Un prisonnier sans étoile

La couverture, le titre, le résumé, m'ont interpellé . Une couverture d'une noirceur extrême ,d' une intense émotion qui relate le contenu de l'histoire. Elle nous raconte un pan de la seconde guerre, que tout le monde connait malheureusement, l' extermination de la race "juive" , des tziganes, des handicapés, des homosexuels. Les mêmes souffrances subies par le peuple "noir", je me suis sentie totalement inculte. Un peuple qui est en souffrance depuis tellement d'années de la ségrégation, à l'esclavage.
A travers le personnage de Sylvestre Kponta , l'auteure accentue avec une pression intense cette réalité.
Un livre très documenté, des recherches profondes , l'auteure connait son sujet sur les bout des doigts , aucune fausse note.
le jeune homme , marié, père de trois enfants, issu d'une famille aisé, poursuit des études de médecine, pour lui la seule façon de s'améliorer, c'est de quitter le Togo. Il passe par l'Amérique, pour finir en France.
Il est employé dans un hôpital , où toutes les victimes de la guerre ,transitent. la réalité en face de lui, des allemands refusant de se faire soigner par un "noir". A la même période,, il tombe fou amoureux d' Ana, un amour fusionnel, passionnel, inconditionnel. Il divorce de sa femme. IL vivent leur amour caché, peur des représailles. Ana tombe enceinte, une jolie petite fille naitra de cette histoire. Mais pour Sylvestre cela, est loin d'être bonne chose, surtout à cette époque, l'avenir lui fait peur, pourront-ils connaitre le bonheur, vivre leur amour en plein jour? Sylvestre , commence à vivre un véritable enfer, la haine, l'humiliation, les insultes, les coups , un avenir terrifiant s'offre à lui, non seulement d'être "noir" il est également circoncis. Il sera déporté, il tombera dans les mains d'hommes , descendus dans les méandres de la folie sans point de retour. Ces hommes " noirs" qui ont perdu toute , leur dignité, le ressenti de n'être plus des humains, ils ne sont plus rien, des âmes en peine. le rêve d'un futur meilleur a perdu toute sa valeur, Son rôle de mari de père, est impensable , Sylvestre et Ana, arriveront- 'ils a surmonter tous ces obstacles.
Ce roman se lit comme un témoignage, un documentaire. Quand la fiction s'entrechoc avec la réalité, une remise en question sur soi même,. Comment peut-on, se plaindre de maux, bénins, face à cette tragédie.
Une thématique maitrisée et relatée ,avec beaucoup d'émotion, de souffrance. L'auteure tient en haleine ses lecteurs du début jusqu'au dénouement final. J'ai eu une impression de voyeurisme qui m'ont mis mal à l'aise au court de la lecture. La plume de l'auteure est percutante, entrainant une lecture prenante ,poignante. Ce livre est basé sur des faits réels, une histoire qui donne la nausée . En roman qui se lit rapidement, il est court, simple et précis, les larmes prêtes à couler.. On ne peut pas sortir indemne d'une telle histoire, un véritable uppercut. Un premier roman, un roman remarquable. Une auteure à suivre de près.

Un prisonnier sans étoile, premier roman de Sully Quay, est un écrit assez court de 200 pages environ.

Édité chez Ramsay qui sort des livres de bonne facture. Que ce soit mise en page, qualité du papier ou taille de police, c'est tout bon. En revanche, pourquoi un livre tout en hauteur ?


Le livre va nous relater la vie de Sylvestre, un Togolais, étudiant en médecine, qui sur les incitations de sa famille va poursuivre sa formation et exercer sur d'autres continents, dans le but de parfaire ses connaissances, avant de revenir au pays. Il y aura des rencontres qui marqueront sa vie, avec une place importante pour la romance. Ce n'est pas un récit, mais bien une fiction.


Le récit se déroule à une période, ou le simple fait d'être noir ne vous facilite pas les choses et c'est peu de le dire. le thème central est le racisme sous toutes ses déclinaisons. de la bassesse d'esprit la plus crasse aux pires ignominies, l'autrice nous rappelle a quel point l'humain peut-être ignoble, avec en point d'orgue le nazisme.

Parfois, dans d'autres livres, le thème du racisme est abordé de façon caricaturale, la ce n'est pas le cas, ça sonne très juste et bien en rapport avec l'époque traitée.

L'autrice mets également en place un parallèle entre l'esclavagisme et les camps de concentration.

Le sentiment d'injustice est bien véhiculé tout au long du récit.


Le titre et la couverture laissent peu de place aux doutes, évidemment à un moment donné ça va passer par les camps de concentration, mais cela ne représente qu'une petite partie de l'ouvrage. L'ensemble du livre parait bien documenté, et ce qui est très agréable, c'est la plume de Madame QUAY ; fluide et agréable à lire. On a même quelque passage épistolaire très adroitement écrit.


En somme, c'est un livre simple à lire, avec un thème lourd abordé de manière très adroite, et adoucit par une romance agissant un peu comme un phare dans la nuit.

