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3,99

sur 864 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me dis parfois qu'à trop lire de récits noirs et dramatiques, il se pourrait que quelque chose en moi dysfonctionne. Une violence contenue ? Une colère rentrée ? Non pourtant…en réalité je n'aime ni le meurtre, ni le sang ni tout ce qui a trait de près ou de loin aux vices de l'humanité. En réalité, je ne suis que douceur et gentillesse si tant est qu'on me laisse l'occasion de l'être.

Dans la fiction en revanche…

« La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. » Ce n'est pas de moi mais de Roland Topor et donc, nous, lecteurs assidus de romans noirs, violents et sanglants parfois, nous n'aurions de cesse de vouloir nous réconforter à travers nos lectures ? Serions-nous plus sensibles, plus émotifs au final ? Voilà une explication qui en vaut bien une autre. Toujours est-il que…

Tiens, un roman de Romain Puértolas…ça va me détendre un peu.

C'est frais un Puértolas. Un peu naïf, un peu candide, souvent onirique. C'est plein de bons sentiments et ça aussi ça réconforte. C'est absurde aussi un Puértolas et j'aime ça l'absurde. Parfois.

Voyons voir quelle histoire improbable l'auteur a pu extirper de son imagination ? Après avoir, entre autre, fait voyager un fakir dans une armoire et ressusciter Napoléon, la curiosité brûle mes rétines. Je m'apprête à quitter ma planète et à voyager sur celle de l'auteur et…

Les années soixante. Un inspecteur de police. Un meurtre.

Rien de très exceptionnel en soi si ce n'est la construction en mode épistolaire et la fraîcheur d'une époque révolue et désuète, sans téléphone portable ni internet. Et je me laisse embarquer dans ce dernier Puértolas si presque conventionnel pour l'auteur qu'il en devient étrange et surprenant.

Terminé l'Absurdie, bienvenue sur notre bonne vieille Terre. Certes, le sujet cette-fois-ci est un des plus vieux du monde mais l'auteur ne serait pas lui-même s'il n'en avait pas fait quelque chose de très personnel. Étonnamment, ni fanfaronnade, ni dialogue hilarant ne viennent ponctuer le récit. C'est une enquête policière tout ce qu'il y a de plus classique sauf que…

Sauf que c'est du Puértolas et que derrière ce si joli et mystérieux titre, se cache un piège dans lequel je défie tout un chacun de ne pas tomber à pieds joints. L'auteur est un malin qui sème des preuves évidentes sans même qu'on veuille les voir. C'est si bien fait qu'il faut lire ce roman jusqu'à sa dernière page pour comprendre enfin qu'on s'est fait berner comme de crédules lecteurs alors même qu'on s'attendait à l'être depuis le début.

