant, passionnant, triste et révoltant. Une histoire tellement stupéfiante, qui nous tient en haleine, qui nous oblige à essayer de deviner et comprendre jusqu'à la tout toute fin.


Vraiment très émue, outrée, scandalisée, revoltée parfois en lisant ce livre. Bel ouvrage qui interpelle obligatoirement et ne peut laisser indifférent.

Merci encore Nicole.


Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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Video de Nicole Provence (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicole Provence
Interview de Nicole Provence, auteure de romans noirs sur TLM, le 21 février 2008. Présentation de son nouveau livre : le gourou des terres froides
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