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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne connaissais Pascal Quignard, écrivain prolifique, que par l'adaptation magnifique au cinéma de son roman « Tous les matins du monde ».
J'ai découvert il y a quelques années sa production romanesque par « Les escaliers de Chambord » un roman présent dans les livres de la bibliothèque de mes beaux-parents( «héritage » si précieux que nous nous sommes partagé).
Je n'avais pas vraiment apprécié ce roman qui décrit l'histoire un peu froide d'un homme collectionneur d'objets anciens.
Mais comme il m'est arrivé que la première lecture d'un auteur ou d'une autrice ne m'ait pas plu, et pourtant que depuis elle, ou il, fasse partie de mes préféré(e)s, ainsi en est-il de Marguerite Duras, ou de Dostoïevski, je me suis tourné vers ce roman, dont le thème, un pasteur transcrivant les chants des oiseaux et autres bruits de son jardin, m'attirait.

Hélas, une nouvelle déception. Ce roman, que l'auteur a voulu présenter sous une sorte de forme de Théâtre de No, parle essentiellement d'un homme, Simon Pease Cheney, accablé par le souvenir de sa femme Eva morte à 24 ans en accouchant de sa fille Rosemunde, peu tendre avec sa fille qu'il chasse parce qu'elle lui rappelle sa chère femme. Et de musique des oiseaux et des bruits du jardin ou de la maison, on n'entendra rien ou si peu.