Haaa le vil fourbe que cet auteur à l'imagination prolifique…qui m'aura, une fois de plus, apporté un peu de sa gaieté de vivre et de son amour pour la vie. Qui m'aura, l'espace d'une lecture, consolé de la violence du réel.
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En 1961, dans le petit village de P. Un horrible crime a lieu. La victime, Joël, a été tuée puis découpée en morceaux, lesquels morceaux ont été jetés dans la marmite géante de l'usine de confitures.
Le maire (et propriétaire de l'usine de confitures) demande à la Procureur de la République de lui envoyer son meilleur agent pour enquêter sur ce crime odieux.
Michel, un tout jeune inspecteur plein d'avenir, va débarquer à P. et faire son enquête, allant de surprise en surprise.
Personne ne sait d'où vient la fleur qui a été découverte sur les lieux du crime. le corps est déjà enterré lorsque le policier arrive, il ne peut que se fier aux dires du vétérinaire-médecin-légiste du village.
Mais il va aussi faire de jolies rencontres, notamment avec une jeune femme qui ne le laissera pas indifférent…
La fin du roman est jubilatoire car, tout comme l'inspecteur de police, tout le monde se laisse surprendre par la chute. Et quelle chute !
Le crime sera élucidé de façon brillante, et bien des mystères seront levés !
C'est un roman à l'écriture vive, gaie, dynamique, pleine d'allant et totalement maîtrisée de bout en bout du roman. Les personnages ont de l'épaisseur, ils sont bien décrits, amusants, naïfs ou au contraire sournois.
Un beau moment de lecture et une magnifique surprise à la fin !
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Etonnant ! Cela commence comme un roman policier rural. Un jeune enquêteur de police de la ville, est envoyée à P pour élucider le meurtre de Joel. le village étant isolé, suite à un orage, il correspond par lettre avec la procureure générale, tout en enregistrant ses impressions et pistes. Il finira par élucider l'affaire… La fin est détonnante. Quelle surprise. Une découverte...
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Une lecture distrayante ,un pastiche de polar qui ne se prend pas au sérieux et cela fait un certain bien .
Se rajoutent à notre plaisir, l'époque : l'action se situe en été 1961 , le lieu : une bourgade campagnarde bien loin de Paris, en un temps où les distances n'étaient pas abolies par les réseaux sociaux et la forme épistolaire : les lettres qu'envoient le jeune policier à Madame le Procureur pour la tenir au courant de l'enquête et lui transcrire les auditions sont savoureuses .

Joël , 17 ans a été assassiné , découpé et ses morceaux , mis dans des sacs des Galeries Lafayette , ont été retrouvés dans une cuve de l'usine de confitures du village dont le maire est le patron , ou dont le patron est le maire ( comme vous voulez ... )

Notre jeune policier mène l'enquête avec le Garde- Champêtre , mais on sait dès le prologue que la chute sera inattendue . Cette annonce d'ailleurs a un peu gâché l'innocence de ma lecture car elle oblige à avoir un certain recul pour deviner où cela cloche ...

Mais même s'il y a un meurtre, cela reste bucolique avec la recherche d'une certaine fleur rare, seul indice du crime .

Voilà qui me réconcilie avec l'auteur !
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Un officier de police débarque de la grande ville dans un petit village niché au creux des montagnes pour résoudre le meurtre sordide et abominable de Joël, il retranscrit toutes les avancées de son enquête par courrier à Madame le ou la procureur de la République (rayez la mention inutile !). Nous sommes en 1961, les lignes téléphoniques sont coupées, la seule correspondance possible avec le monde extérieur : les lettres. Cet officier est souvent stupéfait du comportement des habitants de P. et peine à comprendre ce crime odieux. Les personnages sont vraiment savoureux et c'est le sourire aux lèvres que j'ai dévoré ce petit roman sympathique. C'est léger, drôle et singulier. Une lecture agréable qui fait du bien (surtout après Les Démoniaques de Köping !).
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Que c'est drôle ! l'auteur a dû bien s'amuser à écrire cela et j'ai bien aimé suivre ce fil un peu loufoque ...
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Le roman commence en 1961, le mardi 18 juillet 1961 plus précisément avec la transcription d'une lettre envoyée depuis l'hôtel Au bon repos, village de P., à Madame la Procureur de la République de M., suivie de plusieurs annexes et signée : l'officier de police.