Un roman qui ne laisse pas insensible. Une belle découverte !

J'ai tout d'abord été intriguée par la couverture. Je pense que vous avez tous reconnu cette image tristement célèbre, la porte de l'enfer Auschwitz. Là où ça a « tilté », c'est le titre associé « un prisonnier SANS étoile. Parce que oui, comme beaucoup, inconsciemment j'ai associé camp et extermination des Juifs, tout en sachant que d'autres en avaient souffert aussi. Handicapés physiques et mentaux, homosexuels, tsiganes... Mais en oubliant les Noirs. Tout simplement parce qu'on en parle très (trop) peu.

Ce livre est une fiction, pourtant elle parait tellement réelle qu'elle pourrait passer pour un témoignage.

J'ai juste un petit « regret » : je pensais que l'histoire de Sylvestre allait être beaucoup plus axée sur sa vie (si on peut dire ça) juste avant (avec la rencontre avec Ana) et pendant le camp Mais cette période n'est qu'un petit moment du livre et j'avoue que je pensais qu'il serait plus long.

Sylvestre est togolais, issu d'une famille aisée. Marié avec deux enfants, ce médecin part se perfectionner à Chicago. Lassé de la ségrégation qu'il rencontre, il part en France. Nous sommes en 1938, il a 30 ans. Il a du succès dans son métier, mais si la plupart des gens sont « aimables » (j'avais envie de dire normaux…) avec lui, certains ne l'acceptent toujours pas. Puis vient l'Occupation. Il songe à rentrer, mais rencontre Ana, interprète allemande. Une liaison dangereuse et clandestine qui donnera naissance à une petite fille. Il passe à travers les mailles des allemands jusqu'en 1944, où il sera arrêté et déporté. Non seulement il a la peau noire, mais en plus il est circoncis…Ana, de son côté, va tenter l'impossible pour le retrouver et le faire libérer. Sera-t-il encore temps ?

Tout est tellement bien décrit qu'on pourrait penser à une histoire vraie. le ressenti de Sylvestre est touchant, on ne peut plus réaliste. L'auteure a bien su faire passer les ressentis de son personnage, ses pensées, ses émotions., le contexte dans lequel il vit.

Niveau historique et psychologique, c'est vraiment très bien fait et très plaisant à suivre (si j'ose dire).

Par contre, par moments, je n'ai pas trop su quoi penser de lui. Il m'a manqué un petit quelque chose qui m'expliquerait pourquoi il ne veut pas rentrer chez lui après Chicago par exemple. Il songe toujours à sa famille puisqu'il envoie de l'argent, cependant il n'en parle jamais.

Mais ce n'est qu'un détail perso. J'ai passé un très bon moment. Un roman qui parle de racisme, qui permet de découvrir un pan presque oublié de cette triste période.

Un livre qui va au-delà d'une simple histoire d'amour (d'ailleurs bien amenée par une plume sensible et délicate) et qui ouvre la porte à la réflexion. Un roman qui bouscule.

Etant dans ma phase de lecture "2ème guerre mondiale", j'ai repéré ce petit roman dans ma bibliothèque et me suis laissée tenter. La couverture donne tout de suite le ton ! On parlera bel et bien de camp de concentration et le résumé m'a beaucoup intriguée.
Le début est un peu déroutant et j'ai eues quelques difficultés à m'y retrouver dans les personnages mais ensuite j'ai voyagé. J'ai découvert l'histoire de Sylvestre, dans son pays natal et je me suis retrouvée sous le soleil chaud du Togo, ses couleurs, ses parfums et ces gens qui ont la douceur de vivre mais la famille chevillée à l'âme. Certes, il y a aussi un passé douloureux et compliqué, un passé qui va hanter Sylvestre !
On découvre ensuite les USA avec la ségrégation mais on poursuit toujours le parcours de Sylvestre: ses études, ses écarts, ses envies et ses rêves. Enfin, nous arrivons en France, Sylvestre pense y trouver une certaine liberté, ouverture d'esprit mais il n'en est rien, Paris n'a rien à envier au racisme des américains !
Survient ensuite les Nazis avec leur croix gammée et leur haine de la différence ! Sylvestre va réussir miraculeusement à passer sous les radars presque toute l'occupation. Et ce malgré quand il trouvera l'amour de sa vie en Ana qui est allemande. Les couples mixtes sont interdits et ils risquent tout deux leurs vies.
Et un beau jour, un soldat allemand frustré l'envoie à Auschwitz, Sylvestre va entrer en enfer et durant tout son séjour il va se demander s'il n'expie pas le passé de vendeurs d'esclaves de sa famille !
On en sait peu sur les déportés de couleurs, il est de notoriété connue que les juifs, tziganes, homosexuels étaient déportés mais il existe bien peu de source concernant les déportés africains, métis, etc. Un roman plein d'émotions, de poésies et de résilience et ce même dans l'enfer des camps. Un petit livre certes mais qui mérite d'être découvert et lu !