À nouveau, désolé pour l'auteur, j'ai trouvé l'histoire et le mode de narration froids et aussi un peu artificiels.
Faudra-t-il que j'essaie un autre titre, tel « Tous les matins du monde », ou « Les ombres errantes », roman pour lequel l'auteur a reçu le Prix Goncourt.
Ou bien considérer que, comme « chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même », l'oeuvre de Quignard ne fait pas écho à ce que je ressens et j'attends, et qu'une nouvelle tentative ne sert à rien.
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Classer dans la catégorie roman par l'éditeur ce livre de Pascal Quignard ressemble plutôt à une fiction poétique et théâtrale. D'ailleurs, il en a fait un spectacle musical ce qui n'est pas surprenant car il y a beaucoup de dialogues et un récitant.
"Dans ce jardin qu'on aimait" évoque le lieu obsédé par l'amour qu'un homme porte à sa femme disparue.
Il s'agit du Révérend Simeon Pease Cheney qui a consacré sa vie à transcrire en musique le chant des oiseaux, les bruits du jardin ou de la maison, par amour pour Eva. C'est une façon pour lui de garder ses souvenirs et de vivre avec le fantôme de son épouse morte en couches.
Ses fidèles de la paroisse de Geneseo reprochent à Simeon de préférer la nature à leur sort. Mais le plus terrible est qu'il chasse de la maison sa fille Rosemund lorsqu'elle dépasse l'âge de sa mère à sa naissance, la tenant responsable de sa mort. Ce n'est pas très charitable pour un pasteur, c'est le moins qu'on puisse dire.
Elle reviendra toutefois vers lui à la fin de sa vie pour l'aider à publier le seul ouvrage de musique qu'il a écrit, regroupant ses transcriptions et intitulé "Wood notes Wild".
Je trouve qu'il manque quelques descriptions sur la façon dont il travaille car on sait seulement qu'il se met au piano.
Si ce texte est plaisant parce qu'il ressemble à un cri d'amour, sa lecture ne m'a pas vraiment enthousiasmée.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
Challenge Multi-défis 2022 100
Challenge ABC 2021-2022
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C'est l'histoire d'un révérend qui collecte des sons, mais étrangement, ce n'est pas de cela dont on nous parle.
C'est d'amour dont il s'agit, de nostalgie, et peut être aussi de désamour. le tout enveloppé de lumière.
Est ce une fiction, un poème, une pièce de théâtre? Un peu tout cela à la fois, mené avec une grande simplicité.
Une écriture et une approche singulières pour nous décrire un personnage qui du l'être tout autant.
SP
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Dans l’introduction de son ouvrage, l’auteur nous précise que le seul compositeur à s’être inspiré de cette musique étrange des sons naturels fut Antonin Dvorak qui composa un quatuor à cordes, le n°12, en prenant des « notes » des oiseaux qui peuplaient les arbres et les roselière du révérend Cheney. C’est donc peu dire que le vénérable ecclésiastique n’eut que très peu d’audience. C’est en particulier ce que rapporte le court ouvrage : c’est la fille du Révérend, Rosemund, vieille fille professeure de chant, de piano et de violoncelle, qui publia à titre posthume les pages et les portées que son père avait noircit en transcrivant les sons quotidiens qu’il entendait dans son jardin, dans sa maison, dans sa tête.
Ecoutez les premières notes du quatuor de Dvorak, et vous entendez bien les oiseaux qui pépillent. C’est la musique naturaliste, celle qui avait déjà été mise à l’honneur par exemple par Vivaldi.
Mais en fait le livre de Pascal Quignard n’est pas un livre de musique ou même un livre de musicien. On entend très peu les sons. C’est avant tout un livre d’un amour figé par la mort, celui que le révérend Cheney portait et porte toujours, jusqu’à sa propre extinction, à son épouse chérie, Eva Rosalba, morte en couches à 24 ans en donnant naissance à sa fille Rosemund.
Durant leur mariage très court, la jeune épousée passait son temps dans son jardin, le jardin de la cure, qu’il vente, qu’il neige, elle était toujours dehors. Pour honorer la mémoire de sa défunte, Cheney décide de passer aussi du temps dans le jardin et surtout d’y écouter les sons, les bruits qui lui rappellent son amour perdu.
La fille née de cet amour, le révérend la chasse une fois adulte, car elle lui rappelle trop sa mère, qui elle n’a pas survécu. Elle devient professeure de musique. La vie du révérend tourne alors autour de deux obsessions : son épouse morte et la musique qu’il écrit et qu’il tente de faire publier, sans succès.
Voilà pour l’histoire, la trame. Mais ce n’est absolument pas le plus important dans le livre de Pascal Quignard. Le plus important et le plus déroutant est la forme. Le livre est court, 170 pages. Ce n’est pas à proprement parler un roman, c’est plutôt un livre qui déambule entre la poésie, le théâtre et le scénario. Les chapitres sont en réalité des scènes, avec très peu de personnages, dont le révérend Cheney, sa fille, le fantôme de sa femme et un récitant. Le passage des dialogues entre chacun des personnages n’est pas évident à suivre pour le lecteur.
La forme peut être très décourageante, très difficile à aborder. Ce fut le cas pour moi. Au final, je ne saurais dire si j’ai aimé ou non ce livre, petit et étrange, parcouru d’une mélancolie dépressive et d’une tristesse profonde. La mort, l’abandon, la solitude sont bien plus présentes que la musique, la joie qu’elle peut procurer, la sensibilité qu’elle amorce. De toute façon, ce livre fait partie d’une œuvre plus large que ce simple moment de littérature et il est à considérer dans cette globalité, celle d’un homme qui écrit et qui construit petit à petit sa propre musique.
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Curieux objet littéraire que celui-ci. Texte de théâtre ? (Je suis peu familière du théâtre contemporain) Poésie en prose ? Biographie théâtralisée ? le tout, certainement, en un objet littéraire étonnant. Il faut s'approprier cette forme étonnante. J'ai apprécié la partie la plus poétique, tous les passages qui évoquent la nature et la musique. C'est d'ailleurs pour cette raison que la lecture de cette ouvrage m'intéressait puisque révérend Simeon Pease Cheney a noté, pendant vingt ans, les sons de la nature qu'il entendait, dans le jardin qu'avait aménagé sa femme Eva, trop tôt disparue.
Cependant, ces passages sont trop bref, et l'essentiel de la première partie du livre est consacré au rejet par le révérant de sa fille unique Rosamund. Les causes ? Elle est le portrait de sa mère morte. Elle est vivante alors que sa mère est morte en la mettant au monde. Simeon chasse donc sa fille unique, qu'il n'est jamais vraiment parvenu à aimer, pour ces raisons, pour ne se consacrer qu'au souvenir de son amour défunt. Oui, cela m'a mis très mal à l'aise. Même si l'amour que je porte à des personnes décédées est fort (et leur mort n'y change rien), j'ai vraiment du mal avec les personnes qui font passer les morts avant les vivants.
Rosamund reviendra pourtant, régulièrement, prendre soin de son père vieillissant. le récitant ponctue les différentes scènes et jeux de scène (parfois difficilement compatible avec une scène de théâtre), devenant parfois plus narrateur que récitant.
Dans ce jardin qu'on aimait contient de belles pages, qui ne sont pas assez nombreuses à mes yeux.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est la première fois que je lis un livre de Pascal Quignard, auteur pourtant célèbre de Tous les matins du monde, et prix Goncourt 2002 pour les Omres errantes.