On apprend que celui-ci vient d'arriver au village de P. où a été perpétré un horrible meurtre, d'une violence inouïe. La veille a été découvert le cadavre de Joël, né le 18 mai 1945, cadavre découpé et emballé dans huit grands sacs des Galeries Lafayette. Joël vivait chez Félicien Nazarian, 72 ans.
C'est le garde-champêtre chef, Jean-Charles Provincio qui est venu accueillir l'officier de police à la gare et qui va le véhiculer dans sa vieille Renault 4CV durant son enquête. Pour celle-ci, il va aussi rendre visite au maire Basile Boniteau. Celui-ci, du jour au lendemain avait vendu ses vaches et acheté du matériel et des fruits aux exploitants locaux et avait créé une usine de confiture, ayant pressenti le développement des supermarchés. Les sacs contenant les restes de Joël avaient été retrouvés dans une cuve de cuisson de l'usine.
Durant son enquête, l'officier de police fait connaissance également avec Martine Moinard, voisine de Félicien, et avec Elvire Puget, la fleuriste. Mais la conclusion est que "Dans cette affaire, la liste des suspects est illimitée... Et pourtant une seule personne l'a fait..."
Le coupable va-t-il être démasqué ? Les lignes téléphoniques ayant été sérieusement endommagées par un fort orage, c'est au travers de la correspondance entre l'officier de police et la procureur de la République à laquelle s'ajouteront des courriers du garde-champêtre que nous serons tenus au courant de l'évolution de l'enquête : une manière surprenante et tout à fait originale.
Revenir dans les années 1960, c'est délicieux et la manière dont les gens de la ville appréhendent les gens de la campagne et inversement est vraiment succulente et jouissive. J'ai été sensible au fait que la nature soit omniprésente dans ce roman, notamment par le biais de cette fameuse gaillardia clemens, belle fleur, certes, mais pas si rare qu'il est dit dans le livre puisque j'en ai dans mon jardin ! Intéressante aussi est la référence faite à quelques auteurs comme Jean Teulé, Agatha Christie ou John Steinbeck.
Bien que prévenue dans le prologue que cette histoire qui s'est déroulée en 1961, ne pourrait plus se passer aujourd'hui, je ne m'attendais pas aux révélations des dernières pages. C'est toute la saveur de la police des fleurs, des arbres et des forêts. C'est un roman simple, bien écrit, facile à lire, drôle, captivant avec un coup de théâtre final époustouflant.


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N'ayant pas du tout aimé « L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », j'étais plutôt réticent à lire un autre roman de cet auteur. Mais, comme il s'attaque au polar, que les avis semblent positifs, que j'ai apprécié sa nouvelle dans « Ecouter le noir »… et que je suis d'une faiblesse rare, je me suis finalement jeté sur cet ouvrage au titre plutôt intriguant.

« La police des fleurs, des arbres et des forêts » se déroule en 1961, dans une petite bourgade bucolique où le crime n'a jamais sévi. Pourtant, le corps de Joël, 16 ans, vient d'y être découvert dans une cuve à confiture de l'usine du coin. le corps ayant été découpé en morceaux, soigneusement répartis dans huit sacs des Galeries Lafayette, un inspecteur de la ville est dépêché sur place afin de démasquer au plus vite le coupable de ce crime odieux !

Probablement inconscient du fait qu'il jouait son avenir dans ma bibliothèque, Romain Puértolas se la pète dès les premières pages en promettant « une histoire policière pas comme les autres » et « un coup de théâtre final époustouflant qui remet tout le récit en cause ». Comme l'auteur était déjà dans la ligne de mire du chroniqueur impitoyable que je suis, j'étais forcément déjà au taquet avant d'entamer le récit, mais suite à cet avertissement débordant de prétention, j'ai carrément entamé la lecture muni d'une loupe, d'une hache parfaitement aiguisé et d'un cerveau en ébullition. du coup, il ne m'aura pas fallu 30 pages et quelques tournures de phrase suspectes pour découvrir le pot aux roses…

Vous voyez déjà le soufflé retomber et la mayonnaise ne jamais prendre ? Et bien non, car même en ayant deviné la révélation finale, le récit demeure excellent. Si certains s'amuseront forcément à relire le roman après avoir découvert le pourquoi du comment, j'ai donc eu l'occasion de suivre cette enquête en me doutant certes de sa finalité, mais en m'amusant probablement encore plus que les autres des quiproquos et des pirouettes effectuées par l'auteur afin de garder le lecteur en plein brouillard tout au long de cette investigation.

Une des originalités de ce roman est sa construction majoritairement épistolaire. Les lignes téléphoniques du petit village ne fonctionnant plus suite à un violent orage, l'inspecteur se voit en effet contraint de partager les avancées de ses investigations par écrit à madame le Procureur de la République. Je dois bien avouer que cette correspondance sous forme de lettres est assez savoureuse.

