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EAN : 9782754801911
104 pages
Futuropolis (08/10/2009)
3.72/5   107 notes
Résumé :
Fin des années 30, en Grèce. La dictature militaire s’installe et les libertés fondent comme neige au soleil. L’esprit frondeur de Stavros, amateur de jolies filles, de hachisch, (et vendeur occasionnel) a du mal à se plier aux lois en vigueur. Il retrouve son ami Markos à sa sortie de prison. Ensemble, autour d’un narguilé, ils refont le monde, avant d’aller jouer et danser le rebetiko toute la nuit au son du bouzouki.


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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Athènes année 1936, un groupe que le rébékito rassemble se retrouvent pour jouer cette musique populaire grecque qu'on entend dans les cafés d'Athènes. Ils dansent, chantent, fument, boivent, et tout ce qui suit comme la bagarre. Ils sont vivants quoi ! Seulement ils sont sous le régime de Metaxás dirigé par le général Ioánnis Metaxás. À lire en écoutant la musique qui correspond surtout quand on les voit danser. Pas toujours évident de se repérer dans les personnages qui se ressemblent.
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D'habitude, je lis assez peu de romans graphiques, de BD. Mais le titre m'a interpellée, car j'ai lu il y a peu "Le fil des souvenirs" de Victoria Hislop, et après un 2e voyage en Grèce, je lis entre autres ces temps-ci, des livres sur la Grèce et l'histoire grecque. Je ne connais pas tellement cette musique, le rebetiko, mais ce qui en était dit dans "Le fil des souvenirs" m'avait déjà intéressée. J'ai été conquise par ce roman graphique sur un sujet décalé, mais traité avec une grande finesse graphique, et une belle sensibilité.
Un seul regret, que le livre ne soit pas accompagné d'un CD pour écouter en même temps la musique et être encore plus dans l'ambiance.
A découvrir !
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Rébétiko est une splendeur. Un rêve de bande-dessinée sensible qui fait le point sur un endroit de l'histoire assez connue, la diaspora Turque dans la Grêce du Général Métaxas. le rébéte est ce Turque chrétien orthodoxe éxilé en Grêce et qui survit dans les milieux urbains interlopes. Pas vraiment brigand mais plutôt trafiquant, vivant de petits coups, et surtout, dans le cas qui nous intéresse et donc dans le livre de Prudhomme, le rébéte est un fantastique musicien. Il chante le blues des Balkans, une musique du quotidien qu'il accompagne de son bouzouki et dont les couplets reflétent les amours et les emmerdes de ces petits magouilleurs, amateurs de raki et de kiff.

Rébétiko raconte ainsi cinq hommes, cinq musiciens doués dont le talent se gorge d'orgies infinies et mémorables. La finesse de Prudhomme consiste à livrer brute la rudesse de ses personnages : ils sont sanguins et bagareurs, coureurs et noceurs, bringueurs et évidemment mauvais-coucheurs, mais Diable ! Ils sont vivants ! Et leur musique ? On jurerait l'entendre à mesure que l'on tourne les pages. Ce livre-là est une splendeur.

Prudhomme a réellement soigné son desin, ses couleurs et son découpage. Il n'hésite pas à faire durer la danse de l'ivrogne solidaire, montre les relations amour-amitié qui relient tous ces hommes. La musique est là, dans l'image. Et les émotions se submerger le lecteur lorsque l'image s'anime brutalement au détour d'un plongeon d'une barque ou au macabre scintillement de la lame d'un couteau. le kiffe, l'alcool, la musique, les hommes... Quel beau livre.
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Rebetiko, c'est la musique inventée par les grecs orthodoxes vivant en Turquie et obligés de revenir en Grèce suite à une défaite militaire en 1922. Ces exilés de retour après des générations turques vivent dans des bidonvilles, deviennent pour beaucoup des caïds et des truands, certains font de la prison, mais cette musique aux airs orientales leur permet de garder le cap et de survivre. Jusqu'à l'avènement du dictateur fasciste Metaxas en 1936 et qui décidera que ces musiciens ne sont que de la vermine et qu'il faut les emprisonner, les tuer, les empêcher d'exprimer leur art.

Les dessins sont très beaux, colorés et retranscrivent à merveille l'ensoleillement grec. On entendrait presque les cigales, notamment les scènes devant les bars. Mais souvent vient la nuit et avec elle les descentes policières et là surgissent les couleurs sombres et froides. J'ai regretté toutefois la difficulté à différencier les personnages, puis je me suis laissée porter et tanpis pour l'individualité des personnages.