Dans ce jardin qu'on aimait tant n'est pas un roman, plutôt une pièce de théâtre avec des didascalies particulières, permettant d'imaginer le contenu du livre sur scène.

L'accroche de ce livre est qu'il met en avant le révérend Simeon Pease Cheney, passionné par les sons du quotidien (chants des oiseaux, goutte d'eau dans un seau, bruit de la gouttière etc.) qu'il a retranscrit en note de musique.
Intéressant! Sauf qu'en réalité, dans ce roman, on ne parle pas beaucoup de la musicalité et des sons. le sujet principale est l'amour inconditionnel, passionnée et unique du révérend à sa défunte épouse, morte en couche. Amour presque malsain, car il rejette sa fille, celle qui a tué son amour.

Ce qu'il en ressort c'est que la fille du révérend, Rosamund, a eu un père assez absent, qui se moquait de son existence, et pourtant elle a tout fait pour que le seul livre de son père soit publié. L'amour filiale regorge de secret.

Un livre assez particulier, de par sa forme et son sujet, assez triste, déprimant, mais à la fois beau et poétique. C'est très étrange. Une fois en main, il m'a été assez difficile de le lâcher.

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A coeur fermé …
Le révérend Cheney, ermite en sa propre cure, ne vivant que dans le souvenir de sa femme décédée très jeune, enregistre et met en musique tous les sons qu'il entend dans ce jardin, adoré parce qu'alors entretenu par sa femme : chants des oiseaux, de la pluie, du vent, des gouttes d'eau, jusqu'à ceux des vêtements et du portemanteau. Partitions musicales d'une âme en détresse.
A la fois récit et pièce de théâtre, passant de l'un à l'autre selon les interlocuteurs : le révérend, sa fille, le narrateur; artifice qui engendre froideur abyssale, obscurité profonde, remous glaçants, incommunicabilité.

Appels d'un père à sa fille, d'une fille à son père. Une seule et brève phrase, dans le dernier chapitre, révèle le pourquoi de la lourdeur de la peine : mise à part une information appuyée (déjà perçue par le lecteur bien que non écrite par l'auteur) "le révérend cherchait sa femme dans le jardin. Sa fille le cherchait lui ! " - Chute inutile et lourde, le lecteur ayant depuis fort longtemps compris !

"Écrire, ce n'est pas transmettre, c'est appeler." Pierre Assouline - France Inter le 24 avril 2022.
Appeler à confirmer ou infirmer, chercher, expliquer, ressentir ou non, refermer ou creuser, s'enfermer ou ouvrir, se terrer ou communiquer.
S'en emparer pour démêler l'écheveau fermement tissé, échoit au lecteur; tâche difficile tant il est partagé entre l'admiration due à cet amour inconditionnel, et l'effarement ressenti face à ses nauséeuses conséquences induites.
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C'est bien sûr une très jolie écriture

L'histoire en elle même ne renverse pas les montagnes, un récit tout en sobriété, dont le thème est imminemment déprimant..
la perte de l'être aimé, le désamour pour l'enfant ..
Pas des plus enthousiasmants.. reste l'écriture, encore une fois magnifique.

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