L'autre point fort de ce polar atypique sont les dialogues absurdes entre les paysans et le citadin venu enquêter. Autant j'avais trouvé l'humour dans « L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » assez lourd, autant j'ai énormément apprécié la finesse de l'absurdité étalée tout au long des pages, insufflant beaucoup de légèreté au récit malgré un crime initial plutôt sordide. de plus, l'envie de découvrir l'identité et le mobile du coupable rendent ce roman particulièrement addictif.

Bref, un polar atypique, un peu dans la même veine que « Qui a tué l'homme-homard » de J.M. Erre, qui ne devrait pas uniquement plaire aux amateurs de polars !

Beaucoup aimé !
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Bon, pas de surprise pour moi. Faut dire qu'il n'aurait pas fallu me prévenir autant dès les premières pages aussi ! du coup, je n'ai pas pu m'empêcher de sortir ma loupe à mots et ma pince à épiler les phrases pour traquer les indices. Et en à peine quelques pages je savais déjà. Ah ! Si vous saviez comme j'aurais voulu être détective... ou médecin-légiste. Mais ça, c'est une autre histoire.

Donc. le "truc" deviné trop vite, j'ai eu peur que ça fasse pschitt (je ne m'en sors pas avec les onomatopées. Y a un dictionnaire pour ça ? Non ? Un académicien dans la salle peut-être? Toujours pas ? Tant pis.), mais finalement non, pas vraiment. Pourtant, quand on parle meurtre sanglant et enquête, on pourrait penser qu'il vaut mieux que tout vienne à point (quoique... bleu c'est peut-être mieux ;) ) Et bien figurez-vous que ça a été le cas quand même. Énigmatique n'est-ce pas ? Disons simplement que je n'avais que certaines pièces du puzzle. Quoiqu'il en soit, je ne vais, encore une fois, pas vous en dire grand chose de plus. Je peux toutefois, sans rien spoiler, vous dire que j'ai aimé remonter le temps, prendre le train (c'est un luxe en ce moment !), dormir à l'auberge. Que j'ai eu le sourire en main, tout du long. Que ça m'a fait du bien.

Je l'ai lu tranquillement, levé le pied, laissé les pages se tourner, sans les brusquer. J'ai suivi l'enquête et l'enquêteur et écouter les histoires. Dans la campagne, j'ai respiré. Et plus j'avançais, plus je partais, exactement là où je voulais être : au coeur d'une carte postale aux couleurs un peu passées, au charme suranné. Ce fut une balade champêtre très agréable avec, à mon bras, un jeune policier dévoué, dans mes cheveux, une fleur recherchée, une tartine de confiture dans une main, des sacs Galeries Lafayette dans l'autre. Et dans ces sacs... Joël, 16 ans. Enfin, ce qu'il en reste. Ça y est, vous avez le tableau ? Et oui ! Je ne vous ai jamais dit qu'on était à Giverny... ;) Alors, ça vous dit vous aussi ? Allez, venez, on va se promener...
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"La police des fleurs, des arbres et des forêts" est un roman qui a accroché tout de suite mon regard en librairie : il m'a interpellée de part l'originalité de son titre et la beauté de sa couverture.
Ce que j'ai apprécié dans ce roman :
- L'originalité de son écriture sous la forme de correspondances et d'auditions.
- Dès le départ, l'auteur nous explique qu'il va nous piéger. Pour ma part, je n'ai pas essayé de trouver la solution à l'énigme. Je me suis laissé embarquer dans cette histoire drôle, pleine de rebondissements, et facile à lire.
- Les quiproquos qui jalonnent les interrogatoires de ce jeune policier talentueux !! m'ont fait rire.
- Les personnages sont attachants.

J'ai passé un bon moment, et comme vous l'aurez compris, je me suis faite avoir par la fin !
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