L'aurore nous arrache un cri
ses bras s'agrippent
à nos rêves gelés
des poèmes morts-nés
s'enroulent à nos chevilles.
Ta tête est pleine d'épines
et de merveilles nues
la mienne est un marécage.
Depuis toujours mon regard
se tourne vers la mer.
J'ai planté un jardin pour toi en moi
azalées et betteraves
un carré de soleil pour te réchauffer
de ce vent polaire.
J'ai fabriqué une cabane d'oiseau
pour que tu y dormes
lorsque la vie devient trop dure.
Je ne m'arrête jamais
surtout pas en rêves
où j'invente des marelles
à perte de vue
des rires d'enfants
des chants d'oiseaux morts.
Le soir je marche seul,
je murmure pour toi
des mots faits de pluie.
J'aime le bruit de la neige qui fond en avril
sa blancheur décadente en décembre
son crissement terrible en février
Ce sont des rebelles
ils jouent avec des cubes Rubik
sous la pluie
les cheveux trempés
de salive et de brume.
Marée montante de Charles Quimper, une émouvante dérive sur le thème de l'absence, est lu par Serge Bonin. Musique originale: Millimétrik
www.editionsalto.com/catalogue/maree-montante