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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Six dessinateurs contemporains (et pas des moindres ! Etienne Davodeau, Emmanuel Guibert, Marc-Antoine Mathieu, David Prudhomme, Pascal Rabaté et Troubs) partent en voiture vers le sud-ouest de la France à la rencontre, posthume, de leurs homologues qui ont peint leurs oeuvres au coeur de grottes. Si ces hommes préhistoriques ont disparu, l'émotion reste forte car leurs oeuvres, peintes dans le sombre et l'humide de lieux originels, ont franchi les millénaires. Chaque dessinateur des temps modernes va s'efforcer, à sa manière et avec ses moyens graphiques de retraduire, retranscrire sur papier, sur un espace à 2 dimensions, un autre espace, porteur de 4 dimensions, au moins, dont le temps. Ce dernier ne semble pas distendre les périodes artistiques éloignées mais au contraire vient accentuer leurs similarités. Et c'est cela que nos dessinateurs contemporains viennent rechercher ici, en se confrontant au décalage temporel et culturel : retrouver leurs racines, leur essence d'artiste, en renouant avec les origines de l'art graphique.
C'est une belle réflexion que nous offrent ces artistes talentueux et un hommage grandiose aux arts premiers. Humour, gravité, magnificence s'offrent ici, au détour d'une belle collaboration, d'un retour en arrière, dans l'antre des premiers temps sans éluder une projection vers l'avenir et ses énigmes (numériques, déjà) à foison…
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Quand six dessinateurs décident de se donner rendez-vous dans les grottes rupestres du sud de la France, de quoi parlent-ils ? de dessin bien sûr. Mais pas seulement. Au delà de l'expérience graphique qu'ils vivent, carnet à la main, il est question de représentation, d'écran, de transmission, de durabilité d'une oeuvre. Expérience pédagogique, expérience artistique, et expérience ludique pour certains qui jouent à se glisser dans la peau de ces anonymes qui laissèrent leurs traces il y a 30 000 ans sur les parois de ces cavernes.

On sent les lumières des torches, tremblotantes, les respirations glacées et la vapeur d'eau qu'on relâche, le gluant des parois, le froid humide. Rien qu'avec leurs dessins, leurs aquarelles, leurs rares couleurs ocres et brunes on vit leur expérience singulière, cette remontée dans le temps et cette descente dans l'obscurité qui provoque la réflexion. Que vivaient ces hommes ? Qu'est-ce qui a initié leurs premiers gestes graphiques ? Leur propre ombre probablement, leur imaginaire, leurs peurs peut-être. Ou un jeu.

Décrits par ces artistes, on réalise leur émotion et surtout, on prend conscience de la valeur de ce qui se dévoile sous leurs yeux. Qu'on soit sensible ou non à l'art rupestre préhistorique, on flotte au beau milieu de ces aplats figuratifs ou mystérieux et on réalise à quel point, volontairement ou non, leur art fut durable, leurs empreintes tenant toujours tête au temps. Pourra-t-on en dire de même des oeuvres d'aujourd'hui ? Des films, des bandes dessinées ? Des graffitis, des installations contemporaines ? Malgré l'avancée des moyens, on s'enracine dans l'éphémère à l'échelle de l'humanité.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Splendeur de l'obscurité et des ombres, là où la lumière n'est pas, ne naît pas, mais se glisse par un interstice, une flamme apportée du monde extérieur.
Dans ce lieu "sans horizon" c'est la découverte et le voyage introspetif et plein de connivences de six dessinateurs de BD. Ils sont talentueux, ils sont matûres dans leur art et nous entrainent dans une découverte...une farandole de traits et de couleurs qui émerveillent ! Mais, pas que...
Splendide ouvrage.
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Il y a peu, notre cher président et quelques-uns de ses proches ont eu l'insigne honneur de pénétrer les grottes de Lascaux afin d'observer les peintures rupestres qu'elles renferment précieusement.
Réactions face au remarquable héritage légué par nos lointains ancêtres ? Quantité de p'tits coucous de la part de Nico' à sa copine la caméra, deux ou trois « waouh » insipides susurrés par la grande voix de notre chanteuse de première dame, et une image hautement comique – mais d'un intérêt culturel peu certain – du bedonnant Frédéric Mitterrand coiffé d'une charlotte.
Non, si vous voulez un retour réellement intéressant sur les sensations que procure l'observation de ce trésor archéologique, par pitié, oubliez le J.T. de Jean-Pierre Pernaud et tournez-vous plutôt vers Rupestres, un petit bijou publié le mois dernier par Futuropolis.