Une BD qui donne envie de découvrir cette musique entre Orient et Occident.
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Automne 1936, Markos Vamvakaris sort de la prison de Singrou après six mois passés à l'ombre; on le prévient qu'à l'extérieur, la vie a bien changé. Depuis le 4 Août, le premier ministre et général Métaxas a instauré la loi martiale et se promet de nettoyer le pays de toute forme de décadence. Outre les communistes, parmi les boucs-émissaires se trouvent en bonne place les Rebétes, ces marginaux asociaux proche du Milieu, libertaires avant l'heure et insoumis, qui depuis la fin du XIXe siècle passent leur temps à tirer sur le narghilé dans les Tékes (fumeries clandestines) tout en improvisant des chants sur des airs de violon et de oud. En 1922, les Rebétes sont rejoints par de nombreux Grecs d'Asie Mineure, contraints de quitter la Turquie où ils résidaient depuis plusieurs générations. Installés dans les bidonvilles aux abords des grandes villes, ils viennent grossir le sous-prolétariat déjà existant et vivant d'expédients condamnables. Ces mangkes apportent avec eux leur orientalité et introduisent le bouzouki (sorte de mandoline), le baglama (version miniature facilement dissimulable en prison), la guitare. Les chansons sont souvent des chroniques de la vie du Téke, elles vantent la camaraderie et les frasques des uns et des autres, l'îvresse du haschich ou de l'alcool qui font oublier les amours déçues, la mort, la misère des bas-fonds ou la liberté confisquée, et bien sûr l'exil.

Nulle surprise donc à ce que les Rebétes deviennent la bête noire de Métaxas qui tente alors de tourner le pays vers l'Occident. Les instruments de musiques traditionnels sont brisés (d'où aussi le baglama qui se dissimule sous la veste facilement), la possession de narghilés est interdite, la consommation de haschich fortement réprimée et les Tékes sont fermés. La censure aidant, le Rebétiko est épuré de toute sa composante subversive.

David Prudhomme retrace l'apogée du Rebétiko, chant des prisons et des fumeries, devenu cette composante culturelle grecque incontournable. On la retrouvera plus tard, bien dénaturée hélas, dans les tavernes touristiques d'Athènes.

Quoi qu'il en soit, moi qui ne lis jamais de BD, j'ai adoré celle-ci. On y retrouve les grands noms du Rebétiko qui ont inspiré l'auteur. Il s'en échappe toute une ambiance rebelle et insouciante, presqu'adolescente, qui rend ces mauvais garçons très sympathiques... le graphisme à prédominance couleur tabac restitue bien l'aspect sombre et clandestin des Tékes, mais on ne rechigne pas aux quelques échappées ensoleillées à l'ombre des figuiers. le style est plutôt réaliste et m'a rappelé le film Rebétiko de Kostas Ferris dont voici un extrait. J'ai choisi cette séquence pour la très belle chanson, au rythme lanscinant et envôutant, interprétée par la femme " Καίγομαι, καίγομαι "qui vous parlera peut-être peu mais touchera sans doute celles et ceux qui connaissent la Grèce. C'est aussi une façon de ne pas oublier les Rebétisses, ces femmes d'avant garde qui tentaient d'assumer une liberté des plus difficiles à conquérir dans cette société machiste et très religieuse. Une des plus célèbres fut Roza Eskenazy.