Ici, plutôt qu'un politicien bling-bling et sa bande, c'est 6 dessinateurs que nous suivrons dans les mythiques grottes du sud-ouest, et pas des moindres : Marc-Antoine Mathieu, Troub's, Davodeau, Prudhomme, Rabaté, et Guibert. Alléchant générique, non ? Et ce qui suit est la hauteur !
Les lascars se passeront le flambeau dans une sorte de cadavre exquis de haut-vol, mélangeant allègrement les styles – graphiques et narratifs – pour nous emmener dans les entrailles de la Terre sur les traces de leur illustre collègue : le Dessinateur Sapiens.

Que ce soit avec des pages de BD classiques mettant en scène la vie des hommes à l'époque, en s'appropriant les traits du paléolithique pour illustrer une tranche de notre quotidien, en rédigeant une lettre à l'attention de nos ancêtres préhistoriques, ou encore en traçant des aurochs à même la roche à l'instar de ces artistes d'antan ; nos six explorateurs relatent, interprètent, imaginent, réinventent, constatent, s'interrogent, analysent, extrapolent, s'amusent… et dans leur infinie bonté, nous font partager leurs impressions avec une grande justesse, une folle inventivité, et trois tonnes d'émotion.

Un témoignage touchant sur le transfert de savoir et de culture.
Une interrogation pertinente sur l'importance et la puissance de l'image.
Un carnet de bord hallucinant pour un voyage profond, quasi' organique et charnel.

Une grande leçon de BD doublée d'une belle leçon d'humilité
Lien : http://www.anglesdevue.com/r..
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Cet étrange cadavre exquis épais comme une baraque à frites est assez indéfinissable en lui-même alors appelons-le "grotte-book" (c'est eux qui disent !) puisque c'est sous terre que se déroule l'immense fresque à six mains et plus si affinités. Petit tour du propriétaire ou road-trip parfois un peu halluciné, c'est quand même moins ennuyeux que d'aller au musée et une belle collaboration qui remonte à quelques milliers d'années.

Dans le théâtre tantôt guttural tantôt vaginal des parois souterraines, les dessinateurs se perdent en réflexions métaphysiques sur l'art, le corps, l'enfermement, le rapport à l'humain, bref ! On sent à un moment que toute notion de réalité et de présent est restée à l'entrée de la grotte et que tout est remis en question, j'ai été pas mal emportée par le long monologue intérieur vers la fin du bouquin, que je citerai bien ici mais c'est trop dur de choisir un passage, en fait (de toute façon, si je fais tout ça c'est pour que vous alliez l'acheter, pas pour que vous restiez devant l'écran). C'est aussi intéressant pour les gribouilles que pour les textes. Tous les styles sont parfaitement emboîtés, et chaque association d'idée transporte, on trouve la sortie (du livre ou de la grotte, peu importe) bien trop rapidement et sans s'en rendre compte.

Personnellement j'avoue ne connaitre aucun de ces illustrateurs, mais j'ai été surtout attirée au premier coup d'oeil général par le côté un peu Basquiat et Dave Mc Kean (on se refait pas !) et je ne regrette pas, car je m'attendais à beaucoup plus pompeux et répétitif, alors que c'est aussi distrayant que de faire des ombres chinoises chez grand-mère sous la couette ou devant la cheminée..
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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