Lien : http://moustafette.canalblog..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - Sur une journée qui s'étire jusqu'au petit matin, nous suivons les tribulations de Stavros, Batis, Artémis et les autres. Ensemble ils fument en terrasse (le narguilé ou d'autres substances), narguent la police, attendent leurs amis à la sortie de la prison, tombent amoureux, se battent... Le soir venu, ils se retrouvent dans les bars des quartiers mal famés d'Athènes et jouent du bouzouki. Ils chantent le Rébétiko, musique « comparable dans ses thèmes au tango, au fado » et que « l'on nomme parfois le blues grec ». Mais dans la Grèce des années 30, soumise à la dictature du général Métaxas, les rébètes, ces exilés de Turquie, subissent la répression et sont jugés « coupables d'unir orient et occident en un chant hypnotique ».
David Prudhomme nous offre avec cet album de très beaux instants de vie, de grâce et de liberté. Nous cheminons aux cotés de personnages flamboyants, artistes et petites frappes, laissés-pour-compte à l'esprit libertaire qui brûlent l'existence et vivent pour la musique (ou survivent grâce à elle ?). Il rend à merveille les atmosphères et sensations de ces soirées, bars enfumés, relents d'alcool, ambiance survoltée, entre fête et mélancolie... La musique ici s'incarne : les postures et les mouvements des corps des danseurs, les plans serrés sur les visages des chanteurs et le flot bleu des paroles... Un des plus belles lectures de cette année dont les sujets et l'ambiance séduiront, c'est certain, de jeunes lecteurs. Hélène Sagnet
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Quelques fumeurs de haschich ont rencontré la mort,
lui demandent si aux enfers les gars s'amusent encore.
Dis, la mort, c'est comment, la vie au fond de la nuit ?
Y a du fric dans l'hadès ? On y boit du raki ?
Y'a des chansons ? Du bouzouki ? Des fêtes ?
Des coups fumants ? des coins sympas pour les rébètes ?
Dis-nous, y'a des poupées chez toi, des bonnes frangines
qui prennent leur pied, soufflant le hash par les narines ?
Dis-nous , la mort, soit bonne : les clodos, pauvres mecs,
ils picolent aux enfers, ou sont au régime sec ?
Ceux qui arrivent chez toi dans la plus noire déprime,
ils guérissent, dans l'hadès, ou plongent au fond de l'abîme ?
Prends cette poignée de kif, du fort, du parfumé :
c'est pour nos potes en bas, qu'ils puissent un peu fumer.
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Je me suis adapté à tout. Ils nous ont adoptés. Maintenant, chaque nuit, je remâche nos mots à ces âmes bien nées qui aiment sentir par procuration le piment que nous, les Rébètes, on avalait par poignées. Nos brûlures étaient bien réelles. Il n'en reste qu'une écume, une mélancolie, des assiettes cassées... Nous étions des petits poulpes des bas-fonds. A la bile bien noire. Ils ne pouvaient pas nous aimer quand nous étions vivants, dans nos eaux sombres. Une fois sortis de notre jus, nous sommes devenus comestibles. (extrait de la fin, propos d'un des personnages vieillissant qui se souvient de cette époque alors qu'il joue et chante dans une taverne d'Athènes)
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Tu sais qui est le général Métaxas? Il a décrété la loi martiale à la suite des grandes grèves communistes du 4 août. Il a pris le pouvoir, fait de ce pays une dictature. C'est un fasciste, tu sais, un de ces hommes qui apprécient ce qu'est en train de faire Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie, Franco en Espagne...
Métaxas condamne un amollissement moral de notre société, supposée décadente... Sa propagande désigne les coupables de cette prétendues immoralité... et l'impute à cette part d'Orient qui habite en nous. Il dit qu'il va laver la grève de toutes influence turque. (...) Mais, tu le sais bien, rébète, vous servirez de symboles. Oui, vous êtes ses premières cibles. Boucs émissaires idéaux. Personne ne vous regrettera... Vous, et vos trafics. Vous, la voix des exilés de Turquie... Coupables d'unir Orient et Occident en un chant hypnotique. Vous vous appelez vous-mêmes des derviches!
Votre musique résonne comme l'écho de la grande catastrophe de 1922. C'est insupportable aux fascistes! que cette défaite enfante... un chant! Ils veulent régler le solde de cet échec alors ils commencent par en effacer la voix.
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Tu sais qui est le général Métaxas? Il a décrété la loi martiale à la suite des grandes grèves communistes du 4 août. Il a pris le pouvoir, fait de ce pays une dictature. C'est un fasciste, tu sais, un de ces hommes qui apprécient ce qu'est en train de faire Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie, Franco en Espagne...
Métaxas condamne un amollissement moral de notre société, supposée décadente... Sa propagande désigne les coupables de cette prétendues immoralité... et l'impute à cette part d'Orient qui habite en nous. Il dit qu'il va laver la grève de toutes influence turque. (...) Mais, tu le sais bien, rébète, vous servirez de symboles. Oui, vous êtes ses premières cibles. Boucs émissaires idéaux. Personne ne vous regrettera... Vous, et vos trafics. Vous, la voix des exilés de Turquie... Coupables d'unir Orient et Occident en un chant hypnotique. Vous vous appelez vous-mêmes des derviches!
Votre musique résonne comme l'écho de la grande catastrophe de 1922. C'est insupportable aux fascistes! que cette défaite enfante... un chant! Ils veulent régler le solde de cet échec alors ils commencent par en effacer la voix.
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( on leur a proposé d'enregistrer un disque )...

C'est les légumes qu'on vend
qui peut vendre des notes ? On ne vend pas le vent ! ...
il disparaît !
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Videos de David Prudhomme (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Prudhomme
Débat enregistré le 01 octobre 2022 à l'occasion des Rencontres Chaland 2022 à Nérac. Avec Loo Hui Phang, David Prudhomme et Frédéric Poincelet, animé par Jean-Christophe Ogier
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